Ingrid Bétancourt à Montréal

Ingrid Bétancourt sera l’invitée de Reporter Sans frontières et de l’Institut du Nouveau Monde, au Palais des congrès de Montréal, le 25 septembre prochain. La publicité dans les journaux est sans équivoque : « Il est temps de reconnaître le courage des femmes ».

Cela m’a fait penser à un film que j’ai vu cet été et qui avait bouleversé quelques idées reçues sur les femmes et les principes. Le film « Nothing but the truth » est le genre de film à sortir directement en DVD. Ce n’est pas un grand film, bien que les performances des actrices valent le détour, particulièrement Kate Beckinsale et Vera Farmiga dans les deux rôles titre. Librement inspirée de l’affaire Valerie Palme, l’histoire raconte une journaliste qui expose une agente de la CIA et qui se retrouve en prison, refusant de dévoiler sa source. (ça fait peur pour Daniel Leblanc!)

Si tout le monde admire la ténacité de la journaliste au début, avec le temps qui passe, tous lui tournent le dos : son mari, son avocat et le public en général. Et quand quelqu’un essaie de l’ébranler dans ses convictions, il lui sort inévitablement l’argument de son fils, qui grandit sans sa mère pendant qu’elle croupit en prison « pour ses principes ».  Dans une confrontation avec son avocat, elle pète les plombs : « Un homme a le droit d’avoir des principes, il peut mourir pour ses principes, mais une femme, qu’est-ce qu’elle a? Des enfants? Si je révèle ma source aujourd’hui, qu’est-ce que je dis à tous les délateurs? Qu’ils peuvent parler librement aux journalistes, tant que ceux-ci ne sont pas maman? »

C’est une réflexion que j’ai lue pendant la captivité d’Ingrid Bétancourt. Certes, la femme est admirable, mais la mère? Celle qui a choisi d’aller faire de la politique en Colombie, en toute connaissance des risques, laissant ses enfants grandir sans elle en France? On lui a même reproché, à sa libération, de paraître plutôt froide envers son conjoint! Après 6 ans de captivité, on trouve qu’elle n’était pas assez affectueuse???

Deux poids, deux mesures.

Chanceuses montréalaises, si vous assistez à la conférence, partagez ici vos impressions!

5 Comments

  • Imace
    16 septembre 2009

    Très bonne analyse, ça me donne envie de visionner le film !

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  • aline
    18 septembre 2009

    franchement ? …. BOF !

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  • Alice N.
    26 septembre 2009

    Petite précision par rapport à l’affaire Plame (et non Palme), il ne s’agissait pas d’UNE journaliste mais d’UN journaliste dans la vraie histoire, Robert Novak du Washington Post. Il avait été instrumentalisé par l’administration Bush pour faire taire le mari de Mme Plame (femme par ailleurs admirable), un haut dirigeant influent qui s’opposait à la guerre en Irak. Et personne n’était sympathique au journaliste dès le début puisqu’il avait été, de toute évidence, malintentionné en publiant ces informations (qui n’avaient aucun « intérêt public », contrairement au cas de M. Daniel Leblanc!)

    Enfin, ça ne change rien au fond de ton propos, mais il reste que les commentaires par rapport à Mme Bétancourt sont tout de même très marginaux dans les médias de masse, ce qui explique sans doute la sortie du film fictif vaguement inspiré de l’affaire Plame directement en DVD. Halte à la survictimisation, de grâce…

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