La course folle

À la chronique « Conseil de famille », cette semaine à l’Après-midi porte conseil, on a abondamment parlé de la première année avec bébé et combien elle est difficile sur le parent et sur le couple.  Ce n’est pas faux, mais avec le généreux congé parental québécois, on peut vivre cette première année dans une espèce d’état second, un brouillard de joie immense et de manque de sommeil.  À mon humble avis, c’est APRÈS que les choses se compliquent.

J’ai écrit un petit texte se voulant humoristique, publié chez Marianne, dans lequel je décris la course qu’est devenue ma vie après mon retour au travail. L’avalanche de commentaires que ce texte a provoqués, que ce soit sur le blogue lui-même ou sur Facebook, démontre qu’on touche quelque chose. Avec le mini « baby-boom » que le Québec connaît, nous sommes de nombreuses nouvelles mamans à retourner travailler en traînant notre culpabilité, notre irréaliste désir de tout faire et notre obligation de performance professionnelle.

Marianne a traité déjà de la performance sur son blogue. Je suis de son avis : il faut accepter, à un certain moment, que nous ne serons plus les travailleuses dynamiques et affamées que nous étions avant bébé. L’ambition professionnelle doit souvent prendre une pause, et la nouvelle maman doit accepter de voir ses collègues non-parents la dépasser dans les faveurs du patron. Dans certains milieux ultra-compétitifs, il est difficile de prendre le congé parental et encore plus difficile de soutenir le rythme après le retour au boulot. Et que dire des mamans travailleuses autonomes qui doivent laisser passer de lucratifs contrats parce que bébé est malade… Finalement, elles sont peu nombreuses celles qui ont la chance de retrouver exactement le même poste avec les mêmes responsabilités!  

Notre système de garderies à 7S fait l’envie de nos concitoyennes canadiennes (quoi qu’en disent certains) mais il est encore imparfait : manque de places, irrégularités dans leur attribution, contraintes d’horaires. A défaut d’avoir une place en CPE, les parents se tournent vers des garderies privées qui ont le gros bout du bâton. On connait tous des histoires d’horreur, pas de quoi rassurer maman qui culpabilise…

Parlons-en, de la culpabilité. Encore dimanche dernier, une insipide starlette disait à la télé qu’il était important que la mère reste à la maison au moins 5 ans. Dans quel monde vit-elle? Qui peut se permettre de rester à la maison, de nos jours? La société culpabilise à fond les mères qui retournent travailler mais, paradoxalement, on culpabilise également les mères qui restent à la maison car elles n’ont plus de vie…

Donc, quoi qu’on fasse, on est dans le tort.

Que faire alors? Délaisser la société de consommation et opter pour la simplicité volontaire? Rejeter notre monde ultra-compétitif? Plus facile à dire qu’à faire… Trouver des garderies près de la maison/du travail pour sauver du temps? J’en rêve! Impliquer les voisins et les grands-parents dans notre vie quotidienne pour se donner un coup de main? Une bonne idée, mais un brin envahissant!

Pour ma part, je vais continuer à collectionner les trucs de mes amis parents pour tenter de garder la tête hors de l’eau. Ça va bien finir, cette course, un jour… quand ma fille quittera la maison!

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