Tricot pro-choix

À vos aiguilles et crochets!

Un projet de tricot pro-choix est entrain de prendre forme un peu partout au Canada pour répliquer artisanalement aux tentatives de contrôle et de restriction à l’avortement. Il s’agit de tricoter des utérus et des vagins en laine et de les envoyer aux députés conservateurs afin de leur dire d’arrêter de vouloir contrôler les nôtres.  (Tricot, aiguilles, avortement, c’est quand même un symbole assez percutant, n’est-ce pas?).

Plus de détails sur la page Facebook « Womb Swarm Parliament », ou encore sur l’initiative américaine « Government Free Vjj ». Des patrons d’utérus, de vagins et de vulves laineux sont disponibles à ces endroits.

Utérus tricoté par MK Carroll

En effet, le gouvernement Harper réouvre le débat sur l’avortement ce mois-ci au Parlement, même s’il avait explicitement dit plus tôt cette année qu’il ne voulait pas le faire. Amenée par le député Stephen Woodsworth, la motion M-312 tente de redéfinir le statut juridique du foetus afin de lui octroyer des « droits humains ». Ceci constitue une menace sérieuse à l’accessibilité de l’avortement au Canada et il faut répliquer en signant la pétition, ou bien si vous êtes habiles au tricot, en tricotant des utérus pour dire aux députés d’enlever leurs mains des utérus des canadiennes!

Alors féministes, on se réapproprie le tricot?

23 Comments

  • Catherine PJ
    4 avril 2012

    C’est génial!
    Je voulais me mettre à la production d’utérus, mais j’ai du mal à comprendre le patron proposé (d’habitude, je me débrouille pas trop mal pourtant). Si quelqu’un a le goût de le clarifier ou de le traduire, ce serait TELLEMENT apprécié!
    Merci.

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  • Ysabeau
    5 avril 2012

    Mais qu’est-ce qu’ils ont tous à nous enquiquiner avec l’avortement ? De ce côté-ci de l’Atlantique on a aussi des partis politiques qui veulent revenir sur les lois qui permettent un traitement médical (et donc social…) de l’avortement. Ça ne tient la route sur aucun plan : l’humanité n’est pas en train de s’éteindre pour cause de pas assez d’enfants et, d’un point de vue strictement économique, prendre en charge les avortements coûte moins cher que toute autre solution, notamment l’ancienne avec interdiction, aiguilles à tricoter, traumatismes, problèmes de santé grave, enfants nés malgré tout et prisons pour les « avorteuses ». Je ne parle évidemment pas du problème social ou sociétal… Mais bon.

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  • Valérie
    6 avril 2012

    Je ne peux malheureusement pas encourager une intervention qui plonge 30 % des femmes qui la subissent dans un état de choc post-traumatique. Saviez-vous qu’une femme sur deux/trois (tout dépendant des sources) va, au Québec, passer par l’avortement? Saviez-vous que 20 % d’entre elles vont vivre cette expérience comme le deuil d’un enfant? Si les groupes ‘pro-vie’ m’horripilent de par leur attitude, je dois en dire autant des groupes ‘pro-choix’ qui balaient la souffrance des femmes en la niant, tout simplement. Récemment, je regardais des reportages en tous genres sur le sujet. On y montrait des entretiens entre des patientes et leur médecin. Elles disaient : « ..si ce n’était que de moi, je le garderais, mais la situation… » « bon, si ce n’était que mon choix… mais il faut le faire ». J’ai trouvé inacceptable que les professionnelles sensées être à l’écoute ne relèvent pas ces phrases. À quand la possibilité de faire un vrai choix?

    Sur l’accompagnement spirituel post-avortement
    http://constellation.uqac.ca/157/

    Sur le choc post-traumatique
    http://www.nouvelles.umontreal.ca/recherche/sciences-sociales-psychologie/lavortement-cree-un-stress-post-traumatique.html

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    • Marianne
      6 avril 2012

      Je pense que l’accompagnement déficient et le possible choc post-traumatique lors d’un avortement sont concrets, mais en aucun cas ils ne devraient influencer l’accès à ce service. Ce sont des problèmes distincts bien que liés, mais il ne légitimisent pas qu’on enlève ou modifie le droit des femmes de disposer de leur corps. Mais ce n’est pas ce que tu exprimes dans ton commentaire bien personnel. Y’a les mauvaises expériences et y’a la défense d’un principe qui, dans mon cas, prime sur tout le reste.

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    • mimi
      10 avril 2012

      Je suis d’accord avec toi que plusieurs femmes restent traumatiser par ce choix et qu’il ne faut pas balayer du revers de la mains cette souffrance. Au contraire, il faudrait les aider a s’en sortir après l’avortement, il faudrait donner de VRAI cours d’éducation sexuelle etc…
      Mais je pense aussi que cette motion serait encore plus néfaste que la situation actuelle, parce qu’elle criminaliserais l’avortement et qu’elle obligerais certaines femme a par exemple s’avorter elle-même avec des aiguilles a tricoter, parce qu’elle mettrait leur vie en danger. C’est aussi accepter que l’État puisse dominer notre corps.

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  • Valérie
    7 avril 2012

    Détournement de sujet? Faut pas charrier. Je pense que nous avons chacune nos positions personnelles sur des sujets bien précis, que nous finissons toutes par répéter. Détournement de sujet? Non. Je pense qu’il faut définitivement en parler. Changer la manière dont on aborde le sujet? Oui. Depuis que j’ai commencé à m’intéresser à cela, des connaissances et amies ont commencé à se confier à moi. Riche de leurs témoignages et surtout, de leur confiance, je me sens obligée de poser un bémol à ce discours libertaire dans laquelle plusieurs, visiblement, se perdent. Par exemple, je pense que le choix est la condition première de tout acte. Mais je pense aussi qu’il y a des choix qui sont meilleurs que d’autres. Impératif moral? Non. Si vous êtes sur ce blogue, c’est que vous pensez aussi qu’il y a des choix qui sont meilleurs que d’autres. Alors cessons de nous réfugier derrière un fake ‘vivretlaisservivre’ et discutons des normes que nous sommes en train, consciemment ou pas, d’instaurer. À la source du discours ‘pro-choix/pro-avortement’, il y a une conception particulière de la relation à soi-même, aux autres, au monde. J’imagine que cette idéologie ‘pro-choix’ s’applique aussi à la prostitution? À des fins de cohérence, il le faudrait. S’il y a une chose que la vie m’a apprise, c’est bien de ne pas croire à ces masques que les gens portent pour se couper de leurs émotions et, ultimement, survivre…

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  • Valérie
    7 avril 2012

    Sérieusement, moi aussi je suis  »pro-choix ». Si ma soeur souhaite, par exemple, se prostituer, je vais tout faire pour comprendre les motivations de son choix afin de lui poser les bonnes questions et de l’orienter convenablement. Je vais probablement l’inciter à ne pas aller vers ces pratiques. Ultimement, c’est elle qui décidera. Accompagner, du latin Cum Pani : partager le pain.

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  • Valérie
    8 avril 2012

    Je pourrais vous rétorquer la même chose : pourquoi, chaque fois qu’il est question de grossesse non-planifiée, ‘vous’ réduisez cet enjeu à une question de ‘droit’?!?! Si je rappelle à chaque fois la présence de chocs post-traumatiques, c’est pour tenter de nuancer ce discours selon lequel l’avortement représente la panacée. Depuis quand légalité égale-t-il légitimité? Pour ma part, je ne me suis jamais contentée de ce qui était légal. C’est ce qui m’a menée vers le féminisme, c’est aussi ce qui va m’en sortir. Quand même, merci de m’avoir poussée plus loin. J’ai décidé de travailler sur une série de billets qui portera sur le sujet. Non pas que je sois pour la criminalisation de l’avortement, que j’associe à un geste de désespoir, mais toujours, je m’élèverai pour dénoncer les arnaques intellectuelles. Plus que jamais, je suis certaine que le discours pro-choix en est un ultra-individualiste, un ensemble de ‘je’ déguisé en nous qui colle tout à fait à l’ordre du monde néolibéral. « There is no such thing as a society », disait Margaret Thatcher. J’organiserai un événement pour nuancer le discours pro-choix, et on verra, si vous hocherez docilement la tête.

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  • Nat
    9 avril 2012

    L’avortement, un geste de désespoir?… Non, pas nécessairement. Dans certains cas le choc peut provenir d’une autre cause et pas directement de l’avortement, par exemple dans un cas où la femme est forcée d’avorter pour éviter les énorme conséquences d’une grossesse (famille trop stricte, pauvreté, intégrisme religieux). Dans certains cas, les femmes qui se font avorter sont jugées très sévèrement par le personnel médical et l’entourage, j’imagine que ça n’améliore pas leur moral… Si il existe réellement un risque de choc post-traumatique directement lié à l’avortement, il est important d’en parler et de le gérer adéquatement avec les patientes. Mais j’ai souvent l’impression qu’il s’agit plutôt d’une des nombreuses tactiques pour inciter les femmes à poursuivre leur grossesse qu’elle soit désirée ou non.

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    • Marie-Élaine
      9 avril 2012

      + 1

      Pour moi, être pro-choix, c’est aussi laisser la morale universalisante de côté et faire confiance aux femmes de choisir la meilleure option pour elles lorsque survient une grossesse non désirée.

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  • Valérie
    10 avril 2012

    Je trouve que votre discours isole beaucoup plus les femmes qu’il ne les aide à suivre leur vraie volonté. Dans les témoignages qui sont parvenus jusqu’à moi, cette idée récurrente : acculée au pied du mur, entièrement responsable de LEUR décision à ELLE, plusieurs se sont laissés entrainer par la machine médicale faute de ne pouvoir faire face à autant de responsabilité. Et pourtant, ne dit-on pas que ça prend un village, pour élever un enfant? Sur les sites de cliniques d’avortement, il est écrit ‘AUCUN JUGEMENT NE SERA POSÉ SUR LES RAISONS QUI MOTIVENT VOTRE CHOIX ». J’y lis de l’indifférence et du non-engagement déguisé par de pseudos idéaux d’autonomie et d’indépendance. À la base, je les partage aussi, mais ultimement, faut pas charrier non plus. La dépendance est à la base du lien social. Nous avons tous besoin les uns des autres.

    À mon avis, le travail d’une accompagnante doit d’abord être de faire tomber les mécanismes de défenses dans lesquels on peut se réfugier dans de telles situations. Le déni, par exemple. Sur une autre plateforme, une amie m’a envoyé le poème d’une dame qui dit, en gros, ‘ce n’est rien tu n’as pas de nom ce n’est rien c’est mon ventre ». Je suis sensible à la souffrance qui émerge d’un tel texte. Et c’est parce que j’y suis sensible qu’il m’apparait être de mon devoir de rappeler à la dame que ce n’est pas ‘rien’. La plupart des religieux, féministes et médecins, s’entendent pour parler d’un être en puissance : il a son adn propre, son groupe sanguin est souvent incompatible avec celui de sa mère. Pour vous, est-ce que discuter avec la dame du fait que ce n’est pas  »rien » serait un acte culpabilisant? Pour moi, faire face à la réalité est la première condition pour faire un choix, et ensuite l’assumer.

    J’en connais plusieurs qui ont avorté parce qu’elles manquaient de ressources financières, matérielles, AFFECTIVES. Notre travail, en tant que société, n’est pas d’éliminer le problème, mais de donner aux femmes toutes les ressources nécessaires afin qu’elles puissent faire un vrai choix.

    Une amie en médecine a partagé avec moi les notes prises lors d’une conférence de SOS Grossesse. Elle a été très choquée de ce qu’elle y a entendu. Voici des cas typiques qui étaient présentés lors de l’atelier.

    «  »Sophie et Simon sont ensemble depuis une dizaine d’années. Ils ont trois enfants. Leur petite dernière est âgée de 10 mois. Depuis quelque temps, ils ont des relations sexuelles sans protection. Ils n’ont pas discuté à savoir s’ils désiraient avoir un quatrième enfant.

    Voilà que Sophie est enceinte de 8 semaines. Elle souhaite poursuivre la grossesse alors que Simon est déjà dépassé par leur situation familiale actuelle. Il se sent épuisé et craint de ne pas être en mesure d’accepter l’arrivée d’un quatrième enfant. » » »

    «  » » Mylène et Carl vivent ensemble depuis quelques mois. Mylène a 24 ans. Elle vient de terminer son baccalauréat en sociologie. Elle prend la pilule contraceptive et ils utilisent un condom lorsqu’ils ont une relation sexuelle.

    Mylène est enceinte de 6 semaines et elle hésite à poursuivre sa grossesse : Carl et elle planifiaient faire un voyage en Australie cet été. Carl lui assure qu’il respectera sa décision, quelle qu’elle soit. Mylène, elle, se sent très seule. Le poids de cette décision est lourd à porter. » » »

    Il y a CLAIREMENT un travail à faire du côté des hommes.

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  • Valérie
    10 avril 2012

    Ce à quoi je rajoute :

    Un discours normatif n’est pas nécessairement injonctif. Toute personne qui accompagne à des repères pour s’appuyer. Ultimement, c’est la personne qui décide. Plus je lis des études de cas, plus je vois des reportages « pro-choix », plus je trouve que ces intervenantes transpirent l’incompétence en matière de vie intérieure.

    La représentante de ni-pute ni soumise, par exemple, disait :

    « Nous visons l’émancipation des femmes en dehors de tout contexte culturel et émotionnel. » »

    C’parce que les dimensions émotionnelles, relationnelles et spirituelles sont fondamentales chez l’être humain !?!?!?!

    Si le féminisme implique d’amener les femmes à se couper d’elles-mêmes, c’est pas pour moi, effectivement.

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  • Guillaume
    10 avril 2012

    « Il y a CLAIREMENT un travail à faire du côté des hommes, Carl lui assure qu’il respectera sa décision, quelle qu’elle soit »

    J’imagine dire a une femme, surtout au Qc: Et moi la dedans, ta pensée a moi?
    Elle de repondre: Ces MON corp qui va ce déformer, ces MOI qui prend le risque de mourir ou de rester paralysée, pis si tu part, bien ces moi qui va vivre dans la misère.
    Pour avoir un mot a dire, sa prend une méchante paire de Gosse, scuser lexpression, mais ces a propos…

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  • Valérie
    11 avril 2012

    Ça dépend. Encore une fois, on se comprend mal (le cadre au sein du quel est pensé cette problématique est foutrement rigide…). Par « mot à dire », je n’entends pas ‘imposer, culpabiliser, diriger’, ‘penser à soi’. Plutôt ‘soutenir’, ‘orienter’, ‘rassurer’… Être responsable? C’est sans doute elle qui va vivre la grossesse. Pendant ce temps, y aura-t-il des gens pour alléger sa tâche? Où sont ceux et celles qui pourraient dire « mon amour je faire plus d’heures pour qu’on ait un coussin et qu’on soit plus confortable  » ‘ mon amie je vais te donner un congé par deux semaines’ ‘ma fille allons à la rencontre d’autres femmes qui ont vécu cela, allons voir ce qu’elles en disent’. Bref. S’engager, c’est surtout ça qui prend une grosse paire de gosses. Mais bon, de par la possibilité de l’avortement, j’aurais pu me faire engrosser par une méchante gang de tawins dans ma vie. Éliminer cette option a radicalement changé mon rapport à moi-même et aux autres.

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  • Guillaume
    11 avril 2012

    Valérie

    Ho, je comprend ce que vous voulez dire aux nivaux du suport, immédiat ou indirect,100% daccord et je crois que oui il y a du travail d’information et sensibilisation a poursuivre, mais le choix final reste entre les mains de madame. Que je sois pro-choix ou pas on sent fou… et ces normal!

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  • Valérie
    14 avril 2012

    J’ai une question. Les organismes d’intervention du genre SOS-Grossesse sont-ils susceptibles de garder des ‘stats’ concernant l’issu de leurs interventions? Ou ces données ne sont pas compilées puisque  »confidentielles »?!?

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  • Valérie
    14 avril 2012

    Hier soir, une amie m’a apprise que lorsqu’elle était toute jeune, sa mère a fait une tentative de suicide après s’être fait avorter. J’ai cherché un peu, et j’ai trouvé cela :

    Le taux de suicide serait trois fois plus élevé chez les femmes ayant subi un avortement que chez les autres (en Finlande).

    Suicides after Pregnancy in Finland, 1987-94: Register Linkage Study.? By Mika Gissler, Elina Hemminki, & Jouko Lonnqvist. British Medical
    Journal, December 7, 1996.

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  • Hypathie
    14 avril 2012

    Je vois que certain-e-s aimeraient bien que les femmes soient traumatisées par une IVG, mais ça n’est pas le cas pour toutes, au contraire (et tant pis pour vos agendas politiques) : http://blog.jevaisbienmerci.net/

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  • martin dufresne
    14 avril 2012

    Je trouve que les statistiques que nous balance « Valérie » sont hautement suspectes. Elle a « cherché un peu », c’est le cas de le dire. Par exemple, son affirmation lapidaire que l’avortement « plonge 30% des femmes qui la subissent dans un état de choc post-traumatique » est pure réthorique en regard de l’article qui l’inspire et qui porte sur l’étude d’un échantillon de seulement 42 femmes. La littérature réellement scientifique sur ces qustions est beaucoup plus crédible et ne justifie pas l’alarmisme qu’elle nous sert avec ces affirmations à l’emporte-pièce.

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  • 3dwindle
    12 janvier 2022

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