Hein? Sérieux? Comment ca ?

Hein? Sérieux? Comment ca ?

Raz le bol des Hein? Sérieux? Comment ca ?

Les jeunes femmes qui peuvent, et choisissent, d’avoir des enfants reçoivent, généralement, encouragements et félicitations. Les jeunes femmes qui veulent des enfants mais qui éprouvent des difficultés, reçoivent support et tout un tas de procédés médicaux (marché très cruellement lucratif sur le dos des femmes d’ailleurs!) Quant aux jeunes femmes qui peuvent mais ne veulent pas avoir des enfants reçoivent, elles, des Hein ? Sérieux ? Comment ca ? Et c’est parti! La valse des préjugées entonne son refrain…

Une professeure universitaire chantonne à l’une d’elle que c’est le seul moyen de s’accomplir et de s’épanouir (et moi j’entends : t’es une femme, réveille toi! On est faite pour ca!)

Un médecin vocalise à une autre que lorsqu’elle aura trouvé le grand amour, elle changera d’idée (Et moi j’entends : tu dois être féministe ou lesbienne pis on sait ben ces femmes là veulent pas d’enfant!)

Une femme répond à une sa jeune voisine qu’elle ne doit pas avoir le don de soi développé (Et moi j’entends : Espèce de jeune d’égoïste!)

Un homme fredonne à sa femme qu’il n’est pas question que leur nouveau-né aille se faire garder chez sa sœur parce qu’elle n’a pas l’instinct maternel (et moi j’entends : Elle déteste les enfants!)….

…Stop la musique SVP. Qu’on se le dise une bonne fois pour toute. Non, les femmes qui ne veulent pas d’enfants n’ont pas toutes eu des mauvaises expériences avec leurs parents et n’ont pas toutes été victimes d’agression sexuelle. Non, elles ne sont pas toutes des bourreaux de travail ou des assoiffées de liberté. Elles ne sont pas non plus ni égoïste, ni peureuses, ni lâche et ne détestent pas toutes les enfants !

Plusieurs de ces femmes qui choisissent la non-maternité ont leurs raisons qui leurs sont propres. Mais d’autres n’y ont pas réfléchit pendant des années. On réfléchit longuement quand on hésite face à un choix. On ne réfléchit pas au pourquoi on n’aime pas voyager ou pourquoi on n’aime pas un tel genre de musique. Alors, pourquoi nous devrions fournir une thèse sur le pourquoi on ne veut élever des enfants? Elles n’en veulent pas, un point c’est tout.

Est-ce que notre valeur en tant que femme ne se défini QUE par le statut de mère? Je crois que non. Alors la prochaine qu’une fille dira qu’elle ne veut pas d’enfant, soyons créatives dans notre réponse et laissons faire la trilogie du Hein ? Sérieux ? Comment ca ?

PS : Aux filles qui choisissent d’avoir des enfants, je dis continuer de donner et de recevoir beaucoup d’amour, à celles qui éprouvent désir et difficulté, je mêle mes énergies positives aux vôtres pour que votre rêve se réalise et aux autres… je dis… Bienvenue dans le club!

Publié par Isabelle C.

6 Comments

  • annellie
    5 novembre 2008

    Eh bien, chez moi, ma mère est un amalgame de la prof d’université et du médecin. Combien de fois elle m’a fait les yeux ronds, lorsque je disais ne pas sentir l’envie d’avoir des enfants, et me rétorquer que lorsque j’aurais trouvé le bon gars, je changerais d’idée…

    Impossible de discuter avec elle: elle est convaincue que la meilleure chose pour une femme est l’accomplissement par la reproduction. Et une femme qui fait garder ses petits pour travailler? Im-pen-sa-ble.

    Bref, c’est un sujet de discussion pratiquement impossible à aborder dans ma famille.

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  • Éliane
    5 novembre 2008

    De toute façon, la notion même d’instinct de maternité semble avoir vue le jours dans l’après-guerre pour ramener les femmes à la maison. Deplus, la maternité ne concerne plus seulement les femmes. Des couples homosexuels masculins ont maintenant des enfants. Je ne sais pas comment ils font pour s’en sortir sans la maternité… Bref,je suis bien d’acord avec toi Isabelle, avoir des enfants n’est pas une obligation, autant pour les femmes que pour les hommes, gai ou pas.

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  • Pasto
    5 novembre 2008

    Vivement qu’on en finisse avec la sacro-sainte-pensée maternaliste! Comme si le seul fait de pouvoir enfanter faisait de nous des objets de peuplement de la société, de paix et de transmission des valeurs « maternelles »…

    Il me semble que, en tant qu’individu, la femme a bien d’autres façons de se définir, et qu’il y a maints autres déterminismes dans sa vie le seul fait de porter l’appareil reproducteur femelle!

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  • Edenne
    16 novembre 2008

    Isabelle, ce manifeste pour les femmes ne désirant pas avoir d’enfants est plus que nécessaire.

    J’ai 18 ans (je sais, « et la vie devant moi ») et j’ai eu une réflexion semblable dernièrement… C’est-à-dire, peut-être parlais-je d’avoir plusieurs enfants dans mon plan de vie simplement parce que c’est la norme… Si ma mère a fait le choix d’élever une fille seule, pourquoi n’en ferais-je pas autant?

    Merci infiniment pour ces pensées réconfortantes, qui remettent la non-maternité en perspective. Je crois qu’il faut effectivement laisser davantage d’espace aux choix individuels que font chaque femme.

    Si le féminisme s’est battu pour un l’accès à l’avortement, il est légitime qu’il prône une liberté de choix entière en ce qui a trait à la maternité et qu’il lutte contre les pressions sociétales pesant sur les femmes.

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  • Jamed Lavy
    24 août 2009

    Il est vrai que les pressions sont parfois terribles. Je commence moi-même à les vivre (moi qui, ne vivant pas en couple avait pour l’instant la paix) depuis que j’ai entamé les démarches pour me faire stériliser. J’ai trente ans, j’ai payé ma pilule à effets secondaires pendant plus de dix ans, je me suis coltinée une IVG assez éprouvante sur le plan physique et mon plancher pelvien est déjà bien amoché mais NON, tout ce qu’on me dit que je suis trop jeune (on le dit aussi à des femmes de 40 ans avec enfants, remarquez), que je « changerai d’avis si je rencontre un homme qui en veeeeueueueut » (le fameux coup du Prince Charmant et de l’amour exclusif qui fait faire n’importe quoi, même des « mini moi »), et autres prêts à baver qu’on ne connaît que trop.

    J’aimerais savoir ce qu’il en est au Québec niveau stérilisation : y a-t-il autant de barrières qu’en France ?

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