« Droits humains, c’est plus moderne »

Je mets ici un lien redirigeant vers un article intéressant du quotidien français Le Monde à propos de l’expression «droits de l’homme». En France, on tient beaucoup à l’expression «homme» avec un petit ou un grand H. En décembre dernier, c’était le 60e anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme adoptée par l’ONU en 1948. Le président Nicolas Sarkozy recevait à l’Elysée plusieurs personnalités du monde pour cet événement. L’ancienne présidente de l’Irlande, Mary Robinson, a déclaré : « Je dois avouer que je préfère l’expression, « droits humains » ; c’est plus moderne. »

Dans le débat sur la féminisation de la langue française, on sait qu’en France l’Académie française -ancienne et prestigieuse institution réglementant la langue française- est très conservatrice à ce sujet. On comprendra qu’une frange de la population française est donc d’accord (autant qu’une autre est en désaccord) avec l’utilisation de l’expression «droits de l’homme» ou «Homme» avec un grand H pour désigner l’humanité. Toutefois, l’utilisation du mot homme est à connotation masculine, ce qui peut porter à confusion et exclure les personnes du genre féminin.

Ainsi, j’ai beaucoup apprécié lire cet article à propos d’une ancienne présidente prenant la parole devant une assemblée des personnes (sûrement composée de beaucoup d’hommes par ailleurs) et exprimer tout haut sa préférence pour un terme plus neutre et plus général comme humain au lieu d’homme. Ça fait du bien d’entendre cela.

( La dame sur la photo, c’est Eleanor Roosevelt, une  auteure parmi des auteurs de la dite Déclaration universelle des droits de l’homme)

Source: http://www.lemonde.fr/organisations-internationales/article/2008/12/11/droits-humains-c-est-plus-moderne_1129748_3220.html

10 Comments

  • Valerie
    7 janvier 2009

    Le mot humain est tout aussi problématique car il vient du mot homme (homo, en latin). Son utilisation fait donc moins mal à nos yeux de féministes, mais il s’agit d’un leurre.

    À moins d’utiliser des mots vraiment neutres comme gens ou personnes, on reste toujours dans ce carcan sexiste qu’impose la structure de la langue, élaborée à travers des millénaires d’Histoire écrite par et pour les hommes.

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  • Stéphanie LeBlanc
    7 janvier 2009

    J’aime mieux le mot « personne » mais j’aimerais apporter une pécision: le mot latin « homo » signifie « le même que », et n’induisait pas au départ une notion de genre. « Le même que », ne signifie peut-être au fond que « Celui ou celle qui est semblable à moi ».

    Un mélange homogène signifie qu’on ne peut en séparer les composante, le mot « homosexualité » signifie « même sexe », etc. À noter que le mot « femme » en français vient du latin « Fe minus » qui signifie « petite foi » (foi religieuse!) Le mot « femme » en latin est « mulier ».

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  • Stéfanie
    8 janvier 2009

    Je crois que DROITS HUMAINS est le terme que je préfère. Instinctivement et émotivement, soit. Parce que vos arguments sont indéniables.

    Je m’attirerai peut-être une foudre, mais je ne peux m’en empêcher ! Lorsque l’on regarde les chiffres de la condition féminine en France* (tâches ménagères, soin des enfants, etc…) est-ce qu’on peut être surpris qu’ils tiennent au…. masculin? (clin d’oeil taquin).

    *http://www.aufeminin.com/mag/societe/d3733/x20881.html

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  • France
    23 février 2009

    Il faut savoir que c’est bien relatif. Regarder ce qui ce passe chez les hispanophones, qui disent « derechos humanos », donne de la perspective. On compte plus d’hispanophones dans les Amériques qu’en Espagne. À ce compte, la Real Academia Española, l’équivalent de l’Académie française, ne peut pas imposer ses vues. Juste pour vous donner un exemple, en Amérique, les hispanophones ont laissé tomber la deuxième personne du pluriel (vous, vosotros) et utilisent la troisième personne indépendamment qu’ils s’adressent directement à plusieurs personnes ou qu’ils réfèrent à elles. Dans le même ordre d’idées, d’autres académies sont reconnues (voir la liste à l’adresse http://www.rae.es/rae/gestores/gespub000038.nsf/voTodosporId/3E9E80EA1BB1311BC12572D4002C4793?OpenDocument&i=1), et la RAE a collaboré avec elles pour élaborer « La política lingüística panhispánica » (http://www.rae.es/rae/Noticias.nsf/Portada4?ReadForm&menu=4).

    Si, à l’instar des hispanophones, les francophones étaient plus nombreux qu’en France, l’Académie française n’aurait nul autre choix que de changer de refrain. La langue appartient aux gens, elle est censée évoluer pour refléter les changements dans la société, et ainsi en est-il des normes.

    Dans le cas de « droits de l’homme/droits humains », il y a clairement récupération par les mouvements réactionnaires voire masculinistes de cette question pour freiner la progression de l’égalité hommes-femmes. Mais bien sûr qu’ils ne vous le diront pas ainsi; ils vous parleront de linguistique, de tradition… Mais rappelons-leur que la tradition de la langue français ne remonte pas si loin et ne s’est pas imposée grâce à la tradition mais bien par le carnage des grandes terreurs de la Révolution française.

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  • doty
    10 mars 2009

    vous chipotez un peu il me semble !

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  • doty
    10 mars 2009

    Marie-Anne,

    Faites attention quand vous me dites  » Expliquez-moi mes chipoteries, je suis toute à vous. « , je ne voudrais pas que vos soeurs d’armes en tirent une interprétation hors de propos.

    Pour le reste, je considère que c’est du chipotage au même titre que les polémiques régulières sur la suppression des accents, l’écriture phonétique (par exemple utiliser « F » au lieu de « PH »).

    Je me plais à penser qu’une langue est intéressante quand elle présente des difficultés, des particularités voire même des incogruités, c’est mon côté classique qu’on qualifiera sur ce blog de conservatisme.

    Poussée à l’extrême, la féminisation du français à tout prix conduirait à un dilemme : si l’on féminise systématiquement les termes masculins lorsqu’il s’agit de personnes, il faudra aussi le faire pour les animaux et les objets.

    Je m’explique vite avant que vous ne déclenchiez une troisième guerre mondiale en criant  » comment oser comparer des femmes à des animaux ou à des objets ? « .

    Prenons l’exempe d’un reportage sur des lionnes (et uniquement des lionnes), le commentateur (ou la commentatEUSE *) ne pourra plus dire  » ces animaux » mais il lui faudra trouver un terme féminisé … mais lequel ?

    S’agissant des objets ou des concpts, pourquoi par exemple ‘automobile’ serait féminin ? Les objets ne sont pas sexués et il faudrait donc, si on suit la règle de la féminisation des termes, supprimer le genre quand il s’agit d’objets ou de concepts –> on en arriverait à la règle qui prévaut en anglais mais alors ce ne serait plus du français.

    Voilà, moi ausi je sais chipoter quand je veux !

    * calmez-vous, je sais qu’on dit commentatRICE mais en appliquant la féminisation rigoriste on en arrive à commentatEUSE !

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  • Courrielle
    31 août 2009

    A titre d’information Stéphanie LeBlanc:

    Homme en latin c’est VIR comme dans VIRILE

    Humain c’est HOMO comme dans HOMO SAPIENS
    c’est en greque que Homo signifit même comme dans homophone.

    Et femme vient du latin FEMINA qui signifit femme et le mot FEMINA s’emplois dans un contexte différent de MULIER.

    Un peut de rigeur de grace.

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