Hypathie d’Alexandrie

Je me suis souvent demandé pourquoi les grandes femmes de l’Histoire ne font jamais l’objet de films à gros budget. Il me semble pourtant qu’il y aurait de quoi raconter : Olympe de Gouges, Flora Tristan, Mary Wollstonecraft…

Mais voilà qu’un studio espagnol et le réalisateur de « The Others », Alejandro Amenábar, me donnent de quoi me réjouir : le film Agora, qui raconte la vie d’Hypathie d’Alexandrie, qui fut dans la Grèce Antique une philosophe, mathématicienne et astronome respectée, considérée comme une défenseure du savoir contre l’obscurantisme religieux. Vous pouvez voir ici la bande-annonce :

Agora

Malheureusement, selon le résumé du film, ils se sont pliés à l’obligation d’ajouter une histoire d’amour. Parce qu’on sait bien qu’un film sur le parcours d’une femme, même grandiose, ne peut pas exister sans grande passion amoureuse!

Soupir.

18 Comments

  • Marie-Anne
    25 février 2009

    En effet, l’histoire des femmes a été et est assez palpitante pour faire pleins de films étonnants ! Je serais la première à aller voir un film sur une figure féminine forte et pas nécessairement potentiellement en recherche du mec idéal. Quand peut-on voir des films qui mettent en scène des femmes qui ne sont pas dans cette quête d’amour ? Pourquoi plusieurs films à propos de femmes sont souvent des romances ou des comédies romantiques ?

    Sérieusement, j’aimerai voir une héroïne «kick-ass» qui sauve la planète avec des connaissances multiples, intelligente, forte, qui sorte des clichés, quoi. Bien entendu, il y a sûrement des films comme ça, mais j’en voudrais plus !

    Des suggestions, quelqu’un.e.s ?

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  • Marie-Anne
    25 février 2009

    Et pas nécessairement Lara Croft !

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  • Catherine
    25 février 2009

    Parmi mes films préférés qui mettent en vedette une héroïne sortant des clichés, il y a le fabuleux « Nausicaa of the Valley of the Wind », un dessin animé des années 1980 par Hayao Miyazaki. Ça raconte l’histoire de Nausicaa, la princesse d’un royaume pacifique et écologiste sur une Terre post-apocalyptique déchirée par la guerre et dévorée par la pollution. Pour faire une histoire courte, elle mène son peuple pendant les temps difficiles et sauve la planète. C’est cute, bien fait, touchant sans être cucul, et ça ne tombe pas dans les clichés.

    J’avoue également être une fan de Kill Bill. Enfin un film d’action où les protagonistes féminines bottent les culs (masculins et féminins, indistinctement) sans être hypersexualisés, ni être le side-kick du héros, et sans tomber en amour à la fin. Et c’est sans parler des multiples références aux westerns et films d’arts martiaux asiatiques! (J’adore!)

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  • Catherine
    25 février 2009

    Sans oublier le fantastique « Persépolis »!

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  • Elyse
    27 février 2009
  • Marie-Anne
    27 février 2009

    On peut se demander aussi comment une femme aurait mis en scène la vengeance d’une autre femme, comme dans Kill Bill…

    Je dois avouer que j’adore Grace Kelly, dans ses films des années 50 et 60, même si elle évoluait dans un monde assez misogyne ( je pense à Hitchcock notamment). Je trouve qu’elle perce l’écran par son talent, sa force et sa beauté. Les actrices de nos jours sont loin de l’égaler.

    Sinon, il y a aussi la série britannique The Avengers, sortie dans les années 60, qui sont encore misogyne-soft, mais qui mettent en scène des personnages féminins qui font du karaté et qui bottent les culs des méchants avec style !J’ai remarqué que les femmes de cette série, sans être les personnages principaux, se tapent tout le sale travail et c’est le gars qui en prend tout le mérite !Toutefois, malgré cela, les femmes sont fortes et indépendantes, et c’est relativement drôle de voir la conception d’une femme libérée telle que perçue par une émission d’action britannique des années ’60.

    Sinon, dans un autre registre, il y a le film Marie pleine de grâce, un film qui racontent la difficile histoire d’une jeune Colombienne qui immigre clandestinement aux USA, et qui est emmêlée dans des traffics de drogue. Ce film parle durement de la réalité colombienne, mais il est étrangement poétique à mon avis.

    Il y a aussi Adèle H. l’histoire de la fille perturbée de Victor Hugo qui suit obsessivement un homme qu’elle aime et elle sombre dans la folie. Encore avec Isabelle Adjani, il y a Camille Claudel, qui raconte le difficile parcours de la sculpteure éprise de Rodin.

    Bon voilà, pour certains films pas trop joyeux, mais qui sont quand même excellents.

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  • Marianne
    27 février 2009

    Je me rappelle que Elizabeth (1998) avec l’incroyable Cate Blanchett m’avait beaucoup marquée. Quel personnage plus grand que nature!

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  • Marie-Anne
    27 février 2009

    Moi aussi j’Avais beaucoup apprécié Elizabeth avec Cate Blanchett…elle est vraiment incroyable dans ce rôle.

    Et il y a aussi l’inoubliable Amélie Poulain, dont Audrey Tautou a fait un personnage marquant dans le cinéma. Il paraît qu’elle tourne un film/biographie sur Coco Chanel… à suivre !

    Si cela vous intéresse : il y a un article dans Cyberpresse à propos du cinéma et du sexisme. Cet article de Cyberpresse fait référence à un article paru dans le Guardian. Je vous mets les deux références.

    http://blogues.cyberpresse.ca/moncinema/siroka/?p=532

    http://www.guardian.co.uk/film/2009/feb/27/sexism-equality-hollywood

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  • Elyse
    28 février 2009

    Il n’y a pas eu un film sur Jeanne d’Arc? Mais n’était-elle pas folle (elle entendait des voix, non?) Je ne l’ai pas vu. @Isabelle, c’est vrai que la fin de M.D.B est assez tragique, comme plusieurs films où l’on dépeint des héros – je pense au Gladiateur – et par leur mort tragique, ils n’en sont que plus valeureux. Il faut dire que dans l’histoire de MDB, le caractère héroïque du personnage d’Hilary Swank reste peu connu, contrairement à Roland qui meurt en regardant vers la Gaulle…

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  • Marie-Anne
    5 mars 2009

    Ah oui ! D’autres films avec des personnages féminins intéressants…

    Little Miss Sunshine
    La leçon de piano
    La jeune fille à la perle
    Marie-Antoinette
    The Virgin Suicides
    Girl, Interrupted

    …quoi d’autre…

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  • Dominique
    5 mars 2009

    The hours
    La vie en rose
    Elizabeth
    Kill Bill (?)
    Thelma & Louise
    … et plein d’autres !

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  • Dominique
    5 mars 2009

    Bon, j’avais mal lu les commentaires d’avant… je répète Elisabeth et Kill Bill.. j’en trouve deux autres pour compenser, hihi : Les Invasions Barbares (même si les personnages féminins ne sont pas tant « en vedette », elles sont toutes remarquables), et Un dimanche à Kigali, pour la magnifique interpretation de Fatou N’Diaye.

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  • Elyse
    6 mars 2009

    Les histoires d’amour, je crois, ne sont pas le propre des films représentant des héroïnes; bon nombre de films où les hommes sont des héros présentent également, en filigrane, une amourette (Bourne Identity, pour ne nommer que celui-là).

    Parlant sexisme dans les films, je voudrais aborder une question, mais vous devez d’abord aller coucher les enfants.

    C’est bon, ils ne sont plus dans la pièce?

    Ok. La masturbation féminine est un sujet relativement tabou dans la société, surtout si on compare sa réception à celle de la masturbation masculine. Dans sa représentation cinématographique (et on exclut les films pornos), les deux seules scènes ou évocations de masturbation féminine que je connaisse proposent des protagonistes folles et, ultimement, violentes, (et plus ou moins lesbiennes). Dans « Single White Female », celle qui se masturbe devient obsédée par sa coloc et s’attaque à son chum, son chat et je ne sais quoi d’autre; dans « Haute tension », à mon souvenir, la « masturbante » (clairement homosexuelle) tue tout ce qui bouge. La masturbation masculine, en contrepartie, est vue comme quelque chose de ludique (voire normal) (je pense entre autres à « Marie a un je-ne-sais-quoi »).

    Commentaires? Contre-exemples? La masturbation féminine serait un acte contre-nature, déviant, pervers?

    Je dérape? Rappelez-moi à l’ordre.

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  • Marie-Anne
    6 mars 2009

    Je ne crois pas que tu dérapes ! Je me rappelle de la scène du film Mullholland Drive de David Lynch, avec Naomi Watts. Son personnage se masturbe quand même assez furieusement et elle est effectivement dépeinte comme jalouse, folle et hystérique…Et elle est aussi violente ! Ce n’est pas ce que j’appellerai sex-positive, mettons !

    Mais c’est une bonne remarque. L’onanisme féminin est nettement dépeint négativement. Excusez le jeu de mot, mais une femme qui prend sa sexualité en main est-elle nécessairement perdue/contre-nature/en manque/perverse/ et autres ?

    Mon avis c’est qu’on a encore certains problèmes à représenter la sexualité des femmes *positivement* sous toute ses formes.

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  • Moustique
    7 mars 2009

    Dans le film « Pleasant Ville »,le personnage de Jennifer « introduit » si j’ose dire, la sexualité dans le monde fictif et figé d’une série des années 50 en noir et blanc, ce qui amène un effet d’entraînement chez les ados de la ville. Un peu plus tard, sa « mère » lui demande des précisions sur les « choses » que les jeunes font et, suite à la réponse hésitante (que j’ai oublié) de Jennifer, elle lui dit que son mari ne voudrait sans doute pas faire ce genre de choses. Jennifer lui dit alors qu’il y a moyen de se satisfaire soi-même.

    Un peu plus tard, la mère prend un bain et la scène, quoique très pudique, laisse entendre une masturbation. Durant son orgasme, une rose, dans les motifs du plafond, prend subitement une couleur rouge. C’est la première touche de couleur dans la vie noir et blanc de la mère, symbole de la vie qui « défige », peut-être. Par la suite, elle s’épanouie, apprend à écouter son coeur et devient une personne en couleur. Elle sera jugée mais toute la ville et tout les personnages finissent par devenir colorés. C’est un bel exemple ou la sexualité féminine est sincèrement représentée comme libératrice, ce qui est loin d’être le cas de tout les films. Ce film contenait des messages favorables à l’émancipation des femmes, la lutte contre le racisme et les autres préjugés.

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  • sainkho
    5 juin 2009

    Ne vous inquiétez pas les filles… j’ai vu le film à Cannes, et il m’a bouleversé… le fait que le jeune esclave soit amoureux d’Hypathie n’est qu’un truc dramaturgique… ça n’est pas une histoire d’amour entre lui et elle… il se trouve que certains hommes autour d’elles seront amoureux, quoi de plus normal dans une vie… mais pas elle ! c’est sa mission avant tout qui la mène !

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