Les Ayatollahs de l’allaitement

Dans le Devoir d’aujourd’hui, la journaliste Lisa-Marie Gervais met en lumière la culpabilisation dont sont l’objet les femmes qui choisissent de ne pas (ou ne peuvent pas) allaiter. Je suis ravie qu’on se pose enfin la question sur la place publique : le mouvement pro-allaitement va-t-il trop loin?

Qu’est-il advenu de la révolutionnaire notion de respecter le choix des femmes? Les histoires d’allaitement que j’entends sont à faire frémir. Le conjoint d’une amie a dû devenir menaçant, et je vous jure que c’est un agneau, parce que les infirmières refusaient de leur donner un biberon alors que l’enfant hurlait de faim depuis des heures et que le lait, malgré toute la bonne volonté de la mère, ne sortait pas. Une amie infirmière, que je respecte par ailleurs, m’a même affirmé que c’était impossible de ne pas réussir à allaiter!

Dans l’article du Devoir, on fait remarquer que l’information entourant le biberon et les préparations lactées disponibles dans le guide Mieux vivre avec son enfant, produit par l’Institut national de santé publique s’est réduit comme peau de chagrin avec les années. Une amie, qui a eu deux enfants à 8 ans d’intervalle, a bien voulu me le prouver en sortant les deux versions du guide qu’elle a reçues : dans la version 2008, on ne fait que répéter ad nauseam que le lait maternel est ce qu’il y a de mieux pour l’enfant. Pas un mot sur les alternatives! Dans le guide datant de 2000, on trouve pourtant quelques informations pertinentes comme l’importance de faire bouillir l’eau avant de préparer un biberon avec une solution en poudre. Voilà qui serait bon à savoir en 2009, il me semble!

La réalité, c’est que plusieurs femmes, même si elles savent que l’allaitement est la meilleure solution pour leur enfant, ne pourront ou ne voudront pas le faire. Dans ce cas, se voiler la face n’est-il pas illusoire? À ne pas donner l’information, à vouloir forcer les femmes à allaiter coûte que coûte, ne fait-on pas plus de mal que de bien?

Et en passant, suis-je la seule qui n’a pas été allaitée sans m’en porter plus mal pour autant? Faut croire que dans les années 70, le respect du choix des femmes était plus à la mode qu’aujourd’hui!

83 Comments

  • Roxane
    26 octobre 2009

    La libre disposition de mon corps de femme est favorisée par l’allaitement. En effet, la nuit quand ma fille d’un mois et demi a faim, je n’ai qu’à tendre le bras pour la prendre dans son berceau, l’allaiter 10-15 minutes et hop! on se rendort. Je n’ai pas besoin de lever mon corps endormi pour préparer un biberon, le faire chauffer, etc. Et le papa dans tout ça? Il me soutient ou encore s’occupe du plus vieux. Avant d’avoir mon premier bébé, je croyais que l’allaitement était un asservissement…j’ai rapidement changé d’avis en l’essayant, c’est beaucoup plus pratique que le biberon.

    Bien sûr, il s’agit de mon histoire personnelle et elle ne s’applique pas à toutes les femmes ni à tous les allaitements (mon premier bébé était prématuré, donc je sais aussi comment on se sent pendant un allaitement difficile). Je suis d’accord avec le fait que la culpabilité est la dernière méthode pour aider une femme qui présente des difficultés dans son expérience d’allaitement. Je rêve au jour où chaque femme qui a fait le choix (notion importante) d’allaiter aura un soutien lui permettant de l’apprécier et d’en être fière. L’allaitement peut être valorisant et pratique (un lait toujours prêt et à la bonne température) quand on ne culpabilise ni n’infantilise la maman.

    Finalement, en tant que biologiste, je dois mentionner que les recherches scientifiques ont bel et bien prouvé les avantages du lait maternel sur les préparations commerciales (ces dernières sont par contre des substituts tout à fait acceptables.) Également, dans le Mieux vivre, toutes les infos nécessaires sur les biberons et les préparations commerciales sont présentes, je viens de vérifier.

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  • Pascale
    6 novembre 2009

    Je constate que ce sujet fait beaucoup réagir! Il me fait réagir aussi. Je n’ai pas d’enfants et n’en aurai pas, mais j’ai quand meme mon opinion la-dessus. Je pense , comme beaucoup d’entre vous, que c’est un choix personnel. Je trouve également que l’allaitement peut devenir un véritable esclavage pour la femme, en plus de garder le père à l’écart du bébé dans les premiers mois de sa vie! Si les taches étaient partagées également et équitablement entre hommes et femmes, celles-ci auraient beaucoup moins de difficutés à concilier travail-famille et ca commence dès la naissance avec le choix de l’allaitement ou non. Laissons leur place aux pères en utilisant le biberon! Ils se sentiront peut-etre plus impliqués dans la vie de leur enfant et peut-etre plus enclins à rester à la maison eux aussi pour faciliter la conciliation travail-famille.

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  • Marie_S
    24 novembre 2009

    Bonjour à tous,
    il me semble qu’il est capital pour le bon développement d’un enfant que son père s’investisse dans son éducation. Sur ce plan, le biberon représente un avantage indéniable. Laissons donc les couples décider ensemble de ce qu’ils veulent pour leurs enfants.
    Autre chose : ma mère m’a raconté que dans les années 1980, quand elle a eu ses enfants, il était considéré comme beaucoup mieux d’utiliser le lait en poudre, plus moderne. Aujourd’hui, la mode a changé. Elle rechangera peut-être dans vingt ans. Alors arrêtons de culpabiliser les mères de manière infondée.

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  • Marie_S
    24 novembre 2009

    Dernière chose, à lire l’article de The Atlantis cité plus haut, les effets bénéfiques de l’allaitement ne semblent pas prouvés scientifiquement. Ne nous laissons pas influencer par cette mode.

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  • aurélie
    25 novembre 2009

    J’ai allaité mes enfants et une fois qu’ils sont passés au biberon mon mari leur a donné le biberon lui aussi. Donc opposer systématiquement allaitement/biberon/père me semble assez réducteur surtout qu’on ne parle pas ici d’une marchandise interchangeable et négociable à l’infini mais bel et bel d’êtres à part entière à qui on doit donner les meilleures chances surtout au début de la vie.

    @Pascale
    Je suis assez choquée qu’on parle d’esclavage en faisant référence à l’allaitement. Allaiter son enfant n’a rien d’avilisant et ça reste de toutes les façons un choix personnel libre même si aujourd’hui on incite les femmes à allaiter. Je trouve que vous mélangez trop hâtivement l’attention toute particulière qu’on doit porter à un nouveau né d’une part et la difficulté des rapports entre femmes et hommes d’autre part et que cela nuit à votre jugement en la matière d’autant que vous semblez ne pas vouloir devenir mère … donc à quoi bon vous inquiétez de la sorte pour un sujet dont vous êtes à mille lieues ?

    @
    La médecine fait en fonction de l’état des connaissances et il ne mesemble pas complètement incongru que le coprs médical, avec du recul sur les caractéristiques nutritionelles du lait reconstitué, essaie de persuader les femmes du bien-fondé de l’allaitement naturel. Quitte à contredire ce qu’on disait il y a 20 ou 30 ans à l’époque où on recommandait effectivement le lait reconstitué mais j’imagine que le lobby des fabricants de lait reconstitué ne doit pas y être étranger.

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  • Marie_S
    25 novembre 2009

    A mon avis, la vogue de l’allaitement repose surtout sur le fait qu’aujourd’hui, on accorde une grande importance à ce qui est « naturel », témoin la grande vague du bio, de l’écologie, etc., comme si ce qui était naturel était nécessairement plus sain et meilleur. Il semble qu’il ne soit pas prouvé scientifiquement que l’allaitement soit meilleur pour l’enfant d’un point de vue médical. Les théories sur ce sujet sont parfois complètement farfelues (l’allaitement augmenterait le QI des enfants !)
    Alors laissons les mères libres de leur choix

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  • Pingback: Montée de lait « Les dents de la mère
    29 décembre 2009
  • Emilie
    19 mai 2010

    First of all I hope you can read English (if not I will try to translate into French as best I can).

    You must understand that pressure can go both ways. I gave birth in Toronto (at Sunnybrook Hospital; don’t go there!) and I was bullied by one of the nurses when I was trying to breastfeed my daughter. She (the nurse) told me my daughter was not getting enough milk and that I had to use the bottle instead. Fortunately I was able to breastfeed and I actually fed my daughter by the breast for two years (with solid foods starting at six months). So sometimes women can receive pressure to bottlefeed as well.

    As well, although I loved breastfeeding, I do not feel women who do not want to breastfeed should be made to feel guilty for bottle-feeding. How will that benefit anyone (mother, baby, etcetera)? And about 2% to 4% of women cannot produce enough milk for their children. I personally will have to use the bottle if I choose to expand my family because I plan to adopt a child (adoptive mothers can stimulate their breasts to produce some milk, but in almost all cases they have to use formula as well).

    So every mother should feed her baby as she sees fit.

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  • Céline Broutin
    14 septembre 2010

    Merci pour cet article!
    Enceinte de 7 mois, j’ai décidé de ne pas allaiter! Et bien, quel parcours du combattant ne serait-ce que pour trouver des informations sur les différents laits, les dosages, le mode de préparation. Je ne parle même pas de ces extrémistes de l’allaitement, capables d’aller très loin pour nous faire culpabiliser et nous faire sentir « mauvais mères » alors que BB n’est même pas encore là! Ras-le-bol du diktat de l’allaitement, je suis révoltée qu’on ne respecte pas mon choix!

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  • Mélie
    12 mars 2011

    Je suis étudiante sage-femme en fin de bacc. Je suis très surprise de voir autant de réactivité par rapport à l’allaitement.
    Quand on parle de prendre pleine de possession de son corps, pour moi ça va dans le même sens que choisir l’allaitement.
    Quand on ne choisit de ne pas allaiter, plusieurs raisons sous-tendent ce choix.
    Cela peut être parce que nous voyons-ou notre partenaire- voit le sein comme objet uniquement sexuel et/sien.
    Cela peut être parce que nous avons peur de montrer un sein en public car peur du jugement, des regards.
    Cela peut être parce que c’est notre façon de demander la participation de notre partenaire dans les soins du bébé.
    Cela peut être parce que nous doutons de notre corps et de notre capacité à nourrir notre enfant.
    Dans tous ces cas, affirmer que l’on est maître de notre corps devrait nous rendre amie avec l’allaitement; en choisissant d’allaiter où bon nous semble, que notre sein nous appartient et qu’il n’est pas seulement un objet sexuel, que nous pouvons demander une répartition équitable des responsabilités dans notre couple et finalement que notre corps est apte à nourrir notre enfant.
    Sur ce point, j’aimerais attirer votre attention. Les manques de lait « primaires » sont extrêmement rare, se retrouvant principalement chez des femmes avec des problèmes hormonaux, ayant subi des chirurgies etc. qui concernent que 1 % des femmes. On retrouve beaucoup plus de problèmes secondaires de production de lait ou des perceptions de manque de lait. Source : http://www.co-naitre.net/articles/insuffisancelaitmytheGGF.pdf Les problèmes secondaires sont reliés à un démarrage difficile de l’allaitement. Il faut questionner dans ce cas notre préparation à l’allaitement en prénatal et aussi l’organisation du système de soins hospitalier en post-partum. Plusieurs mythes sur l’allaitement sont encore malheureusement présents dans la bouche des soignants-qui font de leur mieux soi dit en passant, mais qui manquent de formation en allaitement ce qui peut entraver le démarrage normal et l’installation d’une production de lait adéquate. http://mamadearest.ca/fr/info/newman/11-mythes.htm
    Par exemple, vous accouchez à l’hôpital. Dans certains hôpitaux, on commence à reconnaître les bienfaits du peau-à-peau, donc on permet aux mères d’avoir leur enfant sur elle dans la première heure, mais ce moment est encore trop souvent interrompu par des gestes infirmiers ne nécessitant pas d’être faits dans l’immédiat; par exemple, la pesée, le discutable onguent ophtalmique, etc. Ensuite, on vous demande d’attendre qu’on ait enlevé vos pieds des étriers, qu’on vous ait suturé et lavée et que l’infirmière soit disponible pour vous « montrer » comment allaiter. Les lumières sont grandement allumées, il y a des gens que vous ne connaissez pas qui entrent et sortent, votre conjoint n’a pas de siège confortable à vos côtés pendant que l’infirmière regarde votre sein avec vous. Pour ces femmes qui veulent allaiter qui se font proposer de donner des préparations commerciales car elles sont fatiguées, leur a-t-on que cela aller avoir un impact sur leur production de lait, possible sur la capacité du bébé à prendre le sein et en plus sur la capacité du nouveau-né à utiliser les substrats d’énergie alternatifs tels ses graisses brunes car la néoglucogénèse est bloquée par l’apport de ces préparations beaucoup plus sucrées que le colostrum ? http://www.santeallaitementmaternel.com/s_informer/trouver_article/articles/envoladapt.php Est-ce que l’on peut questionner cet environnement qui ne favorise pas le bon démarrage de l’allaitement et qui amène trop de mères à douter de leur compétence ? Réaffirmer la capacité de nos corps à fournir tout le nécessaire à notre enfant, au niveau nutritionnel, thermique, de réassurance et affective, pour moi c’est cela prendre le contrôle sur son corps.
    Pour ce qui est de penser que les préparations commerciales équivalent le lait produit par la mère-qui est adapté à son enfant propre-c’est oublier que c’est aussi ce que Nestlé disait en 1867 déjà avec sa poudre de substances laitières diluées…C’est oublier que cette compagnie est à l’origine de désastre humanitaire, sans peu de vergogne avec seule idée que de faire du profit. Les compagnies essaient encore aujourd’hui de faire croire que l’industrie a pu reproduire la composition complexe du lait maternel, alors qu’elle n’est même pas totalement comprise aujourd’hui, les dernières données parlant que le lait permet de peaufiner le patrimoine génétique de l’enfant. Les experts chercheurs de l’OMS affirme que l’allaitement exclusif jusqu’à 6 mois est l’option à favoriser. En plus, il ne faut pas oublier les avantages pour nous comme femme; moins de stress, plus de protection contre l’ostéoporose, moins grande utilisation d’insuline si présence de diabète, protection contre le cancer du sein/ovaire/utérus, meilleure couverture contraceptive naturelle si selon la méthode de la MAMA. Les études sont plus controversées sur la perte de poids avec l’allaitement mais plusieurs énoncent une perte de poids plus longue dans le temps mais plus importante.
    Pour ce qui est de la culpabilité, non les femmes ne devraient pas être culpabilisées lorsqu’elles partagent à un professionnel de la santé leur désir de non-allaitement, elles devraient être QUESTIONNÉES ! Questionnées sur les motivations réelles de ce choix. Dans beaucoup de cas, que ce soit la facilité, le partage des tâches dans le couple, les seins vus comme objet de plaisir à l’intérieur du couple seulement, les visions qu’on en a peuvent être erronée. Oui, l’allaitement peut être un défi au début, mais surtout avec le temps les femmes constatent que ce choix est plus logistiquement parlant facile. En plus, pour bien des mères cette « tâche » peut devenir un moment où elles peuvent prendre le temps de rasseoir et/ou prendre contact avec leur enfant. Pour la répartition des tâches, avec une dose d’imagination, de la communication et de l’équité dans le couple, on peut trouver des moyens pour que le partenaire soit impliqué ailleurs que dans cette seule partie de la vie du postnatal. Ne rien dire à l’annonce d’un tel choix n’est pas respecter la liberté de choix, car ce choix doit être réfléchi, éclairé. Si au terme d’une discussion, la personne préfère le non-allaitement, elle reste libre, mais pour moi il est important que les femmes sachent et vérifient si leurs motivations sont basées sur la réalité ou des mythes.

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  • Mélie
    12 mars 2011

    J’aimerais aussi faire une analogie entre le non-désir de culpabiliser les femmes qui choisissent de ne pas allaiter et le non désir de culpabilisation des femmes qui choisissent un accouchement sous anasthésie locale (péridurale). D’abord, il faut faire une différence entre culpabiliser et permettre un choix éclairé.
    La notion de choix comprend 3 conditions de validité : la liberté de choix, l’information et la capacité (disponibilité de la personne).

    Si une femme demande la péridurale, accepter de l’offrir sans savoir si la femme connait les avantages et désavantages de cette intervention et a pu en discuter est à l’encontre du choix éclairé, car pour choisir, il faut posséder les informations nécessaires à celui-ci. Dans le cas ici présent, c’est idéal de plutôt faire un choix éclairé dans la période prénatale, car elle peut être moins concentrée sur les propos abordés si justement elle vit de l’intensité avec les contractions.
    Pour que l’information soit valide, juridiquement, le professionnel de la santé doit la donner de façon véridique, honnête, compréhensible, impartiale et complète.
    J’entends souvent par des infirmières, « je ne veux pas dire cette information quand une femme demande la péri, car je ne veux pas lui faire peur ou je ne veux pas la culpabiliser, elle souffre ». Généralement, les anesthésiques qui vous font faire le consentement pour la péridurale vous parle des risques, qui sont faibles, de paralysie, ou ceux plus fréquents de migraines, mais moins graves et cette information est véridique, honnête, compréhensible, mais non pas complète. Ce qu’on ne dit pas aux femmes, sous principe qu’on ne veut pas les culpabiliser est que la péridurale augmente les taux d’accouchement instrumentalisé (forceps, ventouse, clitérotomie (épisiotomie)) et toutes les conséquences pour la mère et l’enfant découlant de ce qu’on appelle la cascade d’interventions. http://mamadearest.ca/fr/info/documents/risquesperidurale-Buckley.pdf
    L’information n’est pas non plus impartiale. L’anesthésiste qui vous fait cette péridurale est payé à l’acte, mais surtout, le fait que vous soyez « soulagée » rend les femmes bien dociles. Elles sont moins exigeantes (demandent moins de présence de l’infirmière qui peut dès lors alors voir sa ou ses autres « patientes », et se plaignent moins des touchers vaginaux répétés, des intenses étirements du périnée faits pour la sortie du bébé. En plus, vous êtes déjà prêtes pour être suturée! vous êtes déjà anesthésiée. Il a été évalué dans les projets-pilote pour l’évaluation de la pratique sage-femme dans les années 1990 que les femmes accouchant naturellement avec une sage-femme comparativement à une femme, de santé équivalente, mais accouchant à l’hôpital avaient moins de risques d’avoir une déchirure. Est-ce que c’est en lien avec le fait qu’une fois anesthésie les femmes poussent plus longtemps et moins « à la bonne place », car justement elles ne sentent pas aussi spontanément où et comment pousser ? Ou encore avec le fait qu’on attend pas l’intervalle d’une contraction entre la naissance de la tête et celle du corps, qu’on « sorte » le bébé en dégageant ses épaules immédiatement et avec force ?
    Tout cela pour dire que si les gens réagissent au fait qu’une femme ne veuille pas allaiter, cela peut être pour discuter avec elle de ses motivations et s’il y a lieu changer sa perspective en permettant à la femme de faire un choix éclairé; donc d’avoir la liberté de choix et la capacité, mais aussi l’information et la discussion nécessaire. Il n’y a pas de choix libre et éclairé sans information et validation.

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  • Mélie
    13 mars 2011

    Bonjour Isabelle,
    Merci pour ces discussions et ces perspectives différentes.
    Si mon commentaire a semblé jugeant, je m’en excuse et cela n’était pas mon intention.
    J’aimerais apporter une précision; oui c’est important de respecter le choix.
    Si lorsqu’une femme enceinte et moi abordons le sujet de l’allaitement dans une visite prénatale, je tiens à préciser que je vérifie d’abord qu’elle est en accord à discuter du sujet. Si une femme dit qu’elle ne veut pas allaiter, et qu’elle ne désire ne pas en parler pour des raisons personnelles (je reconnais qu’il y a plusieurs raisons personnelles qui peuvent amener à ne pas vouloir allaiter et à ne pas vouloir en parler), je n’insiste pas. Je lui demande toutefois si elle désire qu’on en reparle plus tard lors du suivi prénatal et/ou de l’accouchement. À travers du suivi et de la relation de confiance qui s’installe grâce à la continuité de soins, j’espère qu’elle se sentira à l’aise d’aborder le sujet pour confirmer que c’est bien le choix qu’elle veut prendre si elle en a besoin. L’attitude de non-jugement est pour moi aussi très importante.
    Je reconnais entièrement que les seins des femmes leur appartiennent et qu’il leur revient à elles seules de décider au final le choix d’allaiter leur enfant ou non.
    C’est toutefois dommage si des femmes décident de ne pas allaiter en réaction au contrôle et à la pression sociale qu’elles ressentent. On ne doit pas accuser une femme d’être irresponsable si elle ne donne pas le sein, c’est de la violence envers les femmes et c’est injuste de leur imputer toute la responsabilité de l’avenir de la société! Oui, les femmes doivent être encouragées, soutenues dans le choix qu’elles font et informées sur les avantages/désavantages, mais non pas jugées. C’est dommage si certaines femmes se privent de cette relation avec leur enfant à cause de cette maladresse peut-être de notre société de contrôler plutôt qu’encourager, de juger plutôt que de soutenir.
    PS: je parle ici en mon nom et non pas celui de la profession sage-femme toute entière.

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  • Emilie
    16 mars 2011

    Bonjour,
    Un débat qui suscite les passions au vu du nombre de commentaires!!
    En ce qui me concerne je ne suis pas mère et je suis entièrement d’accord avec l’idée que l’allaitement est une question de choix…
    En France nous vivons un paradoxe assez fort : le personnel médical incite (parfois plus que fortement) pour que les mères allaitent du coup les mères allaitent à la maternité et abandonnent l’allaitement quelques jours après leur départ de la maternité. Je ne trouve pas normal qu’une infirmière ait même fait pleuré une personne de ma famille en la contraignant à allaiter et ce n’est qu’un exemple parmi tant d’autres… Pour autant je ne pense pas que les femmes ne doivent pas allaiter je pense qu’elles doivent faire leur choix et pouvoir bénéficier de tous les renseignements nécessaires (et avantages) à chaque méthode.

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  • Josée Belleau
    19 mars 2011

    les prescriptions « pour la santé » sont omniprésentes dans nos sociétés. Ce livre de Jonathan Metzl (2010), un psychiatre américain, Againt Health: How Health Became the New Morality, questionne le moralisme sous-jacent aux nouveaux diktats de la santé (lutte à l’obésité, promotion de l’allaitement, etc.).

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  • Maggy
    22 mars 2011

    Allez-y lancer moi des tomates et des oeufs pourris!!!
    Je crois tout simplement que l’allaitement a obtenu ces dernières années la place qu’elle mérite. Je m’explique celle-ci elle a la continuité NORMALE de la grossesse. Grâce à celle on se remet plus facilement d’un accouchement, on a moins de saignement,ect…C’est la manière NORMALE et NATURELLE dont un bébé doit être nourrit car, le lait est adapté à son petit estomac, contient le colostrum, les anti-corps, ect…Le lait ARTIFICIEL arrêtez d’employer le terme MATERNISÉ on ne peut MATERNISER du lait de VACHE. C’est pour les veaux pas pour les humains!!! Nous sommes des mammifères, alors nous sommes faites pour allaiter. Les autres espèces de mammifères le font sans y penser, c’est leur instict qui prend le dessus et ça devrait être comme ça pour nous aussi. Un chaton boit du lait de chatte, un lapereau de lait de lapine…alors, un bébé humain doit boire du lait de femme. Dans un monde idéal le lait artificiel serait seulement employé dans les RARES cas où on proscrirait l’allaitement comme les mère atteintes de VIH ou encore celles en traitement de chimio. Pour ce qui des mères médicamentés il existe presque tjs des alternatives de médoc compatibles avec l’allaitement(nous sommes pas en 1960) la médecine a évoluée. Je connais des personnes qui nous pas allaitées je respecte leur choix, si je leur parle jamais de l’allaitement, mais cela ne m’empêche pas d’avoir mon opinion. Je trouve qu’avec tout ce qu’on sait sur ce mode d’alimentation et de relation mère-enfant en 2011. Ne pas allaiter pcq’on ne veut pas est un caprice et c’est comme exercer son rôle de mère a moitié. C’est comme si on dirait je ne veux pas porter mon enfant, je veux une mère porteuse ou encore je veux pas accoucher par le vagin mais, bien par césarienne.

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  • Maggy
    22 mars 2011

    Patrick R. résume tout a fait mon point de vue. Je pense que lorsqu’un couple X décide d’avoir un enfant doit être prêt à se sacrifier un peu, pour s’en occuper convenablement. Ce n’est pas 3 mois(période où ne peut utiliser le tire-lait) Dans la vie d’une femme qui va la tuer.

    @Isabelle N.: Je suis tout à fait respectueuse. Je ne comprend pas du tout pourquoi vous avez dit ça. Si ne pas vouloir allaiter en étant bien informer sur le sujet et que nous sommes en bonne santé n est pas un caprice, je me demande bien ce que c est!

    Je vois la maternite comme un don de soi, un role a remplir pour la vie, une maniere d exprimer ma feminite, un role a jouer dans ma vie de femme, un acte altruiste(ne pas seulement se regarder le nombril). La continuite de l amour que j eprouve pour l homme que j aime. je ne comprend pas ce qui ne pas dans ma conception de la maternite. nourrir son enfant et surtout le mieux possible fait partie du role de la mere depuis la nuit des temps, je ne vois pas pourquoi cela changerais.

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  • Maggy
    22 mars 2011

    a montee de lait: bin voyons dont

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  • Catherine C
    23 mars 2011

    @Maggy
    « nourrir son enfant et surtout le mieux possible fait partie du role de la mere depuis la nuit des temps, je ne vois pas pourquoi cela changerais ».
    Maggy, le « rôle de mère » est un rôle socialement construit, pas une donnée naturelle qui perdure à l’identique depuis la nuit des temps. À toutes les époques, selon les contextes, les femmes ont joué leur « rôle de mère » de toutes sortes de façons. En toute légitimité, il existe des femmes qui, même si elles ont la capacité physique de le faire, choisissent de pas allaiter leur bébé, tout comme des femmes qui ont la capacité de procréer choisissent de ne pas avoir d’enfants. Décréter qu’il n’existe qu’une façon légitime de jouer son rôle de mère, c’est faire le jeu des idéologues de toutes les époques qui ont voulu enfermer les femmes dans les limites étroites d’un prétendu « éternel féminin ».

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  • Maggy
    23 mars 2011

    @Catherine P.

    Je suis pas d’accord avec ça, mais pas du tout. Pourquoi vouloir des enfants si on a pas envie de les nourrir? On a pas envie d’en prendre soin? On veut seulement des enfants pour faire comme tout le monde(la pression sociale)se fabriquer des aidants naturels pour nos vieux jours, ne pas mourir seule. Je ne comprendrai jamais, dsl.

    Si je dis ça c’est que la plupard des filles de ma génération qui n’ont pas voulu allaiter. On fait ce choix pour se faire remplacer par papa. C’est-à-dire elles ont pratiquement jamais donné le biberon à bébé, les autres soins non plus. 90 % du temps c’était papa et 10 % c’était maman. Elles retournaient travailler très tôt après leur accouchement, moins de 4 mois, à temps plein en plus. Elles étaient contre le fait de déminuer leurs de travail pour prendre soin de leur famille. Alors, que pour le rôle de parent c’est 50-50, un enfant ça s’élève à 2 car, ça se fait à 2. Bien sûr, le rôle de mère est un rôle social, même il y a une part de naturel là-dedant aussi.

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  • Valérie
    23 mars 2011

    «Bien sûr, le rôle de mère est un rôle social, même il y a une part de naturel là-dedant aussi.»

    Évidemment.

    De plus, je ne vois pas le fait qu’une sage-femme ou une autre intervenante POSE DES QUESTIONS soit un geste irrespectueux pour les mères.

    Actuellement, je parcours les forums féminins et je constate que de plus en plus de femmes songent à la chirurgie plastique suite à l’allaitement. Personnellement, je trouve que c’est un non-sens et un déni total de la vie.

    Serait-il irrespectueux de ne pas questionner leur choix?

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  • Catherine C
    23 mars 2011

    Maggy, je ne sais pas dans quel monde vous vivez… un monde où les hommes donnent le biberon 90% du temps… TOUTES les enquêtes récentes montrent au contraire que le partage des tâches domestiques et parentales est encore très inégalitaire, et que les femmes continuent d’en faire plus, qu’elles soient sur le marché du travail ou non. Alors comment pouvez-vous prétendre que les femmes négligent leur famille, alors que c’est encore elles qui se sacrifient le plus (temps partiel, retraits temporaires du marché du travail, partage inégal des tâches…). Ce n’est pas assez pour vous?

    @Valérie: chirurgie plastique suite à l’allaitement? À mon sens, ce n’est pas un « déni de la vie » mais bien plutôt un symptôme de notre aliénation face aux diktats esthétiques.

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  • Emilie
    23 mars 2011

    Petite anecdote drôle parue dans le magazine Causette de Janvier Février pour les Françaises.
    Les scientifiques ont récemment découvert une espèce de chauve souris en Malaisie dont le père a la capacité d’allaiter, dans une moindre mesure que la mère, mais suffisamment pour faire patienter les bébés lorsque c’est à la mère d’aller chasser!!
    Et scientifiquement, le corps de l’homme est conçu de la même façon que celui de la femme à ce niveau. La seule différence est que les hommes sécrètent une hormone, de la dopamine, qui empêche la production de lait. Alors que les femmes générent de la dopamine après l’accouchement qui permet la production de lait.
    Finalement la nature n’est pas toujours ce que l’on croit!

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  • Valérie
    23 mars 2011

    «@Valérie: chirurgie plastique suite à l’allaitement? À mon sens, ce n’est pas un « déni de la vie » mais bien plutôt un symptôme de notre aliénation face aux diktats esthétiques.»

    Diktats esthétiques qui vont vers un déni total de la vie et de ce qu’elle comporte : le vieillissement, la dégénérescence physique… la mort? 😉

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  • Maggy
    23 mars 2011

    @Isabelle N. Ok Si l’affirmation que je viens de faire est irrespectueuse? Pourquoi peut-on affirmer que manger aucun légume est un caprice alors, que nous savons tous qu’ils font partis d’une saine mais, que ce n’est pas de même pour l’allaitement?

    @Catherine P. J’ai lu aussi ces données mais, je me demande bien d’où elle sortent, car dans mon entourage les hommes sont très impliqués, voir même un peu trop…J’ai même un ami qui empêche toute participation de sa conjointe aux tâches ménagères. Il veut tout faire et ça l’offusque de se faire aider.

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  • Maggy
    23 mars 2011
  • Valérie
    23 mars 2011

    @Catherine P. J’ai lu aussi ces données mais, je me demande bien d’où elle sortent, car dans mon entourage les hommes sont très impliqués, voir même un peu trop…J’ai même un ami qui empêche toute participation de sa conjointe aux tâches ménagères. Il veut tout faire et ça l’offusque de se faire aider.

    Il faut voir. Effectivement, de ce que je constate, les jeunes mères qui allaitent n’ont pas d’autres tâches à s’occuper. Il me semble que c’est largement suffisant…

    Je pense toutefois qu’en général il est vrai que les femmes en font encore plus.

    Une chercheuse de Montréal a publié les résultats d’une recherche, il y a à peu près deux ans, où elle confirmait cela :

    http://sisyphe.org/editions/Jeunes-couples-en-quete-d-egalite

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  • Maggy
    30 mars 2011

    @Valérie: Je ne parlais pas des jeunes mères qui allaitent. Je parlais des femmes en général. Même si je Pro-allaitement, je suis que nourrir son enfant demande du temps et de l’énergie. Lorsque j’aurai des enfants ma mère va m’aider pour les tâches ménagères.Donc je ne ferai pas tout.

    En tout cas, dans mon milieu c’est pas comme ça, d’ailleurs j’ai du me chicaner avec mes ex car, je voulais en faire plus et eux me laissais rien faire car, ce sont des hommes roses bonbon sucés longtemps.

    En tout cas, personnellement je ne suis pas féministe du tout, car je pense que c’est dépassé et qu’avec tous les droits que les femmes ont acquis aujourd’hui on a plus rien à se plaindre. Je trouve même qu’au point ou nous sommes rendus on est en train de rabessé l’homme. Les hommes sont entrain de devenir les femmes des années 40 et je trouve ça dommage car, moi j’aime les hommes virils qui assument leur masculinité. J’aime me faire cruiser et ça été prouver que les hommes ne drague pratiquement plus à cause du féminisme, ils ont peur de se faire envoyer promener. J’aime bien faire mes tâches ménagères(ça veut pas dire que je ne veux pas me faire aider, si j’en ai besoin)surtout faire la cuisine et quelques uns de mes ex m’empêchaient de la faire sous-prétexte qu’aujourd’hui ce n’est plus à la femme de cuisiner mais, bien à l’homme, que les plus grands chefs sont des hommes et blablabla (Frustration) Alors, que moi je pense que si les 2 aiment cuisiner dans le couple ça peut être une belle activité à faire ensemble.

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  • Marie-Élaine
    1 avril 2011

    En tout cas, personnellement je ne suis pas féministe du tout, car je pense que c’est dépassé[…]

    Merci de préciser, je n’aurais jamais deviné.

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