Après le patriarcat… la maternité!

Comme vous l’avez sûrement remarqué, la maternité, son appel et sa tyrannie, est au goût du jour au Québec. Fanie a fait une chronique sur L’envers du landau, je vous présente donc le nouvel essai d’Élisabeth Badinter, tout frais sortit des presses de Flammarion : Le conflit, la femme et la mère.

Je me suis procuré ledit ouvrage hier suite à l’entrevue accordée par l’auteure à Christiane Charette . La philosophe y dénonce l’obligation d’être une mère parfaite et met en garde les femmes contre les possibles régressions qu’apportera ce discours maternaliste.

L’essai s’ouvre sur une constatation troublante, soit la révolution silencieuse qu’Élisabeth Badinter observe dans la société des années 1980-2010. Comme le faisait remarquer madame Charette, certaines de ces observations ne s’appliquent pas au Québec et sont plus françaises, mais le constat reste le même.

Ainsi, l’avancée du féminisme pour le contrôle des naissances a fait naître des obligations pour les femmes, selon Badinter. Puisque les enfants conçus sont désormais voulus et planifiés, selon la logique du contrôle des naissances ou planning familial, il incombe aux parents (le plus souvent aux mères) de veiller au meilleur développement dudit enfant. Et de là découle une série d’obligations allant de la mère parfaite, au bébé parfait, en passant par le temps consacré, la conciliation famille-travail et l’allaitement.

Pensez-vous que le féminisme a lui-même créé cette nouvelle crise? Aurait-on pu l’éviter? Était-ce inévitable? Doit-on en vouloir aux féministes précédentes? Nonobstant que la thèse d’Élisabeth Badinter se penche sur le contexte particulier français, je pense qu’il est utile de réfléchir sur la situation québécoise.

Plusieurs chroniqueuses et journalistes se sont prononcées sur le livre, vous pouvez entre autre voir les textes de Nathalie Collard qui fait une critique très négative de l’ouvrage et celui de Josée Blanchette qui propose une discussion intéressante entre les femmes de la Traversée de la Gaspésie (TDLG).

27 Comments

  • Fanie
    5 mars 2010

    Mmm… Je trouve ça un peu facile de mettre ça sur la faute des féministes. (Encore la faute des femmes, n’est-ce pas? :-p) C’est sans doute beaucoup plus complexe que cela. Cela fait des milliers d’années que les femmes s’occupent de la « maison » et des enfants. On ne change pas une particularité aussi importante, sociologiquement, en quelques années.

    Je trouve ça très intéressant qu’Élisabeth Badinter ouvre ce débat en France. Je n’ai jamais été en France mais, à en entendre parler différentes amies, la situation de la femme semble particulièrement différente à celle du Québec. Peut-être ont-elles besoin d’un message plus fort et moins nuancé? Peut-être que quelqu’un doit « brasser la cage » comme on dit ici. :-p

    Je suis un peu mitigée face à la réaction de Nathalie Collard. Je ne comprends pas sa réaction face au livre, je la trouve un peu agressive, mais c’est son opinion et peut-être qu’elle a raison? Il faudrait que je lis le livre pour m’en faire une idée, évidemment.

    Je suis vraiment contente du débat présent sur le discours pro-nataliste. Je crois qu’il est très important d’en discuter pour que les femmes puissent faire un choix éclairer et conscient. Bravo!

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  • Maud
    5 mars 2010

    Personnellement, je n’ai pas lu l’essai de Mme Badinter, même si je l’ai acheté hier (faute de temps, vive le weekend!). Je suis d’ailleurs très curieuse de faire une comparaison entre son essai et la critique de Mme Collard, que je trouve particulièrement agressive.

    Selon ce que j’en ai entendu, l’auteure du livre dénoncerait les principes « tendanciels » qui sont en vogue lorsqu’il s’agit de maternité.

    Il est si facile de tomber dans l’exagération, d’un côté comme de l’autre. Et le laisser-vivre, dans tout ça?

    Pour ma part, j’ai trouvé ça surprenant qu’une collègue qui a accouché de manière naturelle me dise que je n’étais pas une vraie mère (ou une femme accomplie, disons le franchement) si je demandais la péridurale.

    Je trouve que le jugement des autres, c’est ÇA que tente de dénoncer Mme Badinter. Chaque femme a droit de vivre sa maternité comme elle l’entend, point.

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  • Isabelle N.
    5 mars 2010

    Un autre sujet incontournable, merci Caroline pour cet article!

    D’après ce que j’ai lu sur la blogosphère française, notamment sur le blogue d’Olympe, Badinter oppose entre autre féminisme et écologie, en parlant des couches lavables comme étant un nouvel esclavage domestique pour les femmes.

    Mouain…

    Je rejoins Maud, il me semble que la base du féminisme, c’est le libre-choix! D’ailleurs, à celles qui le liront, surtout, faites-nous part de vos impressions!

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  • Véronique Robert
    7 mars 2010

    Je n’ai pas écouté toute l’entrevue et je n’ai pas lu le livre. Je ne le lirai pas d’ailleurs: Je sais tout ce qu’il contient, ça fait 15 ans que je le dis.

    Vous trouvez que c’est très différent au Québec?

    Pourtant on allaite beaucoup plus que les Françaises, la pub pour le lait maternisé est interdite, et il est de plus en plus gênant de vouloir une épidural…

    Vous trouvez que c’est très différent au Québec?

    Pourtant on voit de plus en plus de femmes complètement folles à force de vouloir performer dans leur rôle de mère parfaite. (re: Bébé ou CV) Et on le serait à moins! Concilier travail famille est déjà difficile, si de surcroit on commet un sacrilège en utilisant des couches jetables!

    Vous ne connaissez pas de femmes qui ont fait une dépression post partum en ayant comme malaise premier l’impression d’avoir RATÉ leur accouchement?

    Parce qu’il faut souffrir, désormais! Tu enfanteras dans la douleur…

    Je suis loin d’être certaine que le postulat est féministe…

    Le seul endroit où je ne rejoins pas Badinter, c’est au niveau de choix. Le libre choix des femmes de rester à la maison doit être valorisé… Pour autant qu’elles aient la liberté financière de le faire, évidemment. Pour autant qu’elles aient un contrat de mariage en béton, qui assurera leur sécurité en cas de séparation.

    Parce qu’on le sait, les femmes s’appauvrissent en restant à la maison, malgré l’apparition au Code civil début ’80 du Patrimoine familial.

    J’ai allaité ma fille en 1994, c’était donc il y a 15 ans. Je l’ai allaitée seulement 5 mois et déjà à l’époque je sentais le devoir de justifier ce sevrage précoce. J’ose à peine imaginer ce que ce serait aujourd’hui.

    Je lui ai donné son premier biberon de lait artificiel à 1 mois (pour le fun, pour avoir un break en après-midi), et je me sentais comme une hérétique!

    Je suis restée à la maison 15 mois. J’en avais le pouvoir car j’étais étudiante, je ne risquais rien sinon de retarder un peu l’obtention du bac. Comme travailleuse, je ne pourrais pas m’arrêter 15 mois, et j’en serais honteuse…. Dictature de la parfaite mère.

    Malgré que j’aie fait le choix de rester à la maison, et de faire mes propres purées (par plaisir!) je n’ai jamais voulu laver des couches de coton, et je m’en expliquais, je me justifais sans cesse… Je ne me sentais pas autorisée à dire ce que je pensais vraiment: le lavage des couches comme asservissement.

    Les maisons des naissances n’existaient pas quand j’ai accouché, mais si elles avaient existé, j’aurais dû justifier mon choix d’accoucher à l’hopital, et moi choix de ne pas souffrir le martyr en le faisant.

    Déjà il y a 15 ans, je me sentais rétrograde et « médicalisante » parce que je souhaitais accoucher sur le dos, les pieds dans les étriers.

    Le choix. Le libre-arbitre des mères, personnellement je ne l’ai pas rencontré depuis des années…

    Co-dodo, portage, allaitement, allaitement jusqu’à 2 ans, allaitement à la demande, accouchement naturel, couches de coton, purée maison sont devenus des diktats, et non des choix.

    N’y a-t-il pas une tendance à refuser l’échographie parce que c’est contre-nature?

    Il faut nécessairement que les femmes se justifient, s’expliquent, s’excusent, si elles choisissent autrement.

    Dernièrement, sur un forum de discussion (Doctissimo), j’ai lu une chose terrifiante. Une femme dont le bébé était agonisant de maigreur. À l’hopital, on lui a demandé de cesser de l’allaiter, et on donnait au bébé -de force- du lait maternisé pendant qu’on recherchait la cause de sa maigreur et de son manque de tonus…

    Cette femme désemparée a demandé conseil sur le forum d’allaitement et les participantes lui conseillaient de kidnapper son bébé, de ne pas laisser l’hopital le soigner, et de l’allaiter…

    L’allaitement ou la mort!

    Non, ce n’est pas différent au Québec. D’ailleurs, les sage-femmes françaises ne sont pas, en général, pour l’accouchement à la maison qu’elles ont tendance à considérer comme une décision irresponsable.

    Quid des sages-femmes du Québec?

    Le discours « naturaliste » est culpabilisant, méprisant et dictatorial.

    Oui, il y a une dictature de l’accouchement dans le tofu.

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  • Gabrielle
    7 mars 2010

    Bonjour,

    j’ai lu l’ouvrage de Mme Badinter et j’ai entendu une de ses interviews à la radio, et je l’ai trouvée très intéressante. Je ne pense pas qu’il faille rendre les féministes responsables de la situation actuelle. Elle ne se contente pas du tout de dénoncer l’écologie, ou plutôt les dérives écologiques, ce n’est pas là l’essentiel de son propos, même si évidemment cela a permis de décrédibiliser son discours plutôt que de réfléchir sur les sujets qu’elle soulève. Mme Badinter dénonce l’obligation faite aux femmes d’être des mères parfaites alors que la définition d’une mère parfaite implique de rentrer à la maison (pour allaiter pendant au moins deux ans, pour dormir dans le même lit que le bébé, etc.). Le bien être du bébé est censé justifier tous les sacrifices de la part de la mère, notamment professionnels. De plus, une « bonne » mère est censée faire de nombreuses choses dont l’intérêt pour le bébé n’a pas été prouvé, mais que la société estime nécessaire de manière parfois totalement irrationnelle (comme dormir dans le même lit que le bébé, ce qui d’un point de vue freudien peut être très nocif pour l’enfant, accoucher sans péridurale comme si cela permettait automatiquement de tisser des liens plus forts avec le bébé qu’un accouchement médicalisé, ou allaiter pendant 2 ans pour suivre les recommandations de l’OMS qui ont été élaborées pour les pays du tiers-monde dans lesquels les laits maternisés causaient la mort des nourrissons du fait de l’insalubrité de l’eau, problème que l’on ne retrouve pas dans les pays développés).

    En France, beaucoup de critiques, féministes comprises, ont méprisé le livre de Mme Badinter, trop dérangeant. Il me semble au contraire qu’il soulève des sujets qui méritent réflexion et débat.

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  • Valérie
    7 mars 2010

    Bonjour!
    Je ne lirai pas le livre de badinter parce qu’en général, je finis toujours par être en désaccord avec elle. En fait, j’avais aimé ‘L’un est l’autre’ et ‘L’amour en plus’, mais je trouve qu’elle a ensuite… dérivé. Il existe sans doute une pression sur les mères, mais de mon point de vue je ne la perçois pas. Ma mère est elle-même retournée au travail après notre naissance, elle ne m’a pas allaitée, et certainement pas mon frère et ma soeur qui sont venus deux d’un coup. Je n’ai jamais ressenti la moindre carence. Et si mes parents utilisaient des couches lavlables, c’était surtout pour une question d’argent. Et dans mon milieu, étudiant, les gens sont plutôt flexibles et respectueux à l’égard des nouveaux parents. Je n’avais JAMAIS entendu parler qu’il fallait dormir avec le bébé… *éclats de rires* Et je n’ai jamais connu personne qui ait refusé une échographie. Personnellement, ce qui m’inquiète davantage, c’est surtout la place que le père occupe dans ces beaux discours… c’est à dire aucune. Pourquoi les femmes seraient-elles les seules à faire le lavage?! De faire face à toutes ces pressions ne me fait pas peur, si nous sommes deux et bien entourés. Dans ma tête, c’est clair que je dois contribuer à la société autrement qu’en étant mère au foyer. Je ne suis pas faite pour ça. Je crois personnellement qu’il faudrait vraiment responsabiliser davantage les hommes par rapport à ces questions. Vous voyez, j’ai à peine vingt ans et j’y pense déjà. Et lui?! Je doute qu’il se torde l’esprit à penser à comment il arrivera à être père tout en travaillant à défendre les droits humains. *roule les yeux* En tout cas, chose certaine, les pressions exercées sur les mères n’ont RIEN à voir avec le féminisme. Y’a vraiment quelque chose dans chez les écrits cette dame qui ne me plait pas. En fait, par rapport à l’allaitement… J’ai passé presque trois mois au Sénégal, en Afrique de l’Ouest, et les femmes se promenaient toutes avec leur bébé sur le dos. Lorsqu’il avait faim, il n’avait qu’à tirer le sein et c’était fait et ce, en TOUS LIEUX. Ça semblait tellement facile! Au Québec, ce ne serait pas possible. Vous avez sans doute entendu ces lignes ouvertes ou on qualifiait l’allaitement d’indécent et de geste ‘intime’ qu’il fallait cacher. Franchement. C’est ce refus du corps et des choses naturelles (mais non-sexy) de la vie qui m’étourdissent.

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  • Stéphanie
    7 mars 2010

    Au Québec, les mères sont jugées quoi qu’elles fassent.

    D’un côté tu as des femmes qui culpabilisent celles qui ne veulent pas se scotcher à leur bébé 24h/24h, l’allaiter jusqu’à ce qu’il entre au secondaire, faire ses purées ou tisser elle-même ses couches dans du lin biologique cueilli lors de la première pleine lune d’une année bisextile, de l’autre tu as des hommes qui culpabilisent les femme parce qu’elle ne veulent pas que leurs enfants fasse du saut à ski acrobatique sans casque ou qu’elle ne veulent pas les laisser jouer avec les couteaux auto-aiguisables de la cuisine…

    Je caricature mais les mères sont souvent jugées de façon très dure. Négligentes ou au contraire étouffantes, trop sévères ou trop permissives. Il y a des bébés qui sont secoués, battus, violés, on vient juste d’apprendre qu’un couple de cyberdépendant coréens a laissé crever de faim son bébé! Les mères ne vont tout de même pas se qualifier de mère indignes parce qu’elles achètent des purées! Et, inversement, s’il est vrai qu’il ne faut pas élever ses enfants dans la ouate et les empêcher de jouer dehors, il est normal de leur inculquer des valeurs de prudence et de sécurité, tant que ça ne devient pas des phobies.

    Au fait, ça m’a surpris mais Marie-Loup Wolfe a déclaré à TLMEP dimanche dernier que son choix d’accoucher dans une maison de naissance avait fait jaser…

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  • Elyse
    7 mars 2010

    J’ai écouté l’entrevue donnée à Christiane Charette, je lirai cet essai de Mme Badinter entre deux piles de corrections et oui, je trouve qu’elle soulève des questions fort intéressantes et pertinentes. Je n’ai pas encore d’enfants (je dis « encore » parce que j’en veux, pas parce qu’une femme DOIT en avoir), et j’ai déjà eu des sermons sur la montagne à propos de l’allaitement (« tu dois ABSOLUMENT allaiter »; ceci dit, je n’ai pas été allaitée et j’ai un système immunitaire du tonnerre, je ne souffre pas de carence affective non plus) et sur les meubles et sièges d’auto (NON MAIS Y’A DES DATES D’EXPIRATION!!!) (je disais que bon nombre de gugus s’achètent probablement usagés, mais notez l’hytérie sous-jacente), sans compter les nombreux « Quand est-ce que tu vas avoir des enfants???!!!??? » (*grand soupir*).
    Valérie, je suis bien heureuse d’entendre ton point de vue, d’apprendre que tu as été épargnée (c’est peut-être dû à ton « jeune » âge, excuse mon scepticisme), mais je sens moi aussi une ÉNORME pression, voire une certaine rectitude, à propos de la maternité. Pour ce qui est des pères, ils commencent à se manifester depuis quelques années. C’est vachement rassurant.
    Pour ce qui est de la responsabilité du féminisme dans cet état de faits, si je me base sur l’entrevue, je n’ai pas compris cela comment étant une « faute » du féminime, sinon peut-être une certaine dérive de certains propos de certaines féministes.

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  • Valérie
    7 mars 2010

    Oui, peut-être est-ce à cause de mon jeune âge. Ou parce que les parents qui m’entourent, étant surtout étudiants, s’arrangent comme ils peuvent. Imaginez : j’ai un ami qui a eu, avec sa femme, un premier enfant vers 22 ans. Elle était encore au cégep. L’année dernière, elle souhaitait faire de la coopération internationale. Elle est partie deux mois et demi et c’est lui qui s’est occupé du petit. Cet été, il fera son terrain de maitrise en Chine et pendant ce temps, elle voyagera en Asie du Sud-est avec une amie et le petit et… l’autre qui se trouve dans son ventre. Je trouve ça très inspirant d’avoir de tels parents dans mon entourage. Disons que que ça me permet de relativiser bien des choses. Il me semble que c’est un luxe que de pouvoir rester à la maison deux ans, de pouvoir allaiter et toutes ces choses. Un luxe que je ne souhaite pas avoir, mais un luxe tout de même.

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  • Edenne
    7 mars 2010

    Pour ma part, je me demande en quoi le féminisme serait-il responsable de la crise maternaliste?

    En marge, à la suite de la lecture d’une entrevue publiée par La Presse, je ne pouvais que acquiescer à la critique de Badinter sur la question de l’allaitement. La philosophe souligne ainsi que si le droit à l’allaitement est acquis, il est pertinent de s’interroger sur l’existence d’un droit opposé, soit celui du « non allaitement ». Cette problématique constitue un exemple juste du discours « maternaliste » submergeant notre société.

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  • JB
    8 mars 2010

    Bonjour.

    Toute cette communication autour du nouveau livre d’Elizabeth Badinter me met mal à l’aise.
    En particulier elle y oppose féminisme et écologie. Je trouve cela malhonnête de sa part pour deux raisons :
    – Parce que, en tant que présidente du conseil d’administration de Publicis, elle a des intérêts financiers à continuer de vendre des produits jetables ( couches, crèmes pour bébés…) et consommables ( lait Nestlé pour nourrissons par exemple ) et pas à un retour de produits réutilisables ou au lait maternel,
    – Ensuite car on peut l’entendre autant qu’on le souhaite sur ce sujet tandis qu’elle rejette systématiquement les questions qui la remettent en cause sur SON féminisme qui cautionne « l’utilisation » sexuelle de certaines femmes aux normes physiques à la mode dans les publicités que produit Publicis.
    J’ai tenté un court billet sur le sujet sur le lien suivant : http://stopausexisme.wordpress.com/category/entendue-a-la-radio/
    😉

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  • Marie-Anne
    8 mars 2010

    Moi aussi cela me met mal à l’aise. Je suis d’accord avec certains de ses points, et en désaccord avec d’autres. Pas le temps d’élaborer, malheureusement ! Plus sur le sujet: http://www.ledevoir.com/societe/actualites-en-societe/284539/l-entrevue-plaidoyer-contre-la-culpabilite

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  • Céline M.
    9 mars 2010

    Bonjour,

    Je tiens aussi à souligner que pour moi, on ne peut pas parler de maternité sans parler de paternité. Je n’ai plus vingt ans, mais je n’ai pas encore d’enfant. Je me suis toujours dit que je n’aurai pas d’enfant si je n’ai pas un bon père à lui donner. Par « bon père » j’entend quelqu’un qui dès la conception du bébé prendra à sa charge la moitié du « trouble » autant que du plaisir que représente un enfant. Pour moi, être féministe par rapport à la maternité, c’est surtout avoir une vision d’un partage égalitaire des tâches qui va au delà des limitations physiologiques. Et si pour que le père puisse s’occuper du bébé, il faut à la fois l’allaiter et nourrir au biberon, et bien il le sera. J’ai la chance d’avoir trouver un homme qui partage ma vision, et j’ai bien hâte de nous mettre à l’épreuve, mais pour ça, il va falloir attendre encore un peu…

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  • Elyse
    9 mars 2010

    Soit pour la boite de publicité, mais allons-nous discréditer le discours de quelqu’un parce que nous ne sommes pas en accord avec d’autres aspects de sa pensée (ou plutôt de ses actions) qui ont peu de liens avec le sujet? Tout est lié, allez-vous me dire, mais je ne crois pas que nous réussissons toutes, en tant que féministes, à éviter certains paradoxes ou idées contradictoires (je me « bats » moi-même avec les miens). On parle justement de déculpabilisation ces temps-ci. J’entends, et corrigez-moi si je me trompe, une certaine critique à propos d’un manque de cohérence dans la personne d’Élisabeth Badinter et j’y vois , dans cette critique, une certaine rectitude. Or, c’est justement ce que je trouve rafraichissant (du moins en théorie, pas encore lu, cet essai), c’est le combat contre la sacro-sainte rectitude qui me pue au nez (et qui s’infiltre dans toutes les sphères de la vie, ceci dit).

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  • JB
    9 mars 2010

    @Elyse.
    J’entends vos propos. Toutefois, je ne vois rien de « rafraichissant » au fait qu’Elizabeth Badinter cautionne de manière industrielle l’exploitation sexuelle de certaines femmes aux normes physiques à la mode dans les publicités que produit la société qu’elle préside. Et, selon moi, ce n’est pas un petit aspect de sa personnalité qui masquerait ses grandes qualités féministes mais, au contraire, une énorme incohérence qui ne peut pas rendre honnête son discours par ailleurs.
    Espérant que vous comprendrez ma pensée.

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  • Elyse
    9 mars 2010

    @JB
    Je comprends votre position, mais je ne suis pas certaine de partager (pour l’instant) votre point de vue. À mon avis, c’est un autre débat.

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  • Maude P.
    9 mars 2010

    C’est très intéressant comme sujet et ça pousse à des remises en question…

    Concernant le courant « maternaliste », je pense qu’il ne s’agit que d’un autre visage du patriarcat, une pilule bien sucrée qu’on nous fait avaler à grands coups de morale et de valeurs.

    À dire vrai, je suis de l’avis de Céline M., à savoir : si on veut se diriger vers une égalité entre les sexes concernant les enfants, il est primordial et nécessaire que la parentalité inclue la paternité, à importance égale avec la maternité. Cela veut dire un père qui est impliqué dans tout le processus de « l’enfantement ». Un père qui participe aux choix (dans la mesure ou ceux-ci n’interfèrent pas avec le contrôle de la femme sur son propre corps), aux tâches ou responsabilités liés à la grossesse, à l’accouchement et au développement du nourrisson.

    Ce que je trouve dommage avec le maternalisme, c’est qu’on exclue les pères du discours et de la pratique sur les enfants, et ce faisant, on s’éloigne d’une réelle égalité entre les sexes, avec des mots comme « naturel », « instinct maternel » et d’autres trucs du genre.

    Dommage.

    Si jamais j’ai des enfants, je veux partager le congé de parentalité avec mon homme (et il est plus que d’accord). Je revendique autant le rôle de pourvoyeuse que de soigneuse ou cajoleuse.

    Si on avait un plus grand partage entre les deux membres du couple, les mères et futures mères seraient peut-être moins stressées, et le courant maternaliste irait se rhabiller.

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  • Isabelle N.
    9 mars 2010

    Vous voulez un exemple concret de partage des tâches? Mon chum qui me lit vos commentaires pendant que j’allaite.

    D’ailleurs Bébé ne remercie pas Stéphanie pour le long éclat de rire qui a bousculé son boire après « le lin biologique cueilli la nuit de pleine lune d’une année bissextile… »

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  • Stéphanie
    10 mars 2010
  • cynthia
    10 mars 2010

    *

    Il y en a assez de cette fixation sur la non maternité. mince.

    j’ai l’impression que celles qui ne veulent pas d’enfants sont paradoxalement celles parlent le plus de maternité et parfois en termes peu élogieux.

    j’ai aussi le sentiment d’être pris en otage d’un débat qui concernerait des extra-terrestres.

    comme l’a si bien dit une animatrice de ce blog : ARRETEZ DE CULPABILISER ! ne faites pas d’enfants si tel est votre souhait mais par pitié ne dépensez pas une telle énergie pour expliquer votre choix à la terre entière.

    NE CULPABILISEZ PAS, soufflez un peu et passez à autre chose.

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  • Audrey
    16 mars 2010

    J’ai presque terminé l’essai. Je ne pense pas qu’elle tire sur l’écologie…en fait, c’est une infime partie de son livre. Selon Badinter, les couches lavables ajoutent une tâche supplémentaire (le lavage des dites couches) aux mères qui en ont déjà beaucoup sur les bras (je dirais que ça semble pire en France qu’ici). Ceci dit, si le père lave les couches lui aussi, il me semble que c’est très faisable. Bref, j’ai trouvé Badinter bien modérée comparativement à tout ce qui se dit sur son essai. Je remarque cependant que le rôle du père n’est pas questionné…Peut-être parce que c’est français.

    Les critères de performances, d’excellence et de dépassement de soi dans la maternité sont le calque de ce qu’on s’attend des individus dans une société capitaliste. C’est en fait ce qu’on attendait autrefois du modèle masculin dominant et qui s’étend aujourd’hui aux femmes. Je ne crois pas que ces attentes sociales historiquement masculines aient augmentées le « bonheur » des hommes, pas plus qu’elles n’aident aujourd’hui les femmes. c’est un leurre.

    Ceci dit, je suis très heureuse de ces débats, on ne les avaient pas vraiment entendu sur la place publique, et il me semble que c’est là un large pan de l’avenir du féminisme qui se joue.

    On parle souvent des avantages auxquels les hommes ne sont pas prêts à renoncer et qui jouent un rôle dans l’obstacle du « plafond de verre » auquel se butent les femmes…mais on parle peu des avantages « maternels » que les mères refusent de partager avec le père… Suis-je la seule féministe à vivre ce paradoxe?

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  • Karine
    30 mai 2012

    J’adore votre blog. Je suis tombée sur cet article et la question que je poserais est la suivante: ou sont les féministes au Québec aujourd’hui ?

    J’ai accouché il y a quelques mois et on me regarde drolement parceque j’ai choisi de rester à la maison selon le régime particulier ( 9 mois au lieu de 12). Ai-je le droit de vouloir retourner au boulot et prévilégier ma carrière? Pourquoi ce serait la femme qui perdrait revenu, avancement, etc et non l’homme? Les choses sont encore très inégales à ce sujet.

    Quant à l’allaitement grand sujet controversé. Je dirais simplement que et les hopitaux, médecins, infirmières mettent trop de pression pour qu’on allaite. Peut-on avoir le choix de nourrir son bébé comme on le veut ? Moi j’allaite pas puis je peux dire que mon bébé est heureux. Je m’occupe de lui et je peux aussi me reposer en donnant le relais à son papa ou ses grands-parents. Les seules femmes qui m’appuient dans mon choix sont celles de 50-60 ans, des féministes celles-la. Les femmes de ma générations ne comprennent pas, c’est l’allaitement ou sinon la culpabilité. Coudonc, qu’avez-vous laissez à vos filles, les féministes des années 70 ?

    Bref la maternité on peut la vivre comme on veut mais je m’attendais vraiment à voir des femmes plus libres or à ce que je vois j’ai l’impression qu’on a pas vraiment avancé…
    Puis aussi les femmes qui n’ont pas d’enfant sont aussi épanouies et peuvent avoir une vie bien remplie. J’aime toute l’attention que j’ai maintenant que je suis maman mais je trouve que c’est vraiment exagéré.

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    • Guillaume
      31 mai 2012

      Tout est une question de choix, si vous ete ok avec le fait de laisser un bébé de 9 mois en cpe, there you go! Et l’alaitement, ces économic et sa donne un meilleur systeme imunitaire et encore la ces votre choix(si vous avez une carriere, vous avez de l’argent 😛 ). Élargissée votre cercle de personne et vous verez que le féministe est present dans toute les générations…l’orsque vous dite:ce que je vois j’ai l’impression qu’on a pas vraiment avancé… par raport a quoi?

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  • Karine
    31 mai 2012

    Oui je ne vous pas d’inconvénient de laisser mon bébé de 9 mois dans un CPE. Oui je trouve cela mieux qu’il soit avec des educatrices qui sont formées pour cela qu’avec moi ou mon mari. Je dois préciser que nous avons tous les deux l’opportunité de s’assurer qu’on viendra le chercher pas trop tard l’apres midi. Il va se développer aussi bien avec les éducatrice qu’avec nous.

    Quand à mon cercle d’amis et de connaissance il est bien élargi et je vous avoue que je trouve que les femmes entre 30 et 40 ans sont bien moins féministes. Elles ne se rendent pas compte que ce sont elles qui perdent en restant à la maison. Dans le reste du Canada le congé est de 6 mois: les enfants se portent-il moins bien? Faudrait voir. Pour ma part je pense que en tant que société nous devrions avoir de meilleures garderies car ce n’est pas tout le monde qui a la chance de trouver de bons CPE / garderies.
    Je vois aussi beaucoup de femmes qui prennent 1 an de congé mais qui mettent leur bébé en CPE et elles restent à la maison. Moi je préfère retourner au boulot et m’organiser en conséquence.

    Quant à l’allaitement, un professionnel dans un CLSC m’a dit que les femmes qui allaient le moins sont dans les quartiers les plus défavorisés ! Je ne sais pas si c’est vrai mais j’ai trouvé cela surprenant car comme vous dites l’allaitement artificiel avec les préparations ca coute cher. Ou l’allaitement c’est ce qu’il y a de mieux je l’accorde mais en autant que on aille pas ensuite au Mc Do une fois son enfant devenu grand ah ah ah !

    Quant à l’affirmation de dire que nous n’avons pas avancé et bien je trouve que les femmes sont encore bien loin des idéaux des premières féministes. Pourquoi on perd 25 ou 30% de notre revenu pendant notre congé, on perd nos cotisations au RRQ et aussi on perd les augmentations de salaires, les promotions car on est partie pendant près d’un an. C’est la réalité. On a avancé mais pas autant que je le pensais…

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  • Bev
    23 août 2020

    Pour une femme, le mariage puis souvent la maternité c’est la collaboration au patriarcat. Les femmes deviennent poupoufbobonnemèmèrebanbanque et parfois mettent bien du temps à le réaliser si tenté qu’elles le réalisent un jour ! Ce n’est pas grâce à elles que la société s’améliore, notamment le sort de la moitié de l’humanité, la pollution physique et psychique de la société et de la planète. Le mariage et parfois aussi la vie de couple (quoiqu’à un niveau moindre pour le couple libre) sont souvent assimilés à de la prostitution, les ressorts sont les mêmes : on y accepte la violence ou l’agressivité verbale et parfois physique, on cède l’argent ou les biens. Le corps, notamment l’utérus est mis à disposition de l’homme qui n’a pas besoin de faire appel à une mère porteuse et dispose également d’une femme pour les faveurs sexuelles ce qui lui épargne un autre coût. Celles qui se gargarisent du nom de leur mari sont les reines des idiotes car elles n’ont rien compris au piège dans lesquelles elles sont tombées et ne savent même pas qu’elles conservent leur nom de famille à vie si jamais elles venaient à divorcer ou devraient répondre d’un crime crapuleux ! Car de femme mariée à femme avec enfants à femme de peu de valeur il n’y a qu’un pas !

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