Retour des cours d’éducation sexuelle au Québec

Il y a quelque temps, le gouvernement du Québec annonçait le retour des cours d’éducation sexuelle, (qu’il avait lui-même éliminés) dans les écoles primaires et secondaire du Québec.  La ministre de l’Éducation Line Beauchamp, a affirmé que ces cours pourraient faire progressivement leur (ré)apparition dès cette année.  Depuis plusieurs années, le système d’éducation québécois nous a habitué à l’improvisation, aux coupures dans les services aux élèves et à une mauvaise planification générale dont les élèves font systématiquement les frais.  C’est pourquoi nous devons attendre de savoir comment, par qui et surtout dans quelles conditions seront donnés les cours d’éducation sexuelle avant de nous emballer.

Jusqu’à leur retrait des écoles du Québec, les cours d’éducation sexuelle faisait partie de la portion « Formation personnelle et sociale » d’un cours qui comprenait également « Enseignement moral et religieux ».  À partir de la troisième secondaire, s’y greffait également le cours « Éducation au choix de carrière », un cours qui nous donnait la posibilité de nous faire (dé)orienter selon nos talents et habiletés (en passant, super logique de diminuer la portion réservée à la sexualité à un âge où plusieurs jeunes commencent à avoir une vie sexuelle).

Dans mon école secondaire, ce n’est qu’en secondaire 4 et 5 que la partie réservée à l’éducation sexuelle fut dispensée par des sexologues.  Du secondaire 1 à 3, la même personne non formée dispensait donc l’éducation sexuelle et religieuse.  Actuellement, c’est encore pire puisque le peu qu’il subsiste de l’éducation sexuelle à l’école est desormais la responsabilité de tout le monde en général et de personne en particulier.  Comme toujours, ceux à qui on en demande le plus sont les professeurs qui croulent déjà sous la charge de travail et ce qu’ils(elles) aient été formé(e)s à enseigner les mathématiques, le français, la musique, la culture religieuse ou l’éducation physique!

Il est clair que les cours d’éducation sexuelle doivent être donnés par des personnes qualifiées pour le faire.  Il est également clair que les anciens cours souffraient de grosses lacunes au niveau des thèmes abordés, l’emphase étant surtout mis sur la reproduction et la prévention des ITS.  Ce sont certes des sujets importants mais une éducation sexuelle ne peut pas se limiter à « Comment fait-on les enfants? » et « Comment enfile-t-on un préservatif? »  Je crois qu’on doit aussi parler aux jeunes d’amour, de respect, d’intimité, d’estime de soi, d’image corporelle, de la notion de consentement, d’orientation et d’identité sexuelle.  On doit les encourager à se questionner sur les rapports hommes-femmes, les nouveaux médias, la pornographie, la violence sexuelle, l’hypersexualisation, etc.  En terminant, on ne peut passer sous silence le rôle de premier plan que doivent jouer les parents dans l’éducation sexuelle de leur enfant.

35 Comments

  • Martin Dufresne
    29 janvier 2011

    « Il est clair que les cours d’éducation sexuelle doivent être donnés par des personnes qualifiées pour le faire »
    Oui. Et il est clair aussi qu’ils devraient refléter ce que les jeunes souhaitent apprendre, discuter et expérimenter, plutôt qu’un simple compromis prudent entre les pédagogues autorisés et les forces de droite qui cherchent à agiter leurs troupes.

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  • Martin Dufresne
    29 janvier 2011

    Une forme virtuelle de boîte à questions anonymes: http://teljeunes.com/questions/sexualite

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  • Valérie
    29 janvier 2011

     »Il est également clair que les anciens cours souffraient de grosses lacunes au niveau des thèmes abordés, l’emphase étant surtout mis sur la reproduction et la prévention des ITS. »

    Oui, c’est ce que je m’en allais écrire.
    Ces cours véhiculaient déjà la conception surcorporalisée de la sexualité (un nouveau terme pour parler d’hypersexualisation). Je crois qu’il est impératif d’en réhabiliter les dimensions émotionnelles, relationnelles, voir même spirituelles, au sens large du terme.

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  • Martin Dufresne
    29 janvier 2011

    IC’est clair.
    Mais attention: i y a tout de même beaucoup plus d’éléments, et un message politique beaucoup plus clair, dans la notion d' »hypersexualisation », créée par Pierrette Bouchard, Natasha Bouchard et Isabelle Boily (La sexualisation précoce des filles, Montréal, éditions Sisyphe, 2005), que dans celle, plus technique et limitée, de « conception surcorporalisée ».

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  • Valérie
    30 janvier 2011

    Ayant déjà lu toute la littérature «classique» sur l’hypersexualisation, c’est cette dernière que je trouve limitée. Je trouve que le terme «surcorporalisation» permet d’aller plus loin dans la compréhension de ce phénomène, qui est davantage une manière d’être au monde, en relation avec soi-même et avec les autres, qu’une simple mode vestimentaire. (Évidemment, ce n’est pas ce que disent Bouchard et les autres, mais quand même. Chaque fois que je parle d’hypersexualisation, les gens pensent que je suis une sale prude qui s’offusque à la vue d’un sein.) Ce que je veux dire, c’est que ce terme appartient à un cadre théorique bien précis, certes utile pour comprendre le truc dans son contexte particulier, insuffisant lorsqu’on veut comprendre et interpréter des réalités humaines fondamentales at large. En étudiant l’hypersexualisation à travers le tourisme sexuel, je suis aboutie à des réflexions sur les paradis artificiels, le matérialisme, le relativisme, le sens de la vie… ce qu’est l’humain, quoi! Mais bon, cette préférence provient clairement d’une déformation professionnelle d’anthropologue en devenir. 🙂 «La sexualité humaine est un phénomène social total : tout s’y joue, s’y exprime, s’y informe dès le commencement des sociétés.» Georges Balandier

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  • Martin Dufresne
    30 janvier 2011

    Super-intéressant! J’espère que tu afficheras un billet à ce sujet.

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  • Joëlle
    1 février 2011

    Il me semble que l’éducation sexuelle devrait faire partie des connaissances acquises, au même titre que la biologie, l’histoire, la géographie… Ça me paraît aussi important, sinon plus, que de savoir lire et écrire! Par contre, je trouve qu’un cours chaque semaine, ce serait étirer le sujet longtemps, beaucoup… Au secondaire, le cours de géographie ne revient pas à chaque année, idem pour le cours d’histoire, d’écologie ou d’économie. Moi, comment je verrais ça, ce serait que soit on intègre le cours dans un autre déjà existant, par exemple au primaire, dans le cours d’éducation à la santé, puis au secondaire, en biologie. Sinon, une personne qualifiée ferait la tournée des écoles données de sa Commission scolaire, à raison de -exemple, 4- visites en classe par année, un peu dans le même principe que les conférences qui sont organisées en classe avec des policiers.

    Et tant qu’à être dans le sujet… je vais en profiter pour lâcher un de mes grands irritants(!) du moment… J’en ai marre que le monde associe « hypersexualisation » et « filles ». On remarque des parents qui font tout pour éviter que leurs filles ne tombent dans le phénomène de l’hypersexualisation, mais avec leurs gars, là il se disent « ben c’est normal, c’est un gars »… Hey! ^^

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  • Joëlle
    1 février 2011

    Par contre, il ne faudrait pas penser non plus que seul le fait de dispenser un cours d’éducation sexuelle enrayerait l’hypersexualisation… Tant que les faiseurs d’images de vidéos de musique vont présenter de la presque porno en toute légalité à nos jeunes mineurs, on n’y pourra pas grand chose.

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  • Joëlle
    1 février 2011

    Je viens de penser, une autre façon qui serait de présenter le cours d’éducation sexuelle, à moindre coût celle-là: une série de court-métrage!

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  • Valérie
    1 février 2011

    Une chose, quand même :

    Il ne faut pas oublier que nos parents (je dis ‘nos’ parce que je fais partie de la première génération qualifiée d’hypersexualisée) ont grandi sous les bannières  »il est interdit d’interdire » et  »jouir sans entrave ». La plupart ne sont pas tant outillés, j’ai l’impression, pour éduquer leurs enfants qu’ils pensent faire partie  »d’une autre génération ». L’hypersexualisation incarne parfaitement la culture occidentale (post)moderne. J’aimais bien comment l’anthropologue (encore un anthropologue! :P) Paul Gosselin liait tout ça :

    «L’humain est le résultat de processus évolutif.
    L’humain fait partie de la nature et n’a pas de statut particulier.
    Ce qu’est l’humain est toujours en évolution, sujet aux forces naturelles et culturelles.
    Il n’existe donc pas de système de morale universelle, absolue.
    Le concept de Vérité est tout au plus un construit culturel et n’a pas d’existence propre ou universelle.
    Découlant de ce qui précède, le postmoderne peut adopter les comportements/attitudes qui lui plaisent sur le plan éthique/moral dans la mesure où il (ou sa communauté) y trouve un épanouissement personnel (relativisme). L’épanouissement de l’individu est le moyen de salut, le but ultime de toute structure sociale et de cheminement individuel.
    Tout ce qui est susceptible de procurer du plaisir peut contribuer à l’épanouissement de l’individu et à son salut.
    La sexualité est donc un moyen de salut important.
    L’individu doit être autonome (ne subir aucune contrainte) pour s’épanouir.
    Évacuer tout sentiment de culpabilité contribue à l’épanouissement de l’individu et à son salut.
    Puisqu’il n’existe pas de système éthique/moral universel touchant la sexualité, personne n’a le droit de juger les pulsions sexuelles d’autrui.
    Puisque l’épanouissement de l’individu est le but ultime, aucune pulsion sexuelle ne devrait être limitée.»
    (Gosselin, 2006 : 98)

    Tant qu’on n’alimentera pas d’autres croyances, tant que nous laisserons le gratin transnational de la culture de masse éduquer nos enfants, les rapports entre personnes sont voués à n’être réduits qu’à un frottement de peau. J’exagère à peine, mais quand même.

    Parfois, j’ai l’impression qu’ultimement, le féminisme est contradictoire à une critique de l’hypersexualisation.

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  • Martin Dufresne
    1 février 2011

     » L’individu doit être autonome (ne subir aucune contrainte) pour s’épanouir. »
    Hum… j’ai l’impression que M. Gosselin n’a jamais élevé d’enfant(s)…

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  • Valérie
    1 février 2011

    Je n’ai peut-être pas été claire :

    Monsieur Gosselin dénonce ces croyances qui sont omniprésentes dans nos sociétés et, d’ailleurs, sont particulièrement transmises dans le cadre des cours d’ECR…

    En tout cas, ça ressemble pas mal à ce que m’en disait les élèves de l’école où je travaillais.

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  • Martin Dufresne
    1 février 2011

    Désolé, j’avais mal compris en effet. Mais entre les libertariens que persifle Gosselin et les chrétiens intégristes comme lui qui se réclament du « créationnisme (michel.thys.over-blog.org/article-dialogue-avec-paul-gosselin-anthropologue -quebec-44949593.html), il me semble que les jeunes sont loin d’un simple accès à des espaces respectueux de leurs interrogations et de leurs dynamiques. J’aurais plus confiance à un cours orienté par leurs desiderata.

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  • Martin Dufresne
    1 février 2011

    À propos d’hypersexualisation:

    « La tolérance sociale, complice de la violence et de l’exploitation sexuelle » – Regroupement Québécois des CALACS – 1er février 2011
    http://www.rqcalacs.qc.ca/public/nouvelles/la_tolerance_sociale_complice_de_la_violence_et_de_l_exploitation_sexuelle

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  • Stéphanie
    3 février 2011

    Je crois que le problème que poserait le fait de limiter l’éducation sexuelle à un ajout dans le programme de biologie, c’est qu’on prend le risque que certains élèves soient absents le ou les jours où on aborde tel ou tel sujet ou qu’ils oublient certaines connaissances acquises en classe après l’examen sur les ITS ou celui sur la grossesse.

    De plus, même s’il est tout à fait pertinent d’aborder les aspects physiologiques de la sexualité dans un cours de biologie, il s’agit d’un domaine trop vaste pour ne pas lui consacrer un cours spécifique.

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  • Martin Dufresne
    4 février 2011

    Relu sur le site « Les mots sont importants (http://lmsi.com) un excellent article de Mona Chollet, « Le soliloque du dominant » au sujet du violeur Roman Polanski et de l’infinie tolérance dont a fait preuve à son égard des médias de masse qui ont fait leur marque de commerce de la sexualisation des adolescentes, toutes à s’identifier aux « top models » dont on cache la condition réelle: http://lmsi.net/Le-soliloque-du-dominant

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  • Joëlle
    4 février 2011

    S’il faut en faire un cours spécifique, il faudra créer de la place dans la grille horaire des élèves. Soit on devra penser à annuler un cours (et lequel?!), sinon à rallonger les heures de classe?

    Pour les absents… ben là franchement! Ils resteront en récup hahaha! Non sérieusement, c’est certain qu’il ne faut pas chercher les bibittes, les professeurs ne sont payés pour répéter deux fois leur matière. Ça nous coûterait cher. Et de garder un professeur toute l’année à répéter pour la simple et bonne raison que les jeunes vont oublier… ça n’a pas de sens.

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  • Joëlle
    4 février 2011

    Je ne pense pas qu’il faille brainwasher nos jeunes, mais simplement leur apporter de l’information. Après, libre à eux de faire ce qu’ils veulent avec l’information…
    En y repensant bien, on ne peut pas comparer ça à un cours de mathématiques, c’est plus comme de l’enrichissement personnel.

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  • Joëlle
    4 février 2011

    Ce serait bien de savoir s’il existe ce genre de cours ailleurs qu’au Québec/Canada, comment c’est présenté?

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  • Jean-François
    20 février 2011

    Pour répondre à Joëlle, ça existe aussi en France. C’est intégré au cours de biologie de Troisième au collège (14 ans), orienté reproduction. Au lycée, ça se fait à nouveau, en Seconde je crois. Pour autant qu’il m’en souvienne, c’était plus de débats et de discours moralisants et préventifs. Avec une amie à moi de cette époque, il avait fallu faire un petit dialogue un peu nigaud pour dire en gros que c’était pas bien de forniquer ivre etc. Ca ne prend donc que quelques heures dans toute la scolarité (si l’on excepte le cours sur la reproduction en biologie dans les sections scientifiques, mais c’est très académique, pas du tout ou très peu de blablah).

    Quant à moi, je trouve très bien qu’on ne m’ait pas bassiné à l’époque avec un discours ronflant et orienté sur l’amour, la spiritualité etc. Le respect de l’autre, d’accord, éventuellement un laïus sur la pornographie, mais pas plus.

    D’une part, parce que ce n’est ni dans ce genre de cadre ni avec de si jeunes gens qu’un message de ce type pourrait passer. D’autre part, parce que ça me semblerait une ingérence flagrante dans la sexualité des jeunes. L’amour n’est pas nécessaire pour le sexe, pas plus que d’y accorder une dimension spirituelle. Le respect de l’autre (et des lois qui le garantissent) est le minimum ET le maximum à enseigner aux jeunes. A eux de se construire, après.

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  • La digresse
    20 février 2011

    Je suis assez d’accord avec Jean-François. Je fais partie d’un comité de réflexion sur la sexualité à l’école où j’enseigne, comité dont font partie aussi la psychologue et l’infirmìère, et on est tous tombé d’accord sur un point: il ne faut pas trop devancer les questions des élèves. C’est à eux d’expérimenter, et à nous de les renseigner sur ces expérimentations. Inutiles d’entrer dans tous les sujets sexuels: le risque de tomber dans l’anecdotique et le voyeurisme existe, et nous passerions ainsi à côté du but. De plus, les plus jeunes sont impressionnables et certains d’entre eux, pas encore intéressés par le sexe.

    Quant à la boîte à question anonyme, ça m’a fait sourire car c’est ce que je fais dans ma classe. Chacun de mes groupes (j’en ai 10)a sa boîte et j’obtiens toujours un grand succès avec. Mais je reste souvent sidérée des questions qu’on me pose, au point de me demander parfois si mes élèves ne me niaisent pas… mais non!

    Alors oui, il est nécessaire que l’éducation sexuelle revienne à l’école. Je sais qu’on parle de la reproduction en biologie, mais pour le reste… En passant, la rumeur veut que ce soit intégré au cours ECR.

    Chouette! c’est ma matière!

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  • Valérie
    20 février 2011

    Jean-François… Le respect des autres, et expérimenter ensuite. C’est ce qu’on m’a apprise : j’ai expérimenté, je me suis plantée, je me suis blessée. Ça m’a pris quelques années à m’en rendre compte. Au contraire, il y a bien des choses dont j’aurais aimé qu’on me parle… Pour grandir, pour s’épanouir, une personne a besoin d’un cadre, de racines…

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  • Marie-Claude
    23 février 2011

    @ Joëlle

    Voici un exemple de cours qui est donné aux États-Unis. C’est plutôt aberrant…
    http://les-furies.blogspot.com/2011/02/pour-eviter-que-nos-enfants-naissent.html

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  • Martin Dufresne
    24 février 2011

    En Belgique, ces femmes viennent de mettre du contenu en ligne à l’intention des jeunes:

    BOUGE TA POMME – Un site sur les droits sexuels et reproductifs destiné aux jeunes

    C’est pour se donner davantage de chances de sensibiliser les plus jeunes à cette dimension de leur citoyenneté que l’Université des Femmes a mis en en ligne un outil spécifique et original d’éducation aux droits sexuels et reproductifs destiné principalement aux adolescent-e-s .

    Baptisé « Bouge ta pomme », ce site s’attache donc à parler de la sexualité en termes de droits, et procure une information ciblée sur divers thèmes identifiés comme intéressant les droits sexuels et reproductifs. Il propose des repères historiques et législatifs sous la forme de trois lignes du temps instructives et faciles à explorer. Il s’attarde sur des questions actuelles et sensibles (comme la pratique de reconstruction de l’hymen, ou la vie sexuelle des personnes porteuses d’un handicap), en en offrant une (et parfois plusieurs) lectures qui ont en commun de toujours prendre en compte la dimension du genre, sans jamais donner de réponse ultime à des questionnements complexes.

    Enfin, « Bouge ta pomme » souhaite autant que possible encourager les adolescent-e-s à prendre en charge eux aussi, à leur niveau, en Belgique ou ailleurs, aujourd’hui ou dans le futur, la défense de cet aspect assez méconnu des droits humains (avec des conséquences négatives surtout pour les femmes et les jeunes filles).

    Cet outil a été conçu avec la collaboration de groupes de jeunes et continuera d’être testé par la suite sur des « groupes cible » d’adolescent-e-s de 15 à 21 ans environ, ce qui permet de continuer à en améliorer le contenu et la portée au fil du temps.

    Une adresse à connaître, à visiter, à diffuser : http://www.bougetapomme.be

    Une initiative de l’Université des Femmes, avec le soutien de la Communauté française de Belgique.

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  • Jeffrey
    23 mars 2011

    Salut stéphanie. Très intéressant ton article. Il me permet de renouer avec la femme instruite ou d’opinion. Je suis moi-même pour l’égalité des sexes mais j’ai en horreur les discours extrémistes féministes.
    Bref, j’ai aimé ton article et je souhaite l’utiliser comme source pour un travail de Pratique de la Communication au Cégep de Trois-Rivières. Par contre, je ne sais pas qui tu es. Les études que tu as fais ainsi que l’expérience que tu as dans le domaine journalistique. C’est informations me seraient nécessaires affin de faire un travail complet au sujet des cours d’éducation sexuelle au Québec.

    Merci =)

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  • Martin Dufresne
    23 mars 2011

    « il me permet de renouer avec la femme instruite ou d’opinion… »
    Entendre « …après toutes ces autres *!?%X@z&! »…
    FAIL!

  • SophieSexologue
    30 mai 2011

    Bonjour!

    Je serais bien folle de dire que je suis contre le fait que des cours d’éducation à la sexualité formels soient intégrés à la grille de cours après avoir rassembler 185 sexologues pour rédiger une lettre à la ministre de l’éducation à ce sujet!

    Petits rectifications par contre:

    1) Le « feu » cours de FPS: Ce cours était extrêmement pertinent, que ce soit celui du primaire ou du secondaire (et oui, il en existait un pour le primaire aussi). La portion « éducation à la sexualité » avait été construite par une sexologue et la mise en contexte du cours (que les profs étaient sensé lire) était super. On parlait de l’importance d’intégrer les profs de d’autres matière dans certains projet (principe de la réforme), d’aborder la sexualité de façon globale, etc. J’ai relu le cours (disponible en ligne) et il n’y aurait que quelques ajouts mineurs à faire, mais il est génial ce cours.

    2) La constitution du cours: le cours de FPS était un cours à part entière qui était sensé se donner à titre de 2 cours par cycle de 9 jours. En général, les groupes-cours étaient les même que les cours de moral ou d’enseignement religieux et souvent c’était le même prof, mais il s’agissait là d’une décision de commission scolaire si c’était fait autrement. Sachez qu’il n’est pas « normal » que vous n’ayez pas eu de FPS à tous les ans, car vous étiez sensé avoir ce cours.

    3) Les thèmes abordés dans « FPS »; il y a une différence entre « la pertinence du cours » et « le choix des enseignants ». La majorité des enseignants ont reçu pour formation à propos de la sexualité… rien du tout! S’ils ont reçu une formation, ce n’est pas dans le cadre de leurs études universitaires. Par le fait même, la majorité des ensignantEs sont mal à l’aise d’aborder plusieurs sujets et faisaient le choix (au temps de FPS) de rester sur des sujets plus médicaux (et moins implicants, car abordait moins les émotions, l’érotisme, etc), soit la grossesse et les ITSS. Mais ce n’est pas parce que le cours n’abordait rien d’autre.

    Ensuite, pour ce qui est de la manière d’amener les cours d’éducation à la sexualité dans le système scolaire québécois, c’est une bonne question et ça mérite qu’on prenne le temps d’y réfléchir. Mais sachez une chose, il existe des dizaines de programmes très pertinents pour faire de l’éducation à la sexualité avec les enfants et les ados. Et le MELS est en train d’en concevoir un nouveau. Pourquoi? Pare qu’on semble croire que le problème réside dans le programme. MAIS C’EST FAUX!!! Vous auriez beau mettre à contribution tous les experts mondiaux dans la conception de ce programme, si vos formateurs-éducateurs-profs sont mal à l’aise avec la matière, on en arrivera TOUJOURS au même résultat! Et croyez moi, le MELS est en train de reproduire exactement la même erreur qu’avec le cours de FPS. Ce nouveau cours-blocs de formation ne changeront pas grand chose… Il faut qu’il y ait des personnes formées pour animer ces périodes. Ce n’est pas des fiches dans une boîte qui rendent à l’aise des enseignants à aborder la sexualité AVEC UN GROUPE.

    Les sexologues ont fait un bac de 3 ans pour faire de l’éducation à la sexualité. Nous avons été accompagnés et épaulés, avons fait de la croissance personnelle et professionnelle à temps plein pour développer les compétences et les habiletés nécessaires à faire de l’éducation à la sexualité en plus de toutes les connaissances acquises sur le sujet et à propos de la pédagogie. Mais le MELS semble croire qu’une formation de 45 heures sera suffisante pour animer ces périodes et ne veulent pas faire affaire avec les sexologues.

    Ça me frustre, car j’ai fait un bac en sexo parce que je souhaitais faire de l’éducation à la sexualité. Les gens qui ont fait un bac en enseignement l’ont fait parce qu’ils/elles aimaient une matière en particulier. L’ironie du sort est que moi, je ne pourrai pas vivre de ma passion, car on ne souhaite pas me payer pour le faire. Et les profs eux, se ramassent avec la patate chaude… et finiront par la balancer dans la cours du voisin (ou de la poubelle) pour la majorité d’entre eux/elles…

    Un peu pathétique si vous voulez mon avis…

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  • Martin Dufresne
    30 mai 2011

    Bien dit, Sophie sexologue! J’espère que tu te feras entendre plus largement à ce sujet.

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  • Martin Dufresne
    30 mai 2011

    Un texte à lire absolument sur Cyberpresse aujourd’hui, pour mesurer tout le chemin qui reste à faire si trois sur neuf des juges de la Cour suprême considéraient qu’on a le droit de violer une femme inconsciente si celle-ci a déjà consenti à un rapport sexuel: http://www.cyberpresse.ca/opinions/201105/30/01-4404285-les-femmes-inconscientes-ne-sont-pas-disponibles-sexuellement.php

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  • SophieSexologue
    30 mai 2011

    @Martin: la lettre a circulé par mal dans les médias régionaux, mais c’est arrivé en même temps qu’un scandale dans la région de Montréal (je ne me souviens plus trop lequel)… Dons on a eu moins de visibilité dans la région de Montréal.

    Notre lettre est ici: http://www.sophiesexologue.com/2011/01/un-retour-de-leducation-la-sexualite.html

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  • Magenta
    31 mai 2011

    Je suis enchantée de lire qu’il y aura un retour de ces cours à l’école. Même mal enseigné, c’est déjà un bon début.

    Je me souviens de mes cours d’éducation sexuelle… dispensés par une bonne soeur. Non, je n’ai pas 60 ans, mais bien 33. J’allais dans une école catholique privée et les bonnes soeurs nous enseignaient que l’abstinence est géniale et que la méthode du calendrier, ça marche. Oui, c’était de la schnoutte, même que des gens moins curieux que moi ont pu prendre leurs dires au mot et tomber enceinte à 15 ans. Mais tel ne fut (heureusement) pas le cas.

    Au moins je me dis que des cours (idéalement enseignés par quelqu’un de compétent, bien sûr) ça ouvre le débat. Ça incite les jeunes à se renseigner, peut-être même à en parler à leurs parents ou à d’autres gens qui pourraient les pointer dans la bonne direction pour avoir des condoms.

    Vaut toujours mieux en parler que de faire l’autruche 🙂

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  • SophieSexologue
    31 mai 2011

    @Magenta: Oui, vous avez raison. Il faut en parler.

    Par contre, est-ce que d’en parler n’importe comment est mieux que de ne pas en parler? Ça, je n’en suis malheureusement pas certaine…

    L’enseignante que vous avez eu a enseigné le cours avec ses valeurs. Ce sera la même chose qui se produira l’an prochain aussi. Je ne crois pas qu’on fera un pas en avant avec ce cours; je crois qu’on va rester exactement avec le modèle de la réforme, mais quasi exclusivement avec les mauvais côtés que ça a amené (parce qu’il y a aussi de bons côtés). Pour moi, ce n’est pas un retour des cours d’éducation à la sexualité. Ça va être de mettre des thèmes sexologiques dans des matières existantes et tout le monde se fera accroître que c’est ça faire de l’éducation à la sexualité.

    C’est déjà ce qui se passe avec la réforme et ça donne un ensignement trèèèèèès inégal d’une école et d’une commission scolaire à l’autre.

    Je considère qu’il s’agit plus d’une façon de museler les gens en leur donnant l’impression qu’il y aura des cours d’éducation à la sexualité; à peu près ne changera par rapport à ce qui se fait depuis 10 ans…

    Et combien tout ça va coûter vous croyez? Tout ça pour tenter d’économiser en ne voulant pas engager les personnes compétentes et formées en la matière; les sexologues.

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