La marque de la construction des genres

Quelque chose m’a paru étrange lors de mes visites à certains commerces tels l’Aubainerie, le Village des Valeurs ou encore la Friperie Renaissance à Montréal. En effet, dans chacun de ces magasins, les vêtements qui n’avaient pas encore été achetés dans la section femme étaient de taille petite, voire très petite tandis que dans la section hommes, ils étaient de taille grande ou encore extra grande. J’ai pensé que cela ne pouvait être dû au hasard, pas dans tant de magasins, et qu’il devait donc avoir une autre explication. J’ai réfléchi puis ça m’a paru évident : soit les commerçants-es, soit les fournisseurs-euses ou soit les fabricants-es ont une vision très traditionnelle et stéréotypée des genres et l’impose à la société, consciemment ou inconsciemment. Comment expliquer autrement la sous-estimation de la taille de vêtements de femmes et la surestimation de celle des hommes? Visiblement, puisque ce sont ces vêtements qui restent sur les cintres et les étalages, il m’apparaît difficile de croire qu’il pourrait s’agir d’une demande provenant de la population.

Qu’en pensez-vous? Avez-vous remarqué d’autres marques de la construction des genres dans les magasins à l’intérieur et à l’extérieur de Montréal? Et du côté de la section enfant?

Mariève Maréchal

6 Comments

  • Marie-Claude
    23 février 2011

    Ton hypothèse me semble plutôt réaliste en effet. Pourtant, en restreignant ton observation à des magasins comme le Village des valeurs ou l’aubainerie, il faut aussi prendre en compte l’échantillon de personne qui magasine dans ces endroits…Il y a peut-être un lien à faire avec la classe sociale et le poids des gens?

    Une autre chose qui m’a toujours troublée, c’est de voir des pantalons de taille 0 ou 00 dans les boutiques…ce qui sous-entend une quasi inexistence de la personne qui le porte! Il y a donc aussi des filles de plus en plus minces, obligeants les producteurs à créer de nouvelles tailles qui n’existaient pas auparavant.

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  • Amandla Ngawethu!
    24 février 2011

    Mariève, je comprends la logique de ton analyse et raisonnement, mais je pense qu’il ne faut pas tirer de conclusions trop hâtives.En effet, il serait difficile de prouver concrètement une relation causale directe ou même indirecte entre les tailles de vêtements restants sur le plancher et une vision stéréotypée des fournisseurs.J’appuie ainsi le commentaire de Marie-claude en ce sens que plusieurs autres facteurs peuvent expliquer cette situation.
    Cependant,marie-claude, la façon que tu as formulé ton commentaire peut être entendu comme méprisant les personnes portant des tailles très petites. Je parle ici de ce bout de ton propos :«ce qui sous-entend une quasi inexistence de la personne qui le porte!».Je souhaite que les tailles de vetements soient représentatives de la diversité de forme et taille. «Malheureusement» je porte des tailles petites et je suis heureuse qu’il existe du 0 dans plusieurs magasins. De même, je salue l’introduction de la taille 00 dans des magasins que je ne nommerais pas, car avant je ne pouvais y trouver mon compte. J’aimerais bien entendu que ces ajouts se fassent aussi en sens inverse.
    Ainsi sans remettre en question, le fait qu’il y’a une forte pression sociale pour la minceur/maigreur chez les femmes; il ne faut pas qu’en contrepoids à cette pression on se mette à dénigrer les femmes et filles de corpulence plus petites.

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  • mymyk
    24 février 2011

    @Mariève

    Les fois dans ma vie où je me suis départie de beaucoup de vêtements, c’était généralement parce que j’avais pris du poids, donc que je ne rentrais plus dans ces vêtements. J’ai ainsi contribué à garnir le Village des valeurs et la Friperie Renaissance de vêtements de petites tailles. 😉

    @Marie-Claude

    Des magasins ont changé la dénomination des tailles de vêtements.

    http://crystal-link.typepad.com/une_nouvelle_vie/2006/10/le_changement_d.html

    Il y a toujours eu des femmes très petites du tour de taille. Cependant, il me semble que la taille 00 n’était pas vraiment utilisée dans les magasins il y a 20-30 ans.

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  • Marie-Claude
    24 février 2011

    Tu as raison Amandla, mon commentaire pouvait en effet être interprété comme étant méprisant. J’en suis désolée. Je voulais seulement soulever l’hypothèse qu’il y avait peut-être des femmes plus minces qu’il y plusieurs années au moment où la taille la plus petite était 1 par exemple. Je sais bien que les personnes portant les tailles 0 et 00 ne sont pas inexistantes et je suis contente que vous ayez des vêtements à votre taille! C’était ma taille 13 qui parlait pour moi 😉

    Pour revenir sur le sujet initial du billet de Mariève, je crois que si on considère que l’intérêt principal des fabricant-es mais aussi des commerçant-es est avant tout le profit, illes ont tout intérêt à offrir une variété de vêtements dans toutes les tailles. Certaines boutiques peuvent choisir de ne pas offrir de grandes tailles à leur clientèle dans le but qu’elles ne soient fréquentées que par des filles minces. Je pense entre autre à American Apparel et d’autres boutiques du même genre.

    Et en ce qui concerne les magasins de ton écchantillon, s’il y a plus de vêtements de petites tailles sur les rayons ce peut être autant parce qu’il y a plus de « petites » personnes qui font don de leurs vêtements que parce qu’il y a plus de personnes de « grandes » tailles qui y font des achats.

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  • Valérie
    25 février 2011

    Peut-être cela est-ce une question de perception. Étant moi même adepte du Village des Valeurs et autres friperies en tous genres, je me retrouve toujours à me dire que j’aimerais dont ça habiller plus grand pour avoir plus de choix. Il me semble que j’y trouve toujours du medium et du large à la tonne, et rien d’intéressant pour moi. 🙁

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  • J.
    26 février 2011

    Intéressant, en effet… Je déteste pour ma part magasiner; ce qui me frappe généralement en période de solde, c’est qu’il reste souvent les extrêmes, tailles très petites ou très grandes. On dirait que je suis dans la moyenne…

    Le problème que j’ai le plus avec les vêtements de femmes, ce sont ceux dont la coupe assume la forme de la poitrine (le cas de la majorité des robes, notamment). Le prêt-à-porter est forcément standardisant, et pour moi, c’est là que je le ressens le plus. J’en déduis que les filles de ma taille sont « censées » avoir pas mal plus de poitrine que je n’en ai!

    Donc, autre stéréotype: les femmes ont des formes (et pourtant j’en ai, juste pas à ce point).

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