«Si tu donnes envie, c’est normal, non ?»

De ce côté-ci de l’Atlantique, chez les « cousins français », passée la spectaculaire nomination d’un gouvernement comprenant autant de femmes que d’hommes, la non moins spectaculaire création d’un Ministère des Droits des Femmes, et les commentaires sexistes d’usages au printemps dernier, l’été a semblé plonger la vie politique dans une douce torpeur.

C’est donc dans un climat de ralentissement général qu’est sortie début août une première salve d’articles consacrés à ce documentaire belge : « Femme de la rue », d’une jeune étudiante en cinématographie nommée Sofie Peeters. Fatiguée d’être interpellée, draguée, insultée dans la rue, elle a décidé de faire ce qu’elle faisait de mieux : prendre sa caméra et témoigner de son quotidien. Des « Vous êtes charmante, vous venez avec moi ? » aux « Sale p*te ! » en passant par les sifflements et les regards salaces, ce documentaire est un concentré de comportements sexistes odieux que l’on rencontre pourtant fréquemment (1).

Comme il fallait s’y attendre, ce documentaire a immédiatement créé la polémique… mais pas pour les raisons que vous et moi imaginons. Non, s’il a déchaîné les passions, c’est parce que, dans ce documentaire, la très grande majorité des remarques sexistes sont le fait d’allochtones. Sur le cœur du problème, quelques mots, à peine. La réalisatrice est invitée à s’expliquer, se justifier. Le débat est déplacé, d’un sexisme subi à un racisme performé. Elle était victime, la voilà coupable.

Si je suis reconnaissante à Mme Peeters d’avoir mis en lumière une situation quotidienne pour certaines d’entre nous, je voudrais me tourner vers vous, lecteurs et lectrices de ce blog. J’ai l’espoir que vous saurez répondre à la question sous-jacente à laquelle Mme Peeters ne répond pas : que faire ? Sur internet, j’ai lu le commentaire d’un homme qui expliquait que, même s’il déplorait devoir le faire, il évitait de mettre en évidence son téléphone portable, porte-monnaie, etc. dans sa voiture s’il devait la quitter. Cela lui semblait normal de ne pas tenter les voleurs, de ne pas chercher les ennuis. De même, aussi regrettable cela soit-il, les femmes devraient songer à ne pas porter jupes, robes, maquillage prononcé ou talons lorsqu’elles ont à traverser des rues où elles sont susceptibles de se faire interpeler. Cela lui semblait effectivement très dommage, mais, de même qu’il n’allait pas partir en vacances en laissant la porte de chez lui grande ouverte, il n’allait pas conseiller à sa fille de se promener en robe en sachant que cela pouvait lui causer des désagréments. Je n’ai su quoi penser de ce commentaire.

Personnellement, militante féministe engagée, femme forte, affirmée dans la vie de tous les jours, j’ai fait demi-tour lorsque, au milieu d’une petite allée, un groupe d’une dizaine d’hommes a commencé à m’interpeller et à m’inviter à m’approcher. Ils n’avaient pas l’air méchant et ne m’auraient probablement pas agressée physiquement. Ils avaient « juste » l’air de trouver cela amusant et auraient probablement fait des remarques salaces à mon passage.

Alors que faire ? Faut-il changer de trottoir, et donc se laisser dicter sa conduite par le machisme ordinaire ? Faut-il au contraire maintenir sa trajectoire, et donc affirmer sa condition de femme indépendante… mais se faire insulter, dégrader ? Faut-il répliquer (« Qu’est-ce que tu regardes ? ») au risque de se voir humiliée encore plus (« Certainement pas toi, s*lope ! »), voire agressée physiquement ?

Enfin, est-ce un mal européen ou bien les Québécoises sont-elles également confrontées à ce genre de choses ?

(1) Le titre de cet article, « Si tu donnes envie, c’est normal, non ? », est l’une des phrases entendues par la réalisatrice au cours du tournage, alors qu’elle s’insurgeait du comportement d’un homme à son encontre.

28 Comments

  • ropib
    10 octobre 2012

    Bon ben déjà se faire insulter ce n’est pas se faire agresser physiquement, se faire aborder ce n’est pas se faire insulter, se faire reluquer ce n’est pas se faire aborder, être regarder ce n’est pas se faire reluquer. Je comprends bien que ça ne soit pas forcément agréable de se faire mater tout le temps, mais si on n’a pas le droit de regarder une jolie femme, en essayant de ne pas empiéter sur sa liberté, plus rien ne va fonctionner. J’ajoute même qu’il faut réussir à laisser la liberté de la tentative de séduction, et là le problème devient complexe car, je ne sais pas pourquoi, certaines femmes sont parfois flattées de ce que je trouverais offensant.

    Par rapport à l’approche du monsieur au portable… c’est effectivement très problématique car la réaction naturelle est en effet de se protéger du risque plutôt que de l’affronter. Ainsi je range mon portable plutôt que de le laisser en évidence, pour autant je continue de le prendre avec moi. Quand bien même je ne me sentirais pas fautif de me faire voler mon portable mal rangé, tant qu’à faire j’essaye de l’éviter un maximum sans pour cela entraver ma liberté de manière trop importante (c’est moi qui juge, sans doute que si je me fais voler 10 fois mon portable je vais faire un peu plus attention).
    Ici si le changement de trottoir me semble raisonnable bien que couteux, il me semble autrement plus couteux de se voiler entièrement pour parer tous les risques. Mais au quotidien ça peut devenir un vrai défi, on est obligé de s’adapter aux situations que l’on vit, je comprends (enfin j’essaye, je crois y arriver un peu, même s’il est vrai que ces vidéos sont saisissantes et pour moi une vraie surprise… je suis naïf).

    Sorti de là, une fois la prise de distance avec cette réalité matérielle possible, c’est là que plusieurs actions doivent être possibles. La première chose c’est d’exiger aux forces de l’ordre de faire appliquer l’ordre, éventuellement de faire voter les lois pour définir comment doivent se traduire les représentations de l’ordre de chacun dans les faits et une approche normative des comportements. La sensibilisation du public par la morale, avec un simple argument de hiérarchie et en plus en intégrant le discours dans le cadre du fait divers est sans doute une mauvaise idée. Je ne connais pas bien l’affaire (parce que j’essaye de me tenir le plus loin possible des faits divers) mais si cette Sofie Peters utilise ce matériel afin d’en déduire quelque chose au niveau sociologique ce sera bien plus intéressant ; j’espère que cela pourra aboutir à quelque chose de signifiant, passé le moment de la sidération.
    Ensuite il me semble qu’il est important de chercher la cohérence dans le comportement (si « salope » est une insulte il faut sans doute essayer de résister à la séduction de tous ceux qui utilisent ce terme) et valoriser dans les faits les comportements qu’on veut valoriser dans les discours. Enfin, et c’est sans doute le plus difficile parce que je ne vois pas bien comment cela pourrait être du domaine du politique, il me semble tout à fait nécessaire d’équilibrer les rapports de force existants dans toute relation de séduction : ne pas se contenter d’être objet de désir, mais être, au moins à égalité avec l’homme, sujet du désir. Or si on peut remarquer l’apparition des douchebags, d’un certain commandement de soin apporté à l’apparence pour les hommes, montrant une dynamique de rééquilibrage dans la distribution des rôles d’objet et de sujet de désir, c’est encore loin d’être suffisant quand une grande proportion de femmes se mettent en jupe et se maquillent. Attention, je ne dis pas que se mettre en jupe c’est chercher les problèmes, ce que je dis c’est que si les femmes sont en jupe et non les hommes, c’est bien qu’il y a déséquilibre dans la distribution des rôles (c’est pour moi un marqueur, une conséquence et non une cause).
    Pourrait-on même supposer que ce rééquilibrage serait plus rapide si les femmes mettaient des mains au cul des hommes en les traitant de petit cochon ? Je suis peut-être coincé du cul, ou macho, mais j’avoue que je n’en suis pas encore à souhaiter la systématisation de ce genre de choses.

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    • ko
      11 octobre 2012

      @ropib
      « Je comprends bien que ça ne soit pas forcément agréable de se faire mater tout le temps, mais si on n’a pas le droit de regarder une jolie femme, en essayant de ne pas empiéter sur sa liberté, plus rien ne va fonctionner. (et bla bla). »

      Lorsque l’on ne subit pas ce type d’agressions sempiternellement en allant chercher son pain, le mieux est des fois de ne pas écrire à leur place ce que les femmes subissent. Là ou je vis, ce harcèlement me pourrit littéralement la vie, parce que lorsque vous avez non pas un « sourire »(et encore, faut voir quel sourire, et quel regard, le genre de regard à la fois déshabillant et concupiscent), mais 15 en une journée, et ce à chaque fois que vous sortez, le résultat, c’est que, comme beaucoup de vos compatriotEs, vous ne sentez pas que vous puissiez sortir tranquillement, votre liberté est déja entamée. Donc, oui, un sourire n’est pas innocent, parce qu’il y en a déja eu 14 avant.

      « Ici si le changement de trottoir me semble raisonnable bien que couteux, il me semble autrement plus couteux de se voiler entièrement pour parer tous les risques.  »

      Encore une fois, vous ne connaissez à l’évidence pas la situation, certaines harcelées peuvent estimer qu’il est raisonnable de ne pas changer de trottoir, et de répliquer aux insultes et regards objectivants. Elle aura tout autant raison que celle qui aura changé de trottoir, et aura pu éventuellement évacuer sa colère. Ce n’est pas à vous de dicter ce qui est raisonnable ou pas.

      « Sorti de là, une fois la prise de distance avec cette réalité matérielle possible, c’est là que plusieurs actions doivent être possibles.  »

      Et la « prise de distance avec la réalité matérielle », seul quelqu’un qui ne subit pas cela est capable de le faire, bien confortable dans sa position privilégiée d’homme social; c’est à dire, pour moi, ce qu’il écrirait n’aurait que peu à voir avec la réalité du phénomène. Par contre décrire avec exactitude les conséquences de ces actions sur la vie des femmes en chair et en os, ce qui est quand même un tout petit peu plus utile, seul-es des personnes subissant ce harcèlement le peuvent.

      « La première chose c’est d’exiger aux forces de l’ordre de faire appliquer l’ordre, éventuellement de faire voter les lois pour définir comment doivent se traduire les représentations de l’ordre de chacun dans les faits et une approche normative des comportements. »

      On voit encore une fois(décidément!) vraiment que vous ne vous êtes jamais retrouvé dans cette situation; parce que bien souvent, vous n’allez pas prendre par le col une bande entière de harceleurs (parce que ces messieurs sont très courageux, ils matent en groupe aussi, et on a l’impression d’être un animal au zoo), et les ramener chez le/a policier-es, qui de toute façon, en France, refuseront de prendre votre plainte (puisqu’iels ne les prennent pas forcément déja pour les cas de violences conjugales).

      « mais si cette Sofie Peters utilise ce matériel afin d’en déduire quelque chose au niveau sociologique ce sera bien plus intéressant ; j’espère que cela pourra aboutir à quelque chose de signifiant, passé le moment de la sidération. »

      Au niveau sociologique, aider à être un peu moins dans des vapeurs éthérées peut aider; en l’occurence, c’est pas compliqué de comprendre le coté sociologique du film de Sophie Peeters; Beacoup d’hommes emmerdent les femmes/hommes-perçus-comme-gays dans la rue (et pas que mais c’est un autre sujet); et les empêchent ainsi de se mouvoir librement et de profiter comme iels le devraient des espaces publics. Ils considèrent que toute femme leur appartient au moins potentiellement, et que par conséquent, ils peuvent se permettre de les aborder vulgairement, parfois en les tutoyant d’emblée, ou des les insulter si elles refusent leur harcèlement.
      Par ailleurs, de nombreuses sociologues féministes ont déja parlé du harcèlement, et de l’appropriation de l’espace public par les hommes. C’est juste que vous ne les avez pas lues.

      « Ensuite il me semble qu’il est important de chercher la cohérence dans le comportement et valoriser dans les faits les comportements qu’on veut valoriser dans les discours.  »

      En gros, ce serait aux harcelées de faire comprendre aux harceleurs que ça ne se fait pas de les insulter. Merci, mais on a d’autres choses à faire(par exemple travailler plus longtemps pour gagner le même salaire qu’un homme), pourquoi pour une fois les harceleurs n’utiliseraient pas leur temps libre (qu’ils passent à mater) pour se regarder la paille dans leur yeux?

      « Ne pas se contenter d’être objet de désir, mais être, au moins à égalité avec l’homme, sujet du désir.  »

      Le harcèlement de rue n’EST PAS un rapport de séduction; c’est un rapport d’appropriation. Puisque le harceleur ne demande pas à la harcelée son avis. Elle n’a pas la possibilité d’être sujet de quoi que ce soit ici. Et elle ne DESIRE PAS le harceleur. Donc ne veut pas entrer en relation égalitaire ou pas avec son harceleur. C’est un peu comme demander à une victime de viol d’être un peu plus active pendant son viol! Marre de ce type d’injonctions totalement décalées de notre réalité!

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  • Louise Lacroix
    10 octobre 2012

    Tout d’abord, les filles et les femmes doivent être outillées pour répondre à ce harcèlement: cours d’autodéfense féministes (pas seulement des coups, surtout la psychologie), discussions de groupe dès 12 ans, aménagement sécuritaire des lieux publics (éclairage, accès aux secours, visibilité, etc), renforcer la solidarité, etc.

    Je crois qu’il faut en parler largement. les hommes qui n’harcèlent pas ne sont pas conscients de l’ampleur du problème et ils peuvent être des alliés.
    Autres alliés potentiels: les hommes gays, qui comprennent immédiatement de quoi on parle ici, en étant eux-mêmes victimes, par les mêmes hommes probablement.

    Mettre tout le poids de la prévention sur les victimes est ridicule: jusqu’où cela peut aller? des lieux interdits aux femmes? Si c’est le cas soyons clairEs: installons des panneaux dans certaines rues interdisant aux femmes de s’y promener et d’y porter une jupe! Ah, les commerçants vont être contents!
    soit dit en passant, j’ai subi très souvent du harcèlement en plein hiver, gros manteau-bottes de marche et pantalons. Ça n’a rien à voir avec l’habillement, mais avec le fait que ces hommes sont des imbéciles qui se sentent légitimés de faire sentir aux femmes qu’elles sont des propriétés ou proies potentielles.

    Finalement, Messieurs, faites la nuance entre un sourire amical et un «viens me sucer salope». Nous sommes capables de sentir la différence d’intention…

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  • Isabelle N.
    11 octobre 2012

    On a souvent dit que les québécois étaient beaucoup moins dragueurs et entreprenants que les européens, une qualité tant qu’à moi. Il y a pourtant au Québec aussi du harcèlement de rue (street harrassment)qui donne lieu à des initiatives comme la marche « La rue, la nuit, les femmes sans peur » ou encore « Hollaback Montréal » http://montreal.ihollaback.org/
    (en anglais seulement, hélas)

    à mon avis la solution n’est absolument pas de limiter les mouvements ou l’habillement des femmes mais continuer l’éducation et la prévention. De plus en plus de gens s’en mêlent quand une fille se fait dire de tels commentaires, j’ai même déjà vu un monsieur sortir son cellulaire pour filmer le comportement agressif du gars! Si seulement les gars (sains d’esprit) parlaient aux gars (caves), le message passerait mieux.

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  • Emilie D.
    12 octobre 2012

    @ROPBIP : Vous n’avez pas besoin d’être agressif, vous savez. On peut discuter, avoir des opinions différentes et en débattre calmement. Les « désolé », « vous divaguez » ou « vous n’avez rien compris » desservent votre propos. On se sent agressé-e, et on n’a pas envie d’aller au fond de votre pensée.

    Ce que j’essayais de vous dire, c’est qu’en tant qu’homme, il vous est peut-être (peut-être !) difficile de savoir exactement qu’on entend, en tant que femme, par « sourire », « regard ». Le plus souvent, on a du mal à parler de cela à des hommes, parce que leur réaction va de l’incompréhension (« Tu exagères, ça n’arrive pas si souvent ! »), à la moquerie (« Tu n’es pas assez jolie pour te faire embêter ») en passant par l’agacement (« Si on n’a plus le droit de sourire, maintenant ! »).

    Or il ne s’agit pas du sourire et du regard d’une personne heureuse et/ou gentille ou bienveillante, mais au contraire mais comme le dit Ko de sourire et d’un regard « à la fois déshabillant et concupiscent », agressifs, et parfois accompagnés de gestes obscènes. Et je vous assure que, même sans les gestes obscènes, on fait bien la différence.

    Le problème du changement de trottoir, c’est que, comme le dit Louise Lacroix, il fait peser « tout le poids de la prévention sur les victimes ». C’est-à-dire qu’effectivement, dans l’état actuel des choses, je préfère moi-même changer de chemin plutôt que de subir ce genre de harcèlement. Pour autant, je me rends bien compte que ce n’est pas une solution à long terme, parce que cela revient à dire aux « harceleurs » que je vais m’adapter à leur comportement. Or, c’est leur comportement qui est inacceptable : cela devrait être à eux de changer.

    Je suis d’accord avec vous sur la « prise en charge asymétrique du désir ». Mais je ne vous suis pas sur la solution à apporter. Je ne pense pas que l’on résolve le problème en enjoignant les jeunes filles à devenir à leur tour sujet de désir. En caricaturant un peu, on arriverait à une société où le harcèlement de rue serait devenu normal, et pratiqué à la fois par les hommes et par les femmes.

    Ce n’est pas ce que je souhaite. Je souhaite que ma liberté de mouvement soit respectée. Je souhaite que ma liberté d’habillement soit respectée. Je souhaite être respectée en tant qu’individu. Pour cela, je ne revendique pas le droit de harceler à mon tour des hommes. Je demande que l’éducation des jeunes garçons change et qu’on leur inculque le respect de la femme, l’égalité des homme et des femmes, et donc en corollaire : que la rue ne leur appartient pas, que les femmes ne leur appartiennent pas, qu’ils ont la liberté de s’adresser à elles uniquement s’ils le font avec respect.

    Je crois que cela a peu de choses à voir avec la prise en charge du désir. D’ailleurs, au cours d’une étude (citée par le mouvement Hollaback France, Isabelle N. ! ;)), les hommes interrogés ont déclaré harceler les femmes par ennui, par jeu, parce qu’ils pensaient ne faire de mal à personne ou par camaraderie virile. La majorité d’entre eux n’avait pas conscience que les femmes n’aiment pas cela et voient cela comme une atteinte à leur liberté de mouvement : ils disent n’y avoir jamais réfléchi (!!). (Seuls 15% d’entre eux avaient pour intention d’humilier ou d’énerver les femmes.) D’où mon insistance sur l’importance de l’éducation des garçons, pas seulement vis-à-vis du désir, mais aussi vis-à-vis du respect de la femme.

    (source : http://www.unc.edu/~kleinman/handouts/The%20Man%20in%20the%20Street-Why%20He%20Harasses.pdf)

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  • ropib
    15 octobre 2012

    @EmilieD> Mon agressivité dans ma réponse faite à Ko me semble tout à fait proportionnée relativement à la sienne : « désolé » vs. « et blabla », « vous n’avez rien compris à ce que je disais » (ce qui n’est pas pareil que « vous n »avez rien compris » tout court) vs. « vous ne connaissez de toute évidence pas la situation », « vous divaguez » vs. « C’est un peu comme demander à une victime de viol d’être un peu plus active pendant son viol! »… je crois m’être à peu près correctement adapté au ton de l’échange souhaité au moment de son interpellation. Je me suis relativement senti agressé moi-même, j’ai tout de même essayé de répondre sans partir en live.

    Quant à ma réponse à votre commentaire, si il vous est apparu agressif ce n’était par contre pas du tout mon intention (un agacement au début, qui me semble naturel puisque vous me reprochez de ne pas explicité des distinctions que j’ai justement faites, mais c’est tout). J’ai essayé d’approfondir au maximum et cherché à débusquer les fondements de ma position.
    Pour ce qui est de la gradation des comportements j’ai essayé moi-même de faire la part des choses. Vous faites référence à des comportements comme s’ils n’avaient aucune construction, comme si c’était instinctif. Or le reluquage, l’insulte sexuelle… sont bien des comportements que nous apprenons, oui, nous les hommes. Il ne faut pas croire que nous sommes des sauvages, ceux qui agissent de la sorte ne le font pas par manque d’éducation, c’est bien pire : c’est justement le fruit de toute une éducation, d’un conditionnement par la société toute entière. L’homme n’a pas le droit de ne pas désirer, c’est un commandement à tout instant. Même dans les discours capitalistes ou ouvriéristes, matérialistes pour résumer (ce serait là là que résiderait la cause du symptôme, dans l’organisation de la gestion des contingences matérielles), on retrouve une mise en valeur de la virilité et l’idée de désir. Alors évidemment le plus simple c’est d’accuser l’entrepreneur qui soumet les salariés à son désir (Frédéric Lordon) mais en fait on retrouve cette idée un peu partout, et certainement pas moins chez les ouvriers. Je me rappelle même d’un discours du curé lors du mariage de ma sœur à l’Église expliquant comment et pourquoi il acceptait de la marier alors qu’elle est athée, parlant de lourdeur, de durée, d’inflexibilité… et de toutes ces choses qui sont une référence voilée à un fondement viril du rapport au monde et qui n’en oublie pas pour autant la femme (le contraire de la virilité n’est pas la féminité).
    Dans ce que vous me dites… je ne veux pas être violent, mais ceux qui parlent d’ennui, de jeu etc. se moquent de nous, mais parce qu’avant tout ils se moquent d’eux-même. Ils n’ont pas conscience de leur irrespect mais ont tout à fait conscience d’une perte de face possible, du pouvoir d’humiliation que possèdent les femmes. C’est qu’ils ont construit un mode d’expression de leur existence publique sur l’impossibilité de vérifier qu’ils sont les maîtres de l’espace privé et les sujets de l’intimité. Et en l’occurrence les femmes, les mères, ont elles aussi une influence sur ce système. La simple présence d’une femme dans l’espace public est un rappel de la possibilité d’une remise en cause de la réputation.

    Il y a à mon avis un champs de bataille nécessairement pacifié au niveau de l’espace public (nécessairement car sinon on ne parle pas d’espace public). Mais s’il est pacifié il ne faut pas en déduire qu’il serait possible de l’abandonner. C’est, je crois, la question que vous posez: faut-il abandonner le territoire de ce trottoir revendiqué par cet homme insultant ? Cependant cette question se pose quelque part pour la fille à l’intérieur de la famille, pour le père aussi : il est impossible dans l’état de notre société de demander au garçon de laisser un territoire non occupé s’il n’y trouve aucune confrontation. Et je crois que c’est bien cette confrontation, plus ou moins pacifiée, qui a eu lieu tout au long du 20è siècle. Maintenant il ne faudrait pas croire que la jupe soit l’idéal de la revendication féministe : le pantalon est encore masculin (dans mon métier je ne rencontre par exemple aucune commerciale en pantalon, ni de commercial en jupe, et il ne s’agit pas de mode sinon comment expliquer la persistance séculaire du costume-cravate), et au début du 19è siècle en France les me’veilleuses se promenaient dans des tenues bien plus provocantes sans pour cela pouvoir espérer être ministres (et elles se gardaient bien d’avoir de telles ambitions).
    Je pense que nous allons naturellement vers un affaiblissement du fondement viril de notre société, et vers une certaine versatilité (ou frivolité, je n’arrive pas à choisir le mot). En attendant il me semble, hélas, que les femmes, au moins certaines, doivent occuper elles-aussi, revendiquer, le terrain de la virilité. C’est à dire qu’il n’est plus temps de se contenter des droits, il faut vouloir disputer le pouvoir, non pas en tant que femme (ou homme), mais en tant qu’individu. Le trottoir doit être abandonné temporairement (se faire agresser physiquement est un risque trop grand) pour conserver les moyens d’en revendiquer la (co-)propriété par la suite.

    Hum. Pour clarifier… parce que bon, j’essaye de ne pas abandonner la discussion :), je n’accuse pas la « victime » j’essaye de penser un monde sans victime: on n’obtiendra rien en valorisant d’une manière ou d’une autre le rôle de victime, on n’obtiendra rien en continuant le travail de sape du catholicisme qui a fait de la souffrance la mesure du mérite et de la vertu pour les petites gens pour mieux les maintenir dans leur condition. En gros, pour la victime, ça ne sert à rien de juger ses moyens de résistance formidables ou minables, il faut trouver des moyens de résilience (pas un déni de réalité), et éventuellement repenser la résistance. Sinon c’est la ligne Maginot pendant la 2nde guerre mondiale: faut-il voir la défaite et ne pas l’accepter, plutôt que ne pas la voir pour finalement l’accepter ?

    Quant au respect, de quoi s’agit-il si ce n’est la prise en considération que l’autre peut être sujet de désir (et sujet tout simplement) ? Il s’agit bien de libido sociale.
    Ma question était la suivante et interroge la vôtre : sommes-nous vraiment certains qu’un harcèlement qui ne se limiterait plus au masculin aboutisse à la normalisation du harcèlement ? Ma thèse, il faudrait trouver le temps de l’étayer c’est vrai, c’est que la négociation ne peut être envisagée qu’à la condition qu’aucune démonstration de force ne se solde par une victoire ; ou plus exactement qu’aucune démonstration de force ne puisse déboucher sur un pronostic de victoire (même erroné il débouche sur l’expression de la violence, quand bien même elle se solderait par une défaite). Si je prône la valorisation directe de la négociation, peut-être faut-il envisager d’en passer par là -> je m’interroge, j’exprime une certaine déception ici, en essayant d’éviter le désespoir qui peut suivre le sentiment de révolte.

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  • ropib
    15 octobre 2012

    @emilieD> Que pensez-vous des Femen par exemple ?

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  • Marie-Élaine
    15 octobre 2012

    @ropib:

    « Alors pourquoi faire des distinctions ? c’est peut-être ça qui n’est pas clair… Pourquoi ne pas condamner tout pareil le viol et le matage ostentatoire ? et bien pour des raisons d’efficacité. Si le matage entraînait systématiquement le viol, on pourrait dire qu’il faut lutter contre le matage pour lutter contre le viol. Mais ça ne se passe pas comme ça. Si on peut interdire le harcèlement, empêcher la sollicitation, autrement dit l’expression du désir, me semble être contradictoire avec le principe même de société. »

    Si on s’éloignait du concept de la loi et de l’idée de l’interdiction deux secondes… Personne ici ne veut « empêcher » qui que ce soit de regarder quelqu’une d’autre. Ce qu’on dénonce, ce ne sont pas des sourires isolés: c’est un système en place qui dicte que les femmes devraient s’accommoder, en tout temps, du désir des hommes et de l’expression de ce désir. Et devraient même en être flattées! Et répondre à ce désir en souriant en retour, en étant gentille. Sinon, elles risquent d’être traitées de crisse de grosses bitch lesbiennes frustrées!

    C’est ça, le fondement de la culture du viol: les hommes ont un sens d' »entitlement » par rapport au corps des femmes, à leur sexualité. Même un parfait inconnu qu’on n’a jamais avant croisé de sa vie!

    Une dernière remarque sur l’agressivité perçue de certaines personnes ayant commenté: en tant qu’homme qui jouit du privilège de ne pas avoir subi de harcèlement de rue tel qu’on en parle dans cet article, ce n’est vraiment pas à vous de dire à celles qui en ont vécu de rester calmes et posées lorsqu’elles s’expriment sur le sujet. La colère est une réponse normale à la violence.

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    • ropib
      15 octobre 2012

      N’ai-je pas dit, de manière moins concise et sans doute finalement moins clairement, la même chose ?
      Je n’ai d’ailleurs pas vraiment parlé de loi, mais peu importe, je crois que nous sommes d’accord sur l’essentiel.

      Quant à la colère, je ne la juge pas, je m’intéresse à ce qu’on me dit, pour faire avancer ma propre réflexion. Je cherche à comprendre les moyens qui sont à notre disposition, une possibilité de réponse à la question qui m’a interpellé dans l’article d’EmilieD : « Alors que faire ? ». Je ne cherche ni à avoir raison, ni à conforter ma position puisque justement j’en cherche une nouvelle.
      Je suis ennuyé par votre formulation enfin. Je ne sais comment vous répondre (je ne fais aucune ironie) : est-ce à moi « de dire à celles qui en ont vécu de rester calmes et posées lorsqu’elles s’expriment sur le sujet » ? non, bien entendu. Est-ce à moi de répondre à un commentaire qui m’est manifestement adressé ? je le crois.
      A moins que ce soit simplement le fait de poster un commentaire à cet article qui me soit reproché ? de parcourir la question « Alors quoi faire ? » qui ne m’est pas directement adressée ? pourquoi après tout ne pas me faire ce reproche, en effet. Mais dans ce cas là vous me reprocheriez à la fois mon empathie et mon absence d’empathie ; enfin peu importe, expliquez-moi mon erreur.

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    • Guillaume
      16 octobre 2012

      Vous etes grosse?!? 😛

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    • Marie-Élaine
      16 octobre 2012

      OK ropib, cessez de jouer à la victime. Vous l’avez dit vous-même, nous sommes d’accord sur le fond. Cessez de ramener la discussion à vous-même et tenons-nous en aux propos de l’article SVP.

      « enfin peu importe, expliquez-moi mon erreur. »

      Je crois avoir été claire. Pour le reste, éduquez-vous par vous-même. Audre Lorde et son texte The Uses of Anger serait un bon début.

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    • Emilie D.
      16 octobre 2012

      @Guillaume : Vous êtes un troll ? *choquée*

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  • Emilie D.
    16 octobre 2012

    @Guillaume : C’est parfaitement inapproprié comme question ! Qu’est-ce que cela peut vous faire ? Et surtout, qu’est-ce que cela change à la valeur des propos de Marie-Elaine ?

    Je vais essayer de dire les choses posément, parce que je suis très énervée. Ce blogue se veut précisément un espace où les diktats sociaux habituels n’ont pas cours, un espace où on peut sortir des obligations habituelles, où on peut penser autrement et librement. Or les diktats autour du physique, c’est un vrai problème pour les femmes. C’est un peu comme si on vous demandait la taille de votre engin, vous voyez.

    Quelle est la prochaine étape ? Demander aux femmes qui contribuent à ce blogue si elles sont lesbiennes et si elles s’épilent ? Il devait y avoir une forme d’humour dans votre commentaire, mais elle m’échappe totalement.

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  • Guillaume
    17 octobre 2012

    @ Marie-Elaine: Nop, pas de farce plate ou mon cinisme ordinaire, en fait, dans un petit coin sombre de moi, je vous admire d’une certaine facon, par le fait que vous assumer ce que vous ete, je ne peu en dire autan de moi, un feministe, oui oui (peu etre pas comme vous le voudrier), mais a chaque fois qu’une persone dit des stupiditer sur les femmes, jpeu pas m’empecher de reagir. Jdirais que sa passe mieux si le groupe est mix…mais entre gars, tu te fait traiter de tout les nom par les babouins domminant…mais ces meme babouins retourne a genous voir leur femmes, mais sa ces une autre histoire…

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  • Emilie D.
    19 octobre 2012

    Mouahaha ! Fantastique ! Grâce à cet article, on a au moins pu trouver les prochains candidats des trollitudes !

    Au passage, j’admire votre abnégation. Prendre le temps de chercher sur internet un site féministe, cliquer sur l’article, vous identifier, et rédiger un long commentaire pour nous dire à quel point nous sommes insignifiant-e-s… C’est une démarche intéressante. ^^

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    • Janik
      19 octobre 2012

      En effet! Deux trolls avec un ego gros comme le monde et avec une faculté d’empathie de la taille d’un poids chiche. 😀 Allez hop, suivant.

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    • Marie-Élaine
      19 octobre 2012

      Vous avez tellement un bon sens de la répartie, mesdames, ça me ferait mal d’effacer vos commentaires. Je vais donc laisser en place celui particulièrement trollicieux de Thunderstuck, question de bien contextualiser vos interventions 😉

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  • martin dufresne
    3 novembre 2012

    La revendication « Expliquez-moi mon erreur » me semble très proche du comportement des harceleurs de rue qui imposent leur demande d’attention. Là où opourraiut avoir leu un dialogue entre personnes soucieuses de contrer ce harcèelement, il suffit de quelques opposants pour faire dérailler le processus en ramenent tout à eux-mêmes.

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  • Vivi
    4 novembre 2012

    Nul ne mérite le malheur qu’un autre lui fait subir : on ne mérite pas de se faire voler son portable parce qu’on le montre, on ne mérite pas de se faire insulter parce que l’on porte une jupe ! Depuis quand devient-on coupable des violences que l’on subi !?

    Comment pouvons-nous accepter d’être « punies » pour avoir porté une joli robe ? Comment pouvons-nous accepter d’être « puni(e)s » parce que nous sommes gay ? Comment pouvons-nous accepter d’être « puni(e)s » parce que nous n’avons pas fermé notre porte à clef ?

    Je suis scandalisée par une telle approbation du mal infligé aux autres. Et je constate que ça devient vraiment une habitude ! « Il/elle l’a bien mérité ! Quelle idée de se balader à cet endroit à ce moment ! »

    Et la liberté de vivre dans tout ça ?!

    à suivre : 0z.fr/WdtvS

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    • Emilie D.
      7 novembre 2012

      L’idée du commentaire dont je parle dans l’article, ce n’est pas de condamner a posteriori l’attitude de la victime. Il ne s’agit pas de dire, une fois le harcèlement passé : « C’est de sa faute, regarde comment elle s’habille » ou « Elle l’a bien mérité ».

      C’est, au contraire de prévenir ce genre d’attitude a priori. Il s’agirait de dire, avant de sortir de chez soi : « Tu vas traverser telle rue/quartier/place, il vaudrait peut-être mieux que tu te mettes en pantalon. »

      Evidemment, une telle attitude a des limites non négligeables : pourquoi serait-ce aux femmes de gérer les comportements insultants des hommes ? Est-ce que ça ne revient pas à leur donner raison ? Mais en même temps, dans d’autres situations, tout le monde adopte des réflexes de « protection » qu’on a tou-te-s accepté comme « normaux » : fermer sa porte à clé par exemple.

      Ca ne veut pas dire que si quelqu’un-e se fait cambrioler, on dira : « C’est bien fait pour lui/elle, il/elle n’avait qu’à vivre dans une maison moins belle pour ne pas donner envie. » Mais ça veut dire que, tant qu’à faire, on évite le risque avant qu’il n’arrive.

      Le problème qui est souvent souligné, c’est que le harcèlement de rue arrive à peu près n’importe quand et peu importe la façon dont on s’habille…

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  • Mélanie
    7 novembre 2012

    Il fut un temps où, me sentant coupable de ma féminité et de l’attirance que je semblais provoquer, particulièrment chez des hommes que je ne voulais surtout pas « émouvoir », je me vêtissais de vêtement très amples, voire difformes. Mais le harcèlement n’a pas cessé. Du tout. De vieux (et moins vieux) croûtons libidineux, la bave aux commissures des lèvres, continuaient de m’aborder de façon complètement déplacée, et m’invectivaient lorsque je repoussais leurs avances mal venues.

    J’y ai mis plusieurs années, mais un jour j’ai compris que du point du vue de certains hommes, le simple fait que je respire les émoustillaient. Ce jour là, j’ai arrêté de me sentir coupable des émotions que ce que je suis peut provoquer chez les autres et je me suis permis d’être moi-même, en dehors comme en dedans. Ça n’empêche pas les tordus de me faire des avances déplacées, de me tenir des propos lubriques qui me rendent nauséeuse. Mais je ne me gêne pas non plus pour afficher de façon ostentatoire le dégoût que leur personne m’inspire lorsqu’ils agissent ainsi.

    Le problème, messieurs, ce n’est pas que vous regardiez les belles femmes. Nous aussi on vous regarde (bon, OK, pas tous, quand même…), ne vous en faites pas! Le problème, c’est que vous vous croyiez permis de nous aborder comme si nous vous appartenions. Que vous vous permettiez d’émettre haut et fort des commentaires comme si nous étions du bétail. Comme si nous étions vos jouets. Les sourires et les compliments sincères et respectueux seront toujours la bienvenue et pour ma part, je remercie toujours ceux qui me prodiguent ces compliments. Tout est dans la manière de faire…

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    • ropib
      7 novembre 2012

      Il me semble bien que le problème ne réside pas dans une faute de compréhension, mais bien dans le fait que ce genre de comportement soit valorisé dans le cadre d’une compétition inter-masculine.

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      • Mélanie
        7 novembre 2012

        Elle est où, la compétition inter-masculine, quand le mec est seul?

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      • Emilie D.
        7 novembre 2012

        Grâce à la publication de cette article et la lecture des différents commentaires, je me suis rendue que le problème résidait aussi dans la passivité des femmes qui se font harceler.

        Parce que j’ai, comme Mélanie avant, comme d’autres, tendance à vouloir éviter le conflit et à fuir sans même tenter de faire comprendre à l’homme qui m’agresse à quel point c’est insupportable.

        On s’en rend bien compte quand on en parle autour de soi. Beaucoup de femmes pensent vivre un phénomène isolé, ou pensent que c’est de leur faute, ou que si elles d’habillaient autrement cela cesserait. Et beaucoup d’hommes tombent complètement des nues quand on leur en parle et n’avaient pas réalisé l’ampleur du phénomène.

        Je ne pense pas être encore capable de réagir à un regard lubrique et insultant autrement que par un regard noir et méprisant. Mais je crois, à l’avenir, que si je me fais ennuyer dans la rue, je vais répondre. Sans forcément chercher les ennuis, j’espère avoir le courage de demander sur un ton normal : « Tu crois que ça me fait plaisir quand tu me parles comme ça ? » Je suis curieuse d’entendre la réponse.

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  • Mira
    13 avril 2013

    La question de l’habillement ne fonctionne pas. En effet, il est lier à la comparaison de ce que porte les autres femmes alentour.

    Il faudrait toujours porter plus que ce que porte la moyenne des femmes. Donc si les femmes en majorité portent des manches longues et jupes aux genoux, le 30% des femmes en minijupe est à risque. Âinsi, certaines pourraient commencer a porter des jupes longues et foulard, ce qui ensuite mettrait a risque les femmes en jupes aux genoux….Il y aura surenchère continuelle.

    Si on veut trouver une solution qui protège toutes les femmes, il faut abandonner le concept d’habillement: Même si on impose un uniforme, cela ne réduit pas l’harcellement.

    Tout est dans l’éducation des hommes et garçon. Il n’y a qu’a visiter certains pays et comparer a Montréal/Quebec pour voir la différence. C’est flagrant!

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