Dans ma semaine – Les femmes symboles

SOIS BELLE ET TAIS-TOI

Alors qu’Eugenie Bouchard était la première canadienne depuis une dizaine d’années à se rendre en demi-finale d’un grand chelem, une journaliste a pris soin de lui rappeler qu’avant d’être une sportive, elle est d’abord une femme. En effet, l’intervieweuse a jugé bon de lui demander qui elle aimerait dater si elle pouvait avoir un rendez-vous avec n’importe qui dans le monde.

Des questions drôles, inusitées et personnelles, on en pose souvent aux sportifs et sportives. Par exemple, l’équipe du Canadien de Montréal fait souvent des capsules web dans lesquelles on pose des questions insolites aux joueurs. Oserait-on leur poser les mêmes questions suite à une victoire en finale de la Coupe Stanley? J’en doute. Et c’est bien là le problème.

Pourquoi a-t-on jugé pertinent de rappeler à Eugenie, pendant le moment le plus important de sa carrière, qu’on s’intéresse d’abord à sa vie sentimentale? Était-ce nécessaire de lui rappeler que la plupart de ses fans son masculins, avec un clin d’oeil qui laisse sous-entendre qu’ils ne font pas que regarder son service? Cette tendance à ramener constamment les femmes de carrière à leur rôle de conjointe, de mère ou de soeur doit disparaître. Et malheureusement, nous avons eu la preuve cette semaine qu’il reste bien du travail à faire.

DRAPEAU DE LA FAUSSE ÉGALITÉ

On apprenait cette semaine que c’est la joueuse de hockey Hayley Wickenheiser qui aura l’honneur de porter le drapeau canadien lors de l’ouverture des Jeux Olympiques de Sotchi. Plusieurs hommes et femmes se sont tout de suite réjouis de ce choix à saveur égalitaire. Pour moi, ce n’est qu’une image, qu’un symbole. Le choix du Canada d’alterner entre une femme et un homme pour le porte-drapeau est bien, mais c’est très peu pour la lutte à l’égalité des sexes.

Cette semaine, on apprenait aussi que l’équipe Olympique d’Allemagne était paritaire : 76 femmes et 75 hommes. En effet, le comité qui s’était donné la mission d’avoir une équipe plus équilibrée a fait de réels efforts pour y arriver : ils ne se sont pas simplement rabattus sur la nomination d’une femme comme porte-drapeau. Le Canada lui? 97 femmes pour 126 hommes.

Évidemment, je ne crache pas sur leur choix de Wickenheiser comme porte-drapeau, mais ce n’est pas assez. Certes, ils s’en contentent puisque c’est «assez» et déjà «généreux» pour la majorité des gens. À quand une vraie égalité aux Olympiques, pour le Canada?

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