Vos témoignages #agressionnondénoncée (3)

#agressionnondénoncée JSI+JSFIl y a quelques temps, je vous partageais quelques réflexions sur « la chance » de ne pas avoir d’#agressionnondénoncée et vous offrais la possibilité de laisser vos témoignages. Nous avons reçu plusieurs témoignages que je partagerai avec vous en 7 billets au cours des prochaines semaines: voici le 3e. Merci à toutes de vos partages et de votre confiance.

ATTENTION: Considérant le caractère très cru, direct et, parfois violent, de certains témoignages, ils pourraient occasionner de l’inconfort chez une partie du lectorat.

Les billets seront également partagés par Je suis indestructible dans un partenariat spécial créé pour #agressionnondénoncée


 

Anonyme

Témoignage: « Agressions sexuelles? Je ne sais pas par où commencer… Mon prof de secondaire alors que j’avais 15 ans de qui j’ai été amoureuse folle à lier. Viol, alors que sans expérience, je croyais qu’il s’agissait d’une relation amoureuse et sexuelle. Mais bien avant, celui qui pinçait mes seins naissants en cachette et qui obligeait à lui toucher le pénis. Et plusieurs exhibitionnistes sur ma route qui m’ont fait peur, dont certains qui se masturbaient devant moi. Le sperme m’écœurait. Puis un viol franc au Maroc à l’âge de 20 ans. J’ai cessé d’avoir peur, le pire était arrivé. Je suis devenue très affirmée, prudente, méfiante. On ne m’a jamais plus agressée. On ne m’a plus approchée non plus… Puis un prof d’Université de 20 ans mon aîné qui me trompait en couchant avec un grand nombre d’étudiantes… Je suis devenue spécialiste en sexualité. Je crois qu’un très grand nombre de femmes ont été agressées, bien plus que ce qu’en disent les statistiques. Aujourd’hui, à 50 ans, je me sens agressée par la culture hypersexuelle et la manière de me mettre au rencart parce que je suis féministe, naturelle et affirmée. Je me sens agressée par des images que je n’ai pas envie de voir et par la culture porno. C’est la société qui m’agresse. »

Cassandre

Témoignage: « Viols conjugaux entre 2007 et 2009. Pas possible de dire non sinon, la violence : les insultes, les menaces, les coups, la pénétration par la force, puis les coups de reins profonds et violents pour te faire payer d’avoir osé dire non ou même résisté. Tu vis ça une fois, deux fois… Les autres fois tu n’es plus capable de t’opposer à quoi que ce soit. Tu n’oses même pas lui dire non. À la gendarmerie, on te dit gentiment que si tu n’as pas dit « NON » explicitement ça compte pour du beurre. »

Anonyme:

Témoignage: « Je voudrais réagir envers les explications apportées au fait que les femmes ne dénoncent pas les abus sexuels dont elles ont été victimes. La principale raison invoquée est souvent la honte, qui découle de la culpabilité.

Je ne me sens pas coupable. Ou du moins, j’ai arrêté de me sentir coupable. Et pourtant j’ai honte.

J’ai tellement honte.

Je ne veux pas dénoncer mon agression. J’ai peur. Que ça se retourne contre moi.

Je n’ai même pas le courage de dire en mon nom que j’ai subi une agression et que je ne l’ai pas dénoncée.

Je refuse que tous ces gens que je connais plus ou moins sachent. J’ai l’impression qu’une partie de mon intimité sera à nouveau violée.

Il n’y a aucun moyen de prouver mon agression. Aucun.

J’étais seule avec lui chez moi. Il m’a fait promettre de n’en parler à personne. Il ne voulait pas que ça se sache qu’on avait couché ensemble. Moi non plus.

J’ai dis non. Au moins dix fois. J’ai repoussé ses mains, au moins cinq fois. Il y a des moments dans ta vie, où tu es si faible, si épuisée.

J’ai honte. Je ne veux pas que les gens mettent sur moi l’étiquette « violée ». Je me sens sale. Je ne veux pas que des gens puissent imaginer ce qui m’est arrivé, en sachant que c’est moi.

Je ne veux pas que l’information remonte à mes parents.

Je ne veux pas que ma famille soit au courant.

J’ai confié le secret à quelques amis proches. Je veux absolument connaître les gens avant de pouvoir leur en parler. Être en confiance.

Je ne me sens pas coupable. Mais c’est un souvenir tellement dégoûtant que je ne veux pas y être associée.

J’ai peur du « tiens, c’est ******* tu sais qu’elle s’est fait violer ? »

J’ai honte parce que tout ceci me révulse, me dégoute. J’ai peur d’être jugée. De perdre une certaine valeur, une certaine « pureté ».

J’ai peur qu’on ne voit plus que ça en moi. Ou qu’on me traite de menteuse. Que quelqu’un dise que j’exagère. Que je me plains. Que je cherche à attirer l’attention. Que j’aurais dû plus me défendre.

Je sais que je ne suis pas coupable. Mais ce que les gens pensent d’une fille qui dénonce son agression, j’en ai peur.

Même si je sais ne pas être coupable, je le serai aux yeux d’autres personnes.

Alors ne rien dire, c’est la meilleure des solutions pour ne pas être coupable, dans les yeux de personne… »

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