Fuck « être sexy »

« Parce que tu vas au coiffeur pour tes cheveux et pas au garagiste
Eh bien, fais-nous confiance, notre job, c’est de faire des photos sexy à l’année. »
Site internet du magazine Summum

Crédit image: Lysane Picker-Paquin

Crédit image: Lysane Picker-Paquin

Certaines filles du calendrier Summum seront bientôt en ville. J’irai pas les voir. Même si tous mes amis voudraient y aller. Même si toutes mes amies y allaient. Pas parce que je pense qu’il s’agit de pitounes en manque d’attention, ou autres préjugés vulgaires qu’on entend trop souvent. Juste parce qu’être sexy[i], ça m’intéresse pas[ii].

Faut fourrer pour être belle

C’est un secret pour personne : être actif.ve sexuellement, c’est un must au XXIe siècle. Juste à penser aux comédies hollywoodiennes qui ridiculisent le fait d’être puceau pour les hommes, au fantasme abondamment véhiculé dans les médias[iii] de l’homme riche qui possède de belles voitures et de belles femmes, ou encore aux féministes qui se font traiter de « mal-baisées » parce qu’elles s’offusquent de la persistance de stéréotypes[iv] sexuels.

Parfois, j’ai même l’impression qu’il n’y a plus de distinction entre « beauté » et « disponibilité sexuelle ». Quand le magazine Summum offre la chance de devenir « une des magnifique demoiselle du calendrier » (sic) aux participantes des soirées de sa tournée, il encourage l’idée qu’il faut être sexy, et donc exhiber son potentiel sexuel pour se sentir belle. « Belle et bien dans sa peau » devient « baisable et bien dans sa peau ».

Crédit image: Lysane Picker-Paquin

Crédit image: Lysane Picker-Paquin

En fait, il semblerait qu’être actif.ve sexuellement ne suffisse pas, qu’il faille l’exhiber, le montrer, puisque le sexe est devenu une affaire publique. Dans un avis publié en 2008[v], le Conseil du statut de la femme souligne cet état en affirmant que « la sexualité traditionnellement considérée du ressort de la vie privée constitue maintenant un élément important de la vie publique puisqu’elle est véhiculée principalement par l’intermédiaire des médias. » Si cette tendance a peut-être levé certains tabous entourant la sexualité, elle semble avoir davantage propulsé l’image d’une « bonne » conduite sexuelle qu’avoir encouragé un réel dialogue sur le sujet. À quand remonte votre dernière discussion avec un proche sur vos goûts personnels en matière de sexe? Et pourtant, combien de messages à caractère sexuel avez-vous vus aujourd’hui? Le sexe est partout, mais ne se discute pas nécessairement davantage dans la sphère privée, il n’a fait que s’épandre dans la sphère publique.

Suce et tais-toi

En perdant de son caractère intime, la sexualité perd de son unicité et se voit de plus en plus normée. Richard Poulin, sociologue, parle d’une époque qui « n’est plus à la suggestion, mais à l’exhibition et à l’ordonnance de normes à suivre[vi] », où la pornographie[vii] influence grandement les représentations que l’on se fait des rôles sexuels. Ceux-ci semblent d’ailleurs devenir le pilier de la construction identitaire; la capacité à séduire devenant garante de sa valeur personnelle.

En fait, il semblerait que les codes issus de la porno soient tellement normalisés qu’ils passent maintenant pour de l’érotisme[viii], ou encore plus choquant, pour de l’émancipation personnelle, voire de la « libération féminine ». On fait passer des cours de pole-dancing, des séances de photos sexy ou encore des prescriptions de « trucs pour mousser ta vie sexuelle »  pour de l’empowerment, alors que ces activités emprisonnent presque toujours l’être dans son rôle d’objet sexuel. D’objet sexuel consentant, pour reprendre l’expression citée de l’ouvrage Pornified dans un article de la Gazette des femmes[ix]. Alors que les médias présentent plus souvent qu’autrement la femme comme cet objet disponible et l’enjoignent à performer sexuellement davantage en fonction des désirs de l’autre que des siens, la notion de consentement[x] sexuel apparait flouée.

Les calendriers sexy s’inscrivent dans cette tendance à réduire la sexualité à sa dimension corporelle, performative, et surtout, terriblement normée. Il existe un type de corps désirable, et c’est celui qu’on te montre. Avouons qu’il manque un peu d’imagination dans ces photos ne répondant qu’à des fantasmes (ou plutôt stéréotypes de fantasmes…) hétérosexuels masculins présentant douze variations du même corps féminin. Même quand il y a suggestion d’homosexualité entre femmes, elle répond habituellement à un désir masculin plutôt qu’à une réelle envie de séduction entre femmes.

Crédit image: Lysane Picker-Paquin

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L’exposition à ce type d’image n’est pas bénigne et ce serait faire l’autruche que de ne pas effectuer un parallèle avec l’augmentation des hospitalisations liées aux troubles alimentaires[xi] ainsi que des consultations de jeunes femmes pour leur « frigidité » réelle ou supposée[xii]. Évidemment, ce n’est pas en voyant une fois un calendrier sexy qu’une femme arrêtera de manger, mais encourager la circulation et l’omniprésence de ces représentations restrictives de la féminité n’est pas sans heurt sur l’imaginaire collectif et finit par nous dicter comment être.

C’est parce que je n’adhère pas et n’encouragerai pas cette vision étroite et instrumentalisée de la sexualité que je n’irai pas voir les filles de Summum quand elles viendront en ville. Parce qu’être sexy à tout prix, c’est vraiment pas 2015.

Lysane Picker-Paquin


[i] Sexy : adj. Qui provoque l’intérêt sexuel (traduction libre de la définition du dictionnaire anglais Collins)

[ii] Dans ce texte, de petites notes sont utilisées pour clarifier la signification donnée à certains concepts.
Sauf indication contraire, les définitions sont tirées du dictionnaire Larousse en ligne.

[iii] Média : n.m. /abrév. de mass medias Procédé permettant la [diffusion] d’œuvres, de documents ou de message

[iv] Stéréotype : n.m. Caractérisation […] qui s’appuie sur des attentes et des jugements de routine

[v] Conseil du statut de la femme (2008) Le sexe dans les médias : obstacle aux rapports égalitaires. Disponible en ligne : [http://collections.banq.qc.ca/ark:/52327/bs67132]

[vi] Richard Poulin (2009) Apparence, hypersexualisation et pornographie. Disponible en ligne : [http://classiques.uqac.ca/contemporains/poulin_richard/apparence_hyperexualisation/apparence_hyperexualisation_texte.html#Anchor-La-35882]

[vii] Pornographie : n.f. Présence de détails obscènes / Obscène : adj. Qui blesse ouvertement la pudeur

[viii] Érotisme : n.m. Évocation de l’amour sensuel / Sensuel : adj. Évoque les plaisirs des sens

[ix] Danielle Stanton (2007) La tendance pitoune. Disponible en ligne : [https://www.gazettedesfemmes.ca/2363/la-tendance-pitoune/]

[x] Consentement : n.m. Action de donner son accord à une action, à un projet.

[xi] CALACS de Rimouski (2009) Hypersexualisation? Guide pratique d’information et d’action. Disponible en ligne : [http://www.rqcalacs.qc.ca/publicfiles/volume_final.pdf]

[xii] Richard Poulin (2009) Apparence, hypersexualisation et pornographie. Disponible en ligne : [http://classiques.uqac.ca/contemporains/poulin_richard/apparence_hyperexualisation/apparence_hyperexualisation_texte.html#Anchor-La-35882]

6 Comments

  • Max
    5 janvier 2016

    Texte très intéressant. Peut-être que je me trompe mais je croyais vraiment que l’hypersexualisation des jeunes femmes était une erreur involontaire du féminisme. Par exemple, il est possible que la  »libération féminine » d’autrefois à été saisie par des hommes de mauvaises volonté et la femme d’avant qui servait de machine à faire des bébés s’est transformée en machine à baiser dans la porno ou pour tous ces gros porcs profiteurs. Les vêtements sexy, les revues, les films pornos, tous pour assouvir les fantasmes du mâle. L’homme oppresseur, autoritaire et traditionnel d’avant à peut-être changé de visage. Aujourd’hui on parle du douchebag, le  »badboy » ou les pseudos mâles alpha qui consomment les femmes et les jettent comme des canettes de liqueur.

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  • Max
    5 janvier 2016

    Petit ajout: En pratiquant le sexe sans amour, en encourageant le sexe hors mariage, en proclamant:  »Mon corps m’appartient, j’en fait ce que j’en veut! » Les féministes ont peut-être tombé dans leur propre piège. N’est-ce pas un comportement sexuel qui ne profite qu’aux machos, misogynes? Comme le texte en parle, trop de femmes aujourd’hui recherchent l’approbation et l’attention des autres mâles. Je dois être sexy pour plaire aux mecs. Et après avoir déjà été dans un lancement de calendrier Summum avec des amis que je suivais que pour leurs faire plaisir, si vous saviez tous les commentaires machos, misogynes et dégradants que l’on attendait dans la salle, on se demande si la femmes est vraiment libérée.

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  • Ana
    12 janvier 2016

    Max, ta remarque n’est à mon avis qu’à moitié vraie. L’hypersexualisation des jeunes filles n’est et n’a jamais été une revendication féministe! Avoir le droit à disposer de son propre corps et de sa propre sexualité ne veut pas dire encourager tout le monde à baiser à corps et à travers… Avoir une sexualité féminine reconnue, c’est avoir le droit au plaisir sexuel, aux relations sexuelles consenties et au non jugement de la femme pour aimer le sexe. Mais c’est aussi avoir le droit de dire non, le droit de ne PAS avoir envie de coucher et de n’être pas juger pour autant.
    L’hypersexualisation des jeunes filles n’a rien, strictement rien de féministe, bien au contraire. On leur apprend très jeune que le but ultime de leur existence c’est de plaire aux hommes, et que pour leur plaire elles doivent être belles, minces, sexy, et prête à encaisser tous les fantasmes pornographiques que certains garçons peuvent véhiculer.
    Et du coup je ne vois pas le rapport avec le fait d’autoriser le sexe hors mariage ou le sexe sans amour. Pour toi, il n’y a pas d’intermédiaire entre des jeunes filles de 12-14 ans cherchant à correspondre à l’image de la femme imposée par la société (une belle plante qui soigne son apparence pour plaire) et des femmes adultes qui ont les relations sexuelles qu’elles veulent avoir? Donc pour toi pas d’alternative entre se battre contre l’hypersexualisation des femmes et des jeunes filles, et interdire l’adultère et le sexe avant le mariage pour les femmes? C’est drôlement inquiétant ça comme idée…
    Il serait peut-être bon de plutôt s’interroger sur la cause: pourquoi des jeunes filles qui n’ont que très peu de connaissances sur ce qu’est véritablement le sexe, s’hyper-sexualisent elles-mêmes et misent toute leur énergie dans leur apparence physique, et ce plutôt que de penser pouvoir réussir dans la vie grâce à leur intelligence?
    Quelques pistes de réponses: (liste non exhaustive):
    – L’omniprésence d’une femme objet-sexuel dans la publicité
    – Le sexisme et les stéréotypes des télé-réalités et des séries télé
    – Les magazines féminins qui ne parlent que de régime, de minceur, de beauté et de « comment donner du plaisir à votre mec en 10 leçons »
    – Les salaires féminins plus bas à travail égal
    – Les emplois précaires majoritairement féminins
    – La répartition inégalitaire des tâches domestiques et sa conséquence (les femmes sont majoritaires à sacrifier leur carrière pour s’occuper de leur foyer et de leurs enfants)
    -etc etc…

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  • Max
    13 janvier 2016

    Je ne dit pas que l’hypersexualisation des femmes est une revendication féministe mais un effet pervers non désiré.

    Pour l’adultère, je dit simplement que c’est avec les révolutions féministes que les femmes ont plus goûtés à l’infidélité (Peut-être que je me trompe). Si l’infidélité est fait dans un couple ouvert, pas de problème. Mais les mensonges et l’hypocrisie détruisent les couples. Le danger des ITS existent aussi. Vous n’aimeriez pas attraper le VIH à cause de votre conjoint infidèle.

    L’omniprésence de l’homme objet est très courante aussi. Comme cette annonce que l’on voit une femme pousser un beau brun dans le coffre de sa voiture car elle veut un esclave sexuel. Il y en a des centaines d’autres exemple.

    Les salaires féminins plus bas? J’aimerais savoir dans quel domaine. Je suis dans la santé et on a tous le même salaire. Les entreprises privées?

    Les magazines masculins qui dictent comment un homme doit ressembler pour plaire à une femme existent aussi. De nos jours, il faut avoir plus de 6 pieds, les beaux pectoraux, la tablette de chocolat à l’abdomen, le teint basané, la belle gueule, les tatous, le look  »badass » sinon on risque de se faire piler dessus. Les filles ont adoptés une attitude de princesse et séduire sa copine est un travail acharné. C’est fou la pression que les jeunes hommes peuvent avoir.

    La répartition inégalitaire des tâches domestiques. Je suis désolé pour vous d’avoir rencontré des épaves mais moi je peux vous assurer que presque toute mes copines avaient des appartements qui ressemblaient à des dépotoirs.

    J’ai l’impression de parler à une femme plus âgée que moi. Je suis dans la vingtaine. Peut-être nous n’avons pas la même perception des choses. Dans le monde des opinions, nous avons tous un peu raisons et un peu tords.

    Mes salutations

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    • Le voyageur
      14 janvier 2016

      Effectivement, la situation a changé, mais pas toujours le discours, ces plutôt là le problème

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    • Ana
      14 janvier 2016

      Et non, j’ai la vingtaine aussi. Et oui, des salauds j’en ai croisé beaucoup. C’est peut-être ce qui nous différencie: moi je suis une femme, j’ai donc légèrement plus de chance d’avoir subie le sexisme de la société et de mes compagnons.

      Tout d’abord, je réponds aux points sur lesquels visiblement tu ne me « crois pas », mais je vais le faire très simplement, en citant les sources de leurs statistiques, parce que sans vouloir te vexer, je commence à en avoir marre de toujours devoir PROUVER à un homme qu’autour de lui le monde est sexiste envers les femmes, et ce même si lui-même ne l’est pas ou en tout cas pense ne pas l’être:

      – Répartition des tâches domestiques (INSEE, 2010): femmes -> 3h26, hommes -> 2h (moyennes nationales)
      – Salaires (INSEE, Direccte, 2010. « Egalité professionnelle hommes-femmes, où en est-on? »): Globalement, les femmes touchent 25% de moins que les hommes. Trois causes:
      – Elles sont plus souvent à temps partiels;
      – Elles n’ont que très peu accès aux postes les plus gradés;
      – A travail égal, elles restent moins bien payés de 15% (et oui, pas dans le public puisque les salaires sont conventionnés. Cela n’empêche pas le très très très faible nombre de femmes maires, directrices, cheffes de service, médecins en cheffes, etc.. donc au final cela revient au même résultat)

      -Magazines masculins:Je sais très bien que les hommes subissent aussi des lourdes pressions sur leur physique et leur comportement, mais excuse-moi, rien de comparable à ce qu’endurent les femmes. Va dans une presse: regarde la même quantité de revues féminines que de revues masculines. Les dernières vont parler de sport, de voitures, de travail, de management, de Comment réussir dans la vie, etc.. bref des idéaux de beauté masculine mais aussi de loisirs, et très rarement de « Comment donner du plaisir sexuel à votre compagne », « comment mettre du piment dans votre couple », « êtes-vous un bon partenaire », ou encore « l’art du cunni »!! Les revues féminines vont TOUTES parler au moins une fois de régime, de poils et de plaisir sexuel à fournir. Pareil pour les injonctions sexuelles: une femme qui ne couchent pas, c’est une grosse pucelle coincée; mais une femme qui couche « trop » (quelqu’un a un compteur?) c’est une salope et une pute. Par contre pour vous, c’est beaucoup plus simple: plus vous coucher, plus vous êtes un-mec-un-vrai, donc mieux c’est! Je ne dis pas que ce n’est pas une pression anodine ou légère, je dis juste que comparé à ce qu’endure les filles dont leur vie sexuelle est épiée et jugée selon le nombre de partenaires, la fréquence, etc. ce n’est pas aussi dangereux et handicapant.

      Enfin, pour revenir à ton premier paragraphe où tu expliques penser que selon toi les femmes ayant bénéficié des avancées permises par le féminisme ont plus « goûté à l’adultère ». Alors là je ne sais pas du tout d’où te viens cette idée!!
      Pense-tu qu’avant d’avoir le droit de vote, aucune femme ne trompait son mari? Qu’avant le droit au divorce, aucune femme n’allait chercher l’amour ailleurs? Je pense même d’ailleurs que c’est le contraire… Les femmes ayant à présent le droit de divorcer, d’avoir une vie sexuelle avant le mariage voire de ne pas se marier, il y a moins d’adultère! Pareil pour l’accès à l’IVG et la contraception: en maîtrisant leur pouvoir procréateur, les femmes n’ont plus le « besoin social » d’avoir un mari pour justifier une éventuelle grossesse…
      Et de même je ne vois pas le lien entre l’adultère et le féminisme. Tromper son compagnon/sa compagne reste un acte personnel, que certain-e-s condamnent car croyant en la fidélité, et que d’autres banalisent. On peut être féministe et contre l’infidélité, comme on peut être infidèle et pas du tout féministe.
      Et les hommes infidèles dans tout ça? Qui soit dit en passant étaient (sont?) bien plus nombreux avant l’avènement du féminisme, eux!En effet, si la femme adultère était considérée par les lois et par l’Eglise comme une pêcheresse (comme par toutes les religions btw), l’homme, lui, avait tout à fait le droit d’aller voir ailleurs car « il avait des besoins à assouvir ». Et la polygamie dans certains pays? Bizarrement, toujours à l’avantage des hommes… à part au Bhoutan!

      Pour conclure, je comprends que tu puisses penser que l’hypersexualisation est un effet pervers du féminisme dans le sens où elle pourrait être un effet pervers de la libération des moeurs: le sexe est moins tabou aujourd’hui qu’il y a 70 ans, c’est sûr. Il n’est plus honteux de chercher à plaire, à draguer, à se faire beau/belle, etc..
      Mais malgré cela, je ne pense pas que ce soit un effet du féminisme, car pour moi c’est encore et toujours un effet du sexisme: rendre la femme maîtresse de son corps et de sa sexualité, ce n’est pas vouloir faire d’elle un objet sexuel. En revanche, la culture populaire, le porno, la prostitution, les publicités sexistes, tout cela font que les gens (filles comme garçons) pensent qu’une femme doit fournir du sexe, non pas pour son propre plaisir mais pour celui de son partenaire.
      Quid du clitoris dans les cours d’anatomie des systèmes reproducteurs? J’ai fait des études de biologie, et je ne l’ai jamais étudié. Il fait pourtant parti de l’organe reproducteur de la femme, et joue un rôle primordial dans la reproduction. Mais puisqu’il donne du plaisir à la femme, on n’en parle pas. On le cache, ou pire encore, on le coupe.
      Et le nombre de films où une scène de sexe a lieu! La relation sexuelle se termine après le râle du mec (illustrant son éjaculation) tandis que la fille a eu beau gémir tout le long on n’a pas du tout l’impression qu’elle ait eu un orgasme quelconque. Et au grand jamais une relation sexuelle se terminerait sur l’orgasme de la fille plutôt que sur celui du mec!

      Bref, tout ça pour dire que le féminisme se bat pour ça: la réappropriation de nos propres corps et de notre sexualité, mais en aucun cas pour faire de nous des objets sexuels, et encore moins des objets sexuels impubères.

      Bien cordialement,

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