Vaccination contre le VPH: Mieux vaut prévenir que guérir
Le Réseau québécois d’action pour la santé des femmes ne juge pas nécessaire la campagne de vaccination des jeunes filles contre le VPH (virus du papillome humain).
Le Réseau donne comme motifs à sa position le fait que dans 90% des cas, le virus s’éliminerait lui-même de l’organisme, que le fait d’avoir été vaccinées donnerait un « faux sentiment de sécurité » aux jeunes filles, et que de toute façon, le meilleur outil de dépistage du VPH demeure le (toujours très agréable) « PAP test ».
Je dois avouer que je trouve un peu troublante la position du Réseau. On s’entend que ce vaccin, Gardasil, est nouveau, qu’il ne protège que contre certaines souches du VPH (ces souches, néanmoins, sont associées à la majorité des cancers de l’utérus) et que beaucoup de jeunes filles – et leurs parents – n’ont aucune espèce d’idée de ce que ça mange en hiver, le VPH.
Se priver d’une protection partielle, mais efficace, c’est un peu comme rejeter l’usage du condom parce qu’il n’est pas efficace à 100%. Une protection partielle, c’est mieux que pas de protection du tout. De plus, il faut se rappeler que Gardasil est le premier vaccin de son type. On peut faire confiance à l’industrie pharmaceutique pour que ce créneau ne demeure pas éternellement vide de compétition, et que d’autres entreprises viennent offrir d’autres vaccins contre le VPH.
Quant au manque d’information des jeunes filles et de leurs parents à propos du VPH, du cancer du col de l’utérus et du vaccin Gardasil, je ne crois que cette situation justifie de mettre un frein à la campagne entreprise par le gouvernement du Québec. La solution, c’est l’information : il faut éduquer les jeunes filles (mettons – uh hum… – en proposant des programmes de qualité d’éducation à la sexualité dans les écoles…) sur la réalité d’une vie sexuelle active, et il faut éduquer les parents au fait que leurs filles ont ou vont avoir une vie sexuelle active.
À ce propos, je suis vraiment troublée par l’argument du Réseau à l’effet que la vaccination offre un faux sentiment de sécurité aux jeunes filles, étant donné qu’il s’agit à peu près du même argument que certains groupes fondamentalistes (et également anti-choix) soulevaient contre la vaccination des adolescentes contre le VPH. Selon cette logique, le fait de se savoir protégée – ne serait-ce qu’en partie – contre une maladie transmissible sexuellement, inciterait des légions de jeunes filles autrement sages – ou chastes – à avoir *oh mon dieu !* des relations sexuelles, ou même *re-oh mon dieu !* des relations sexuelles non protégées.
Autrement dit, c’est comme si l’on protestait contre la vaccination des bambins contre le tétanos, au prétexte que ça inciterait les ‘p’tits bouts d’choux à sauter à pieds joints sur des clous rouillés.
Je crois que cette hésitation, surtout sur de tels motifs, est injustifiée et fondée davantage sur une attitude de méfiance générale envers la vaccination. D’une part, elle risquerait de priver des jeunes filles et des jeunes femmes d’une protection contre une ITS, et potentiellement contre une forme de cancer (visitez l’hôpital le plus près de chez vous, le cancer, c’est pas rigolo). Et merde, pour une fois que le gouvernement daigne se pencher sur une situation propre à la santé des femmes…
D’autre part, elle ne favorise pas le développement de l’autonomie des jeunes filles et des jeunes femmes faces à leur corps et à leur sexualité.
Pour favoriser cette autonomie, il faut au contraire éduquer les adolescentes et les inciter à protéger ces irremplaçables avoirs que sont leur propre corps, leur santé et leur sexualité, afin qu’elles aient en main toutes les connaissances nécessaires pour prendre leurs propres décisions.
***
Dans un autre ordre d’idées, une question me trouble quant à la vaccination des jeunes filles contre le VPH.
Vous savez, ce sont les animaux, et non les humains qu’on vaccine contre la rage. On cible le vecteur, et non l’hôte potentiel. Alors à quand la vaccination des garçons et des hommes ?
katrinaholloway
je suis contre le vaccin gardasil, principalement à cause du fait qu’il coûte 500$ et les campagnes de vaccination massives instaurées en lien avec le gouvernement ne me semble qu’un prétexte à faire une passe de cash pour la compagnie le produisant (merck je crois?).
et d’autres raisons ici, que j’appuie entièrement:
http://evilslutopia.com/2007/01/gardasil.html
http://evilslutopia.com/2007/05/gardasil-2.html
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Karine
En fait, le problème avec le Gardasil est qu’on ne connait pas les possibles conséquences négatives, car aucun test n’a été effectué. Dans les hôpitaux, on trouve des médecins et autres professionnels de la santé qui croient que vu que rien n’a été décelé, on devrait vacciner les fillettes, mais d’autres croient qu’on devrait attendre et faire de véritables études. Personnellement, je ne souhaite pas être alarmiste, mais si je ne sais pas quels sont les possibles effets futurs, je ne paierai pas et je suis fière que mes parents ont décidé de ne pas faire vacciner ma soeur de 14 ans bien que le MSSS croyait que les filles de secondaire 3 devraient l’être.
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Catherine
Karine,
À ma connaissance, pour qu’un médicament ou un vaccin soit approuvé, il doit avoir au prélable fait l’objet de tests et d’études cliniques rigoureuses. Bien entendu, toute procédure, tout vaccin et tout médicament a des effets « rares mais graves », qui se présentent de façon exceptionnelle, mais dont un professionnel de la santé consciencieux doit informer son patient afin que celui-ci puisse consentir de façon libre et éclairée à recevoir la procédure, le vaccin ou la médication.
Pour mettre le doigt sur le bobo, dans ce cas-ci, c’est peut-être que justement, le gouvernement, même si nos deux plus récents Ministres de la Santé étaient des « MDs », ce n’est pas un médecin. Un professionnel qui peut conseiller un patient, dans le cadre d’une relation de confiance, sur ce qui est véritablement dans son intérêt.
Personnellement, j’ai eu la chance de discuter du vaccin Gardasil avec ma gynécologue, une femme extrêmement professionnelle, à l’écoute et – Dieu merci! – progressiste. Elle m’a recommandé de me faire vacciner. Je suivrai son conseil parce que je lui fait confiance, à elle et ses conseils.
Mais là, on rentre dans la question de l’accès à (1) un médecin de famille et (2) un(e) gynécologue qui a de l’allure. (Parce que vous savez, pour avoir vécu l’expérience, il n’y a parfois pas grande différence entre un gynécologue et un vétérinaire ou un curé de paroisse.)
Mais ce débat-là, c’est pour une autre fois!
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Marie-Anne
À propos du VPH, mais pour les hommes :
http://www.cyberpresse.ca/vivre/sante/200811/13/01-800434-vph-le-gardasil-prometteur-chez-les-hommes.php
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3expectancy
3tribulation
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