Polytechnique, le film
En entendant parler du projet de film sur le drame de la Poly, ma première réaction fut négative. Même si ça s’est produit il y a presque 20 ans, l’évènement me semble encore trop présent dans notre mémoire collective pour qu’on ait le recul nécessaire pour en faire un film. On est vite sur le piton, de nos jours, pour produire le film aussitôt le drame terminé (et encore): Hötel Rwanda, le 11 septembre…
Mais la bande-annonce du film de Denis Villeneuve me rassure un peu.
http://www.tqs.ca/showbiz/cinema/polytechnique/index.php
Après tout, le cinéaste n’est pas un deux de pique. Il sait qu’il s’attaque à gros et a fait des choix artistiques intéressants, comme l’usage du noir et blanc. Et l’acteur qui joue le rôle ingrat de Marc Lépine, Maxim Gaudette, m’a l’air exceptionnel. La musique choisie dans cette bande-annonce donne des frissons.
Peut-être que le film amènera une réflexion nécessaire, finalement? Qu’en pensez-vous?
Caroline P.
Moi aussi, j’ai eu la même réaction que toi au départ… négative… Mais après avoir discuté avec des jeunes filles (12-13 ans), elles ne connaissaient pas le sens du 6 décembre… Je crois que cela peut « rafraichir » notre mémoire collective pour ne pas mettre au placard cet événement si tragique. Il y a du + dans tout !
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Marie-Anne
Il y a un article très bien écrit dans L’Actualité, édition du 15 janvier 09, à propos du film Polytechnique. L’article «L’enfer à l’école » donne la parole à Denis Villeneuve, le cinéaste de ce film qui sort en février prochain. Il répond aux nombreuses interrogations que l’on peut avoir face à ce film qui rouvre une cicatrice sur les événements tragiques de la Polytechnique.
Voilà les mots de Denis Villeneuve : « Je comprends ces interrogations. Je les ai eues, moi aussi. […] Le film s’inscrit dans un rapport à la consolation. C’est un pas vers la consolation collective, l’occasion de se pencher sur la douleur des femmes, mais des hommes aussi. C’est le prétexte d’une réflexion sur la place de la femme dans la société.»
À lire dans l’Actualité !
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mcplasse
Je crois également que le fait de souligner cet évènement est très important pour l’histoire québécoise. Cet évènement du 6/12/89 a été un moment marquant pour toute la population. Pour ma part j’avais peine 9 ans mais je me souviens parfaitement des bulletins de nouvelle de cette journée fatidique.
Il faut donc remémorer ces évènements aux gens qui ne le connaissent pas. Comme M. villeneuve le dit, il faut se consoler et reserrer les liens sur la thématique de la violence fait aux femme qui est d’ailleurs trop présente encore dans notre société.
Je tiens également à mentionner qu’un groupe de jeune muséologue travaillent présentement à la création d’une exposition commémorative sur les évènements de la Polytechnique. Cette dernière se tiendra en décembre 2009. Je vous invites donc à vous tenir au courant et à venir visiter cette exposition et y laisser des commentaires en grand nombre.
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Marie-Anne
Sur le site de l’ONF il y a un petit film qui date de 1991 et qui donne la parole à une survivante de Polytechnique. N’ayant pas vécu le drame ( j’avais 1 an à l’époque), ce film m’a éclairée sur le contexte. Le film s’appelle Au delà du 6 décembre, de Catherine Fol. C’est un petit documentaire de 30 minutes. Si vous avez vu le film Polytechnique de Denis Villeneuve, ce petit documentaire pourrait être une bonne contrepartie «véridique», dans le sens où le film de Villeneuve se voulait comme une fiction.
http://www.onf.ca/film/Au_dela_du_6_decembre/
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Elyse
Quelque chose me chicote dans les commentaires post-film polytechnique; les commentaires des femmes, règle générale, sont assez « soft »: elles ont aimé, certaines ont trouvé la fin un peu cul-cul-la-praline (personnellement, elle m’a émue, cette fin), ont apprécié la forme et le propos. Les hommes – du moins ceux dont j’ai lu les commentaires – n’adhèrent pas beaucoup, s’insurgent encore contre le commentaire « tous les hommes ont un Marc Lépine dormant », y vont de « Lépine est un fou », discute de la cause du drame et beaucoup moins de l’effet. Enfin, il faudrait leur demander. Est-ce que les hommes ont été plus ébranlés par ce drame? J’avais, d’emblée, plutôt du mal à le croire, mais c’est ce que je ramasse… Commentaires?
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beaudoin marielle
Je crois que beaucoup de personnes ont regardé le film avec pour référence ce qui se passe en 2009 dans le quotidien envers les femmes et non avec ce qui en était lors de ce drame.
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Dominique
J’ai fini par le voir… et j’ai apprécié. Dans l’ensemble, c’est très bien fait, percutant sans être agressant, et ça me semble respectueux des évènements et des victimes.
Seul bémol, et peut-être pourrez-vous m’éclairer: Est-ce que la phrase de la fin qui ressemble plus ou moins à ceci « Ce film est dédié aux étudiants et employés de Polytechnique .. » a été écrite de cette manière pour vraiment parler aux hommes en particulier ou si je dois conclure que le masculin inclu le féminin ? Si c’est le cas (et c’est ce que je crains) … je suis déçue et étonnée.
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Luc
Je me refuse à aller voir ce film et ce pour deux raisons. Vous me détesterez peut-être pour la première mais j’espère que vous serez en mesure de comprendre la deuxième.
Je me souviens 1989. Je me souviens d’avoir écouté les bulletins télévisés qui nous assomait avec leurs analyses de son anti-féministes et toutes ces voix étaient convaincues que Lépine était la preuve de l’existence d’une grande oppression contre les femmes. Ça m’avait horrifié alors et ça m’horrifie encore.
Oui, je suis un autre de ses hommes qui croit que Lépine souffrait de maladie mentale et de troubles de la personalité. Il vivait dans un délire paranoïaque et se sentait constamment victime alors qu’il était l’artisan de ses propres malheurs. Si il avait été sain d’esprit, n’aurait-il pas plutôt tué les femmes qu’il avait nommé dans sa lettre plutôt que des étudiantes anonymes? En supposant aussi qu’il n’était pas affecté mentalement et qu’il avait une intelligence au-dessus de la moyenne(il faut quand même un peu de cervelle pour prétendre devenir ingénieur), n’aurait-il pas compris que de tuer pleins de femmes ferait d’elles des martyrs et renforcerait le discours et les positions féministes? Dans son propre délire,Denis Lortie voyait dans René Lévesque, qu’il tenta d’assassiner à l’Assemblée Nationale, une figure paternelle qui lui rappelait celle de son père qui le maltraitait.
Si Marc Lépine avait bel et bien été le « bras armé du patriarcat » , pourquoi d’autres jeunes hommes manipulés eux aussi par ce monstre n’ont-ils pas reprit son exemple et commit d’autres tueries? Je souhaite que jamais cela ne se reproduise, mais il me semble que la plupart des mesures prises à la suite de la tuerie visaient la mauvaise cible. Le registre des armes à feu était un mauvais compromis politique qui n’a même pas réussit à réduire les chances qu’un autre incident du genre se produise. D’un autre côté, les années qui suivirent furent marquées par des réductions draconiennes dans les budgets en santé et par une dé-institutionalisation incontrôlée et souvent irresponsable des patient psychiatrisés. Heureusement que la loi qu’à passé le gouvernement Charest suite à la tragédie de Dawson est beaucoup plus ciblée et, si son application est rigoureuse et bien financée, devrait aider à sauver des vies.
La deuxième raison découle en partie de la première. Je crois que faire des films sur ces mésadaptés sociaux et leurs incroyables actes revient à encourager d’autres personnes souffrant des mêmes symptômes à suivre leurs traces. Vous avez sûrement remarqué que ces « tueurs fous » encensent presque toujours leurs prédecesseurs dans leurs propos. Plus on leur fournit du matériel les concernant, plus ils ont la possibilités de crystaliser leur projet et de romancé l’exécution de celui-ci.
Je sais que plusieurs me diront que la façon dont ce film est fait souligne le caractère complètement inhumain du geste et en glorifie aucunement le tueur. Mais il faut bien comprendre que chacun décode un film de façon personnelle. Ce qui pour nous semble inhumain et nous inspire du dégoût pourrait très bien être pour le prochain Kimveer Gill un délice et un exemple à suivre. Quand on est rendu à un stade extrème d’asocialité, paranoïaque et victime de la conspiration de tous contre soi, notre perception des codes n’est certainement plus la même. Pour le psychopate, voir un film où des juifs sont gazés dans les camps de la mort peut être un moment d’extase et l’inciter à reproduire le geste même si le but dudit film est de sensibilisé la population à l’existence bien réelle de l’innomable horreur.
J’espère que je ne m suis pas trop étalé longuement. Je sais que ma position va déplaire à plusieurs et à l’avance, je m’en excuse. Je devrais aller voir le film afin de meiux préciser mon commentaire mais j’en suis moralement incapable, pour moi cela reviendrait à encourager le prochain paranoïaque mésadapté à passer à l’acte…
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Luc
Désolé pour les fautes, je vais me forcer un peu plus à l’avenir.
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Seal
Je ne connaissais pas cette hsitoire (pardon, je ne suis pas québécois).
ce type avait vraiment les crocs.
j’ai lu sa lettre avant son suicide.
http://www.philo5.com/Feminisme-Masculisme/890612%20Lettre%20de%20Marc%20Lepine.htm
je ne veux pas lui trouver d’excuses mais j’ai l’impression qu’il a été écrasé par l’autoritarisme d’une mère qui lui a peut-être fait payer d’être un garçon (?). il parle des féministes qui lui ont gâché la vie dès l’âge de 7 ans ce qui coïncide avec le divorce de ses parents.
existe-t-il des interviews ou des articles de sa mère ? ça serait intéressait de savoir comment elle analyse cela ?
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Seal
Interview de la mère, oui ça existe !
http://www.cyberpresse.ca/le-soleil/arts-et-spectacles/livres/200810/23/01-32299-la-mere-de-marc-lepine-fait-la-paix-avec-ses-demons.php
pour le reste, un article où il est question du père, de la mère, de ses origines etc…
http://www.cyberpresse.ca/opinions/chroniqueurs/marc-cassivi/200902/05/01-824342-il-sappelait-marc-lepine-gamil-gharbi.php
il a eu une enfance triste et une fin de vie minable …. que dire de plus ?
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Isabelle N.
Que ceux et celles qui connaissent mieux que moi cette histoire sordide me corrigent si je me trompe, mais ne s’agit-il pas plutôt d’un père violent qui a transmis a son fils sa haine des femmes?
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Luc
Oui, c’est une explication souvent amenée. Généralement dans la même phrase on dit de ce père qu’il est algérien. Il a lui-même changé son nom de famille de Gharbi à Lépine à l’âge de 18 ans, probablement dès qu’il a put légalement le faire. Étais-ce pour être mieux accepté par la majorité francophone ou bien pour rompre le lien avec son père? Je ne sais pas…
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Stéphanie L
On fait toujours des reproches au parent qui reste, dans ce cas-ci là mère, mais jamais au parent qui quitte. Le père de Marc Lépine était un homme violent, la mère de Lépine a fait ce qu’elle a pu.
Pourquoi, le fait qu’un homme tue des femmes, serait-il nécéssairement dû à une mère castratrice et que dès qu’une féministe manifeste de la colère verbale (on ne parle pas de massacre, là quand même!) contre les hommes sexistes elle se fait accuser de haïr les hommes? Dans les deux cas, c’est toujours les femmes qu’on blâme pour les violences physiques et verbales des deux sexes…
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Sylvain M...........
Bonjour,
Le dernier film que j’ai vu en Noir et Blanc est Aurore l’enfant Martyr décédeé le 12 Février 1920 et le film à l’époque car il y as de celà plusieurs années, étais en Noir et Blanc sortie le 25 Avril 1952.On est en 2009 c’est quoi le proiblème votre pochette du film vous auriez du la mettre en Noir et Blanc celà m’aurais éviter une dépense inutile. l’histoire est bonne mais je vois Aurore tout le long alors très décevant comme réalisation je n’enlève pas le talant des acteur et actrice mais à mon avis c’est 100% un flop sorter le en couleur.
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Stéphanie
????
Euuuuh, premièrement, le film Polytechnique est l’oeuvre de Denis Villeneuve qui ne lit possiblement pas ce blogue alors je crains qu’il ne soit pas très utile de nous adresser des suggestions qui lui reviennent.
Deuxièmement, je ne vois pas en quoi le fait qu’un film soit en couleur ou en noir et blanc change quelque chose au fait qu’il est bon ou mauvais.
Si tu t’arrêtes à ce genre de détail, peut-être que c’est le film que tu n’aimes pas. Et puis des navets en couleurs, il s’en produit à la pelletée, ça ne les empêchent pas d’être mauvais…
Est-ce qu’au moins le popcorn était bon? 😀
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Pwel
LOL
Des commentaires comme ça, ça ne s’invente pas. Merci Sylvain pour ce grand moment du net.
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