Une fille, c’est pas drôle.
Avez-vous regardez le Gala des Oliviers, dimanche dernier? Moi, un peu. Mais les quelques minutes que j’y ai vu ne m’ont pas semblé très équitables. C’est en regardant la liste des nominés pour « humoriste de l’année » que j’ai sursautée : juste des hommes. Aucune femme! Même Valérie Blais et Marie-Hélène Thibault (des comédiennes!) ont soulignées le manque de femmes lors de cette soirée.
Oui, les femmes sont une minorité en humour. Tout comme elles le sont dans d’autres domaines majoritairement masculins. Peut-être est-ce les conditions du métier qui les rebutent? Les débuts d’humoristes ne sont pas évidents. Faire des shows dans les bars jusqu’aux petites heures du matin et avoir à dealer avec une clientèle pas toujours sobre… tant qu’à y être, aussi bien être barmaid!
Dès qu’une femme monte sur scène, on est déjà plus critique. Une femme drôle? Ça existe? De toute façon, c’est sûr qu’elle va faire de l’humour de « fille ». Elle va parler de son couple et de ses menstruations.
Moi, si j’étais humoriste, je voudrais être un gars!
Même si j’avais l’air de Jean-Marc Parent, je pognerais en masse avec les filles parce que je suis « drôle ». Parce que jamais tu verras Lise Dion sortir avec un Brad Pitt. Non, les filles comiques, ça fait peur. Ça a de la personnalité et, pire encore, ça risque d’être plus drôle que toi.
Si mon style d’humour, c’est de faire des grimaces, ça va être pas mal plus accepté que si j’étais une femme. Parce qu’une femme, ça doit être jolie. Pas question de la voir faire des faces à la Michel Courtemanche, elle va finir par être toute ridée. Et une femme qui a l’air vieille, on n’aime pas ça. Un homme par contre, ça lui donne du caractère et de la maturité.
Et puis le gag d’Alexandre Barette lors du gala (il se tenait nu avec comme seul « vêtement », l’enveloppe du gagnant sur son sexe) est-ce que ça aurait passé si c’était une fille? Jamais de la vie. Une femme toute nue, c’est sexy. Un homme tout nu, c’est drôle!
Et puis, ça fait un gag de moins à écrire…
C’est décidé! Si je dois être humoriste dans une autre vie, je veux être un homme!
Myriam
Valérie Blais et Marie-Hélène Thibault ont souligné le manque de femme dans l’humour Québécois. Elles ont aussi livré un sketch pas si drôle qui fait paraître les femmes comme des nunuches de la technologie, incapables de faire fonctionner un dvd. Elles annoncent d’entrée de jeu leur « audace » d’avoir produit une vidéo avec les moyens technologiques spécialisés, puis déconnent quelques minutes avec le contrôle à distance et le menu du dvd. Elles nous chutent ça en blâmant les gars de la régie, comme si c’était encore le propre des femmes que de mettre la faute sur les hommes. Je n’ai pas apprécié ce sketch, plein de stéréotypes ennuyeux. Et ce n’est pas fini.
Les gagnants qu’elles ont dévoilé dans la catégorie capsule, sketch ou chronique humoristique dans un nouveau média: Contrat d’Gras d’Alexandre Champagne. Aux premiers extraits, j’ai été horrifiée: gars en colère et pitounes… Aux remerciements, j’ai été dégoûtée: « merci Maman d’avoir fait l’amour et de m’avoir expulsé de ton ton vagin, c’est un très très solide vagin. […] Merci à l’Association Mondiale des mâles en chef, un groupe Facebook, on a ben du pouvoir, c’est l’enfer. »
Mais qu’est-ce que c’est ça Contrat d’Gars?! Quels épais peuvent bien avoir fait gagner ces horribles bouchons de testostérone? Après quelques recherches, je suis vite tombée sur un article de David Patry-Cloutier de Rue Frontenac. Là, je dépompe un peu et je commence à sourire. Contrat d’gars est peut-être pas agréable à regarder pour moi, ni même pas très drôle, mais il a le mérite d’être une initiative de gars pour désamorcer l’excès de virilité par l’humour, la caricature grossissante et l’ironie. Est-ce que le pari est bon? Les moyens trop forts pour des fins ambiguës? Je ne sais pas, je m’interroge toujours. Qu’en pensez-vous?
Au Gala des Oliviers, le sketch et les remerciements:
http://www.youtube.com/watch?v=dhGLE1jzGhk
L’article de Rue Frontenac:
http://ruefrontenac.com/spectacles/humour/5195-contrat-de-gars
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Stéphanie
Pascal-Pierre, si je vous suis bien, les femmes humoristes ne sont pas drôles parce qu’elles sont des femmes mais les hommes humoristes ne sont pas drôles parce que ça « adonne » comme ça? Vous êtes vraiment hilarant…
Personnellement, je considère le qualificatif de « drôle » comme étant beaucoup trop subjectif pour pouvoir affirmer que tel(le) humoriste est ou n’est pas drôle. Je préfère dire que je trouve un(e) tel(e) drôle ou pas.
C’est comme la beauté.
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Luc
On a déjà eut pas mal de femmes humoristes quand même. Chantal Francke, Claudine Mercier, Lise Dion, Clémence Desrochers, Marie-Lise Pilotte, Dominique Michel, Cathy Gauthier, Denyse Émond (ti-mousse), Rose Ouellet (la poune), Judi Richards… Il me semble en oublier quelques-unes.
Je ne suis pas entièrement convaincu des raisons que tu donnes pour expliquer le manque de femme en humour. Personnellement je me fous bien si la personne qui me fait rire est homme, femme, enfant ou écureuil. La directrice de l’école nationale de l’humour doit y avoir réfléchit, faudrait lui demander.
Y’a quelques années il y a avait plus de femmes visibles en humour, mais on trouvait qu’il manquait de néo-québécois pour nous pousser des gags. Maintenant, il y en a quelques-uns.
Moi je trouve qu’il manque d’humoriste gais. L’hétéro-normativité qui émerge des shows d’humour me pue au nez (voir la blonde de Martin Matte concernant l’étron de sa blonde).
On dirait que ça va et que ça vient. Pas sûr que ça soit une question de beauté et de grimace…
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Luc
Dans le message précédent, la phrase entre parenthèse doit se lire: voir la blague de Martin Matte concernant…
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Pascal-Pierre
En effet, je ne peux pas affirmer que toutes les femmes ne sont pas drôles, de la même façon que je ne peux pas affirmer que les licornes n’existent pas.
Si on reprend la liste de Luc, les femmes mentionnées sont soit:
a) Des comédiennes ou chanteuses, pas des humoristes, ou
b) Absolument pas drôles.
Les bons humoristes mâles semblent davantage capable de transcender la barrière des sexes en humour. Mais une femme qui fait rire autant les hommes que les femmes? Je miserais sur la licorne avant.
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Marie-Anne
Bon billet, bien écrit en tout cas !
…Moi il m’a fait bien rire jaune…
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Fanie
Pascal Pierre : Finalement, il semble que tu n’aimes rien du tout en humour et que tu considère les femmes comme étant juste pas drôle. Si tu n’apporte rien de constructif à la discussion, ne perds pas ton temps.
Luc : En effet, je crois que les raisons pourquoi il n’y a pas plus de femmes en humour sont beaucoup plus complexes que celles écrits dans mon texte. Je voulais surtout ouvrir la porte à la discussion. Reste qu’il y’a de la vérité dans ce que j’ai écris…
Je suis tout-à-fait d’accord avec toi qu’il devrait également y avoir plus d’humoristes gais/lesbiennes. Tout comme je suis pour qu’il y aille plus de représentant(e)s des minorités ethniques. Cependant, mon texte a été écrit dans une optique féministe et c’est le point que je défends, en ce moment.
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Myriam
Coucou
Mon commentaire sur ce billet ce matin n’est pas encore affiché, et j’ai une mention « sera modéré sous peu ». Est-ce une erreur, un oubli? Ou y a-t-il quelque chose qui cloche avec mes propos? Merci de me l’indiquer si c’est le cas.
Myriam
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Marie-Anne
Allô Myriam,
Ton commentaire apparaîtra sous peu, c’est que lorsqu’on met des liens le serveur (ou je sais pas trop quoi) a peur et rend le commentaire en attente de modération…Je te conseille d’envoyer un email aux administratrices du site à oui[a]jesuisfeministe.com
Y’a rien d’anormal, ne t’inquiète pas.
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Marianne
@Myriam
Comme écrit dans la note en haut de la boîte de rédaction des commentaires: « les commentaires contenant plusieurs hyperliens sont souvent considérés comme indésirables par le système, merci de votre patience pendant que nous les sortons de là. »
Y’a rien d’indésirable dans ton commentaire, t’inquiète!
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Marianne
Je me sens un peu interpellée ici… Je fais de l’humour avec les Moquettes Coquettes depuis plus de quatre ans. Nous détonnons un peu dans le paysage humoristique québécois: nous sommes un groupe et nous sommes des filles!
Je pense que c’est surtout ça le problème: ce qu’on nous présente depuis les 15 dernières années en humour est assez uniforme et « entendu ». Y’a peu de place dans le Gala des Olivier et dans les salles du Québec pour de l’humour différent. Récemment, y’a les Denis Drolet, Jean-Thomas Jobin et André Sauvé qui ont su aller explorer d’autres territoires et avoir du succès.
De leur côté, les filles sont quand même confrontées au double standard, surtout quand on aborde l’humour trash ou des sujets tabous. Question de perception, le même gag livré par un gars ou par une fille sera reçu différemment. C’est plate oui, mais on peut jouer avec ça. Ça devient plus surprenant, plus audacieux et ça fait réagir davantage.
Les filles et les gars sont drôles. Faudrait seulement qu’on arrête de se complaire dans les stéréotypes de genre sur lesquels sont bâtis les numéros de stand up depuis 1000 ans!
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Loïc
Juste 2 choses avant de me faire insulter.
1/ Pascal-Pierre, sache que si tu n’es pas d’accord à 200% avec les intervenantes, tu as juste le droit de te taire et passer ton chemin
2/ en France, des humoristes telles que Anne ROUMANOFF ou Florence FORESTI mènent une grande grande carrière avec un succès énorme tout comme d’autres un peu avant (Muriel ROBIN, Valérie LEMERCIER) : le fait qu’elles soient des femmes ne les a pas empêchées de faire une grande carrière dans des registres très variés et souvent très osés et d’obtenir des récompenses lors de festival. A l’inverse, je ne vois pas pourquoi on reconnaîtrait le talent de quelqu’un qui n’en a pas au seul motif qu’il s’agit d’une femme.
Je me sauve !
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Loïc
Une troisième chose tout de même.
Vous ne pouvez moralement pas revendiquer à la fois une sensibilité propre aux femmes à longueur d’interventions sur ce blog et renier cette même sensibilité en matière d’humour.
L’humour masculin et l’humour féminin sont quelque peu différents quoi que vous en pensiez.
D’ailleurs, on peut élargir le débat au sport par exemple : vous savez comme moi que selon les disciplines, ce sont les femmes ou les hommes qui attireront le plus de public.
Par exemple, je ne prends aucun plaisir à voir des femmes jouer au football (soccer) tout comme je ne prends aucun plaisir à voir des hommes en gymastique artistique : je trouve que ça manque d’harmonie dans les 2 cas.
Je me sauve vraiment.
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Stéphanie
Loïc, j’aimerais te remercier car grâce à toi un préjugé est enfin tombé: celui de croire que tout les français nous sont supérieurs dans la compréhension du français.
Tu écris « …je ne vois pas pourquoi on reconnaîtrait le talent de quelqu’un qui n’en a pas au seul motif qu’il s’agit d’une femme. Personne n’a parlé de ça. Ce que Pierre-Pascal a écrit c’est « …vous ne serez pas humoriste, pour la raison affichée dans le titre de votre billet (soit « Une fille c’est pas drôle »). Selon lui c’est le fait d’être une femme en soi qui constitue un obstacle à l’humour.
Nous n’avons aucuns problème avec les opinions divergentes, le problème viens des personnes incapables d’argumenter correctement. Mais ça au fond, tu le sais, tu n’es pas un imbécile. Quand tu étais petit, tu devais aimer sonner aux portes et te cacher ensuite derrière un buisson en rigolant. Choisis-toi donc un plus gros buisson, celui-ci te cache très mal…
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Fanie
Myriam: J’ai eu la même réaction que toi lors du punch de leur gag. Ça aurait pu être tellement mieux.
Le truc de la télécommande, c’était drôle sur le coup, mais ça s’éternisait et ça enlevait toute crédibilité.
On aurait dit qu’elles avaient de la difficulté à assummer leur propos, malheureusement.
Dès que j’ai deux petite minutes, je vais aller voir les liens que tu nous as donné sur « Contrat d’gars ».
Marianne: Je trouve vraiment intéressant que tu dis qu’on peut jouer avec cette perception des gens face aux femmes et l’humour.
Et c’est vrai que ça prends beaucoup de temps avant que l’humour évolue. Peut-être parce qu’il y’a des gros joueurs et
beaucoup d’argent qui y est en jeu? Ça donne donc peu de place « au risque ». Et on sait que c’est lorsque les artistes prennent
ce risque que ça mène à quelque chose de différent.
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Valerie
Tu vois, Loïc, quand tu veux, tu peux tout à fait tenir une vraie conversation. Ce que tu viens d’écrire ici est tout à fait correct: tu as peut-être mal compris l’argumentation à propos des femmes en humour (comme Stéphanie vient de le souligner, personne ne demande à ce qu’on reconnaisse le talent de quelqu’un qui n’en a pas, relis attentivement) mais au moins, tu as apporté des arguments, un point de vue différent, sans tomber dans l’agressivité, la provocation puérile ou les simples insultes. Tu vois bien que le problème que tu vis n’est pas d’exprimer ici une opinion divergente, mais bien de le faire sans condescendance, ni mépris, ni affirmations gratuites.
Et rends-toi compte: je suis d’accord avec toi! Il y a effectivement des femmes, notamment en France, qui mènent de belles carrières d’humoristes; et oui, les hommes et les femmes peuvent avoir un humour différent, ce qui est normal vu que leur sensibilité se manifeste différemment.
Néanmoins, il reste que le sujet de ce billet a sa pertinence ici et maintenant: au Québec, en 2009, force est de constater qu’il y a bien peu de femmes dans le domaine de l’humour, et qu’il y en a eu pratiquement aucune au Gala des Oliviers. Pourtant, on en a eu, de grandes humoristes. Clémence Desrochers, par exemple. Mais il me semble qu’on a en moins depuis quelques années, ou peut-être sont-elles moins visibles. Je ne sais pas.
Je ne sais pas non plus qu’est-ce qui explique le phénomène. Est-ce le milieu qui est devenu plus hermétique ou ce sont les femmes qui s’intéressent généralement moins à cette voie? Je ne pense pas que le public ait changé, le problème n’est pas là.
Marianne, ce que tu dis est juste: il s’est installé récemment une uniformité navrante dans l’humour présenté, ce qui peut constituer une barrière. Mais je crois tout de même qu’il y a de la place pour ceux qui n’entrent pas dans le moule. Tiens, par exemple, les Moquettes Coquettes vont avoir leur émission de télé! N’est-ce pas encourageant?
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Christian
A mon avis, les femmes devraient arrêtez de vouloir être comme les hommes. Chacun des sexes ont leur force et leurs faiblesses. Nous sommes différents; différents physiquement, hormonalement, psycologiquement. Un homme c’est fait pour être abruti, comique, clown. Ce rôle ne colle pas à une femme. Ce n’est pas une question d’idée, de texte ou de type blague, c’est simplement que la femme n’est pas conçu pour jouer les clowns. Pas plus qu’un homme est fait pour porté une jupe.
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Valérie
Un homme c’est fait pour être abruti, comique, clown?!
…
Réalises-tu la portée de cet énoncé?!
Sarah Haskins, si.
http://www.youtube.com/watch?v=a7vtyheqPVU
(Je l’a-dore.)
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Berenice
Chacun ses gouts, moi je trouve les femmes tout aussi drôle que les hommes.
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Imace
Il me semble que cette disproportion n’est qu’une facette de l’asymétrie dans l’orientation des femmes et des hommes. Et pour le coup, il est facile de la rattacher aux attentes sociales à l’égard des deux sexes.
Je suis d’accord avec l’argument selon lequel le public va réagir différemment selon le sexe de l’humoriste. Mais on peut pousser cet argument beaucoup plus loin. Le premier public auquel un enfant est confronté va modeler sa personnalité, en encourageant ou décourageant telle ou telle attitude.
On attend traditionnellement d’un garçon qu’il soit actif, extraverti (voir agressif dans certains milieux), entreprenant. Faire rire, c’est se situer comme sujet devant un auditoire qui se tait, écoute et admire. C’est un prolongement du positionnement masculin.
Au contraire, on va encourager chez les fillettes des qualités une sociabilité passive : on va les réfréner quand elles parlent trop, les punir plus sévèrement quand elles coupent la parole, les encourager quand elles écoutent attentivement. Elles vont apprendre à être de bons publics.
C’est en forgeant qu’on devient forgeron. Si on ne vous a pas encouragée à être drôle, récompensée quand vous l’étiez, et si l’on a plébiscité des attitudes inverses d’écoute et d’attention aux autres, il est improbable que vous deveniez hilarante. Ou du moins que vous ayez confiance en vous sur ce point, que vous soyez convaincue d’être drôle. Dès lors, même les filles ayant assez de tempérament ou de chance pour être passée entre les mailles du filet du conditionnement n’auront pas assez confiance en leur humour pour en faire carrière.
Une anecdote : au lycée, je fréquentais deux garçons. L’un deux se piquait d’être drôle. J’avais tacitement entamé une compétition avec lui pour faire rire le troisième membre du groupe, et de facto je le faisais beaucoup plus rire que le garçon « comique ». J’étais fière. Un jour, j’ai demandé à mon ami « comique » s’il me trouvait drôle. Il a ouvert de grands yeux étonnés et a dû répondre un truc vague du genre « euh, je sais pas, peut-être ». N’attendant pas de moi cette qualité (et pourtant je l’intéressais !), il ne l’avait jamais ni remarquée ni appréciée.
Une ouverture : je pense que désirer être drôle découle d’une soif d’attention et d’admiration. C’est parce qu’on a envie d’un public, envie de se mettre en valeur, qu’on tente de faire rire. Ce besoin d’attention se retrouve indifféremment chez les membres des deux sexes, plus ou moins fort selon les individus. Cependant, la société oriente les manifestations de ce besoin en sanctionnant ou en approuvant certains comportements. Une fille histrionique va devenir coquette, chercher à séduire son entourage, à charmer toute personne qui lui est présentée. Un garçon histrionique va devenir « comique » (ou se sentir tel, du moins, certains ne sont vraiment pas drôles), prendre toute la place dans les conversations, parler trop fort, couper la parole aux autres. Je n’accuse pas une nature intrinsèque et fumeuse, un « éternel masculin » ou « féminin » qui s’exprimerait à travers ses différences, je préfère en revenir aux robes de princesse, aux poupées, aux magazines féminins, aux « ne pleure pas mon fils », aux « ce gamin m’inquiète, il va finir par devenir homosexuel s’il continue de se déguiser comme sa sœur », etc.
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Valérie
Ce à quoi il peut être intéressant d’ajouter que ce n’est pas parce qu’un mec fait le clown qu’il est nécessairement drôle. Pour ma part, le nombre d’humoristes qui arrivent à me faire rire sincèrement est assez restreint… Peut-être les hommes et les femmes, pour de multiples raisons, apprécient des formes d’humour différentes. Peut-être les goûts masculins ont-ils été érigés en standards…
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Véronique
Je suis une femme et je suis drôle. Faites ce que vous voulez dans la vie et ce qui vous fait rire fera inévitablement rire quelqu’un d’autre.
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Natalie G
C’est en lisant le texte, et aussi certains commentaires, qu’on se rend contre que rien n’est gâgné dans l’élimination des stéréotypes et des doubles standards… Apparemment les filles ce n’est pas drôle, et c’est la seule raison pour laquelle elles ne feront jamais carrière dans l’humour, « live with it », fin de la discussion! De toute façon nous ne sommes pas naturellement faites pour être drôles, juste pour être jolies, charmantes et serviables.
Pour un homme, être drôle et séduisant peut être compatible, mais pas pour une femme. Un homme qui fait le clown peut être drôle mais une femme qui fait la clown est toujours pathétique.
Pourtant, l’imitation que Pauline Martin de Jean-Luc Mongrain est tordante, ou encore son personnage de la fan de Pierre Marcotte! Quand Lise Dion joue son personnage de celle qui rentre chez elle après un party bien arrosé, c’est tordant aussi. J’en ai vu d’autres aussi, des moins connues, mais ce sont les deux qui me viennent à l’esprit pour le moment.
On dit que les femmes parlent beaucoup de couples et de menstruations… Ces deux sujets sont aussi exploités au maximum par les humoristes masculins, personne n’a remarqué?
Rire ouvertement par l’humour d’une femme dans un contexte où le sexisme est présent est un peu comme prendre une femme au sérieux lorsqu’elle parle de sujets comme la politique ou la technologie, ça ne se fait pas! Une femme peut être drôle quelques secondes, malgré elle, toujours à cause de son manque de beauté ou de féminité, ou à cause de ses échecs à vouloir « entrer dans la cour des hommes », mais jamais de façon volontaire.
Un homme qui rit des blagues d’une femme peut être vu comme « gai » ou « effeminé », ce qui serait un crime de lèse-masculinité. Inversement une femme qui ne rit pas des blagues d’un homme peut être vue comme mal-baisée, coincée, ou pire, féministe!
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Guillaume
Personellement je crois que l’humour des année 2000 aux Qc est merdic, Cette sociéte de drois des minoritées et d’accomodement raisonable,jai rien contre le respect, mais sa fait de l’humour poche. Les cynic, le groupe d’humoriste, ne passerais pas aujourdhui, avec leur mongole et autre terme offensant, imaginer, sa fait 50 ans de sa. Ou Ivon Deschamp, qui explique, ces pas qu’il entant mal, il est sourd, en parland du terme sourd, qui est maintenant offensant. Marché sur des écailles sa fait pas des bonne blagues, femme ou homme…
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1gauntlet
3royalty
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