Loi 34: On fait quoi?

Quel beau cadeau pour le 20e anniversaire du jugement de la Cour suprême dans Tremblay c. Daigle !

 Voilà que notre droit à l’avortement légal, sécuritaire, gratuit et accessible se trouve à nouveau menacé.

 Que ce soit une interdiction catégorique, noir sur blanc dans la lettre de la loi, ou l’imposition de contraintes structurelles, financières ou techniques artificielles non médicalement ou scientifiquement justifiées revient au même : il s’agit d’une attaque en règle contre la liberté reproductrice de toutes les femmes du Québec.

 Après tout, en 1988, la Cour suprême (dans l’affaire R. c. Morgentaler) a conclut que l’imposition, pour les femmes désirant mettre fin à leur grossesse, d’obtenir au préalable l’aval de deux médecins (parce que, on le sait toutes, nous, les femmes, on est trop niaiseuses pour décider ce qui est bon pour nous) et ce, seulement en cas de danger pour la vie ou la santé de la patiente, constituait une violation des droits à la vie, la liberté et la sécurité de la personne protégés à l’article 7 de la Charte canadienne des droits et libertés.

 Je pose la question : en quoi les contraintes artificielles imposées par la Loi 34 enfreignent-elles moins ces mêmes droits ? En quoi réduire indûment l’accès à l’avortement « par la porte d’en arrière » serait-il si différent de l’interdire directement?

 Ceci dit, une question plus importante se pose : on fait quoi maintenant ?

 Quelques modestes suggestions:

• Démonstration de soutien public aux organismes et cliniques qui offrent des services d’avortement, aux médecins et travailleurs de la santé qui offrent ces services, ainsi qu’aux femmes qui ont besoin de ceux-ci;
• Pétition en faveur d’une modification au texte de la Loi 34 et au soutien du droit à un avortement accessible;
• Dons ou levée de fonds en faveur des cliniques qui offrent ce service de santé;
• Lettres à nos bons députés, au Ministre Bolduc, au Collège des médecins et – pendant qu’on y est – à nos gynécologues et médecins de famille…

 Qui est partante ?*

*L’usage du genre féminin inclut le genre masculin. Vous êtes les bienvenus, les gars.