Critique littéraire: Le silence des femmes
Les Éditions Triptyque ont publié dernièrement le 2e roman de Thérèse Lamartine – une journaliste et ex-directrice de Condition féminine Canada, au Québec et au Nunavut – Le silence des femmes.
Bien que la courte biographie de l’auteure indiquait clairement son féminisme, je me questionnais sur la nature féministe du roman à la lecture de la 4e de couverture. (Pis, anyways, c’est quoi un roman féministe?)
Ce roman – dédié à Louky Bersianik – débute à New York à la fin du XXe siècle. Il raconte l’histoire d’un psychanalyste, Brian Davis Sauvé – remarquez le nom de famille composé anglophone et francophone – né d’une mère québécoise et d’un père états-unien. (Déjà, ayant moi-même un nom de famille composé, j’y voyais une signification particulière.) Puis, on annonce (toujours en 4e de couverture):
« Après quelques années d’incertitude et de quête acharnée, alors qu’il participe à une conférence à l’Université Paris I, Brian Sauvé devient le premier et l’ultime témoin d’un changement mondial difficile à imaginer, jamais survenu dans l’histoire de l’humanité. »
J’ai commencé la lecture du roman en ne sachant trop à quoi m’attendre – notant au passage le changement de nom de famille. Après les premiers chapitres de présentation des personnages, je me demandais vraiment où tout ça s’en allait. Et soudainement: BAM! Un meurtre. La mordue de romans policiers en moi était aux anges! Dès le dernier jour du XXe siècle, la vie que menait le psychanalyste ne sera plus jamais comme avant.
À partir de ce moment précis, le roman féministe prend tout son sens: des prises de conscience féministes de la part de plusieurs personnages; des remises en question des postulats patriarcaux; des rappels des actualités québécoises, états-uniennes et internationales – Lamartine parle du massacre de Polytechnique, du 11 septembre 2001, du féminicide de Ciudad Juarez, du mouvement masculiniste, d’ONUFemmes, du printemps arabe – et j’en passe! De plus, la bibliographie du roman présente plusieurs textes qui pourraient très certainement vous intéresser! Seuls bémols: j’ai cru percevoir que l’auteure est sympathique à la position féministe abolitionniste et matérialiste et semble avoir un penchant favorable aux propos de Djemila Benhabib sur les islamistes. Vous en aurez été avertiEs.
Le silence des femmes met en scène des rebondissements qui relèvent du roman policier et du thriller – le tout ficelé comme un roman de José Saramago (j’ai beaucoup pensé à L’Aveuglement pendant la 4e partie du roman). WOW! Je vous le dis: COURREZ vous chercher ce roman. Ça en vaut la peine! J’ai déjà hâte de lire son prochain!
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