Pour ne plus être mise entre parenthèses

J’aimerais savoir ce que vous pensez de la féminisation des discours écrit et oral; ce que vous pensez de ce désir d’inclure le féminin dans le texte, dans le langage de tous les jours, dans des phrases comme “Bonjour à tous”, “L’Homme a marché sur la lune” et j’en passe.

Étudiante à l’université, je lis beaucoup trop de textes entièrement rédigés au masculin, avec le genre féminin quelques fois entre deux vulgaires parenthèses, comme si on me disait: « T’en fais pas, on sait que t’es là, un peu recluse dans le coin sombre de la fin du mot ou de la phrase ». J’entend encore trop souvent des trucs du genre «les étudiants», «pour ceux que ça intéresse», et beaucoup d’autres tournures de phrase qui excluent les femmes du langage. Je suis tannée de cette indifférence qui est autant présente chez les femmes que chez les hommes; je me permets même d’être un peu en colère contre ceux et celles qui n’y voit pas de problème. J’en ai marre des regards un peu rempli de pitié qu’on me jette quand je fais remarquer que le texte n’est qu’au masculin. Devrais-je arrêter d’être troublée et étonnée de lire un travail écrit tout au masculin par une équipe de quatre étudiantEs?! Si je me fis à la majorité des gens qui m’entourent, il semble que oui. Je me sens bien seule dans cette lutte qui se vit vraiment au quotidien, sur toutes les instances, à tous les niveaux. Mais je ne démordrai pas! Surtout quand je constate à quel point nous sommes bien conditionnées à masculiniser automatiquement, quand je remarque que je fais encore des phrases toutes masculines.

Ce n’est pas vrai que le masculin inclut le féminin, ce n’est pas vrai que les femmes resterons absentes des textes et des discours qu’elles-mêmes écrivent! Je ne veux pas croire que ce n’est qu’une règle linguistique à suivre, que c’est impossible à changer. Il me semble que ce combat se vit en parallèle avec toutes nos autres batailles féministes, mais je veux savoir ce que vous en pensez, collègues blogueuses, puisque comme j’ai dis plus haut, je me sens un peu isolée dans ma volonté d’accorder à la féminisation une importance primordiale et ça me fait me sentir un peu trop accaparante même si, bien humblement, je suis convaincue de ma démarche. Je veux voir le féminin dans la littérature, dans les articles de journaux; je veux que le féminin soit autant là que le masculin quand on parle entre nous, hommes et femmes. Je n’en veux plus, de cette généralisation qui me fait me sentir complètement absente et invisible.

Mais, pour contrer les arguments qu’on me donne souvent, féminisation ne veut pas nécessairement dire de toujours ajouter l’équivalent féminin au bout de la phrase, comme dans « étudiant, étudiante », comme dans « policiers, policières ». Non. Il s’agit de s’habituer à formuler les phrases autrement, à dire le genre d’une manière à n’exclure personne. L’Homme avec ce grand H est d’abord humain avant d’être homme, et donc je ne veux plus me sentir obligée de me reconnaître dans un langage masculin simpliste et infantilisant. Les femmes me répondent souvent qu’elles ne se sentent pas opprimées ou exclues dans ce langage masculinisé, et c’est là où je bloque, où les bras me tombent un peu malgré le fait qu’elles puissent bien penser ce qu’elles veulent. Je ne sais plus quoi dire, j’hésite parfois entre me résigner et vraiment lever haut la main pour souligner l’absence du féminin dès que je le peux. Mais surtout, vous, qu’en dites-vous? Comment vous sentez-vous?

53 Comments

  • Rouge
    10 novembre 2008

    Bonjour Dominique, merci pour ton article, je suis entièrement d’accord avec toi, moi non plus je n’aime pas qu’on me mette entre parenthèses.

    J’essaye aussi de changer cet état de fait, à mon petit niveau, en féminisant tout ce qui peut l’être, en n’appliquant pas la règle du « masculin l’emporte » quand je peux expliquer pourquoi (afin que ça ne passe pas pour une faute), en faisant remarquer le problème à mes enfants chaque fois que je le vois dans leurs cahiers. J’ai signalé une fois à une institutrice qu’elle pouvait dire « être humain » au lieu d’Homme dans ses leçons d’histoire, elle m’a répondu qu’elle était d’accord, qu’elle n’y avait pas pensé et qu’elle allait faire attention. Quelquefois ça marche !

    Malheureusement, comme beaucoup de (tous les ?) combats féministes, celui-là est dévalorisé et ridiculisé, il passe pour puéril et inutile, ce qui a bien sûr un effet repoussoir sur la majorité des gens. Cet aspect négatif s’ajoute à l’éducation de la plupart des femmes à s’effacer, ce qui ne les pousse pas à revendiquer quand elles n’ont pas développé de conscience féministe.

    Nous sommes quand même quelques-unes à nous insurger, tu n’es pas complètement isolée. Ne te résigne surtout pas, parce que tu as raison !

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  • Marie-Anne
    10 novembre 2008

    «Le masculin est utilisé pour alléger le texte.» Combien de fois lit-on cela dans les documents officiels ? Le langage est le premier instrument de communication, il est le plus important, le plus «basic». Je suis d’accord avec les opinions de Dominique et de Rouge. Le langage peut refléter certains aspects sociologiques d’un peuple ou d’une culture. Il est intéressant de noter qu’en français et en espagnol, le genre est très marqué dans le langage. Et en allemand et en anglais ( et d’autres langues que je connais moins comme l’islandais) il y a un genre neutre. Doit-on y voir plus d’égalité dans le langage ? Et ainsi dans les sociétés respectives ? La généralisation est grande, c’est certain, mais je nuance : pensez-vous qu’il y a des liens entre le langage et le sexisme latent d’une société ?

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  • Lena
    11 novembre 2008

    Je suis encore plus radicale que toi : j’aimerais qu’on supprime les genres gramaticaux qui n’apportent rien. Alors, concrètement, cela voudrait dire que seules les formes « masculines » des mots subsisteraient. Mais si les mots ne peuvent avoir qu’un genre, c’est qu’en réalité la notion de genre grammatical disparaît. Plus de « le masculin l’emporte », du neutre partout. Un peu comme en anglais, mais sans « she » ni « her ».

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  • Isabelle N.
    11 novembre 2008

    Pour ma part, je me suis souvent amusée à remettre mes travaux universitaires au féminin, avec la mention précisant « le féminin est utilisé dans le but d’alléger le texte »! Une façon rigolote de rappeler l’importance d’utiliser un langage inclusif.

    Savez-vous qu’en France, ils rient de nous et de notre manie de tout féminiser. Maurice Druon, de l’Académie Française, aime beaucoup nous fustiger à ce propos. Il n’y a hélas que Benoîte Groulx pour mener ce combat chez nos cousins (elle sera ces jours-ci au Salon du Livre, ne la manquez pas, chanceuses montréalaises!).

    Il me semble pourtant qu’une langue qui n’évolue pas, c’est une langue condamnée…

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  • Prof Karine
    12 novembre 2008

    En effet, Benoite Groult est l’une des rares à mener ce combat. Elle s’attaque toutefois à une institution de taille, l’Académie française. Je vous invite à aller lire un texte que l’Académie a mis en ligne, dans lequel on peut lire des choses du genre :
    « On se gardera de même d’user de néologismes comme agente, cheffe, maîtresse de conférences, écrivaine, autrice… L’oreille autant que l’intelligence grammaticale devraient prévenir contre de telles aberrations lexicales. »
    Pff !
    Vous pouvez lire le texte entier au :
    http://www.academie-francaise.fr/actualites/feminisation.asp

    Pour terminer, Dominique, tu n’es pas seule; nous luttons aussi, alors n’abandonne pas !

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  • Nancy
    17 novembre 2008

    Je suis moi aussi interpellée par la féminisation des textes. J’y crois profondément. J’essaie de plus en plus de changer quelques expressions comme « porter la jupe dans le couple » plutôt que « porter les culottes » comme le suggérait un texte lu il y a quelques années. Pour ma part, je féminise tout (ou presque). J.ajoute le fameux grand E, par exemple : enseignantE… Depuis quelques semaines, lorsque le mot est trop différent entre le masculin et le féminin, j’essaie d’inventer un nouveau mot auquel je pourrai greffer le grand E… J’écris une note en bas de page pour préciser l’effort de féminisation que j’ai fait. Je déteste la note « le masculin l’emporte pour simplifier le texte ». Pour ceux et celles qui prétendent qu’un texte est plus compliquer lorsque féminiser, je réplique d’abord comme toi que ça dépend comment on l’écrit. Mais sincèrement, je préfère de loin un texte « plus compliqué » qu’un texte non-féminisé…
    * Voir le texte « Femmes lisibles, femmes visibles » dans la Gazette des femmes de décembre 2008.

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  • Tanya
    17 novembre 2008

    Il n’y a rien qui m’insulte autant que l’utilisation de «Homme» pour parler d’humanité, de droits de l’homme plutôt que droits humains… Lorsque je dois reproduire une citation qui utilise le mot «Homme», je le fais suivre de la mention [sic] ou je le remplace par [être humain], ce qui me diverstit beaucoup.
    Personnellement, je n’aime pas beaucoup féminiser des textes avec des E majuscules, surtout pour les textes académiques, puisque la prise de position militante est si évidente qu’elle est parfois moins prise au sérieux. Dans ces cas-là, j’aime bien utiliser la méthode épicène, qui désigne les groupes plutôt que les personnes. Par exemple, la communauté étudiante plutôt que les étudiants et étudiantes. Cette méthode a de plus l’avantage d’être trans-inclusive en ne mettant pas l’accent sur le genre justement.
    Une chose est sure, le français s’accorde en genre et en nombre, donc une remise en question de la hiérarchie et la dichotomie des genres vient nécessairement ébranler les présupposés idéologiques de cette magnifique langue…

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  • Valerie
    18 novembre 2008

    Pour répondre à Marie-Anne, je dirai que non, le langage n’est pas nécessairement le reflet du sexisme latent (ou de l’égalité des sexes) d’une société. Je prends pour exemple le japonais, où les mots ne s’accordent ni en genre, ni même en nombre, ce qui règle la question par rapport à la féminisation des textes, mais qui pourtant a été créée dans une société encore aujourd’hui très masculine et patriarcale.

    En ce qui a trait au français, je suis moi aussi irritée par cette règle du masculin qui l’emporte, et surtout par la condescendance des Français en général et de l’Académie française en particulier vis-à-vis nos efforts de féminisation. Je pense qu’une langue doit pouvoir évoluer avec les gens qui la parlent pour refléter de nouvelles réalités sociales. Ainsi, sans pour autant livrer bataille sur ce plan, je profite parfois de certaines occasions d’inclure le masculin dans le féminin pour faire comprendre à ces messieurs ce que peut être la frustration d’être nié comme ça. Leur réaction? Un sourire condescendant…

    Malheureusement, nous sommes plus ou moins prises au piège de cette langue française si belle par ailleurs. Même l’alternative « humaine » au mot « Homme » est méprisante, et même encore plus hypocrite, car humain vient du mot homme. L’humanité est donc le domaine de l’Homme, où la Féminité n’a qu’une place secondaire. C’est pour ça qu’à chaque fois que je le peux, je parle des gens ou des personnes au lieu d’êtres humains. On fait ce qu’on peut avec la langue qu’on a!

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  • Pingback: En rafale « Blogue-moi encore
    19 novembre 2008
  • Agathe
    24 novembre 2008

    C’est vraiment intéressant de vous lire les filles et quelle merveilleuse idée ce blog jesuisféministe.com. Pour en revenir aux aventurières de ce monde, c’est impressionnant de voir comme on nous a inculqué des peurs et des craintes de voyager seule. Je le sens et je les porte. Je me suis toujours arrangée pour voyager avec quelqu’un, un chum ou une amie et j’avais toujours le contact d’un ami d’ami pour dormir quelque part. La crainte de l’inconnu, la peur d’être en danger. Des parents qui s’inquiètent et qui renforcent l’idée de l’irraisonnable au moindre projet d’aventure. Et puis on finit par intégrer toutes ces peurs car elles nous construisent et on est persuadées qu’une femme ne peut pas voyager seule, même si on rêve dans son fort intérieur de partir un jour seule, libre de tout. Finalement, dans 8 mois, à 35 ans, j’ai le projet de partir un an en Colombie- Britannique sans amis, sans chum qui pourraient m’accompagner. Seule sans même savoir où je vais habiter. Je sens ce besoin de ne pas tout contrôler durant quelques temps dans ma vie. Une grande aventure où je vais me laisser guider par les rencontres, où je vais écouter mon intuition et mon ressenti pour savoir si je reste quelques jours de plus dans un endroit. Je me rassure tous les jours en prétextant que je suis capable et qui rien ne m’arrivera car je me fais confiance et je ne pars pas non plus dans un pays aux us et coutumes trop différents des miennes. Alors vive l’aventure, débarrassons-nous de nos brides et nos peurs, libérons-nous de ces croyances qui nous enchaînent et nous prive de goûter aux véritables plaisirs de la vie !!!!
    J’ai un ami qui m’a dit qu’il allait me donner des contacts de personnes dans cette province que je pourrais appeler en cas de problème, en cas de difficulté. Je me demande s’il les aurait proposés si j’avais été un homme. Je sais que ce n’est pas fait dans une mauvaise intention, mais par contre, ça a l’effet pervers, de renforcer l’idée qu’il peut y avoir un danger, ou que je peux vivre des difficultés et qu’il y a du monde prédéterminé pour m’aider. Comme a un enfant qui voyage seul dans un avion à qui on met une pancarte autour du coup avec des coordonnées en cas de problèmes. Une personne vulnérable qui a besoin d’assistance !!!!! Bon voyage à toutes !!!!!

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  • Caroline
    8 décembre 2008

    Tout d’abord, je veux vous dire que vos commentaires sont supers intéressants!
    Depuis que j’ai 12 ans, depuis la 6e année du primaire, je demande à mes profs d’utiliser le terme HUMAIN au lieu d’Homme et je revendique la féminisation. C’est peu dire qu’à 24 ans, lire que d’autres femmes sont autant préoccupées que moi, me fait du bien!
    Dominique, en ce qui concerne les parenthèses, j’ai lu une préface très intéressante. Je n’ai malheureusement pas la référence exacte maintenant, étant à l’étranger, mais il s’agit de la préface de la traduction française de « Gender Studies » de Judith Butler. Dès mon retour au Québec, je me ferai un devoir de réécrire la référence ici même!
    En ce qui concerne la notion, « le féminin a été utilisé afin d’alléger le texte », je me promets de l’utiliser moi-même. Merci de cette idée très intéressante!

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  • Frederic
    5 janvier 2009

    Ce sont bel et bien des hommes qui ont marché sur la lune… Neil Armstrong était un homme pas une femme!

    Et quand a ceux qui affirment que ton combat est pueril he bien ils ont raison…

    Surtout dans une société ou les femmes ont plus de droit que les hommes….

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  • Karine P.
    6 janvier 2009

    Frédéric, retourne à ton blog anti-féministe…

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  • Jeanson
    6 janvier 2009

    « Frédéric, retourne à ton blog anti-féministe… »

    KARINE On peut remarquer que tu y as passé pas mal de temps sur ce blog anti-féministe….. vu le nombre et la longueur de tes commentaires… (On pourrait écrire un chapitre)

    Personne ne t’as dit de t’en aller…. comme tu le fais a mon ami Frederic.

    Cela s’appelle l’ouverture d’esprit ma chère Karine.

    Une qualité que le féminisme ne possède vraisemblablement pas.

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  • Stéfanie
    7 janvier 2009

    Dominique je suis tout à fait d’accord avec toi.
    Je souhaite vraiment que nous ne fassions pas de place ici pour la condescendance et bashing, si courant sur beaucoup d’autres blogues. Je constate avec fierté que jusqu’à maintenant, nous (le blog) nous sommes démarquées quant à la qualité de nos échanges( tant sur le contenu qu’au niveau du respect et de l’esprit collectif) et il serait dommage que quelques interventions qui dérapent nous amènent ailleurs.

    Longue vie à Je suis féministe.com

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  • Manon
    9 janvier 2009

    Ce message ne s’adresse pas à Frédérick et Jeanson. Dominique ton texte est hyper bien structurer tes idées sont cohérentes et tes arguments sont plus que valables. Quant aux commentaires Bravo! Je prends petit à petit conscience que le féminisme est une affaire de petit pas. Mon mari me disait hier qu’il était heureux que les femmes aient pu obtenir ce qu’elles ont aujourd’hui mais qu’il restait encore beaucoup de chemin à faire. Pour celles qui pensent que mon mari est un homme rose sachez que c’est un camionneur mais il sait qu’en respectant les femmes ont obtient beaucoup plus d’elles que si on les méprises. Continu ton beau travail Dominique moi ici j’ai changé tous les mots Homme pour personne et humain. Je fais souvent la lecture à mon Église catholique et je change les mots Hommes pour personne ou Humain. C’est drôle, le prêtre remarquant ma façon de faire m’a dit qu’il trouvait cela génial de ma part. Comme quoi les petits pas font avancer les mentalités!!!!

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  • Marie-Anne
    13 janvier 2009

    J’ai lu dans le Devoir d’aujourd’hui – 13 janvier 09 – un article à propos de la langue sexiste. L’article
    «Un homme sur deux est une femme ?» peut se lire ici:

    http://www.ledevoir.com/2009/01/13/227082.html

    L’auteure a aussi écrit un livre intitulé ‘Pour un langage non sexiste’ aux Éditions du Remue Ménage. On peut trouver sur internet un site très chouette donnant des trucs pour écrire de manière moins sexiste, plus neutre.

    http://www.langagenonsexiste.ca/menu.htm

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  • Caroline
    19 janvier 2009

    Chose promise, chose due. Mais malheureusement, je n’ai pas trouvé le passage exacte dans « Le trouble dans le genre » de Judith Butler. Je suis désolée, mais il me semblait que c’était dans ce livre… je doit l’Avoir lu ailleurs. Mais en gros, ce que j’ai lu disait que l’on pouvait mettre des points du genre « gai.e » afin de séparer les genres sans les mettres entre parenthèse. Je poursuis les recherches…

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  • caroline
    30 janvier 2009

    Bonjour, je suis une étudante au cégep et je viens juste d’apprendre à féminiser mes textes avec des parenthèses et comme dit Leena, moi aussi depuis que je suis enfant, je me bat pour le mot HUMAIN. En même temps, je suis d’accord pour féminiser mes etxte je trouve ça un peu méprisant, j’avoue les parenthèse et puis mettre des majuscule E, je suis d’accord avec Nancy, ça fait pas sérieux et un peu trop porter sur le sexe. Voyez vous, je crois que la neuralité que Leena apportée plus haut pourrait être une solution. Ça ne sert à rien de s’accrocher à son sexe ou bien si oui, pourquoi? Parce que nous ne sommes pas juste des femmes après tout mais, des humains aussi. Alors pourquoi s’encombrer de E ou du masculin? Supprimer les genres grammaticaux me semble être logique, intellect et évolutif! Voila! Après tout, nous sommes des âmes avant tout…nous vivons juste dans un monde matériel qui nous empêche de voir bien des possibilités…À bas les genres grammaticaux!!! ^^

    En passant, je me demande bien ce qu’en pense les gars, frédéric et Jeason qui se sont introduis, bonjour! Vous qui disez avoir l’ouverture d’esprit…embarquer donc dans le sujet au lieu de venir régurgiter des banalités.

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  • Doty
    2 mars 2009

    Bonjour,

    Je suis français et votre blog me fait bien rire.

    Votre passion dévorante pour le féminisme semble finalement vous rendre bien malheureuses.

    J’ai l’impression que vous passez votre temps à le perdre en chipotage.

    ça me rappelle certains pays où l’on impose aux petits garçons de ne pas faire pipi debout sous prétexte d’égalité des traitements : c’est ridicule, inutile et vexatoire.

    ça me rappelle aussi un article sur les toilettes publiques de New-York où les féministes veulent imposer le même nombre de toilettes pour les femmes que pour les hommes sous prétextes qu’à surface égale il y a plus d’urinoirs (position debout) que de bidets (position assise).

    J’en reviens donc à mon premier exemple : il faudrait peut-être finalement imposer aux petites fille de faire pipi debout ce qui permettrait de gagner de la place dans les toilettes publiques de New-York.

    J’ai cité ces 2 exemples pour souligner l’inconsistance de tous les extérmismes, y compris celui des talibanEs féministes.

    A bientôt !

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  • Marie-Anne
    2 mars 2009

    Manquait plus que ça !
    Après nazies, nous voilà talibanes les filles.
    Bientôt se sera agentes doubles travaillant pour le KGB ?

    Laissez moi rire.
    Notre ouverture au dialogue ne vous autorise pas à nous insulter à tous vents.

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  • Doty
    2 mars 2009

    Chère Marie-Anne,

     » TalibanEs « , c’était juste une petite blague pour illustrer l’incongruité de la féminisation systématique des mots, sachant que les talibans sont bien sûr systématiquement des hommes.

    ceci dit, la franchise ne peut être à sens unique et la contradiction ne saurait être esquivée par une simple indignation au motif de prétendues insultes.

    le militantisme ne doit pas exclure l’humour et l’auto-critique.

    A+

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  • laika
    3 mars 2009

    Cette une grammaire existe depuis plusieurs siècles, nous écrivons ainsi tout simplement. Pourquoi le désir de tout vouloir changer et recommencer les règles grammaticales, par prétexte d’un supposé sexiste?

    En effet, à l’époque les femmes n’étaient incluses dans la sphère intellectuelle donc notre grammaire a été faite en conséquence de nos ancêtres. Un erreur a été commise, peut-être, mais de quoi souffrez-vous vraiment?

    «Homme» comme vous le mentionnez n’est qu’une question de sémantique, là ou découle une sémiologie que l’on peut autant attribuer à la femme qu’à l’homme avec un peu de discernement.

    Voilà, un jour j’étais persuadée que j’étais féministe…

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  • Stéphanie L
    4 mars 2009

    Laika, ce qui me dérange moi c’est qu’on ne tienne pas compte de mon existence dans la langue qu’on me dis d’aimer et de défendre! Une langue, ce n’est pas seulement un emsemble de mots, c’est le cadre dans lequel la pensée se structure, c’est l’outil de base pour développer une pensée critique et se forger une idée du monde.

    Pourquoi baisser les bras en disdant que ça toujours été comme ça et qu’on ne peut rien faire? Seules les langues mortes n’évoluent pas. Je ne sais pas pour vous mais moi je n’ai pas envie de vivre dans l’ombre des hommes, même pas sur une seule page! Je ne veux pas être « un homme avec des seins », je ne veux pas n’être que la version femelle d’une espèce mâle.

    Les journaux suppriment souvent tout mes féminins lorsque je m’exprime dans leur section « forum ». Je ne sais plus quelle contorsion grammaticale utiliser pour inclure les deux sexes sans qu’on me censure. Utiliser des mots comme « personnes », « gens », etc. Faut de la clarté, les lecteurs et lectrices étant considéré-es comme de pauvres petites choses fragiles qu’il ne faut pas embrouiller!

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  • Elyse
    4 mars 2009

    Les filles, les filles…
    J’abonde dans le sens de Laïka, sommes-nous à ce point « victimes » de la grammaire? En tant que « post-féministe » (j’adore le suffixe post- et apparemment, c’est là qu’on est renduEs ;))(c’t’une joke), je ne vois pas de quoi m’insurger. (Quant à la chanson « Quand les hommes vivront d’amour », devons-nous comprendre un tout nouveau sens (les femmes vivent d’amour, c’est connu) ou devons-nous présenter une nouvelle version?) La désobéissance « grammaticale » est assez sympathique, mais en partant, choisir un « genre » au lieu de l' »autre », c’est pas déjà oeuvrer dans la discrimination, chose contre laquelle, en principe, on se bat? Moi pas comprendre. Discrimination positive? Moi, pu sûre. Avoir le genre neutre? Ça serait génial, mais l’évolution d’une langue se fait comme l’évolution du genre humain : lentement. L’académie française n’appuie pas la féministation des titres? So what? Cette institution n’a pas le pouvoir que laisse entrevoir son prestige (un dictionnaire à tous les 2 siècles et demi, c’est pas très actif ça) (bon j’exagère, mais à peine). (p.s., le Québec a une longueur d’avance sur les néologismes (technologiques, entre autres) merci OQLF)
    Aussi, à la défense de Doty (je pense que tu peux arrêter de présenter ton passeport, nous savons toutes (et tous) (ha ha) maintenant que tu es français…), je crois que ses interventions soulèvent à l’occasion des paradoxes intéressants qui peuvent éclairer nos réflexions (le truc du pipi debout par contre, l’était moins). Alors arrêtons de lui « varger » dessus, il ne peut que nous aider à voir les paradoxes, les zones grises, etc. Car à discuter entre nous et à s’auto-congratuler, on n’avance pas à grand’chose, on ne fait que convertir les convertis. Fatima est grande.

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  • Elyse
    4 mars 2009

    J’oubliais, enlever le genre à tous les mots poserait problème. « Le mode » a un sens différent de « la mode »… faudrait inventer des nouveaux mots.

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  • laika
    5 mars 2009

    En réponse à Stéphanie…
    Je poursuivrais en mentionnant, que l’existence ne subsiste pas seulement en un accord commun sur une règle grammaticale en genre et en nombre. En fait, te dirais-je – je suis pour l’androgénie du développement de la personne, de l’individu voire de l’humain. Nous pouvons évoquer notre absence dans la langue, cependant la puissance de mots, de nos écrits ne prévalent-ils pas la force de notre jugement?

    Je ne consens nullement baissé les bras quant à l’égalité des sexes, cependant j’aime ma langue telle quelle est en ce moment même, et te dirais-je, lorsque le ministère de l’Éducation a voulu supprimer les accents circonflexes, j’en suis devenue malade! J’aime la gracieuseté que ceux-ci offre à notre langue.

    De ce fait, l’Homme au sens péjoratif où vous l’entendez, n’est en fait nulle autre qu’un précepte identitaire incluant l’Homme et la Femme. Dans ce sens, Élyse a raison de prétendre qu’il faudrait ré-inventer notre langue et de nouveaux mots pour ainsi dire satisfaire une clientèle minoritaire de notre langue.

    Selon moi, l’être humain est l’homme et la femme inclusivement… Alors pourquoi ne détournerions pas ce litige en acte de prédilection de notre schème d’individuation?

    S’approprier des qualités de l’homme dénotés dans notre champ grammaticale et de les transcender avec nos qualités féminines pour en faire un être complet dépourvu de tout genre et sexe au niveau littéraire!

    La femme peut s’exprimer… mais sa faiblesse est sa vulnérabilité à la susceptibilité à laquelle elle se contraint elle-même!

    Prenons la force de l’homme de son objectivité impartial à notre sensibilité émotive au sens de la vie afin de transmettre des textes signés par des femmes avec toute la force d’une grammaire masquant notre identité – comme vous le dites si bien!

    Voilà

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  • Marie-Anne
    5 mars 2009

    « Prenons la force de l’homme de son objectivité impartial à notre sensibilité émotive au sens de la vie afin de transmettre des textes signés par des femmes avec toute la force d’une grammaire masquant notre identité – comme vous le dites si bien!»

    Laïka, peux-tu développer un peu plus à ce propos, je ne suis pas sûre d’avoir compris.

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  • Luc
    5 mars 2009

    Élyse me semble parler avec la voix de la raison.

    Très intéressant le blog. Je vais continuer à le lire attentivement.

    Au fait, c’est quoi « post-féministe »?

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  • Luc
    5 mars 2009

    Ah ok! Alors je suis un post-féministe. Je ne crois pas trop aux étiquettes réductrices. « Homme » et « Femme », au-delà des évidences biologiques, sont des construits sociaux qu’il faut déconstruire au plus vite.

    C’est bizarre cette pointe (porosité) contre le post-modernisme. Foucault à jeter les bases de la reconnaissance des luttes de pouvoir au travers du langage, exactement ce dont il est question dans ce billet.

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  • Luc
    5 mars 2009

    Ah merci! C’est plus clair! 🙂

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  • Elyse
    6 mars 2009

    Oui, le post-, très vague. (Bien qu’en art, le postmoderne déconstruit la forme, ce sur quoi les modernes insistaient, bref). C’est une belle étiquette « vague », c’est chouette le vague.
    Dominique (et les autres), je comprends, en partie, le souci, même si je ne suis pas aussi gênée par la situation (peut-être parce que j’enseigne le français, j’ai la conscience du respect de la grammaire en haute estime)(sauf dans les blogues, bonjour le registre familier) (oui, je suis pleine de paradoxes). Mais je ne suis pas certaine d’être en accord avec certaines solutions proposées jusqu’à maintenant (ou c’est peut-être que mon hamster intérieur n’a pas encore très bien saisi).
    Le choix du « féminin l’emporte » au lieu du masculin, je le répète, me semble tout aussi discriminatoire. Et l’alternance? Euh mélangeant. Grammaire au choix? Pas sûre.
    Nommer les deux genres (sous la forme du fameux « Québécoises, Québécois » à la Lucien Bouchard), c’est plus long, plus gossant, ça sent la rectitude politique, mais c’est dans le ton actuel, à tout le moins.
    J’aimerais savoir ce qu’on entend par « plusieurs politiques linguistiques universitaires et institutionnelles » (Dominique, qu’entends-tu par là exactement?)
    Dire « humain », « personne » au lieu d' »homme », ok. J’accepte la prémisse. Quand on dit « les hommes » en parlant de l’espèce, j’y vois les deux sexes, mais il peut y avoir possibilité de confusion.
    Laïka, moi non plus, pas comprendre tous tes propos : « Prenons la force de l’homme de son objectivité impartial[e] à notre sensibilité émotive au sens de la vie ». Es-tu en train de dire que le genre masculin est objectif et impartial et que le genre féminin est… « sensible »? « émotif »? D’un point de vue grammatical (hein?) ou d’un point de vue général? (hein hein?) (moi qui ai vu mon homme pleurer en regardant la finale de « Lance et compte », sensible, mon homme) (dites-lui pas que je vous ai dit ça).Là, mon hamster spinne dans sa roue.

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  • Irène Mayer
    6 mars 2009

    voici ma proposition
    Si c’est une femme qui parle ou écrit un texte, elle met tout au féminin en prévenant qu’il inclus le masculin en apposant un astérisque après chaque accord ou nom incluant les deux sexes.
    Exemple: Les participantes* ont décidé de déménager les locaux.
    Oralement on le signifie par un petit claquement comme les bochimanes* du Kalahari.

    Si c’est un homme qui parle ou écrit un texte, il met tout au masculin en prévenant qu’il inclus le féminin en apposant un astérisque après chaque accord ou nom incluant les deux sexes.
    Exemple: Les participants* ont décidé de déménager les locaux.

    Autrement dit, le genre est alléatoire selon la personne qui rédige. La lectrice* n’a qu’à s’inclure sous l’astérisque.
    Comme cela quand on parlera d’hommes sans astérisque on saura que c’est bien d’eux qu’il s’agit car il ne s’en est jamais caché un sous les elles.

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  • laika
    7 mars 2009

    “L’objectivité impartiale” n’appartient pas à l’homme; c’est quelque chose d’inexistant ! Et les jolies phrases sans grand contenu ne m’en feront pas démordre…

    Peut-être pour Dominique et bien d’autres mes phrases sont sans contenu, peut-être n’ai-je pas assez approfondi mes propos. Tout simplement voulais-je dire «objectivité» et dans la propre élan de mon émotivité j’ai employé ce mot IMPARTIAL. Je ne veux pas dire que l’homme (masculin) soit toujours objectif, je demeure avec un homme émotif!

    Comme j’ai mentionné dans ce texte… Je crois en unicité des sexes… Je sais que c’est généralisé, mais je crois que l’homme en général est plus prédisposé à être objectif que la femme. Il n’y a rien de négatif, c’est ma vision des choses. Peut-être ai-je côtoyé trop de ses femmes «plaignardes» qui ne sont jamais satisfaites?

    Je pourrais expliquer mon propos, cependant je crois que je deviendrais ingrate à continuer ce discours. Vous croyez en une reconstitution complète de la langue, je n’y crois pas et je n’y adhère pas.

    Merci à vous

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  • Marie-Anne
    7 mars 2009

    Je ne crois pas en une reconstitution complète de la langue ; c’est tout simplement impossible. Par contre, quand je suis pour la féminisation de la langue, c’est pour plus de créativité dans notre utilisation du français dans notre cas. Mon opinion est qu’une langue, c’est vivant et cela évolue. Mais on ne peut pas se couper de nos bases totalement ; c’est digne de l’invention d’un langage exploréen comme l’a fait Claude Gauvreau, c’est-à-dire un langage complètement déconstruit et sans trop de référence à la langue française, à sa base.

    Quand je veux une féminisation de la langue, je pense à des aberrations que l’on voit encore, qui se produisent toujours et qui pourrait être facilement changées.

    Par exemple en France : Martine Aubry, la cheffe du parti socialiste, elle se fait appeler «le premier secrétaire», comme c’est l’habitude dans ce parti. Pourquoi se sent-elle obligée de prendre ce titre sans le changer ? Et lorsqu’on dit par exemple, «Nancy Huston un écrivain célèbre», eh bien, c’est d’une femme qu’on parle.

    Je serais totalement contre une reconstitution complète de la langue, je ne voudrais pas perdre l’héritage que m’a léguée la langue française, c’est une trop belle langue pour qu’on la refonde au complet. On peut la réinventer, jouer avec, la manipuler et inventer ; comme le font les artistes, en poésie, en slam, en littérature, en chanson…

    Encore une fois, une reconstitution complète de la langue française est impossible : on a les règles de grammaire et les participe passés que l’on a ! Mais utiliser des termes plus généraux, des mots plus universaux, ce n’est pas si difficile que ça, a mon avis et c’est ultimement plus inclusif.

    Quoiqu’il en soit, la langue est riche et elle le restera si on y fait attention !

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  • Elyse
    8 mars 2009

    Petit mot sur le terme secrétaire : bien qu’au Québec, le terme « secrétaire » soit reconnu dans les deux genres, tous types de secrétaire confondus (réf. Multi dictionnaire de M.É de Villers), c’est peut-être parce que certaines personnes ne voudraient pas confondre que le terme secrétaire au sens « adjointe administrative » (poste traditionnellement occupé par des femmes et qui n’a pas très bonne réputation…) avec son sens plus politique ou éditorial (secrétaire d’état, secrétaire de rédaction) qu’on a tendance à utiliser le genre masculin (une idée, de même). Ceci dit, en France, de façon générale, on est frileux à féminiser les titres, tel qu’on l’a déjà souligné. Cette utilisation ne me surprend pas.

    Pour ce qui est des changements dans la langue, il y en a, et contrairement à l’idée reçue, c’est plus souvent à l’usage que les changements ont lieu que par prescription (les dictionnaires recencent plus qu’ils ne prescrivent), alors les filles, si vous voulez voir disparaître le mot « homme » au sens de l’espèce, il y a de l’espoir…

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  • doty
    9 mars 2009

    Bonjour,

    J’ai une proposition à vous faire mais je sens qu’elle ne va pas vous plaire.

    Plutôt que de passer votre vie à débattre sur l’importance de féminiser la langue française (quand des milliards d’hommes et de femmes luttent juste pour leur survie), pourquoi ne pas adopter simplement la langue anglaise comme le reste du Canada ?

    ça prendrait beaucoup moins de temps que de faire bouger la langue française.

    Cordialement.

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  • Elyse
    9 mars 2009

    Doty,
    C’est que le « reste du Canada » n’a pas adopté la langue anglaise, c’est leur langue maternelle (tiens donc, langue maternelle… un commentaire, quelqu’un?).
    En effet, je ne crois pas que tu auras une masse d’appuis à ta proposition. C’est chouette, débattre, c’est quoi le problème?

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  • Raphaël
    9 mars 2009

    Doty, le ridicule ne vous effraie pas.

    Vous faites la démonstration par l’absurde que le combat pour la diversité culturelle se conjugue à merveille avec celui du féminisme.

    La population québécoise est de ces peuples qui souhaitent participer aux échanges mondiaux en préservant leur différence, leur identité propre.
    Et parmi les principes qui nous habitent et que nous souhaitons partager , il y a celui que les corps de métier méritent qu’on accorde une juste place aux deux moitiés de notre humanité. Avec la persévérance, j’ai confiance qu’on y arrivera.

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  • doty
    10 mars 2009

    Elyse,

    Présenter l’anglais comme langue maternelle de la partie anglophone du Canada me semble un peu cavalier au sens historique du terme.

    Je ne suis pas sûr que les populations indignènes présentes bien avant l’arrivée des colons anglais (ou français selon le cas) adhèrent à cette vision des choses.

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  • Julie
    14 mars 2009

    Bonjour! Merci pour l’initiative du blog, c’est merveilleux!

    Sur la féminisation, je suis parfaitement d’accord à y accorder une attention particulière. Il ne faut pas oublier que, contrairement à ce qu’il a été fait mention ici, la langue française avait à une époque antérieure beaucoup plus de lattitude sur l’emploi des genres. C’est au 16e siècle, si je ne me trompe pas, qu’on a décrété que le genre masculin était plus noble que le féminin.

    La langue est le reflet de la société et surtout, des luttes sociales qui sont constantes. Le terme étudiante, par exemple, était historiquement consacré au statut des épouses des étudiants lorsque les femmes n’avaient pas accès à l’éducation. Si la langue n’est pas la cause d’une discrimation, elle est vecteur de contrôle social (elle s’insinue dans les pensées) et donc, bonne nouvelle, aussi de transformation sociale! 🙂

    Je féminise entre autres pour la reconnaissance de toutes ces femmes qui, avant moi, ont lutté pour que leurs rêves, par exemple devenir étudiante, soient réalité.

    Merci

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  • jolb56
    9 avril 2009

    En ce qui concerne la féminisation de la langue, je me souviens du jour où deux médecins français ont reçu le Prix Nobel de médecine. J’ai entendu l’info le matin à la radio et j’ai passé la journée à entendre la victoire de ces deux médecins français ….. et pourtant il y avait une femme parmi les deux. Elle a tout simplement disparu dans l’info au masculin……
    Merci pour ce blog. j’y trouve des thèmes qui m’ont interpellée.

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  • Vincent
    18 avril 2009

    Ce blog est vraiment rafraichissant. Je l’adore!

    Je comprends tout à fait le malaise qu’il peut exister à voir tout au masculin. Je vis aussi cette sourde colère lorsque je vois l’expression «Violence fait aux femmes», qui, majoritairement est accompagné(e? un ou une expression?) d’un message clair que cette violence est causée par des hommes. Comme si les femmes ne pouvaient être violentées par leurs conjointes, leur mère, leur fille… Et comme si les hommes, «détenant le pouvoir», ne peuvent être victimes!

    Anyway, je m’égare! Je pense qu’en entendant que les siècles sachent amener un genre neutre au français, il devrait être le choix de tou-te-s et chacunE d’utiliser le genre et la syntaxe inclusifs qu’ils ou elles désirent.

    Et concernant le mot Homme. Il vient du latin homo qui désigne l’être humain, peu importe le genre. Les être humains males, eux, ont le mot latin vir qui leur appartient. Alors, changer Homme en Humain revient à changer quatre trente-sous pour une piastre! Il faudrait plutôt changer Homme en Virre lorsqu’on désigne seulement le genre masculin. Il faudrait peut-être aussi retirer le re de Virre et le me de Femme pour qu’il n’existe aucune forme de silence, de mutisme chez aucun des deux genres.

    Se débarassant aussi du concept de virginité, le mot Virre n’aurait pas l’effet pervers de désigner une certaine forme d’innoncence ou de pureté.

    Et pour ceux et celles qui ne seraient pas convaincUes de la pertinence du débat, voici une analogie fort simple:

    Le mot Américain désigne étymologiquement tous ceux qui vivent sur le continent Américain. Mais les États-Uniens se sont appropriés le terme et depuis, il désigne aussi ceux qui vivent aux États-Unis. Il y a un flou qui, bien qu’il ne crée pas nécessairement de lien de cause à effet, permet une arrogance et un etchnocentrisme dans le discours et dans le comportement du peuple états-unien. Alors, bien que l’inexistence du genre neutre et la confusion entre celui-ci et le genre masculin n’est pas la cause des comportements des virs et des fems qui doivent changer, il permet à certains de se baser là-dessus pour structurer leur pensée concernant les rôles de chacun de deux genres. Ex: combien de fois avons-nous entendu «il n’existe pas de féminin à pape! Papesse? pourquoi pas Papeterie!»

    Homs, je vous aime!

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