Salon du livre, adolescentes et popularité
En cette dernière journée du Salon du livre de Montréal, j’ai pensé vous raconter ma visite. Je ne cherchais rien en particulier, mais ma curiosité m’a menée vers les livres pour adolescentes. J’ai tellement lu quand j’étais jeune, il me semble que je ne faisais que ça! C’était réellement une bouée contre l’ennui et une porte vers l’imaginaire qui s’est ouverte et ne s’est jamais refermée depuis.
Je me demandais donc ce qui était arrivé, 15 ans après Marie-Tempête de Dominique Demers, le club des Babysitters et les Frissons. Aaaah, que de souvenirs… C’est presque humiliant!
Force est de constater que les séries à plusieurs tomes semblent être la recette. Les jeunes qui s’identifient à une héroïne la suivront jusqu’au 12e livre (c’est pas nouveau, vous vous rappelez Anne – La Maison aux pignons verts?) Je vous avais pris de belles photos des pans de murs complets de la série Gossip Girl (oui, c’est pas juste à la télé) et celle de The Clique, mais ce sont les choses les plus floues du monde. On ne voit que les couleurs vives et attirantes. Si je me fie aux quatrièmes de couverture que j’ai lus, ça se résume à « une gang de filles tente d’atteindre/d’entretenir une popularité convoitée au lycée avec leur vêtements griffés tout en gérant une vie sentimentale excitante et des amitiés compétitives ».
Permettez-moi une expression de fille de 14 ans: ARK-eu.
Autre remarque: India Desjardins et sa série Aurélie Laflamme est incroyablement populaire. La file pour la séance de signature de vendredi soir ne finissait plus de s’étirer. Il devait y avoir une cinquantaine de jeunes filles et leurs parents qui attendaient fébrilement leur auteure fétiche. Lors de son entrée, j’ai entendu des cris de joie et des applaudissements! Sa chick lit pour les 8-12 ans du Québec suit elle aussi une recette mêlant popularité, amour et amitié, mais son héroïne me paraît plus accessible et « réelle » que les filles du Upper East Side de Gossip Girl ou celles de Miami de The Clique…
D’emblée, je le précise: je n’ai lu aucun de ces livres. J’ai tout même envie de féliciter India Desjardins, je suis fière qu’elle fasse partie des best-sellers avec un modèle de jeune fille qui me paraît assez équilibré. Je suis tannée qu’on cible les jeunes filles avec cette culture où la mode est la seule valeur qui compte et où la compétition entre amies est encouragée. Et ce sont toutes des filles de riches! Hello la consommation débridée et facile! Ciao la variété des modèles et inspirations…
Mais, y’a de l’espoir. Je suis repartie avec un petit livre super intéressant, créé par L’encyclo des filles: Manuel d’autodéfense féministe. 64 pages de conseils et d’infos « intello-pratiques » à un prix très abordable de 9,95$.
C’est une belle découverte dans cet univers de bouquins qui offrent aux filles des tests de personnalités à la pelleté, mais peu de pistes ou pour qu’elles développent leur propre personnalité et leur confiance en soi. C’est la première fois que je vois un livre pour adolescente avec le mot « féministe » dessus!
J’ai hâte de le lire. Je me demande à quel point c’est féministe… À suivre très bientôt, je vous finis ça en une soirée, moi, une soixantaine de pages!
Dominique
J’ai déjà hâte à ton compte-rendu!
Tant mieux si la littérature jeunesse remonte la pente; et vivement une chick lit moins débilisante que du R. Germain pour les plus vieilles! (ok c’est un peu gratuit comme commentaire mais ça me déprime trop de voir les filles se ‘garocher’ sur ses romans – sans rancune)
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Fanie
C’est en cherchant une bande dessinée pour une jeune fille que je me suis également rendu compte de ce troublant constat!
Encore plus décourageant, ce sont ces trop nombreux livres de princesses qui surpeuplent les rayons. Même dans la littérature on installe le préjugé du « rose pour les filles » et du « bleu pour les gars ». Comme si une jeune fille ne pouvait pas s’intéresser à l’époque médiévale autrement que par l’attrait d’y être secourru par un prince!
La lecture ne devrait-elle pas ouvrir les esprits et pousser les limites? On dirait que certains éditeurs n’ont pas tout-à-fait compris le principe….
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Edenne
Ayant travaillé dans une librairie, le phénomène de la »chick lit » n’est pas nouveau et incroyablement lucratif.
Néanmoins, comme l’a indiqué Marianne, c’est de voir que cette littérature vise un public toujours plus jeune, ou encore, les romans pour jeunes adolescentes se superficialisent.
J’ai bien hâte d’avoir Marianne ton compte rendu sur le Manuel d’autodéfense féministe.
Pour ma part, je crois que »l’encyclo des filles » est une excellente lecture à offrir aux jeunes filles (entre 10 et 14 ans), l’ayant moi-même lu à cette âge. Il s’agit d’une lecture inspirante, qui répond à (presque) toutes les questions des jeunes adolescentes (y compris, on s’y attend, des conseils maquillage!)
Et vous, chèrEs féministes, quelles lectures proposeriez-vous à des adolescentes pour les initier au féminisme?
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3oriental
2francis
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