Le poids du choix

«God give me strengh to bear this mighty freedom». Que dieu me donne la force de porter cette puissante liberté.

Ces paroles ont été prêtées à la reine Elizabeth, personnage incarné par Cate Blanchett dans le film « Elizabeth, the golden age » du réalisateur Shekhar Kapur. Je dis prêtées parce que je ne sais pas si elle a vraiment prononcé ces paroles. Je vous les répète parce qu’elles m’ont frappées, émues. Mises en contexte, la reine Elizabeth les prononce vers la fin du film, alors que célibataire, sans enfant, s’étant auto- proclamée la Reine Vierge et sortant d’une bataille notoire avec l’Espagne dont l’Angleterre est sortie victorieuse, au sommet de sa puissance, elle est seule. Ce n’est pas sa solitude qui m’a émue, mais le poids de cette liberté qu’elle a si habilement revendiquée et si durement gagnée durant son règne. La reine Elizabeth a vécu de 1533 à 1603. Autre temps, autre moeurs. Même combat.

Retour en 2008. Nous sommes les nouvelles féministes. Des légions de femmes se sont battues pour nos droits, pour nous qui suivions. Aujourd’hui, je suis reconnaissante pour tous ceux qui ont défié l’ordre établi pour nous libérer. Je sais que c’est loin d’être fini. Partout dans le monde, on se bat encore pour les mêmes droits, la même liberté, pour d’autres femmes. Je ne fais pas ici l’apologie du confort des acquis. À l’aube de la nouvelle année, je fais comme toujours toutes sortes de bilans intérieurs. Au fur et à mesure que je vieillis et que je constate que je n’ai pas accompli toutes mes ambitions d’adolescente, je me demande souvent « et maintenant ? » Après tout ça, ai- je le droit d’être ordinaire ? Comment puis-je à la fois faire honneur à tout ce que la libération des femmes m’a apporté et choisir sans arrière-pensée ce qui me comblera profondément? Mère, mariée, ou célibataire carriériste, ou quoi d’autre encore ? Je me dis parfois que je n’ai pas le droit de ne pas faire honneur à la génération de « guerrières » précédente par mes propres accomplissements pour « la cause »? C’est pour ça que je suis ici.

Mais…le pouvoir de choisir ne réside-t-il pas justement dans la seule possibilité de se prévaloir de ce droit, peu importe le choix qui est fait par la suite ?

Comment s’expliquer alors le poids que revêt parfois cette liberté ? Et vous, le ressentez-vous ? J’ai hâte de lire ce que vous en pensez…

Joyeuses Fêtes !

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