Mon corps c’est le mien, ce n’est pas le tien !?!

La fameuse comptine que j’ai apprise grâce à l’Office nationale du Film ne semble pas toujours claire. Plus jeune, il était clair que mon corps m’appartenait et que certaines zones étaient uniquement pour moi, mais en vieillissant, la notion du partage entre en jeu. Des zones qu’on a découvertes soi-même et qui nous appartiennent changent de no man’s land à un territoire qu’on souhaite partager. Les anciennes frontières protectionnistes doivent-elles s’ouvrir et si oui, sous quelles conditions. Je me rappelle avoir lu des Filles d’aujourd’hui et autres magazines pour adolescentes parlant de l’importance d’attendre le bon moment, allant jusqu’à caractériser la première fois de moment mythique, moment qui se devait d’arriver juste à point. L’adolescente en moi se trouvait confuse, comment pourrais-je alors savoir ce qui constituerait le moment parfait ? Comment pourrais-je décider volontairement et consciemment de partager mon corps avec une autre personne ?

Toutefois, cette comptine devient encore plus floue lorsque le partage du corps de la jeune femme se fait en échange d’argent. Récemment, Natalie Dylan a décidé de faire de sa virginité l’objet d’un encan afin de pouvoir payer son baccalauréat en études féministes et sa maîtrise en thérapie du mariage et de la famille. Cette jeune femme a choisi de partager son corps avec une autre personne qui sera choisi parmi les offres les plus élevées. Jusqu’à présent, une offre de 3,7 millions fut fait par un homme d’affaires australien. La jeune femme considère qu’il s’agit d’un acte féministe et qu’elle choisit de faire de son corps ce qu’elle en veut, mais son corps qui lui appartenait devient alors disponible au plus offrant. Son corps n’est-il plus le sien ?

D’un autre côté, ces quelques mots me reviennent en tête lorsque je suis confrontée à des situations dites grises d’agressions sexuelles où le consentement est soit inexistant ou imprécis. Si le corps de la femme est le sien et non pas celui de l’autre, comment peut-on justifier que les femmes puissent contribuer aux agressions sexuelles que ce soit par leurs vêtements ou encore suite à leur consommation d’alcool ou de drogues ? Dans la défunte émission de TQS, L’avocat et le diable, Gilles Proulx fait paraître Stéphane Gendron comme un doux agneau lorsqu’il affirme qu’une fille avec le nombril percé recherche nécessairement les cochons. Ce coloré animateur mettait la faute sur la victime de l’agression et non sur le coupable. À l’écouter, on croirait que l’Homme ne connaît pas les limites du corps de la Femme et qu’il ne faut pas qu’Elle Le tente d’aucune manière que ce soit par le maquillage, une jupe ou encore une bière. Là encore, les femmes se retrouvent à devoir rappeler cette comptine à ceux qui l’entourent qui semblent l’ignorer  : Mon corps c’est mon corps, ce n’est pas le tien!

2 Comments

  • Loïc
    12 mai 2009

    je n’ai absolument rien compris à la construction de cette intervention : on y glorifie la prostitution ‘choisie’ puis on part sur des agressions sexuelles.

    ceci dit, il faut relativiser puisque le corps de nombreuses femmes n’intéresent absolument pas les hommes pour diverses raisons.

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  • Stéphanie
    12 mai 2009

    Je ne comprend pas ici l’utilisation du mot « partage » pour parler de la prostitution. Il n’y a pas de partage dans un rapport prostitutionnel. Il n’y a pas de relation, pas de don mutuel non plus. Il s’agit d’échanger des services sexuels contre rémunération, point. Le client est un acheteur, ce n’est pas un amant. Un échange et un partage ce n’est pas la même chose.

    Il m’est difficile de considérer comme un acte féministe le fait de se réduire soi-même à l’état d’une marchandise et ça ne fait aucune différence dans la tête du client que la jeune femme le fasse conciemment ou pas.

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