Le temps
J’étais tellement emballée par le blogue, au début. Je m’étais dis que c’était enfin là ma fenêtre, un espace sur l’expression féministe, que j’avais enfin en endroit où partager, lire, comprendre, discuter, obstiner sur des enjeux dont je ne peux pas toujours parler avec mon entourage. Vous devriez voir les longs visages quand je demande de féminiser un document autour d’une table de comité à l’université, ou les petits sourires même pas subtils quand je m’affirme féministe… bref, ici, il n’y a pas ça, et ça fait du bien. Je l’ai déjà dis.
Jesuisféministe.com m’a charmé et je m’y suis sentie bien. J’ai toujours aimé et j’aime encore ce que j’y lis. Je participais, avant. Et là, le temps. Je suis d’avis qu’on est responsable de son horaire et tout le tralala mais j’ai beau vouloir, je ne peux plus écrire et commenter comme je le voudrais ! Ça me trotte dans la tête constamment, je prends des petites notes dans mes cahiers, à gauche et à droite, de sujets potentiels, d’idées d’articles… mais ça se perd dans le chaos semi-organisé de mon bureau et de mes sacs. Et les mois passent, le temps s’écoule et je me mords les doigts de ne pas avoir pris davantage possession de cet espace qui nous est offert.
Oui oui, je me plains… c’est pas facile et je sais que je ne fais pas pitié du tout… mais je suis fâchée contre moi-même parce que je me dis souvent: « Bah si tu le voulais tant que ça, tu le ferais, la grande ! » C’est peut-être vrai. Du moins, ça fait du sens… et donc je me remets à lire vos articles si intéressants et vos commentaires si pertinents et là votre talent m’épate et je me dis: « Mais qu’est-ce que j’aurais bien à dire en plus de ça ? Comment est-ce que je peux accrocher ces blogueuses et blogueurs comme elles et eux m’accrochent ? J’ai vraiment l’impression de pas être à la hauteur. » Je me sens une bien petite féministe à côté de la majorité d’entre vous.
J’ai écris sur la féminisation du langage, sur des romans qui m’ont marqué en tant que femme et en tant qu’amoureuse de la lecture et du sentiment d’appartenance qu’elle me donne. Je cherchais un sujet SÉRIEUX et ENGAGÉ pour mon article d’octobre-après-des-mois-d’incapacité-temporelle… je sentais que je devais parler de qque chose d’éthique, de politique, de dénonciation… mais j’le sentais pas.
Finalement je crois que pour mon « retour » sur ce blogue, je voudrais simplement écrire que je vous admire et vous remercie de m’offrir un petit site web où me réfugier pour lire des articles qui me font réfléchir, qui me font réaliser qu’il faut relativiser, et que malgré le temps qui manque, les écrits restent et la mémoire nous rappelle qu’une petite mais importante fois par mois je vais pondre un petit billet pour ce blogue qui me fait tant de bien.
La tristesse que je trouve dans certains de vos billets, votre colère face aux injustices, l’expression de vos idéaux et la générosité des réponses et commentaires tissent des liens entre le web et le « non-web ». Je dis « non-web » parce que le web est aussi un espace de la vie quotidienne. Ce n’est pas un autre espace que celui de « la vraie vie. » Bizarre d’expression, de dire que ce qui se passe sur le web n’est pas dans la vraie vie, je trouve… Enfin, tout cela pour dire que ce n’est plus le temps qui compte pour moi, côté blogue féministe, mais l’espace. Et je ferai tout pour honorer cette résolution.
Au plaisir !
Marianne
Fiou! En lisant le début de ton article, je me demandais si tu nous aimais encore… J’ai eu peur! Héhé!
Bien contente que tu partages ton dilemme temps/engagement, je crois que c’est une chose à laquelle nous sommes toutes confrontées. La preuve: nous sommes en plein recrutement de correspondantes.
Bon retour!
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Myriam Bizier
Chère Dominique
Je te lis et je trouve que tes mots traduisent bien une certaine sensation que j’ai, lorsque vient le « temps » de poser un geste de résistance. Il s’y trouve dans mon esprit une sorte d’écart entre le désir… et le besoin. Le désir de ne pas rester silencieuse devant tout ce qui n’est pas féministe. Mais ai-je « besoin » de parler? On m’a dit clairement dernièrement, venant d’une âme sage, qu’un grand défi de l’existence est de savoir obéir à nos besoin plutôt que nos désirs. Occuper l’espace d’un blog féministe, un blog tellement nécessaire, est-ce un besoin ou un désir? Pour ma part, j’ai vraiment besoin de lire ce blog. Et j’ai vraiment le désir d’y participer. Mais en ai-je besoin? (Oui, je sais, les lectrices, elles, ont besoin de plus d’articles ;^) Il y a là une vraie limite, dans la vraie vie. Voilà mon questionnement aujourd’hui, alors que je songe à répondre à l’appel de correspondantes… trois petits point.
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Valki
tout ça pour dire qu’on a n’a rien à dire ?
ça aurait pu être plus court il me semble.
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Dominique
Dommage que c’est ce vous en avez compris. C’est pourtant tout à fait le contraire.
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Marie-Anne
C’est toujours complexe d’arrimer nos horaires avec nos engagements ! Il ne faut pas non plus se forcer à s’engager, car sinon cela devient désagréable. Il est certain que parfois il faut «se botter le derrière» ou se prendre en main et se lancer dans une action plutôt que de rester pensive… Agir permet souvent d’accomplir ce que l’on veut, mais rester dans la contemplation et la réflexion n’est pas pour autant mauvais. Je crois que tout le monde arrive parfois à ce dilemme une fois dans sa vie.. Il est aussi vrai que l’on doit trouver le temps pour s’engager aussi, ce qui peut s’avérer difficile. Mais bon, il ne faut pas baisser les bras !
Merci pour ton texte Dominique !
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Edenne
Dominique, j’ai adoré ton article sur les romans Harlequin, il est très à propos.
Difficile d’être convaincue, féministe et de surcroît déchirée par mille questions de valeurs et de principes! C’est toujours agréable que lire à propos des actes « moins féministes » que nous posons au quotidien… telle que la lecture de roman Harlequin! 😉
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Silisto
Sr. Anf3nimo das 12:39,Continuo a ne3o conseguir coeemprnder em que buraco caedram os 20 mil milhf5es de euros — hoje na TVI 24.Paris e9 lindo! Mas o Rio de Janeiro e9 melhor.Napolee3o
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