Patriarcat et ovaires : Critique du film La domination masculine

Patric Jean signe le documentaire La Domination Masculine, un film que j’ai eu l’occasion de voir dans le cadre des Rencontre internationales du documentaire à Montréal. Le réalisateur aborde notamment les épineuses questions de la violence conjugale ainsi que de la tuerie de Polytechnique en 1989. À travers tout cela, il examine certains effets pervers du patriarcat : les stéréotypes sexistes dans les jouets pour enfants, dans les livres pour enfants, le speed-dating, l’opération d’élargissement du pénis chez les hommes… Dans ce documentaire, nous partons à larencontre d’un système que l’on connaît trop bien, le patriarcat, et de ses défenseurs et de ses opposants.

Vous avez dit égalité ?

Le film s’ouvre sur les opérations d’élargissement du pénis ; comment elles sont très populaires dans un certaines tranche d’âge chez un échantillon précis d’hommes (les travailleurs de l’automobile !). On ne peut s’empêcher ici de faire le lien entre les propos du patient «élargi» qui vient de subir l’opération («Je vais me sentir mieux avec moi-même, je serais plus viril, plus mâle.») avec ceux des femmes que l’on entend vanter les mérites des chirugies esthétiques. La même recherche corporelle d’appartenance plus complète à un genre. Rapidement, on atterrit dans un bar, où l’on fait du speed-dating. Le réalisateur, cobaye, filme les femmes qui lui disent ce qu’elles recherchent chez leur partenaire idéal. «J’ai besoin de me sentir un peu dominée», «J’aime les hommes jaloux et drôle» sont les deux témoignages qui m’ont marquée. Patric Jean souligne un peu par l’absurde comment le patriarcat est bien ancré dans nos habitudes de vie, nos moeurs. Filmé en Belgique, en France et au Québec, La domination masculine s’adresse à un public résolument francophone, mais parle d’une réalité universelle, celle de la violence faites aux femmes, qui est le symptôme le plus évident et le plus meurtrier de la société patriarcale.

Le réalisateur a eu la sensibilité d’écouter attentivement des femmes survivantes de relations violentes et abusives. Il les écoute, on les écoute, attentivement, expliquer la spirale d’acceptation, de rationalisation, de banalisation de la violence telle qu’elle est vécue au quotidien. Des histoires horribles, comme c’est malheureusement toujours le cas, de femmes qui, à force d’être insultées, giflées, continuent pourtant à rester en couple avec l’homme abusif avant de prendre conscience qu’elles sont vraiment en danger. Pas de sensationalisme, ici, dans le documentaire, des mots vrais, durs et bien réels sur des situations difficiles. À la fin du film, par contre, on montre crûment les blessures de ces femmes meurtries. Ces images auraient probablement été plus cohérentes dans un segment plus rapprochées des témoignages; après un tel film-choc, on s’en serait bien passé. À noter aussi l’entretien avec un homme violent repenti, c’est-à-dire qui admet ses erreurs, a compris et dominé sa violence et qui maintenant tâche de ne plus retomber dans ce tourbillon horrible.

Les segments portant sur l’enfance, les livres et les jouets, ne m’ont rien appris de neuf, car j’étais déjà sensibilisée au fait que les jouets dans les magasins à rayons sont souvent très sexistes, éminemment réducteurs pour l’imaginaire des filles. Dès que l’on commence à être sensibilisées aux différences entre les hommes et les femmes, on s’aperçoit rapidement que c’est dans la socialisation des enfants que tout (ou presque) commence, niveau inégalités.

«Le féminisme est une idéologie de mort»

Ce n’est pas moi qui le dit, c’est certains masculinistes interviewés durant ce documentaire. Leurs propos sont aberrants, à la limite de l’absurde, et franchement dégueulasses. Patric Jean s’est entretenu avec des masculinistes, en se faisant passer pour l’un des leurs et a écouté tranquillement leurs propos justifiant l’agressivité «naturelle» et «normale» des hommes. Faisant des liens entre le féminisme et le nazisme, ces hommes expliquaient comment le féminisme a perverti (!) la société québécoise (parce que les groupes masculinistes sont pratiquement inexistants en France et en Belgique) pour en faire une société féminisée et matriarcale… Comme l’a dit Nathalie Petrowski avant moi, ces propos nauséabonds des masculinistes ne doivent pas être pris à la légère dans un contexte social mondial de résurgence des intégrismes, notamment religieux, mais aussi sociaux, tel le ressac antiféministe vécu au Québec depuis Polytechnique, qui se répercute dans toutes les sphères de la société. Et pour cause, Patric Jean a dû annuler son voyage à Montréal pour la présentation de son film, car il a reçu des menaces de mort s’il se présentait en terre québécoise. Il explique sa décision sur son blog.

Moments d’anthologie

«L’intelligence des femmes, c’est dans leurs ovaires.» Nous admoneste le chanteur français Léo Ferré. Ou encore: «Il a la carrière, la voiture…il aura la Femme !» nous susurre une mannequin sortie d’une publicité de voiture des années 80.  Nous entendons aussi Éric Zemmour, l’auteur antiféministe du Premier sexe (sic) dire qu’il se doit d’exister des prédateurs sexuels civilisés, pour que les instincts naturels de prédation des hommes soient assouvis. Du pur bonheur, vous en conviendrez (Beurk)

Cela dit, le réel moment d’anthologie à mon avis, est la discussion autour d’un repas qui a eu lieu entre des féministes (et un proféministe) québécois.es connu.es ( dont la disparue Hélène Pedneault ) qui jasaient «entre eux» et un peu avec nous, du féminisme aujourd’hui.  Cet échange fort intéressant est disponible en deux parties non coupées (pas comme dans le film !) sur le site web du film. Si vous êtes intéressé.e.s, je vous le conseille vivement. C’est très inspirant !

Polytechnique

Soulignons que la partie du film sur Polytechnique était juste. Rien de trop, ni rien de manquant. Une intervention de la SPVM pour établir quelques données sur la violence conjugale aujourd’hui, entretien avec une rescapée de Polytechnique, et aussi avec le père d’une victime. « On a voulu l’élever en tant qu’être humain, non en tant que fille. » Nous dit-il non sans émotions.

L’audace et les réserves

Le réalisateur a eu l’audace d’aborder un sujet difficile – la domination des hommes sur les femmes – dans un film documentaire qui, je pense, aurait pu être approfondi. On ne peut renier à ce film d’être très éclairant sur la situation de la violence et de l’antiféminisme, des discours haineux face aux femmes. Il a le mérite d’initier (rudement) les gens aux inégalités qu’engendrent le patriarcat, un système oppressif pour les femmes depuis longtemps.  Sans être une critique professionnelle, j’ai trouvé que le film manquait un peu d’analyse, de prise de position clairement énoncée. On abandonnait le spectateur.trice à ses réflexions et on se sentait un peu pris.e au dépourvu lors des changements de sujets, de thèmes. Déstabilisé.e.s, on voguait d’un topo à un autre sans faire de lien entre tous les sujets, sans créer une jonction qui aurait pu être nécessaire pour certain.es moins initié.es à la problématique. Notons aussi que l’absence de narration disloquait un peu le film en ses parties sur les différents sujets et ne les ramenaient pas ensemble pour faire un tout.  Sans vouloir qu’il établisse une morale -ce qui aurait très bien pu déraper en ton moralisateur / culpabilisateur – on aurait souhaité que le réalisateur fasse des choix différents dans la narration, qu’il fasse des phrases reliant une thématique à un autre, ou seulement des explications sur le choix d’un topo particulier.  Pourquoi parler du speed-dating ? Des jouets sexistes ? De la chirurgie d’élargissement ?  C’est un choix de réalisation qu’il a choisi, mais le film aurait sûrement gagné en clarté en appuyant et expliquant plus sa démarche. Voilà.

Malgré mes réserves, je crois tout de même que La Domination masculine mérite d’être vu, pour sensibiliser le plus grand nombre à un problème grave, l’oppression des femmes, qui est insinuée dans toute la société et qui est trop souvent nié et/ou discrédité.

Le blog de Patric Jean : http://patricjean.blogspot.com/

Le site du film La Domination masculine : http://www.ladominationmasculine.net/home.html

 

46 Comments

  • Marie-Hélène
    3 décembre 2009

    Excellent résumé! Je regrette d’avoir manqué le film. Espérons qu’il soit bientôt disponible en DVD…

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  • Fanie
    3 décembre 2009

    J’approuve avec Marie-Hélène, c’est un excellent résumé que tu nous écrit. Je ne pouvais assister à la représentation mais j’ai très hâte de voir quand il sera disponible.

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  • jemmy
    4 décembre 2009

    Autant que je comprends que les sujets touchant les femmes animent ce forum autant je suis surpris qu’on aborde ici par exemple le sujet de l’élargissement du pénis.

    On ne peut pas répéter à longueur d’interventions que le corps ds femmes appartient aux femmes elles-mêmes et dans le même temps se lancer dans une quasi appropriation morale des oraganes génitaux de l’homme ou de l’usage qu’ils en font dès lors que cela ne va pas à l’encontre de la dignité des femmes.

    Le couplet sur la sexualisation des jouets devient également lassant à la fin. Oui on incite encore aujourd’hui les petites filles à jouer à la poupée plutôt qu’avec des petites voitures. Et alors mesdames, vous qui sur ce forum êtes parfois mères de jeunes filles, combien serez-vous à les pousser pour entamer une carrière de garagiste automobile au motif que la profession est trop masculinisée ? Combien serez-vous à ne pas essayer de convaincre votre fille de ne pas choisir la carrière militaire si tel était son choix ?

    De plus, en quoi est-ce que cela gêne votre vie de savoir que certaines femmes apprécient des hommes différents de ceux que vous appréciez ? «J’ai besoin de me sentir un peu dominée», «J’aime les hommes jaloux et drôle» et pourquoi pas ??? car après tout il y a aussi des femmes qui aiment les hommes dociles et on n’en fait pas tout un fromage d’indignation. Voir perpétuellemnt les femmes comme de naïves victimes du patriarcat ce n’est vraiment pas les respecter : c’est même les considérer comme inapte au libre arbitre ce qui en soi est très contradictoire. Cela tend à nier leur personnalité et leurs qualités intrinsèques. Surtout, c’est un déni de leur droit à disposer de leur vie.

    Et même s’il est vrai que de nombreuses violences et injustices existent encore à l’égard des femmes, cela ne doit pas être un prétexte opportuniste pour se lancer dans les extrêmes inverses.

    Pour ce qui est du masculinisme, je ne fréquente pas du tout ce milieu pas plus que je ne fréquente les cercles féministes. Vu de l’extérieur, on peut penser que les masculinistes voient les féministes de la même manière que les féministes voient les masculinistes. Ni plus, ni moins.

    Franchement, la description que vous faites de ce documentaire « stéréotypé » ne me donne absolument pas envie d’aller le voir.

    Désolé.

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  • jemmy
    4 décembre 2009

    je ne parle même pas du mauvais goût de l’affiche et n’ose ensisager le tolé général si on avait osé suggérer de la sorte un sexe féminin sur une affiche publique destinée à un public de tous âges.

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  • Rouge
    4 décembre 2009

    Bonjour Marie-Anne,

    Je suis assez d’accord dans l’ensemble avec ta critique. Le film est très percutant et assez décousu. Il m’a personnellement extrêmement touchée. J’ai pleuré plusieurs fois, alors que je suis plutôt dure en règle générale, surtout face à un écran. Mais ma distance habituelle au cinéma s’est brisée en mille morceaux à partir de l’histoire de la stripteaseuse.
    J’ai été moins gênée que toi par cet aspect décousu, qui correspondait assez bien en accéléré à ma propre prise de conscience féministe il y a une douzaine d’années : tout d’un coup, des choses très différentes, assez peu compréhensibles individuellement, prennent sens et s’insèrent dans un système. L’étendue et l’universalité du sexisme et de la domination masculine nous sautent alors au visage et il n’y a personne pour « lier la sauce ». Pour moi, la prise de conscience a été aussi brutale (et douloureuse) que le film.
    En même temps, c’est vrai que sans explication ou analyse, ce film risque de plonger dans le rejet et dans le déni les personnes qui n’ont pas encore conscience de l’existence et de la force de ce système. Ce sont des réactions qui s’observent déjà. Peut-être qu’il aurait fallu montrer davantage le sexisme « ordinaire », dans lequel les gens (de bonne foi, du moins) se reconnaîtraient mieux.
    En tout cas, j’ai beaucoup aimé ce film et je trouve aussi qu’il faut le voir.

    @jemmy : vous penchez nettement du côté masculiniste, mais vous êtes justement dans le déni. C’est vous qui êtes perdant.

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  • jemmy
    4 décembre 2009

    @Rouge,

    Votre réplique à mon égard me rappelle une expression très utilisée par les enfants  » c’est celui qui dit qui y est ! « .

    Sachez qu’on ne perd jamais à être honnête avec soi-même. J’aurais pu bercer dans la contemplation béate de ce qui venait d’être écrit pour faire plaisir à l’assemblée mais j’aurais alors beaucoup perdu d’un point de vue personnel. Je crois profondément que les frustrations naissent plus souvent d’un consensus mou que d’un débat ouvert et réellement contradictoire.

    Je n’ai pour mission ni de vous convaincre ni de vous comprendre. Je donne simplement mon point de vue sur ce site qui, me semble-t-il, est ouvert au public.

    Pour finir, je ne sais pas ce que vous entendez par « masculiniste » à mon égard ou alors il faudrait que vous m’en donniez une définition suffisamment précise et concrète que je puisse vous répondre. Une chose est sûre, je m’loigne de tout ce qui se finit en « ISTE » c’est-à-dire Masculiniste, Féministe et Extrémiste.

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  • Rouge
    4 décembre 2009

    @ jemmy
    Vraiment, vous avez besoin de moi pour vous instruire ? Même Google ne vous a pas renseigné ? Soit.
    Si vous voulez savoir ce qu’est le masculinisme, vous en trouverez de bons exemples en allant voir le film « la domination masculine » ou en cherchant sur le site du film. Assimiler le féminisme en bloc à un extrémisme comme vous le faites indirectement dans votre dernière phrase, en vous prétendant neutre, est précisément un exemple de masculinisme. Votre « critique de la critique » est aussi un bon exemple, relisez-vous.
    Vos généralités à la truelle sur ce qui finit en « iste » englobent-elles aussi les humanistes, ces dangereux extrémistes ?
    De rien.

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  • Isabelle N.
    4 décembre 2009

    Je trouve l’affiche du film plutôt marrante. On en voit tellement des pires avec le sexe féminin…

    Sinon merci pour ce compte-rendu détaillé: je ne sais même pas si le film sera à l’affiche/disponible à l’extérieur de Montréal. Aahhh, que nous sommes négligées, les féministes et cinéphiles des régions! 😉

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  • Caroline R.
    4 décembre 2009

    Bonjour à toutes!!!

    D’abord, MERCI Marie-Anne pour ce résumé-critique!!! J’ai moi aussi manqué la dite représentation et j’ai TRÈS hâte de voir le film!!!!

    @Isabelle N. J’ai écrit au documentariste et on m’a répondu que le film serait diffusé en salles au Québec… mais je n’ai pas plus de détails! Espérons que ça se rende plus loin que Montréal.

    @jemmy
    Je crois que vous avez mal compris l’intention du documentaire. En effet, de traiter « l’élargissement du pénis » dans ce documentaire n’avait pas pour but d’en faire la promotion, mais plutôt de bien montrer que les hommes AUSSI sont victimes de cette société patriarcale et qu’à leur façon, ils veulent aussi rencontrer les dictats imposés par les stéréotypes sexuels de la société. Il est donc BIEN SUR que si on avait présenté la chirurgie esthétique des femmes, le but aurait été également de montrer cette tendance à recourir à des moyens chirurgicaux pour rencontrer les-dits stéréotypes.
    Dans un autre ordre d’idée, les masculinistes ont traditionnellement l’habitude de prendre des revendications féministes et de les détourner en se faisant les victimes. Cependant, le féminisme en général, quoique le mouvement ne soit pas homogène et que plusieurs écoles de pensées existent, tend à faire prendre conscience que tous les êtres humains, femmes et hommes, sont sous l’emprise du patriarcat qui les empêche d’avoir de réelles relations égalitaires. Généralement, si on prend le temps de s’intéresser au féminisme, on réalise qu’il n’accuse PAS les hommes en tant qu’individus, mais en tant que classe représentant le groupe dominant qui détient les pouvoirs. Or, c’est certain que ce ne sont pas tous les hommes qui ont du pouvoir, ni qui veulent opprimer les femmes. Il faut donc voir cette « lutte des sexes » (si on admet qu’il y en ait une) au plan philosophique, sinon sociologique et non dans le réel homme versus femme!
    Ensuite, j’aurais envie de vous dire que si nos conversations vous lassent et vous ennuient, pourquoi nous lisez-vous?

    Bonne journée!

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  • Marie-Hélène
    4 décembre 2009

    @Marie-Anne
    Je ne trouve pas l’affiche choquante. Par contre, j’ai de la difficulté à saisir le message qu’elle transmet. Est-ce que ce serait de l’ironie, dire qu’il faut se faire une paire de couilles pour avoir accès à l’égalité?

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  • Imace
    5 décembre 2009

    @ Marie-Hélène :
    Patrick Jean, dans une interview, a dit en substance qu’il voulait que les gens se disputent en sortant des salles de cinéma.

    Je pense que l’affiche est à comprendre dans ce sens :
    Elle représente un symbole usuel de notre culture (le phallus = pénis/pouvoir), mais de façon décalée, en y associant des symboles antithétiques (le pénis pointe vers le bas, il est en laine, il est rose, il est cousu par une femme, etc).

    Ca provoque un double choc :
    – d’abord parce que c’est inhabituel, et nos habitudes nous rassure, la nouveauté nous inquiête ;
    – ensuite car il tourne en dérision un symbole qui est précieux à la moitié de la population. Je ne m’étonne pas que beaucoup d’hommes ressentent une telle affiche comme une dévirilisation.

    Le pénis est sacralisé dans notre société, l’affiche le ridiculise. Si le but de Jean Patrick était bien de provoquer de vives réactions, je pense que l’affiche est conçue intelligemment.

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  • Imace
    5 décembre 2009

    Ah, pis j’ai oublié de souligner un détail : pour ridiculiser le phallus, P. Jean utilise des symboles injustement dévalorisés, car éthiquetés féminins (rose, passivité*, lainage, tâches ménagères). En gros, il utilise la mysogynie pour tapper au coeur de la symbolique patriarcale. Comme Moïse qui retourne le fouet contre le vendeur d’esclaves.

    Et c’est très futé, quoi de mieux pour offenser un macho que de féminiser ce qui est au coeur de son sentiment de supériorité ?

    * Pourquoi passivité ? Parce que le pénis est toujours représenté en érection ; là, il pointe vers le bas. Rien que cela, c’est très transgressif.

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  • Caroline R.
    5 décembre 2009

    J’avoue Imace, très ingénieux comme explication!!!! 🙂

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  • Caroline L.
    5 décembre 2009

    Je crois qu’il est encore important de traiter, comme le fait Patrick Jean dans son documentaire (que je n’ai malheureusement pas encore vu)des rôles associées aux jouets pour enfants. Petite histoire: une amie me racontait hier soir, que son nouvel amoureux, papa de deux filles (2 ans et demie et 6 ans) qu’il était déçu de ne pas avoir de garçons pour jouer aux camions avec eux. J’en suis encore toute abasourdie!

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  • Stéphanie
    5 décembre 2009

    @Caroline L

    C’est tellement dommage de se laiser limiter comme ça par les étiquettes « jouets pour garçons » et « jouets pour filles ». Ce père pourrait être surpris comme les goûts des enfants peuvent être plus diversifiés qu’on ne le croit, pour peu qu’on leur donne le chance d’explorer un peu.

    Il y a une encore certaine résistance à l’idée de permettre aux petits garçons des jouets ou des couleurs considérées comme féminines, peut-être encore plus que chez les filles. Côté couleurs, il n’y a pas que le rose. Le conjoint d’une de mes amies lui a déjà reproché d’avoir acheté à leur fils une veste d’un bleu trop « tapette »…

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  • Marie-Hélène
    5 décembre 2009

    @Imace:

    J’aime bien cette explication de l’affiche. D’ailleurs, plusieurs femmes tricotent des pénis, des vulves et des seins… il n’y a qu’à aller voir sur Etsy. Par contre, ça ne m’était pas passé par la tête!

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  • Polo
    7 décembre 2009

    Ce genre de documentaires me fait penser aux livres écrits sur le féminisme par des féministes qui répétent toute leur vie durant le genre sans le renouveler pour autant, filon financier oblige !

    C’est vrai, on sait très bien que de nombreuses écrivaines féministes ont choisi ce genre à défaut d’avoir un réel talent artistique. En embrasssant cette carrière d’ambassadrices des droits des femmes, elles s’assurent par la même occasion un public fidèle et tout acquis à la cause et peuvent donc vivre de leur littérature qui ne s’apparente que vraiment très rarement à de l’art.

    D’autres surfent sur l’humanitaire, d’autres encore sur l’écologie et le développement durable …etc.. nous abreuvant au passage d’insipdes et d’angéliques livres, biographies et documentaires.

    Patric Jean se rabat d’une façon générale sur le populisme et en l’occurrence dans le cas présent sur une cristallisation délibrée des sexes.

    Jeter des images pêle-mêle sans analyse ne suffit ni à faire émerger un message social ni à dessiner les contours d’une alternative au problème exposé. Cela attire tout au plus la sympathie ou l’antipathie puis chacun retourne à son quotidien libre de tout questionnement de fond.

    Jetez en pâture qui que ce soit sur cette Terre et vous trouverez toujours un écho favorable. Patric Jean est un habitué du genre.

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  • Isabelle N.
    7 décembre 2009

    Polo, seriez-vous assez aimable pour donner des exemples de ces féministes sans talent artistique qui ré-écrivent les mêmes choses toute leur vie durant? Je suis assez curieuse.

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  • JB
    7 décembre 2009

    Bonjour.

    Je suis un homme. J’ai, pendant des années, eu des comportements sexistes et de dominations pourris. Ma prise de conscience est récente. Je refuse de continuer ainsi, d’être un pourri et veut réparer et prévenir.

    L’histoire de notre société et tout ce qui nous entoure est empreint de sexisme et de domination masculine.
    J’ai vu le film de Patric Jean. Je trouve très bien le fait de vouloir dénoncer la domination masculine et en ce sens je pense que ce film aidera ( je l’espère )certain es à prendre la mesure de cette inégalité omniprésente.
    Toutefois, je pense qu’il aurait certainement été plus « efficace » de présenter la domination masculine au travers de tout notre quotidien. Pour moi, « inutile » de montrer la violence, les coups physiques et les meurtres pour comprendre cette domination atroce. Le risque étant alors que seuls les hommes « extrêmes » se reconnaissent ( les coups, l’élargissement du pénis…etc…) et que les autres ne se sentent pas concernés.
    En clair, je pense qu’il aurait été « parlant » à un plus grand nombre :
    – de montrer que le fait que les femmes sont objétisées/sexualisése sur un nombre énorme de publicité est choquant,
    – de montrer le sexisme même du language, des mots,
    – de montrer le sexisme dans les entreprises ( direction ) et les métiers,
    – de montrer le rôle démoliseur de la pornographie, d’illustrer clairement l’objétisation des femmes dasn les médias, les films…
    – de montrer combien des regards matteurs, des remarques sexistes..quotidien n es sont destructeurs et illustrent la domination masculine,
    Etc…
    En bref, je suis content que ce film existe mais persuadé qu’ils auraient pu marquer les esprits plus fortement en s’attardant sur des sujets et illustrations quotidien nes.

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  • Imace
    7 décembre 2009

    @ JB : Vous rejoignez une de mes vieilles idées ! 🙂

    C’est ce que j’appelle le syndrome « Afghanistan » : « le féminisme, c’est très bien, mais de préférence très loin et tant que ça ne me concerne en rien ».

    On perçoit cette façon d’agir :
    – quand quelqu’un critique votre engagement car le vrai problème serait ailleurs (les afghanes lapidées…) ;

    – quand quelqu’un accepte un engagement féministe tant qu’il se borne à dénoncer des évidences qui ne le concerne pas (la violence conjuguale…) ;

    – quand quelqu’un proclame qu’il/elle n’est pas sexiste.
    Je m’explique. Je pense que le patriarcat, en tant que système, conditionne toute personne qui naît et grandit en son sein à adopter des comportements sexistes. Je me rappelle avoir tenu des propos mysogynes, et il m’arrive encore de proférer des clichés sexistes. Et je suis femme et féministe depuis des années ! Alors le gusse moyen qui n’a jamais réfléchi au problème va nécessairement avoir des comportements sexistes. Sauf qu’il se proclame non sexiste sans en douter un instant, et ce déni implique qu’il ne changera pas de sitôt…

    Alors votre post me fait plaisir, car le fait de se concentrer sur la défense des acquis ou la lutte contre les violences et discriminations les plus flagrantes sclérose les mouvements féministes contemporains.

    On parle sans cesse des « féministes extrêmistes ». Je pense que c’est pourtant précisément ce qu’il manque ! Des féministes avant-gardistes qui secoueraient les gens dans leurs habitudes décomplexées, qui iraient plus loin que dénoncer le sommet de l’iceberg. Quitte à être vraiment dérangeantes.

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  • Caroline R.
    7 décembre 2009

    @JB
    Sur l’hypersexualisation et la pornographisation de la société, un film a déjà été fait: Sexy In. disponible sur le site de l’ONF.

    Évidement, le documentaire « aurait » pu être bien des choses, mais ne peut-on pas célébrer que quelqu’un ait l’audace de noter ce qui est fait?

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  • Imace
    8 décembre 2009

    Pirtroll : comme Amien et bien d’autres, la parole d’une femme sur sa sexualité vous chiffonne et vous obsède.

    Ca ne vous donne pourtant aucun droit de commenter ma sexualité. Vous pensiez probablement être jovial, vous êtes seulement discourtois : qui êtes-vous pour plaisanter avec moi de mes pratiques masturbatoires ? On se connaît si bien que cela ? Vus vos commentaires sur d’autres fils, vous n’êtes même pas féministe ! Alors quand vous parlez de ma sexualité, c’est du dégoût que je ressens, car vous m’imposez une intimité pour le moins déplacée !

    Je demande donc à ce que votre commentaire soit modéré. Il aurait déjà été inconvenant sur le fil dédié à la masturbation, il l’est a fortiori sur celui-ci. Ce n’est pas parce qu’une femme est libérée sexuellement qu’elle est à votre disposition !

    Et accessoirement, un bon vibromasseur N’a PAS la forme d’un pénis.

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  • pirtroll
    8 décembre 2009

    @Imace,

    En outre, vous dites  » comme Amien et bien d’autres, la parole d’une femme sur sa sexualité vous chiffonne et vous obsède. »

    c’est faux.

    Dune part, je n’ai fait allusion qu’à une toute petite partie de l’une seule de vos interventions sur la file concernant la masturbation féminine. Je n’ai commenté aucune autre intervention de cette file.

    D’autre part, il me semble que c’est vous qui, venant parler dans le détail de votre sexualité sur un site public, nous imposez une intimité à votre convenance. N’inversez donc pas les rôles.

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  • Imace
    8 décembre 2009

    @ Pitroll : évitez de flooder ce forum et attendez la modération.

    La suite n’est pas une réponse à Pitroll (je n’ai pas de temps à perdre) mais une analyse de ses propos. Car sa démarche est instructive.

    Reprendre systématiquement et dans n’importe quel fil des propos personnels tenus par une personne est une sanction sociale exercée à l’encontre de cette personne pour la punir de les avoir tenus. Le but est de l’enjoindre, à l’avenir, à se taire.
    Donc non seulement je ne tolère pas l’impolitesse à mon égard, mais encore je refuse de céder à l’intimidation et je continuerai à parler de sexualité quand le thread s’y prête.

    Dignité et liberté ne s’oppose que dans une logique patriarcale ou quiconque déroge à la règle commune (en l’occurence le silence) s’expose à être traitée avec mépris. Combattre le patriarcat, c’est donc :
    1/ Déroger à la règle ;
    2/ Quand vient (inévitablement) la sanction, ne pas rougir de sa transgression, au contraire se défendre avec force ;
    3/ Continuer à déroger à la règle.

    JB vous parlait du sexisme quotidien, celui qui nous touche davantage. Les attaques régulières dont je fais l’objet sur ce forum en raison de mes opinions font partie de ces manoeuvres sexistes. Mais elles sont vaines : je n’ai pas pour habitude de céder au chantage.

    Je demanderai donc à ce que soit modéré TOUT PROPOS me renvoyant à ma sexualité (ou à des clichés qu’on me lance). Et je ne me tairai pas.

    Je sais que beaucoup parmi vous pensent « à sa place, je m’abstiendrai de m’exprimer sur ce type de sujets à l’avenir, ça lui éviterait bien des ennuis » mais prenez conscience que c’est précisément le but poursuivi par les Pirtroll et cies !! Une fois qu’on sera toutes tues, l’espace public sera réservé à leur parole, qui sera encore et toujours la seule à être entendue. En matière de sexualité, se taire, c’est laisser la pornographie, violente et androcentrée, comme SEUL discours audible sur la sexualité. Ne cédez pas. Traitez les Pirtrolls avec le mépris qu’ils méritent. Mais ne cédez surtout pas.

    Il est d’ailleurs intéressant de constater que ceux qui crient à la censure sont précisément ceux qui tentent de contrôler votre parole.

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  • Jamed Lavy
    8 décembre 2009

    Je suis plutôt d’accord avec cette critique et le prise en compte des liens effectifs est sans doute un peu difficile à prendre en compte, notamment s’il s’agit de spectateurs/trices néophytes en la matière.

    A propos, je me demande si on a emmené certains scolaires visionner ce documentaire d’utilité publique ?! Sinon, pour l’affiche, il y a aussi une critique existentialiste sous-jacente selon moi (c’est un système construit, donc, qui se « tricote » et se « détricote », non une évidence).

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  • pirtroll
    9 décembre 2009

    Invoquer la lutte contre l’intimidation et dans le même temps brandir la menace de la censure est du reste très caractéristique d’une certaine vision des choses.

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  • Stéphanie
    9 décembre 2009

    Parlant ce censure, Marc-André Lussier de Cyberpresse parle du film « La domination masculine » sur son blogue aujourd’hui, plus précisément d’Éric Zemmour qui exige le retrait du film des écrans français parce que ses propos auraient été déformés:

    http://blogues.cyberpresse.ca/moncinema/lussier/?p=1024

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  • Jamed Lavy
    9 décembre 2009

    « Déformés » ? Comment est-ce possible ? Moi je le trouve comme d’ordinaire, il devrait même être contente qu’on lui fasse de la pub !

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  • JB
    21 décembre 2009

    @Caroline R.
    Merci pour le lien vers le film que je ne connaissais pas.
    Je suis sincèrement ravi que Patric Jean ait réalisé ce film et je soutiens sa démarche. Ce que je voulais dire est que le sexisme que je vois quotidiennement n’est pas celui qui est dénoncé dans le film. Et j’ai peur que certain e s en profitent pour s’en exempter. Après, je salue la démarche comme je l’ai écrit. Bien sûr 😉

    @Imace
    Merci.

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  • Myriam
    20 janvier 2010

    À lire! Lettre à Patric Jean, de la part du collectif féministe Les Délicates attentions (alias les Plottes)
    http://lesplottes.com/?p=127

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  • Marianne
    21 janvier 2010

    Un article/critique de Marc Cassivi:

    http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/10559-au-dela-de-la-controverse.html

    Le film prend l’affiche dans les salles de cinéma au Québec le 22 janvier 2010.

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  • Caroline L.
    22 janvier 2010
  • Valérie
    2 février 2010

    Je suis tombée sur ce très beau texte signé Julie Chateauvert, Blandine Juchs, Valérie Perron, Sophie Le Phat-Ho, Béatrice Chateauvert-Gagnon, Karine Rosso, Catherine St-Arnaud Babin, Louise-Caroline Bergeron, Annie Jubinville.

    http://www.sisyphe.org/spip.php?article3499

    Ça parle entre autres du  »les hommes n’ont rien à gagner ». Idée fausse, évidemment.

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  • Imace
    2 février 2010

    Hum, l’article http://moncinema.cyberpresse.ca/nouvelles-et-critiques/chroniqueurs/chronique/10559-au-dela-de-la-controverse.html laisse sérieusement à désirer.

    Ce journaliste utilise des termes comme « manichéen » et « stéréotype » pour déprécier le travail de Patrick Jean, mais visiblement il ne s’est pas lui-même relu ! J’ignore qui est Marc Cassivi, il est peut-être connu pour ses positions rétrogrades, toujours est-il qu’après avoir lu un article qui se voulait pourtant laudatif de sa plume, je n’ai aucune envie de m’intéresser davantage à ses écrits.

    En outre, il n’a visiblement même pas compris le film : Patrick Jean n’oppose pas la française idiote à la québecoise engagée, il montre simplement comment le discours sexiste est assimilé et approprié par les femmes elles-mêmes (je fais référence au passage sur le speed dating). En gros, il montre comment les victimes deviennent actrices de leur propre subordination, ce qui est très intelligent. Le journaliste passe visiblement complêtement à côté, et ensuite il parle avec importance du prétendu « manichéisme » du film… Un peu d’humilité et quelques leçons de sociologie lui feraient le plus grand bien !

    Toutefois, c’est l’une des réticences que j’avais après le visionnage du film. On ne comprend pas bien quelle est la cible du documentaire :
    – s’il vise des féministes, il ne va pas assez loin dans l’analyse ;
    – s’il vise des non-féministes, il aurait gagné à être plus didactique.

    Je m’explique : certes, à un moment, deux interviews donnent des clefs de compréhension. C’est l’homme qui explique, devant un terrain de foot, comment se traduit le « genre » et quel impact il a sur les parcours des personnes. C’est la travestie qui démontre que ce « genre » est construit, qu’on peut simuler la féminité ou la virilité, qu’en fait… Tout le monde simule son genre, depuis si longtemps qu’on ne s’en rend plus compte.

    Mais d’autres passages du film nécessitent une culture féministe pour être décryptés (j’ai du les expliquer à mon petit ami). Je pense notamment aux passages sur la strip-teaseuse et sur le speed dating. Une voix-off explicitant les ressorts de cette « soumission volontaire » eut évité à certains, comme ce journaliste médiocre, de commettre d’énormes contresens.

    Bon, ceci dit, j’ai adoré le film, hein. Merci Patrick !

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  • Chantal
    2 février 2010

    @ Myriam,

    Pour le coup je ne comprends plus grand chose à la polémique.

    Que veulent les Plottes ? elles trouvent que ce film est anti-féministe ? pas assez anti-masculiniste ? de mauvaise foi ?

    Il y a un moment pour tout, y compris pour essayer de trouver un consensus !

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  • Imace
    2 février 2010

    @ Valérie : par contre j’aime beaucoup le texte de Sisyphe, et pourtant je suis en général assez réfractaire à la poésie en prose. Merci pour le lien !

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  • Imace
    2 février 2010

    @ Chantal : je vous rejoins en ce sens qu’il est dommage de critiquer un film pour un détail un peu contestable. Pour ma part, si le texte des Plottes m’a plu, je m’empresse de rappeler que j’ai adoré le film.

    Par ailleurs, il me semble que le « les hommes n’ont rien à gagner à l’émancipation féminine, c’est seulement une question de justice » est l’opinion d’un des interviewé, et non celle de Patrick Jean.

    Je nuancerai en outre la critique des Plottes ainsi :

    Commençons par aller dans leur sens. Certes, les hommes ont à gagner au féminisme. Ils ont déjà beaucoup gagné : des interlocutrices, une vie sexuelle plus libre, un partage plus grand des responsabilités pour subvenir aux besoins des familles (quoique les femmes aient toujours travaillé, seulement c’était autrefois dévalorisant pour un homme quand il ne pouvait faire vivre sa famille).

    Ce « gain au masculin » du féminisme, c’est la doxa de la plupart des féministes que j’ai rencontrées, si je puis m’exprimer ainsi dans un milieu si hétéroclite et fourmillant de controverses.

    Néanmoins, il me semble que l’opinion exprimé par l’interviewé a aussi un certain mérite.

    D’une part, il met en lumière la réalité des résistances au quotidien de l’homme lambda, pas l’affreux masculiniste ou l’effroyable misogyne violent, non, notre compagnon, amant, frère, ami, collègue, cet homme que l’on aime sincèrement et qui un jour, fait barrage, ne peut s’empêcher de nous bloquer. « Check your privilege » : tous les hommes ont des privilèges, mais fort peu le reconnaissent ; tous les hommes ont, à un moment ou un autre, eu des attitudes sexistes, mais fort peu en ont pris conscience et cherchent à s’amender.

    D’autre part, cet argument permet de contrer un discours que j’estime très dangereux. C’est le discours qui édicte « il faut assurer l’égalité [dans un domaine donné] car il y aura un bénéfice pour la société toute entière ». En perdant de vue le fait qu’il s’agisse avant tout de Justice avec une majuscule, on subordonne l’égalité des sexes à la recherche précisément de ce bénéfice pour le sexe dominant. Et comme ce sexe-là est surtout très conscient du privilège qu’il va perdre à court terme, ce discours ne le convainc pas.

    Exemple : « il faut plus de femmes chefs d’entreprise car elles sont plus prudentes et plus honnêtes ». Je l’ai déjà entendue, celle-là. Mais quid des femmes qui sont audacieuses et aiment le risque ? Doivent-elles continuer à être discriminées ? Ou vont-elles servir de bannière aux masculinistes pour critiquer la lutte contre la discrimination ?

    Vous voyiez ce que je veux dire ?

    Si l’affirmation « les hommes n’ont rien à gagner au féminisme, c’est juste une question de Justice » est erronée, elle a malgré tout du bon et témoigne d’une prise de consciente somme toute assez avancée, quoiqu’inachevée.

    Pour finir, encore une fois, il ne s’agit que des propos d’un interviewé : il n’y a pas dans le film de voix off qui résumerait l’opinion de l’auteur. J’aime le texte des Plottes pour lui-même, mais je ne souscris pas à leur critique du film de Patrick Jean.

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  • Edenne
    5 février 2010

    Malgré certaines lacunes au documentaire, j’ai beaucoup apprécié le message clair de Patrick Jean, soit que le masculinisme existe, le féminisme vit un backlash et que l’égalité entre les sexes est loin d’être atteinte.

    J’aurais cependant apprécié que l’on s’attarde aux cas de modèles à suivre, les pays scandinaves notamment et présenter quelques images plus « empowering » de la femme. Dans tous les cas, cette réalité pourrait faire l’objet d’un prochain documentaire! 😉

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  • Sylvain
    10 avril 2010

    Grosse précision, je n’ai pas vu le film.
    Un ami m’en a parlé (il a participé a un débat de 3h avec pratique jean à la suite du film), et me disait que maintenant il était féministe très sur de lui, parce qu’il ne parle qu’avec des femmes en ce moment aussi (ce que à priori font beaucoup de gars, ne pouvant se livrer à certaine discussions avec des hommes, dont j’ai fait partis)pas que la conséquence seule d’avoir vu le film pour lui.
    3 phrases plus loin, il me disait que quand même les femmes étaient cons parce que sur le site de rencontre où il est inscrit (adopte un mec je crois), depuis qu’il a changé son profil en ayant des critères très exigeant il n’avait même plus besoin de les solliciter pour qu’elle prenne contact avec lui. Je lui ai donc demander si c’était bien une stratégie, et assez enthousiaste il m’a dis que oui.
    Je ne nie pas son envie de l’être mais je n’y crois pas.
    Donc j’ai des gros doutes en ce qui concerne l’efficacité pédagogique de ce film.
    Et si effectivement on y voit beaucoup de violence, c’est juste un film dans l’air du temps, la violence ça fait vendre comme certain(e)s l’ont fait remarquer plus haut.
    De plus il a l’air d’alimenter un débat contradictoire façon télévision, qui ne sont pas des discussions très constructive en générale, juste un sujet qui passe et qui est évacué assez vite.
    Moi je lui ai conseillé la lecture de l’invention de la culture hétérosexuel pour la 2ème fois, et ça a été un 2ème refus catégorique, parce que même si le livre n’est pas un média très prisé je crois que certaines dé-constructions ne peuvent que passer par là. Le format télé étant très limité ne serait ce que par sa durée.

    Après on a l’air d’y voir des choses très pertinantes, mais si cela doit avoir pour effet de déculpabiliser les sexiste en herbe qui ne se reconnaissent pas dans les masculinistes (j’avoue que je ne connaissais pas l’éxistance de ces gens, ça a au moins le mérite de les faire connaître) qui sont tout de même une minorité (ça je n’en sais rien), peut être même juste une conséquence du patriarcat et bien je dis encore raté éhéhé.
    J’espère me tromper.

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  • Sylvain
    10 avril 2010

    Désolé pour mon orthographe, mais c’est pas patric (hum) de se relire dans ces petites cases et de toute façon je suis nul (je fais des efforts pourtant)

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