Des blagues inacceptables…?

Les blagues de blondes, de fifs, tappettes, de spm et autres ne me font pas rire… du moins, pas toutes, ni tout le temps. Peut-on avoir le sens de l’humour et rire des blagues sexistes? Dois-je rire de blagues qui portent atteinte à mon intégrité en tant que femme? C’est la question que je me pose.

Être féministe est-ce que ça signifie ne plus laisser passer AUCUNE blague? Sont-elles toutes à proscrire? Peut-on rire de bon coeur d’une blague vulgaire et ne pas se sentir diminuée pour autant?

Annecdote: Dans le temps des fêtes, un collègue de travail très porté sur les blagues sexuelles, sexistes et désobligeantes a décidé d’en faire une à mon directeur. Le-dit collègue est entré dans le bureau du directeur en ouvrant sa braguette proclamant qu’il apportait son cadeau de Noël au directeur (qui est gai). C’est à ce moment que je suis passée devant la porte du bureau. Le gars c’est retourné la braguette ouverte et je me suis exclamée sur la situation avec un regard accusateur et très mécontent. Il a remonté vite-fait sa braguette et s’est empressé de me dire que c’était une joke! Ce à quoi j’ai répondu qu’elle n’était pas drôle. Et son argument fut: Ben voyons! C’est juste une joke! …Et moi de répondre: Ben, est juste pas drôle!  Certes, mon directeur, n’avait pas besoin de moi pour régler la situation. Il avait déjà avertit l’employé de faire attention. J’ai toutefois senti l’obligation de faire quelque chose. J’ai donc été sur internet et j’ai imprimé des documents d’informations sur ce qu’était le harcellement sexuel et psychologique au travail, les ai déposés dans la salle des employéEs et j’ai laissé une note pour que les gens puisse me contacter en cas de besoin. À ma connaissance, personne n’a lu ces documents…

Puis, la semaine suivante, le même collègue voulant me souhaiter bonne année, m’a étreinte.  Cependant, il l’a fait à la manière hollywoodienne, en me serrant par la taille et tentant de me renverser par en arrière, j’ai bien cru que si je ne tournais pas la tête il m’aurait embrassé sur la bouche… De plus, une de ses mains a glissé sur mon sein! Je suis restée figée! Deux chefs de département l’ont regardé faire sans rien dire, ils sont restés sans voix eux aussi, tout comme moi! Était-ce un accident que cet attouchement? Était-ce une nouvelle joke!?!  Comment réagir? Ne sachant que faire, j’en ai parlé à mon directeur…

Mais, comment auriez-vous réagit? Qu’aurais-je dû faire? Est-ce que toutes ces blagues de mauvais goût sont des traces de harcellement? Dans l’esprit de la loi: OUI. 

Mais, y a-t-il des exceptions? Mis à part, le cas du travail, dans la vie de tous les jours, accepte-t-on des mauvaises blagues pour ne pas se faire traiter de radicales? Doit-on mettre de l’eau dans notre vin? Qu’en pensez-vous?

56 Comments

  • Karine
    15 janvier 2010

    Ce genre de blagues de mauvais goût me semblent être clairement un signe d’harcèlement sexuel. Voici la définition  » « Le harcèlement sexuel au travail comprend toutes formes d’attentions ou d’avances non-désirées à connotation sexuelle qui provoquent l’inconfort, la crainte et menacent notre bien-être et/ou notre emploi. Cela peut comprendre : œillades, paroles, gestes, attouchements, menaces, propositions, farces, affichage de matériel pornographique, agressions à caractère sexuel et peut même aller jusqu’à l’assaut sexuel. Le harceleur peut être l’employeur, le superviseur, un employé, un collègue de travail, un client, etc.). C’est une forme de discrimination, d’abus de pouvoir et de violence faite aux femmes »

    Personnellement, lorsqu’il y a de mauvaises blagues, je le dis tout simplement et j’énumère les raisons, mais ça dépend des circonstances. Parfois, ce n’est pas possible!

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  • Imace
    15 janvier 2010

    Je pense qu’il y a un soucis de sémantique, largement instrumentalisé.

    Soucis de sémantique = pour qualifier quelque chose de « blague », il faut qu’il y ait un ressort comique. Dire du mal d’un groupe social n’est pas en soi comique… Il faut une astuce, un jeu de mots. Rien qu’avec ça, vous pouvez virer 80% des blagues sexistes, racistes, homophobes, etc. qui ne contiennent strictement aucune astuce.

    Ensuite, il ne suffit pas que l’astuce existe. Encore faut-il qu’elle soit drôle. Et la plupart des blagues précitées sont du niveau… Allez, CM2. Avoir de l’humour, ce n’est pas s’exclaffer à n’importe quelle blague ! Ou alors seuls les imbéciles ont ce type « d’humour ».

    Pour finir, même si une blague est drôle, elle n’échappe pas pour autant à la critique. L’humour n’est pas un fait justificatif ! A la rigueur, je peux parfaitement concevoir l’existence d’une blague misogyne qui serait vraiment drôle [ce n’est pas parce que je n’en ai jamais entendu qu’elles n’existent pas ! 😛 Je crois sans voir, contrairement à Saint Thomas]. Cependant, une foi ma quinte de rire calmée, j’aurais néanmoins catalogué l’auteur(e) de la plaisanterie dans la case « pauvre con ».

    En d’autres termes, les défenses du style « tu n’as pas d’humour » ou « c’est du 2nd degré » sont :
    – souvent fausses (la majorité ne recèle aucune astuce) ;
    – prétentieuses (quand il y a une astuce, elle est rarement bien trouvée) ;
    – de toutes façons inefficaces (quand bien même ce serait drôle… Et alors ?) ;
    – et pour finir manipulatrices. Ces défenses ont pour but de faire l’éloge du plaisantin (qui la plupart du temps est un abruti) en enfonçant son contradicteur (qui serait trop bête ou trop sérieux pour apprécier).

    Depuis que j’ai réfléchi à la question (ça fait déjà quelques années), je méprise et évite toute personne ayant le culot d’invoquer le second degré. Qui accessoirement, signifie « insérer un second niveau de sens dans une phrase » et non « ne pas penser ce que l’on dit ».

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  • Janik
    15 janvier 2010

    @Caroline: le comportement du collègue de travail est du harcèlement, pur et simple. C’est inacceptable.

    L’ennui, c’est que bien des actes problématiques (agression, contrôle, manipulation) sont enrobés d’un petit ton ha-ha-humour, ce qui les rend plus difficile à critiquer.

    Et j’abonde dans le sens d’Imace. Elle a réfléchi à la question, mais socialement, ce n’est pas un exercice que nous réalisons. De telle sorte que dans l’esprit populaire, notre réflexion sur l’humour s’arrête à:

    humour = rire = bien
    pas humour = pas rire, triste, coincé, sec = mal.

    Il est plus que temps qu’on se penche là-dessus.

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  • Noisette Sociale
    15 janvier 2010

    Je suis un peu médusée par cette histoire. Harcèlement ou pas, il s’agit visiblement d’un colon! Misère…

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  • Myriam
    15 janvier 2010

    Cette semaine j’ai consenti à visionner le dernier film série B québécois « de Père en flic », plus par curiosité que par souci de culture. Malgré un effort de psycho-pop digne de mention, ce film est bourré de ces clichés qui enfoncent et confortent les esprits dans leur cloisonnement des genres. Je n’ai pas été surprise de retrouver là des énormités de clichés sexistes, un idéal machiste où la virilité est sacro-sainte, et des blagues très cabotines référant aux femmes, entre autre sur le SPM, à l’intention des hommes qui ne correspondent pas au modèle masculin dicté.

    Ceci-dit, je me rends compte que les blagues sexistes qui me font le plus horreur, et les plus profondément mauvaises à mon sens, sont celles qui réfèrent à des réalités de femmes, souvent sexuelles, pour taquiner ou insulter des hommes. Un exemple, frappant, horrifiant, dont j’ai été témoin sur un canal de clavardage pour des relations de travail entre collègues: un homme référant à un autre homme écrit « Je pense que X a du sable dans le vagin »

    Référer au sexe féminin de la sorte, en le mettant en contexte de douleur en plus, c’est un grand manque de respect. J’ai réagit sur le forum, beaucoup plus tard, par une critique constructive, parce que ça m’a pris du temps avant de trouver les bons mots et d’apaiser ma colère. Encore maintenant, la moutarde me monte au nez en y pensant.

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  • Imace
    15 janvier 2010

    @ Myriam : parfaitement d’accord. Le comble de l’humiliation, pour un homme, est de se faire traiter de femme.

    On entend dès lors des hommes se traiter entre eux de fillette, ou dans un autre registre de salope, de pute, etc.

    L’idéal est, si l’on a une copine dans le coin, de la traiter ostensiblement, à la première occasion, de « pauvre mec ». En espérant que l’un des collègues soit assez futé pour faire le rapprochement. Sinon précisez « t’es complêtement stupide, ma pauvre, on dirait (presque) un mec ».

    Aparté : que veulent dire « FIF » et « SPM » ? (je suis française).

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  • Janik
    15 janvier 2010

    «Fif», «tapette», «moumoune» (ya tout un champ lexical)= «pédé»

    SPM= syndrome prémenstruel

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  • Imace
    16 janvier 2010
  • Karine
    16 janvier 2010

    Je ne suis pas certaine, mais je crois que CM2 est l’équivalent de notre 6ème année au primaire/secondaire 1, c’est la dernière année avant le lycée/école secondaire !

    @Imace, merci de partager ta réflexion. Souvent, je ne trouve pas les « blagues » drôles et je me fais dire que je n’ai pas un bon sens de l’humour et j’ai souvent assumé que l’humour est très subjectif, mais en fait, faire rire seulement quelques personnes ne constitue pas une blague!

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  • La digresse
    16 janvier 2010

    @ Caroline et Karine,

    à ma connaissance, en terme d’âge, le CM2 correspond à la 5ème année du primaire, soit 10-11 ans. La 6ème année du primaire québecois correspond à la 6ème année au collège français.

    Pour revenir au sujet, je trouve qu’il n’est pas toujours évident de s’opposer publiquement aux blagues sexistes/racistes/homophobes/ect. Je le fais surtout en contexte scolaire (je suis enseignante en éthique! si je ne le fais pas là, quand vais-je le faire?) mais dans la vie de tous les jours, c’est moins facile.

    Quand aux collègues colleux, il n’y a pas 36 solutions: il faut leur signifier clairement que leur comportement est déplacé et qu’on apprécierait qu’ils gardent leurs distances. Mettre les points sur les i et les barres sur les t parce que malheureusement, les « colons » ne comprennent pas la subtilité!

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  • Meli
    16 janvier 2010

    @Karine, Caroline R. et la digresse : le CM2 correspond en France à la dernière année avant le collège (avant, on parlait aussi de 7eme). Autrement dit, les enfants ont 10 ans.

    Pour le reste, tout cela me semble clairement du harcèlement.

    De mon côté, un peu raz le bol des blagues sur les blondes, parfois même relayées par des femmes, qui laissent sous-entendre que nous aurions un neurone en moins !

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  • Imace
    17 janvier 2010

    @ Meli : je suis comme vous, entendre des femmes s’esclaffer et rebondir sur des « blagues » grossières qui les avilissent, ça m’énerve au plus haut point.

    @ La Digresse : j’ai écrit ce que je pense, pas ce que je rétorque. Je n’écrirai jamais nulle part qu’il est facile de s’opposer à la masse bornée. Je ne réplique pas toujours, loin s’en faut. Par contre, je me fais une opinion sur les gens…

    Quant au post initial, imposer un contact physique à un(e) collègue est en effet constitutif de harcèlement sexuel, peu importe le prétexte invoqué.

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  • Bigre
    18 janvier 2010

    Transpose au racisme et tu verras qu’il ne faut rien laisser passer.
    Bon courage !

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  • Toppo
    18 janvier 2010

    *

    Il ne faudrait tout de même pas exagérer.

    A lire vos commentaires, on a l’impression que vous êtes définitivement blasées de tout.

    Premièrement, il faut faire la différence entre blague et harcèlement. ça paraît évident mais encore faut-il ne pas mélanger les genres. Quand j’ai lu le titre je m’attendais à voir une liste de blagues qu’on se raconte entre amis, entre collègues quand on n’a rien d’autre à faire. Le cas présenté par Caroline R. est clairement une histoire de harcèlement mais sûrement pas une blague.

    Deuxièmement, est-ce qu’on peut rire de tout ? Je le penser. S’indigner des blagues machistes, homophobes, raciales c’est bien beau mais que fait-on alors de toutes les autres catégories de blagues que nous reprenons toutes de temps à autres : sur les gros, sur les laids, sur les petits, sur les blondes, sur les chauves, sur les célibataires, sur les mariés, sur le mode de vie de telle ou telle catégorie sociale, sur l’accent québécquois pour les français, sur l’accent français pour les québécquois, sur le style vestimentaire d’une collègue, sur le look d’un collègue, sur la qualité de travail d’une autre, …. Les exemples sont légion.

    Et ne me dites pas s’il vous plaît qu’il y a une hiérachie dans le degré d’indignation. Et ne me dites pas non plus que vos propres blagues ne sont pas « bien méchantes ». Un « moche » sera tout aussi meutri d’entendre une blague sur les « moches » qu’un « homo » pourrait l’être en entendant une blague sur les « homos ». D’ailleurs, il y a bien des blagues sur les « hétéros » et personne ne s’en offusque ! Bien qu’hétéro, je fréquente des « homos » et ils ne sont pas les derniers à faire des blagues sur les « hétéros » et je ne me suis jamais indignée pour autant.

    A ce train là, il faudra bientôt décréter l’interdiction de tout forme d’humour car il y aura toujours sur la planètre quelqu’un pour s’en plaindre.

    A mon avis, il faut souffler un bon coup, reprendre ses esprits, relativiser pas mal et surtout laisser sa place à l’humour.

    Maintenant, si vous trouvez que l’humour des autres est toujours ringard ou digne d’une cour d’école, cela doit faire l’objet d’une autre file.

    Je citerais en conclusion Pierre Desproges :  » on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui « .

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  • Corentin
    18 janvier 2010

    @ Caroline R.

    Vous vous demandez  » Dois-je rire de blagues qui portent atteinte à mon intégrité en tant que femme?  »

    Vous aurez un élément de réponse si vous arrivez à rire sans retenue à des blagues portant atteinte à l’intégrité ds hommes.

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  • Corentin
    18 janvier 2010

    Pour être complet, j’arrive à rire de blagues qui font passer les hommes (donc moi) pour de misérables ploucs. Le tout c’est de savoir ce que l’on est réellement et de savoir que votre entourage vous apprécie.

    Le reste, on s’en fiche quand même un peu .

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  • Stéphanie
    18 janvier 2010

    De mon côté, même si je ris généralement très facilement, je préfère les anecdotes drôles aux blagues que je n’ai jamais vraiment trouvées drôles et particulièrement les blagues sexiste/raciste/homophobes/de blonde/etc.

    Je ne les ris pas et ne les raconte pas non plus et ça compte autant pour les blagues sur les hommes. J’ai déjà pensé que pour répliquer à une blague sur les femmes, je pourrais faire une blague sur les hommes mais je crois que se serait puéril et surtout je ne vois pas pourquoi les autres hommes devraient se faire insulter à cause d’un imbécile.

    Il ne faut pas avoir d’imagination pour ne rien trouver de mieux pour faire rire que d’abaisser un groupe de personne avec une blague tellement réversible qu’on peut pratiquement la tourner contre n’importe qui.

    L’humour ce n’est pas de rire de n’importe quoi. Parfois les personnes qui font une blague discriminatoire cherchent moins à faire rire qu’à imposer leur point de vue en comptant sur l’humour comme paravent.

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  • Myriam
    18 janvier 2010

    @Toppo

    Bravo pour le bel exercice de généralisation, et l’interprétation pratique de nos discussion comme si elles étaient elles aussi généralisantes. Et puis savez quoi? Les hommes, tous les hommes, deviennent vraiment colons quand on remet en question des comportements humains sous l’angle féministe… ils croient tout de suite qu’on s’attaque à eux, et ils ne sont pas foutu de voir qu’on s’attaque seulement à un comportement agraire et malsain pour nous tous: les blagues irrespectueuses et généralisantes qui renforcent les préjugés. Ah les hommes, quels bornés!

    C’est une blague.

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  • Imace
    18 janvier 2010

    @ Corentin et Toppo : vos réponses ne me surprennent guère. Si vous pensez réellement qu’on ne peut rire QUE aux dépends d’un groupe (quel qu’il soit), alors sans vouloir vous vexer, vous n’avez pas le sens de l’humour.

    Le sarcasme n’est qu’une forme d’humour parmi des dizaines d’autres. Citons l’autodérision, le calembour, le second degré, l’ironie, l’humour par l’absurde, l’exagération, la critique politique, etc.

    Certes, les humoristes contemporains, Pierre Deprosges le premier, sont effectivement devenus virtuellement incapables de faire rire autrement qu’en usant de méchanceté.
    C’est notre époque qui a perdu un peu d’humanité… Pour ma part, je maintiens qu’une blague misogyne n’embellira jamais une soirée.

    Tiens, le dernier fou-rire que j’ai eu date de ce week-end. J’ai commencé à détailler mes mésaventures avec l’administration de l’école du barreau (l’école de formation des avocates), ce à quoi mes amis ont enchaîné en évoquant chacun leur tour les pires absurdités qu’ils ont vécu aux prises avec la bureaucratie.
    La bureaucratie n’est pas un groupe social… C’est une critique politique d’un mode de fonctionnement des sociétés modernes qui privilégie la multiplication des documents au détriment parfois du bon sens. En outre, toutes les anecdotes étaient fortement teintées d’autodérision. Et vous savez quoi ?

    Personne ne s’est senti offensé(e) par notre conversation.

    Alors oui, je me permets de porter un regard critique sur ces plaisanteries absolument irrésistibles que sont les blagues misogynes (et là si vous suivez, il s’agit d’ironie, càd le procédé qui consiste à dire le contraire de ce que l’on pense en donnant à ses interlocutrices des indices pour qu’elles déchiffrent le contresens).

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  • Yep
    18 janvier 2010

    @ Imace,

    Vos interventions touchent à l’universalité et sont néanmoins très drôles.

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  • Valérie
    18 janvier 2010

    Je suis heureuse de lire que je ne suis pas la seule à  »manquer d’humour ». Je n’aime pas rire des gens en général. Ni des gros, ni des nains, ni de qui que ce soit. Faire passer les gens pour de misérables ploucs, je ne trouve pas ça tellement drôle. Je préfère d’autres sortes de blagues, et les anecdotes qui soulignent réellement le caractère parfois absurde de l’existence. J’aime aussi l’humour qui fait réfléchir.

    En voici une qui m’a fait sourire récemment :

    Pourquoi n’y a-t-il plus de bélugas dans le fleuve Saint-Laurent?

    Parce qu’il n’y a plus de bélufilles!

    🙂

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  • Véronique
    19 janvier 2010

    Par rapport à la réaction idéale dans ce cas-ci je verrais bien un «TabarnAck!» très exclamatif avec des émotions de surprise, d’incompréhension, de dégoût et de déception dedans (il faut faire un tabarnack très modulé :). Pas obligée de publier un roman, des fois juste réagir spontanément et dans notre vérité, ça le fait. Et puis merde, quand c’est drôle c’est drôle et quand c’est pas drôle, ben c’est pas drôle. Casse-toi pas la tête ma chérie! C’est toi la juge de ce que tu trouves drôle ou pas!

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  • Hondya
    19 janvier 2010

    Hors-sujet.

    Je note dans l’une des interventions précédentes que l’on parle d’études en droit.

    je profite de l’occasion pour un appel aux animatrices dans le but de lancer une discussion sur le thème des études et activité professionnelle.

    Je me trompe peut-être mais j’ai l’impression, d’après les quelques élements congiés ici ou là par les blogueuses ou les participantes, que nombre d’intervenantes ont tout de même choisi des voies traditionnellement très féminisées voire majoritairement féminisées ou en tous cas il n’est pas « surpenant » d’y trouver des femmes, par exemple dans le social, dans la santé, dans le spectacle, dans le droit, dans l’enseignement.

    il ne me semble pas avoir lu (ou alors de manière très exceptionnelle) de témoignages de blogueuses ayant investi un secteur traditionnellemnt et majoritairement masculinisé.

    Si tel est le cas, à savoir que peu de femme aient choisi des voies professionnelles dites masculines, cela serait intéressant de savoir pourquoi. Il s’agirait d’une discussion sur les choix personnels de chacune et non pas d’une discussion générale, le but étant de comprendre pourquoi cela se produit malgré une conscience féministe a priori plutôt solide.

    Fin du hors sujet.

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  • Toppo
    19 janvier 2010

    @Imace

    Je m’incline devant la perfection de votre comportement.

    Si effectivement vous avez le sentiment de ne jamais avoir offensé quelqu’un par l’une des vos subtilités, y compris les employés de l’institution dont vous vous moquez, alors vraiment je m’incline.

    Pour ma part, je préfère rester lucide et ne pas croire en la perfection ici-bas, y compris ma propre perfection.

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  • Imace
    19 janvier 2010

    @ Toppo : mais vous n’êtes pas seulement lucide quant à votre imperfection.
    Vous la revendiquez, vous la glorifiez, vous en faites un étendard !

    Qu’on ait tou-te-s « pêché » est une chose. Qu’on vienne s’en vanter, c’en est une autre. Qu’on soutienne qu’on ne va certainement pas se priver de récidiver, c’est aller encore un peu plus loin dans l’abjection.

    Je ne méprise pas les gens qui sont « juste » imparfaits…

    @ Hondya : pour ma part, je dirai que ce choix résulte d’un mauvais accompagnement de mon entourage, d’un conditionnement certain et des propos inqualifiables d’un de mes professeurs, au lycée.

    Je pense que la tendance que vous pointez fort justement découle beaucoup du fait qu’une conscience féministe se construit lentement… Alors que le choix d’une carrière s’effectue finalement très tôt dans son existence.

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  • Valérie
    19 janvier 2010

    Imace, vous mettez le point sur quelque chose de très important, que je finissais toujours pas remarquer lors de discussions avec d’autres personnes : l’éloge de la faiblesse et de la médiocrité. En cette ère de relativisme, c’est comme si l’on avait abandonné l’idée même de s’améliorer. Les gens sont devenus tellement orgueilleux…

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  • Stéphanie
    19 janvier 2010

    @Hondya

    Vous semblez considérer comme une contradiction le fait d’être féministe et le fait d’opter pour une carrière majoritairement occupées par des femmes, encore que pour le domaine du droit, il a fallu attendre très longtemps avant que les femmes y aient accès, aussi personne n’aurait l’idée d’en parler comme d’un domaine féminin.

    Le féminisme n’a jamais rien eu à voir avec le rejet de tout ce qui est associé aux femmes.

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  • Imace
    19 janvier 2010

    J’ai peur de ne pas être comprise, je vais donc simplifier.

    Nous répondons à la question : les « blagues » discriminantes, est-ce que c’est bien ?
    Vous répondez à la question : les « blagues » discriminantes, est-ce que c’est fréquent ?

    Votre réponse ne nuance en rien la notre. Oui, ça arrive à tout le monde de faillir. Non, ce n’est pas pour autant bien.

    Dépassez la phase d’accusation où vous vous complaisez (« oui mais vous faites pareil d’aboreuh pis c’est-celui-qui-dit-qui-y’est ») et tentez de réfléchir à la question posée par Caroline : ces « blagues »-là sont-elles acceptables ?

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  • Myriam
    19 janvier 2010

    Est-ce qu’il nous reste du jus pour discuter entre nous, sans troll, maintenant? Quelqu’une a une _bonne_ blague pour détendre l’atmosphère? 😉

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  • Julie
    19 janvier 2010

    «De plus, une de ses mains a glissé sur mon sein!»
    Si le geste était bien intensionnel, c’est vulgaire et aurrait mérité un bon et proverbial coup de genoux dans les couilles. D’autant plus que ça fait-tellement de bien! Et pourquoi pas une deuxième pour mettre les chose au clair. Par expérience, j’ai remarqué que ce que les gars ne comprennent pas par leurs oreilles ils le comprennent généralement mieux par les couilles. 🙂

    Pour ce qui est des blagues ‘sexiste’, un peu d’autodérisions ne fait de tords à personne je pense.

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  • Valérie
    20 janvier 2010

    En parlant de la reconnaissance de ses propres faiblesses…

    Je me souviens avoir assisté à un rassemblement féministe, en octobre 2008. Par applaudissement, il fallait exprimer si nous avions été victimes de discrimination, selon la base de notre sexe, de notre appartenance ethnique, d’un handicap, etc. Il nous avait ensuite été demandé d’applaudir si nous avions nous-mêmes déjà discriminé des individus sur de telles bases. Un moment intense.

    Ce que je me rends compte, en parcourant ce blog, c’est que la plupart de ces féministes sont avant tout de grandes humanistes.

    Aller, bonne nuit.

    Une bonne blague pour la route :

    Qui a inventé les mitaines?
    Un humain (nu main).

    🙂

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  • Janik
    20 janvier 2010

    @Julie: je suis en faveur de l’humour auto-critique, mais je vois deux problèmes ici:

    a) les blagues traditionnellement dirigées contre les femmes (et les hommes) s’appuient sur l’idée de nature. Les femmes sont comme-ci ha-ha ou les hommes sont comme-ça ha-ha renforcent les carcans sexuels.

    b) les blagues n’ont pas la même force ou la même portée selon qui les fait et contre qui elles sont dirigées.

    Par exemple, des personnes hétérosexuelles pourront bien se sentir blessées d’entendre à l’occasion une personne gaie ou lesbienne référer au qualificatif de «straight», mais c’est loin de représenter la même chose que lorsqu’une personne gaie, lesbienne ou bisexuelle est visée par des blagues de «fif», de «tapettes» ou de «lesbo». D’un côté, c’est comme si on avait une petite voie enrouée, de l’autre, c’est comme si on avait un mégaphone avec amplis.

    Je m’explique, la fréquence des insultes n’est pas la même. Une personne hétéro n’aura jamais à traverser son secondaire en entendant des jokes de straights à tout bout de phrase. Ou même à traverser sa vie en entendant fréquemment des «blagues» l’infériorisant.

    De deux, les personnes hétéros n’ont pas à vivre avec l’infériorisation de leur orientation sexuelle et ne sont pas à la merci du jugement et du pouvoir politique des personnes gaies. Nous ne pourrions, demain matin, voter des lois qui discriminent contre les personnes hétéros dans l’emploi ou le logement, par exemple. L’inverse, lui, est vrai. Nous ne sommes pas à l’origine de discours scientifiques qui pathologisent l’hétérosexualité, l’inverse est vrai. Nous n’avons pas mainmise sur les médias et les productions culturelles (même si nous y sommes présents), l’inverse est vrai. C’est sous ce background que l’humour se déploie, et il ne faut jamais l’oublier.

    Je prends cet exemple, mais il s’étend à d’autres groupes traditionnellement opprimés: femmes, personnes vivant avec un handicap, personnes Noires, etc.

    On ne peut détacher une blague contre un groupe social du contexte dans lequel il s’inscrit.

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  • Janik
    20 janvier 2010

    mm, je me rends compte que ma réponse est partielle, mais je veux aller faire dodo. 😉

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  • Valérie
    20 janvier 2010

    Le but n’était pas de s’en vanter mais bien de jeter un regard sur soi-même afin de prendre conscience de nos propres attitudes. Que de mauvaise foi de votre part. Évidemment qu’il y a eu des gens qui ont applaudi, évidemment. Personne n’est parfait, et la première chose à faire pour s’améliorer, c’est de prendre conscience de ses propres faiblesses.

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  • Catherine L-S
    20 janvier 2010

    Personnellement, je pense qu’une blague qui nous met mal à l’aise, ce n’est pas une blague. Point à la ligne.
    Dans le cas raconté, je pense qu’il aurait fallu en parler avec celui que je nommerai « l’imbécile ». Et si jamais, il ne comprend pas que son geste était déplacé, je le dénoncerais à mes supérieurs.
    Pourquoi il faudrait se taire, quand une situation nous rend mal à l’aise ? Si nous nous sentont mal, c’est que le geste n’était pas approprié.

    Je pense que certains devraient avoir un cours de savoir vivre ou de savoir être… Je pense que c’est une question de respect face à l’autre. Un blague méchante, reste avant tout méchante ! Peu importe à qui elle est adressée.

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  • whisttle
    20 janvier 2010

     » Par expérience, j’ai remarqué que ce que les filles ne comprennent pas par leurs oreilles elles le comprennent généralement mieux par le vagin « 

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  • Agnes
    20 janvier 2010

    Whisttle,

    C’est de l’ironie de reprendre un texte précédent (en l’occurrence de Julie) et de changer le genre ?!

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  • Julie
    21 janvier 2010

    @Janik:
    Si tu prend le temps de me relire, tu découvrira que j’ai écrit «blagues sexites» et sexiste est entre guillemets même. Alors désolée mais je ne comprend pas très bien le rapport de ta tirrade sur les blagues homophobes. Mais je suis d’accord avec toi une blague n’est plus drôle lorsque répété ad nauseam. Comme des blague de blonde radotter à coeur de jour à une blonde. Et comme le dit si bien Cathrine: Une blague méchante, reste avant tout méchante. Si c’est fait avec méchanceté ce n’est plus une blague de tout façon, mais carréement une insulte.

    [Note de la rédaction: UNE PARTIE DE CE COMMENTAIRE A ÉTÉ RETIRÉE CAR JUGÉE ABUSIVE.]

    @Whisttle:
    C’est quoi ton probleme? T’as un problème avec le fait que les imbéciles qui ne comprennent pas qu’en on leur explique avec des mots qu’on touche pas une fille si elle ne veut pas, le comprennent habituellement après un bon coup dans les couilles? C’est pas comme si on vous l’avaient pas dit, n’est-ce pas, ça fait facile un bon 40 ans qu’on vous le répète.

    Peut-être fais-tu partie de ces trou-du-cul qui se croit autorisé à tripotter les filles? Le dernier qui s’y est avanturé avec moi à non seulement goûté au explications de mon genoux sur le sujet mais il à aussi découvert qu’il existait de lois qui protège les filles contre ce genre de trou-du-cul.<-->

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  • Marie
    21 janvier 2010

    Salut,

    côté blagues sexistes, je suis servie tous les jours au travail par une bande de passés maîtres en matière de machisme. J’en entends tellement.. que j’ai décidé de porter plainte à mon patron. Pour vous décrire un des incidents; cinq de mes confrères sont venus rire dans mon dos à mon insu alors que je traitais avec un client difficile. Ce dernier a même eu le fou rire.
    C’était tellement bête.

    Depuis ce temps, je ne supporte plus mais absolument plus aucune remarque, farce platte ou désobligeante à caractère sexuel, homophobe et raciste. J’ai recemment rejeté deux « amis » de facebook qui avaient publié une photo de Miss America à poil avec l’inscription « Marie’s new job. » et mon nom tagué en dessous. J’ai ensuite reçu une magnifique volée de bois vert de la part de ces individus. Évidamment, on me traite de frustrée!

    Frustrée.
    Voilà ce qui définit les féministes. Pardon, celles qui en ont marre d’être toujours en dessous.

    J’accepte d’être « frustrée », j’avale l’étiquette qui goûte et je me permettrai d’envoyer promener tous ceux et parfois celles qui me refilent une blague douteuse. Et que dire que je vais m’empirer en vieillissant! Soyons toutes en coeur frustrées et rigolons à enfin se permettre d’envoyer paître nos sexistes. Ça fait tellement du bien.

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  • Marie-Anne
    21 janvier 2010

    De mon côté, j’ai souvent de la misère à réagir intelligemment à des blagues sexistes. Soit je me tais (ce qui n’est pas cool, je l’avoue) soit je fais un air réprobateur ( qui amplifie le qualificatif de «frustrée» qui peut m’être attribué). Oui, comment réagir de manière positive et ne pas gâcher la soirée/moment où ces blagues surviennent? Ça me pose plusieurs questionnements : devrait-on réagir tout le temps, à toutes les mauvaises blagues ? Devraient-on les ignorer ? Je ne sais pas…

    Parfois, je ne relève pas de jokes sexistes parce que je ne veux pas me faire traiter de frustrée, en effet. C’est dur, parce qu’on est déchirées entre nos principes et notre «socialisation» de personne civilisée et/ou trop polie pour se révolter. Parce qu’on ne veut pas mettre la bisbille partout où l’on passe, tout de même ! Mais pourtant, c’est tellement fâchant de laisser passer des choses horribles. Parce que toutes blagues mauvaises ou sexistes on un fond de vérité, je pense…

    En tout cas, c’est un sujet de conversation infini, ce billet sur les blagues. Bravo !

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  • Marie
    21 janvier 2010

    Vrai pour la modération de la réaction. Se demander comment réagir à de mauvaises blagues est souffrant mais on se dit que notre entourage est épargné.

    Devant un tel dilleme, je me suis trouvé une porte de sortie. La réponse réponse franche. Après quelques « cette blague est de mauvais goût » polis mais sérieux, j’ai eu un peu plus la paix. Bien sûr ça ne marche pas toujours mais avant d’utiliser la chain saw… 😉

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  • Imace
    22 janvier 2010

    @ Marie-Anne : si vous avez de l’audace et un petit côté théâtral, vous pouvez adopter l’attitude exactement inverse.

    Pliez-vous en deux, tenez-vous les cotes, hurlez de rire. Répêtez plusieurs fois la plaisanterie en regardant son auteur dans les yeux. Faites des commentaires dithyrambiques : « je n’ai jamais rien entendu d’aussi tordant, je suis au bord des larmes. Vraiment, cette blonde stupide qui ne comprend pas le mode d’emploi d’un aspirateur, c’est irrésistible ! ».

    Soit votre interlocuteur est un abruti fini, soit il va comprendre à demi-mot. Et là, les rires seront contre lui. Il ne s’exposera pas à vivre la même chose une seconde fois.

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  • Marie-Anne
    22 janvier 2010

    @Imace
    Héhé ! Merci de cette proposition, je vais y méditer.

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  • Jean-François
    5 avril 2010

    S’insurger contre les blagues sexistes, racistes et autres me semble relever de la pudibonderie dans beaucoup de cas. Quand c’est drôle, c’est drôle, point – sans qu’il y ait de mal à n’avoir pas d’humour, d’ailleurs. S’il faut parfois tenir compte d’un arrière-plan idéologique plus ou moins fétide pour que la blague fonctionne, il n’y a rien de gênant… tant qu’on fait la différence entre COMPRENDRE cet arrière-plan et y ADHÉRER.
    Les Français ont leurs Belges, les Suisses ont les Français… et ainsi de suite. Le coup du « voisin stupide » est presque un poncif anthropologique. De même pour les blondes, les femmes en général, ou les autres « races ». Normal que les Belges prennent mal les blagues françaises, et les Français les suisses… n’empêche que les deux ont tort – ils n’adhèrent simplement pas à un humour qui s’appuie sur des représentations qu’ils ne partagent pas, c’est tout.
    Il faut bien sûr tenir compte des sensibilités de son auditoire, mais pas vilipender ces blagues en soi – tant qu’elles restent du côté de l’humour et n’influent pas sur les représentations « réelles » de l’individu. En gros, celui qui a tout compris, c’est celui qui saura rire des variantes du poncif « femme au volant, mort au tournant »… mais qui, dans les faits, aura plus confiance en montant dans la voiture d’une femme.

    Pour se détendre un peu: pourquoi les hommes portent-il la cravate?
    Ca a quand même l’air moins con qu’une laisse.
    (le pré-supposé est puant, mais tant qu’on y croit pas… je me marre à chaque fois que je passe une cravate, maintenant)

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  • Janik
    6 avril 2010

    Heille, c’est bin trop vrai. Je n’avais jamais vu ça de même! Tiens, ça me donne une idée: pourquoi pas se taper la gueule des hommes blancs hétérosexuels de classe moyenne qui n’ont pas d’handicap? On sous-utilise ces bonhommes là, ma foi!

    Hé, les femmes, les personnes immigrantes, les Haïtiens, les Africains, les Asiatiques, les autochtones, les gais, les lesbiennes, les bis et les personnes handicapées, ça vous dit le concept? On serait un bon paquet à se faire du fun en maudit! Nos têtes de Turc bien à nous tous: les hommes blancs privilégiés 😀

    Mais faut pas s’inquiéter, hein? On les aimerait pareil nos tis hommes blancs privilégiés!

    C’est le fun l’humour! 😀

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  • Janik
    7 avril 2010

    @Caroline: En réalité, je suis tout à fait d’accord avec toi. J’ai usé de sarcasme parce que je n’ai pas l’impression que le commentateur précédent était en mesure de développer de l’empathie à moins qu’on renverse la situation et qu’on lui fasse goûter à sa propre médecine.

    Perso, je ne désire pas qu’on nivelle par le bas et je ne retire aucun plaisir de ces annonces qui représentent des garçons comme d’incorrigibles gnoufs stupides.

    Par contre, je n’ai rien contre l’humour politique, qui vise à critiquer les comportements de personnes qui sont en position de pouvoir. Genre: Bush, les gouvernements, les autorités religieuses, etc.

    Dans ce cas-ci, faire des scénarios qui touchent des hommes privilégiés qui se prennent pour le centre du monde, je n’ai aucun problème avec ça. Attention, je ne parle pas de ceux qui agissent comme alliés, je parle des obtus. Et on ne laisse pas entendre que ces derniers sont naturellement gnoufs, mais qu’ils ont des comportements gnoufs.

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  • Jean-François
    10 avril 2010

    Le plus drôle, c’est que je suis parfaitement d’accord avec vous (que l’idée d’une infériorité de telle ou telle population s’ancre à partir du moment où il y a matraquage humoristique – ou, bien souvent, pseudo-humoristique). Simplement, je crains toujours un glissement de ce genre de discours qui mènerait à abdiquer l’humour « par sécurité » (en gros, en en venant à refuser toute satyre, qui est une sacrée ressource de l’humour). Difficile cependant d’adopter une position satisfaisante dans ce débat: il semblerait qu’on ait à y perdre dans les deux cas.
    En fait, je pense même qu’il vaudrait mieux qu’on « nivelle par le bas », justement, pas pour casser aussi les hommes, mais pour apprendre à relativiser (ce qui requerrait d’abattre quelques préjugés patriarcaux auparavant, sans doute).

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