Sortie de livre: « L’envers du landau »

Je tenais à mettre en lumière ce petit bijoux d’essai dont Lucie Joubert viens tout juste « d’accoucher ». Oh, jeu de mot.

Étant moi-même en plein questionnement face à mon non-désir d’engendrer une marmaille de mini-moi, ce livre arrive à point. À ma connaissance, je ne connais pas de livres québécois qui ont été édités sur ce sujet. La plupart sont des oeuvres américaines ou françaises. Les détails de leur réalités, autant peuvent-elles être semblables, sont très différentes sur plusieurs points. Il était temps qu’un essai québécois soit fait sur le sujet.

Voici un texte provenant des éditions Tryptique à propos de cet essai:

L’envers du landau est une réflexion sur la femme qui choisit de dire non à la maternité dans une société obsédée par le discours nataliste. Quelle place peut, en effet, espérer occuper une non-mère dans une économie qui prend appui sur les tables à langer? Quelle énigme, quel insecte étrange constitue-t-elle pour le monde qui l’entoure? Cet ouvrage porte sur les pressions qui s’exercent sur la récalcitrante pour l’inciter à rentrer dans le rang, sur les épouvantails qu’on dresse sur sa route pour la ramener dans le droit chemin. Il s’adresse aussi, par la bande, à toutes celles qui souffrent de ne pas avoir pu donner la vie; dommages collatéraux de cette course à la maternité à tout prix, elles se heurtent aux mêmes contingences sociales et elles éprouvent, en prime, le sentiment de ne pas avoir rempli correctement leur mandat de femme.

Je tiens à souligner que Mme Joubert n’est pas « contre » les enfants ni celles qui décident d’en avoir. Il s’agit surtout d’un questionnement face au discours nataliste extrêmement présent dans notre société québécoise actuelle.

N’ayez pas peur du terme « essai », l’écriture de Mme Joubert est humoristique et très claire dans son discours. Je suis littéralement en train de dévorer ce livre. Rares sont les essais qui me font penser tout en me faisant rire à chacune de ses pages. Je vous le conseille fortement!

Voici également, sur Cyberpresse, un petit texte sur la sortie du livre:
Tabou: ne pas vouloir d’enfant

Pour celles et ceux qui seraient intéressés:

L’ENVERS DU LANDAU. Regard extérieur sur la maternité et ses débordements
–essai–
Lucie JOUBERT
ISBN 978-2-89031-678-2
19$

En vente dans toutes les bonnes librairies!

15 Comments

  • Marie-Anne
    1 février 2010

    Lucie Joubert s’exprime sur le sujet chez Christiane Charette, avec Geneviève St-Germain.
    Intéressant !

    http://www.radio-canada.ca/emissions/christiane_charette/2009-2010/chronique.asp?idChronique=102594

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  • Imace
    1 février 2010

    @ Fanie : chouette présentation, vous avez éveillé ma curiosité. Je pense que je vais commander le livre. Merci pour le sujet !

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  • Fanie
    1 février 2010

    @Marie-Anne: Merci pour le lien de l’entrevue avec Christiane Charette/Geneviève St-Germain. Je vais le téléchargé dans mon Ipod! ^-^

    @Imace: Merci! 🙂 Le livre viens tout juste de sortir, alors il n’est pas très difficile à trouver.
    Et je crois que la grande bibliothèque, à Montréal, en a même commander un exemplaire.

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  • Chantal
    1 février 2010

    Sujet à risques, s’il en est !

    Le problème avec l’enfantement, c’est qu’on essaie de raisonner sur un sujet qui ne tient pas de la raison.

    il en est un peu de même quand on essaie d’expliquer de façon très formelle ce qui nous a plu chez notre partenaire : c’est comme ça, c’est tout !

    pour revenir aux enfants, dans un cas comme dans l’autre il est difficle d’expliquer pourquoi on veut des enfants. souvent quand on demande aux gens pourquoi ils veulent des enfants, ils ne le savent pas vraiment : ils savent qu’ils en veulent et ils foncent.

    c’est comme ceux qui n’ent veulent pas : ils ne savent pas forcément pourquoi si ce n’est que ça leur correspond.

    contrairement à ce qui est dit, je trouve que la société a beaucoup évolué. aujourd’hui, plus personne n’est réellement choqué de savoir qu’une femme ne veut pas d’enfants, je dirais même que peu de gens vont relever l’affaire si ce n’est éventuellement l’entourage proche et de façon modérée il me semble. je n’aurais pas dit la même chose 20 ou 30 ans en arrière.

    en revanche, je trouve que l’article mis en lien tient plus de la réprimande envers les mères que de l’analyse de la situation. étalez ses problèmes avec ses collègues en finisssant par ‘ASSUMEZ’, ça ne donne pas une bonne image de l’humanisme qui devrait prévaloir dans l’approche féministe et encore moins de la solildarité entre les femmes. Il y a aussi ce passage «Je suis une adversaire des mères qui travaillent». c’est digne d’un masculiniste, non ?

    pour être franche, Je n’ai pas aimé cet article sur Lucie Joubert que je trouve par ailleurs plutôt aigrie. Je serais tentée de lui dire simplement  » Lucie, assumez ! »

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  • Imace
    1 février 2010

    @ Chantal : effectivement, le tout dernier paragraphe de l’article intitulé « Tabou : ne pas vouloir d’enfants » me dérange.

    Pour ma part, je ne veux pas d’enfants. Pourtant, je conteste qu’il existât un devoir de concilier maternité et travail !

    Avoir des enfants, c’est en effet nécessaire pour renouveler la force de travail, créer les consommateurs de demain, etc. Donc les femmes qui ont des enfants font une chose qui est utile économiquement (ça ne veut pas dire que c’est bien, hein ! Ca veut juste dire que les employeurs y trouvent largement leur compte, sur le long terme).

    Dès lors, ces mêmes employeurs qui ont BESOIN d’un renouvellement de la population sont mal venus de créer des contraintes pour empêcher les seules personnes capables de le leur octroyer, de le faire, justement.

    Du temps où le service militaire était obligatoire pour les hommes, il était valorisé socialement. Personne ne disait « il faut que les hommes apprennent à concilier service militaire et vie professionnelle ». C’aurait paru absurde.

    Les discours sur la conciliation entre vie professionnelle et familiale me semblent tout aussi absurdes. Et ce, alors même que je serai de facto épargnée par ladite conciliation, puisque des enfants, je n’en veux pas.

    PS : à la rentrée solennelle de l’école du barreau, j’ai entendu nombre d’intervenants parler « pour les femmes de l’assistance » de la conciliation entre vie professionnelle et familiale. Ca me faisait hurler intérieurement. Non seulement ce leitmotiv sous-entend que 1) toutes les femmes veulent des enfants et 2) c’est à elles de parvenir à jongler entre ces deux tâches. Mais encore le silence absolu, pour les hommes, d’une telle difficulté signifie clairement que eux n’auront aucun aménagement à faire pour élever leur progéniture. Ce qui revient à avaliser la répartition scandaleuse des tâches ménagères et services aux personnes dans les familles !

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  • Caroline L.
    1 février 2010

    Je suis plutôt d’accord avec Chantal à propos de l’article de Cyberpresse. C’est un sujet qui me touche, (38 ans, pas d’enfant et pas l’intention d’en avoir!), mais ce qu’elle dit de ses collègues qui ont des enfants… il me semble que jusqu’à un certain point, les enfants sont la responsabilité de la société (le fameux proverbe « Ça prend un village pour s’occuper d’un enfant »). Et ce n’est pas parce que j’ai choisi de ne pas en avoir que je ne dois pas m’impliquer de quelque façon que ce soit dans leur éducation. Et si cela veut dire faire un peu plus d’heure à mon travail (au fait il y a toujours moyen d’engager des employéEs temporaires!!), bien, pourquoi pas!

    Là où je suis un peu plus d’accord avec les propos de Mme Joubert, c’est quand elle parle du discours social pro-enfants, mais là encore je dirais que ça m’intéresse ce que les journalistes, et les séries télévisées ont à dire des enfants et des familles, car ces enfants seront un jour des adultes.

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  • Edenne
    2 février 2010

    Merci pour la recommandation littéraire Fanie!

    En marge, il y a un ouvrage sur le non-désir d’avoir un enfant écrit par Lin Cheng, Un enfant à ma porte.

    En voilà un extrait:

    «La peur de perdre cet enfant me hantait. C’était une peur de moi-même, de mon manque de mérite en tant que mère, du manque d’instinct maternel en moi, je suppose, qui, ordinairement, tire les parents par les cheveux et leur fait jouer ce rôle jusqu’au bout, jusqu’à ce qu’ils n’en puissent plus, jusqu’à leur mort.»

    Il est à noter que ce livre est très dur quant à son discours sur la maternité. Néanmoins, j’ai adoré ses propos francs et percutants.

    Bonne lecture!

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  • La digresse
    6 février 2010

    Personnellement, le dernier paragraphe de l’article de journal ne me choque pas vraiment. Il s’agit d’une opinion, sans plus. Comme je l’ai lu souvent ici, il n’y a pas une pensée féministe, mais des pensées féministes. Je pense que l’on peut appliquer ce principe aux propos rapportés dans l’article.

    Je ne veux pas d’enfant, moi non plus, mais j’aime bien les enfants des autres. Ça ne me dérange pas de donner un coup de main de temps en temps à mes amies qui en ont (garder un après-midi, par exemple), tout en étant très contente de les leur remettre le soir venu. Et ça n’a toujours pas déclenché en moi d’envie tardive d’avoir un enfant.

    Quand à l’instinct maternel… une belle arnaque culturelle, à mon avis…

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  • Magenta
    24 février 2010

    C’est en effet le premier livre québécois (ou du moins canadien-français) sur le sujet. Je me disais d’ailleurs que c’était à peu près temps. Lors de mes recherches pour mon documentaire Maman ? Non merci ! je peinais à trouver un auteur canadien ayant écrit sur le sujet. En effet, ce sont surtout des Européennes et des Américaines qui ont écrit là-dessus. Je me demandais pourquoi on n’en parlait pas ici. Ce qui me pousse à croire que le tabou de la non-maternité est encore présent. Par contre avec la parution de ce livre, je me dis que le sujet est dans l’air du temps. De plus en plus d’émissions de radio traitent du sujet, la revue Coup de pouce de mars 2010 a même fait un dossier sur la question. Comme quoi il me tarde de faire un film sur la question ! 🙂

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  • Imace
    25 février 2010

    Il y a quelque chose d’étrange dans ce débat sur le dernier paragraphe (pour rappel : l’auteure râle sur la surcharge de travail que lui impose les horaires des mamans qui travaillent).

    On pose la question comme une alternative entre « solidarité féminine entre mamans et non-mamans » et « les mamans doivent assumer leur choix et se débrouiller pour concilier carrière et famille ».

    Mais on oublie un acteur…

    Ce n’est pas aux collègues de s’adapter à la maternité d’une des leurs. C’est à l’entreprise de le faire ! Ce qui implique une redistribution des sempiternelles réunions vespérales voire nocturnes vers des heures plus raisonnables dans la journée, l’embauche de nouveaux collaborateurs-rices ou d’intérimaires, etc.

    Pourquoi en effet renvoyer à la sphère privée (les relations entre collègues) quelque chose qui appartient à la sphère publique ? C’est l’éternel piège qui se referme sur les femmes, le piège du travail domestique gratuit et invisible ! Il est paradoxal d’inciter les femmes à enfanter, et ensuite de les punir d’avoir obéi en les discréditant pour leur moindre engagement professionnel ; sachant en outre que ce retrait n’est que la conséquence de l’indifférence des entreprises (et de l’Etat avec son manque de crèches, et des conjoints avec leur dégoût des couches) face aux contraintes que la parentalité crée.

    Ce qu’il faut, c’est que LES ENTREPRISES et l’ETAT apprennent à concilier les maternités de celles qui boivent leur discours nataliste avec leurs ambitions professionnelles. Pour moi, c’est en ces termes que l’on devrait enfin poser le problème.

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  • Caroline R.
    26 février 2010
  • Jamed Lavy
    6 mars 2010

    Où peut-on trouver cet ouvrage en France ? Il m’intéresse, et je ne peux pas commander en ligne pour le moment.

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  • Fanie
    6 mars 2010

    @Jamed Lavy: Je ne crois pas que le livre soit disponible en France car il viens tout juste de sortir au Québec.
    Je crois que le meilleur moyen de le recevoir serait de demander un un/e ami/e québécois/e de l’acheter pour toi et de te l’envoyer par la poste.

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