Avec ou sans?
Les cheveux gris, panique pour certaines, simple signe du temps pour d’autres. C’est en discutant avec ma mère que la question m’a frappée de front. Je n’ai aucune difficulté à accepter mes cheveux blancs qui commencent d’ailleurs à être nombreux. Ma mère, quant à elle, pense sérieusement revenir au naturel après des années de coloration, mais hésite à cause de la connotation que les cheveux blancs représentent… pour les autres.
Alors que chez les hommes, la tempe grise est vu comme un signe de maturité et même de sex-appeal (même si de plus en plus d’hommes semblent faire appel au coiffeur pour une petite couleur), chez les femmes le cheveu blanc représente le laisser-aller, l’inexorable avancée du temps et, le vieillissement.
Je relie ce constat au fait que les femmes grisonnantes, donc avançant en âge, se rapprochent ou vivent la ménopause. La fin de la capacité d’enfanter, qui est un symbole de la jeunesse, se voit représenté blanc sur noir – ou roux ou brun ou blond – par les femmes ayant atteint ce « certain âge ».
J’ose imaginer que si les pressions sociales n’étaient pas si fortes, les femmes – du moins celles qui ne teignent leurs cheveux que pour cacher le gris – arboreraient leur vraie couleur. Pour nous, tout autant que pour les hommes, les cheveux gris sont le reflet d’une certaine sagesse, d’expérience et aussi, un rappel du temps qui passe.
La coloration en chiffres :
– À 50 ans, 50% des femmes auront 50% de cheveux gris;
– Dans les années 50, seulement 10% des femmes teignaient leurs cheveux pour camoufler le gris;
– Une femme aux cheveux gris a trois fois moins de chance d’avoir une deuxième entrevue pour un emploi qu’une autre femme;
– En 25 ans, une femme peut dépenser jusqu’à $65 000 en coloration;
– L’industrie des produits de colorants représente $1.5 milliard par année.
Et, semble-t-il, après bien des tentatives du milieu de la mode pour populariser la teinture grise pour toutes, un nouvel essai se déroulera en 2010!
Valérie
Fait intéressant. Dans un de mes cours, ma professeure nous a appris qu’au Japon, les femmes n’éprouvaient pas de symptômes physiques désagréables lors de la ménopause. En effet, dans ce pays, ce passage est très valorisé. Se pourrait-il que le contexte dans lequel se produisent certains phénomènes biologiques modifient la manière dont ces-derniers sont vécus? Je crois bien que oui!
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Marie-Élaine
Ma mère, âgée de 52 ans, a décidé il y a quelques mois d’arrêter de se teindre les cheveux. Depuis, sa chevelure est beaucoup plus en santé, moins sèche, et elle ne cesse de recevoir des compliments !
Elle continuait de se teindre les cheveux pour ne pas « faire honte » à ma petite soeur ado qui – croyait-elle – ne voudrait pas d’une mère ayant l’air vieille. Mais au final, tout le monde apprécie le changement. Ma mère en premier, qui gagne un temps fou à ne plus avoir à « entretenir sa couleur ».
De mon côté, j’ai arrêté toutes teintures il y a 2 ans. Oui j’ai quelques cheveux gris, déjà à mon âge. Et alors ? Telle mère, telle fille ! Je compte arborer fièrement la tignasse grise dès qu’elle se pointera.
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Chaminou
Je n’ai « que » trente ans mais j’ai constaté il y a peu que de nouveaux cheveux blancs étaient venus s’installer dans ma modeste masse auburn un peu filasse. Contrairement à d’autres, je trouve ça plutôt pas mal, et j’attends avec impatience d’en avoir un peu plus. De toute façon je me vois mal les colorer un à un ! Et pour quoi faire, au juste ?
Cela dit plus tard j’ignore ce que je ferai car je n’aurai sans doute pas ce beau gris-blanc que certaines femmes portent avec panache. Mais quand je vois quels dégâts font certaines colorations notamment sur les cheveux matures (virage au roussâtre, effet foin, racines), je me pose quand même quelques questions.
Une chose est sûre : jamais je n’aurai honte de mes « signes de vieillissement » ! :op
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Caroline l.
J’espère que ma mère va vous lire 😉
Il y a quelques années déjà, j’étais chez la coiffeuse. Je venais de décider de lâcher la teinture, et évidemment elle n’était pas d’accord avec mon choix. Et la voilà de me dire: « Moi, à ta place Caro, je ferais attention, t’sé, y’a de la compétition rendu à ton âge! » Et moi de ne pas comprendre sur le coup ce qu’elle voulait dire, pour m’apercevoir par la suite qu’en ayant l’air « vieille », mon conjoint risquait d’aller voir ailleurs. Je n’en reviens toujours pas!!
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Chaminou
C’est quand même fou… Je n’ai pas été éduquée dans l’idée que les femmes se maquillaient-bijoutaient-teignaient pour plaire aux hommes puis tenter d’en conserver un alors je tombe de haut ! Une couleur ça doit rester ludique, pour moi. On la fait pour soi parce que ça nous plaît, comme rituel. Et ce n’est surtout pas obligatoire bien entendu (enfin, pas pour tout l’monde a priori) !
Franchement, le mecton qui voudrait se barrer pour quelques cheveux gris, quelques rides ou un chouia de cellulite…
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Valérie
Je ne crois pas que les personnes citées en exemple ici se taignaient particulièrement »’pour les hommes »’, qu’on m’avise si je me trompe. Il me semble que c’est davantage une question de pression sociale. Nous vivons dans une société qui refuse la vieillesse, qui la case dans des petites boîtes sous surveillance afin de pouvoir omettre de s’en occuper. Maintenant plus que jamais, les femmes sont infantilisées, les enfants sont hypersexualisés.
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Valérie
*se teignent*, pas se taignaient. 😛
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jema
ben en fait on s’en fout un peu, c’est un choix personnel, rien de militant là-dedans.
pour autant, ne pensez pas que vous forcerez votre mari ou ami à vous aimer « nature » si ce n’est pas son truc.
voux changez le donne, il aura moralement le droit d’aller vers une femme plus soignée que vous
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Marie-Anne
Euh…Ben on peut être soignée et avoir les cheveux blancs !
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Marie J.M.
« Vous changez la donne », dites-vous, Jema… Ce n’est pas moi qui change la done, c’est la vie, la nature qui décide que mes cheveux se tissent de fils blancs.
Je ne comprends donc pas en quoi « il aura moralement le droit » d’aller vers quelqu’un d’autre.
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Valérie
»voux changez le donne, il aura moralement le droit d’aller vers une femme plus soignée que vous »
Moi aussi, j’y vois un très gros problème. Mon féminisme est fondé sur des préoccupations humanistes. Je crois forcément qu’un amour sincère tient davantage à l’union des esprits qu’à des préoccupations d’ordre physique. Aimer une personne, c’est d’abord vouloir son bien. J’imagine ce qu’est la vie, avec ses joies et ses souffrances, la maladie, entre autres, et je trouve com-plè-te-ment ridicule l’idée qu’il soit ‘moralement acceptable’ de quitter une personne à cause de ses cheveux gris. J’y vois une obsession pour la jeunesse, un déni de la mort. Il faut donc camoufler les années et faire comme si. Et pourtant, vieillir, ça apporte aussi son lot de bonnes choses. Je crois que l’on devrait mettre plus en valeur ces richesses. Et nous occuper davantage de nos ainés. Mais bon, cela est un autre sujet. Jema, si pour vous l’amour ne tient qu’à une teinture, je me demande ce que vous ferez le jour ou la vie vous frappera en plein visage.
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