Femmes : des paroles et des marches !
Pour faire suite au texte de Marianne sur Châtelaine et aux discutions suscitées sur les magazines féminins, je me dois de souligner un de leurs bons coups.
Cette année, aujourd’hui 6 octobre 2010 plus précisément, Châtelaine souligne ses 50 ans. Et pour célébrer l’événement, on a décidé d’interviewer, avec la collaboration des Productions Bazzo Bazzo inc., 50 femmes qui ont, chacune à leur manière, marqué le Québec. Les entrevues, disponibles sur le site Femmes de parole, sont réalisées par Geneviève St-Germain. Que ce soit une contribution réellement féministe ou un accomplissement féminin dans un domaine dit masculin, on souligne les réalisations de femmes des 50 dernières années.
Nathalie Collard relate ici l’histoire de Châtelaine et indique sa tentative de retour vers un contenu peut-être un peu plus féministe, ou du moins, moins superficiel pour les prochaines années. Mesdames, écrivons-leur pour leur faire savoir que ça nous intéresse ! 😀
Josée Blanchette parle également de l’anniversaire de Châtelaine sur son blogue. Fait intrigant : les deux articles montrent une première page différente pour le numéro spécial cinquantième anniversaire à paraître demain, ce sera donc une surprise !
Humblement? Les fillettes d’aujourd’hui ont de la chance parce qu’on a été là. POINT!
Deux entrevues intégrales sont disponibles pour l’instant et une nouvelle sera lancée chaque semaine sous l’appellation « la voix de la semaine ». Celle de Janette Bertrand m’a particulièrement touchée. Elle y souligne l’importance de se souvenir des luttes de nos mères et de nos grands-mères, et que c’est grâce à elles que nous sommes épanouies, mais qu’il reste encore beaucoup de chemin à parcourir puisque toutes les femmes ne sont pas libres. La deuxième femme interviewée est Victoria Kaspi, une astrophysicienne. Elle fut l’une des pionnières en son domaine et déplore que même sa fille (!) croît que les sciences et l’informatique sont des domaines réservés aux garçons…
« En 2010, nous marcherons tant que toutes les femmes ne seront pas libres! »
Au sujet de la liberté des femmes à travers le monde, je fais un aparté concernant la Fédération des femmes du Québec (FFQ) puisque c’est justement le thème de la Marche mondiale des femmes (MMF) qui aura lieu du 12 au 17 octobre prochains ! Pour plus d’infos, consultez leur site internet, on y trouve un calendrier des activités par région. Et pour sensibiliser les gens autour de vous 5 capsules vidéos sont publiées sous l’appellation « On a assez étiré l’élastique ».
Informez-vous sur l’Histoire des femmes du Québec !
Impliquez-vous pour faire avancer le monde !
Valérie
Un contenu plus ‘féministe’? Sûrement pas sous la direction de Lise Ravary…
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Marie-Élaine
Ravary a quitté Châtelaine depuis un bon 2 ans je crois. (Y’était temps…)
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Catherine C
Bof… Comme féministe, je n’ai pas vraiment envie de célébrer l’anniversaire de Châtelaine. Vous avez vu la page couverture..? Et la citation insipide de R.-C. Brazeau qui l’accompagne? Où est la réflexion féministe là-dedans? L’idée d’interviewer 50 femmes importantes était intéressante. Mais la liste des élues me laisse songeuse. Surtout des femmes des médias, quelques politiciennes et plusieurs femmes d’affaires. Où sont les militantes féministes? À part peut-être Françoise David, il n’y en a aucune. Et les universitaires féministes, qui travaillent depuis des décennies à transformer le savoir au bénéfice des femmes? Et toutes celles actives dans les mouvements sociaux? Et, peut-être encore plus important, cette liste présente une proportion insignifiante de femmes racisées: il y en a trois en tout, sur 50.
Très glamour, pas très féministe.
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Caroline R.
@ Valérie:
Comme l’indique Nathalie Collard dans son article, Lise Ravary est rendue éditrice de « La semaine ». C’est désormais Marie-Josée Desmarais, depuis l’an dernier, qui est l’éditrice de Châtelaine ainsi que celle de Loulou (versions anglo et franco). Pour plus d’informations sur la nomination de MJ Desmarais des éditions Rogers, consulter: http://www.cnw.ca/fr/releases/archive/May2009/19/c5241.html
@Catherine C:
D’emblée, je trouve votre commentaire un peu sévère, mais je dois me rendre à votre opinion. Moi aussi je cherchais les Micheline Dumont, Alexa Conradi et autres féministes « professionnelles », si je puis m’exprimer ainsi. Il aurait été intéressant d’interroger les femmes du Mouvement de libération des femmes du Québec (MLFQ), dans le cadre des « célébrations » de la crise d’octobre. Toutefois, je crois qu’il est injuste de dire qu’il n’y a que Françoise David qui soit féministe dans ce lot de femmes. Certes, le choix de quelques-unes des femmes m’a fait tiqué et n’aurait pas été le mien.
Or, je trouve l’entreprise intéressante et je crois, personnellement, que les consommatrices peuvent changer les mentalités des dirrigeants de grands magazines. En effet, je suis peut-être utopiste, mais je me dis que c’est grâce à celles qui achètent leurs magazines que ces empires existent…
Dans un premier temps, je tiens à souligner qu’il y aura 5 pages couvertures différentes. En ce qui concerne la page couverture de Renée-Claude Brazeau, en fait il s’agit d’une reprise d’une couverture de l’un des premiers numéros, paru en 1960. On utilisait cette image pour signifier la prise de pouvoir des femmes sur leur corps (arrivée de la pillule, de l’accouchement sans douleur…). Certes, aujourd’hui on peut questionner la reprise d’une telle page couverture, mais je trouve que la citation de Renée-Claude Brazeau fait le pont entre les générations. C’est évidement très maladroit, mais je crois que c’est ça façon de remercier les femmes qui se sont battues pour nous. Pour plus d’infos: http://www.ledevoir.com/societe/medias/297406/magazines-la-vie-pleine-de-chatelaine
Enfin, je me demande si le but de la revue était de faire une édition « purement » féministe, ou simplement de souligner la diversité des femmes auxquelles elle s’adresse? Je crois que c’est moi qui ait inféré un propos féministe à l’entreprise… mea culpa pour le quiproquo.
Cela dit, je tiens à vous remercier de vos commentaires, puisqu’ils permettent un dialogue!
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Caroline R.
Mea culpa (encore!).
La couverture est une reprise d’une couverture de 1974.
Au sujet de la Marche mondiale des femmes, voir également le lien suivant: http://www.ffq.qc.ca/2010/10/soccuper-des-affaires-de-femmes/
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Marie-Anne
Je serai d’accord avec Catherine C. sur le fond. Châtelaine, féministe ? Marie-France Bazzo et Geneviève St-Germain, féministes ? Femmes de parole, une initiative féministe ? Je n’en suis pas sûre. D’ailleurs, il faut souligner que Châtelaine a souvent donné aussi la parole à des hommes ouvertement antiféministes dans leurs pages, tel Benoît Dutrizac…
De mon côté, j’avais écrit un article sur mes réactions « à chaud » face au lancement de l’initiative femmesdeparole.com. Ça a donné ceci, que je publie ici au lieu de publier sous forme d’article :
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Quelques constats pêle-mêle
Surreprésentations des femmes blanches, donc sous-représentation radicale de femmes de diverses origines ;
Sous-représentation des jeunes femmes ( parce que Coeur de Pirate, Elisapie Isaac, India Desjardins, Laure Waridel et Emmanuelle Latraverse, c’est bien, mais ce n’est pas assez sur 50 ! Il y a beaucoup d’autres jeunes femmes de parole…- Youhou ! Léa Clermont-Dion, bravo pour ton prix de Jeune femme de mérite- ) ;
Le site est propulsé par Châtelaine, on y voit donc des publicités de produits de beauté. Lorsque j’écris ces lignes, on lit : » Nos experts vous donnent des solutions ». Pour être séduisante, désirable, ou pour être nous-mêmes de la façon que l’on choisit ? (Je vous laisse deviner) ;
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Voilà pour mon intervention.
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Marianne
Qu’est-ce qui est féministe? QUI est-ce qui est féministe? À ce que je lis, chacune juge selon ses critères. Pour ma part, je ne veux pas tomber dans le jugement, justement. Dans le « elle, elle ne l’est pas assez » ou « être féministe, ce n’est pas ça ». Dans chaque mouvement, l’engagement se décline dans tout un spectre.
Je salue donc l’initiative de Châtelaine, malgré tout. Oui, le choix des 50 femmes est discutable (y’a d’la vedette!) et y’a de pub de produits de beauté: ça demeure un magazine féminin. Mais si ça peut permettre aux lectrices habituelles de ce genre de publication populaire de faire une p’tite prise de conscience, d’apprendre un truc sur notre histoire ou d’être inspirée à changer les choses, on aura avancé un peu. On voit trop peu le féminisme dans les médias en général, je pense qu’il faut célébrer! Et ce, même en version « édulcorée »…
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Marie-Anne
Voilà principalement pourquoi j’aurai toujours une saine méfiance envers les magazines féminins dont Châtelaine fait partie prenante ici au Québec :
http://cybersolidaires.typepad.com/ameriques/2010/10/antifeminisme-et-masculinisme-dans-chatelaine-depuis-50-ans.html#more
Je conseille fortement la lecture du document PDF joint à l’article. J’ai vu la conférence donnée par Stéphanie Mayer, la chercheure et c’était des plus informatifs.
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Caroline R.
Je venais justement mettre le lien pour le même article de Cybersolidaires!
En voici un extrait:
« À l’occasion de son anniversaire, et sachant qu’une nouvelle équipe éditoriale a récemment pris les rennes de la revue, les chercheur-es de même que L’R des centres de femmes invitent Châtelaine à revoir sa ligne éditoriale et à proposer à son lectorat une actualisation de ce que sont les revendications et les luttes féministes, qui favorisent le mieux être individuel et collectif des femmes et l’égalité entre les femmes et les hommes. Cette invitation fait partie des recommandations issues des conclusions de la recherche suivies de nombreuses discussions avec des femmes de L’R. »
Certes je suis d’accord avec les arguments de fond de Marie-
Anne, mais, tout comme Marianne, je persiste et signe: je trouve très intéressant que l’on permette au grand public d’avoir accès à l’histoire des femmes. Et je ne crois pas que l’édito ait voulu se redéfinir comme féministe.
Peut-on saluer l’histoire des femmes, sans être féministe? Je ne sais pas, peut-être! Doit-on prendre des lunettes féministes pour analyser ce document? C’est certainement possible. Mais qui sommes-nous pour dire qui est féministe ou non? Cette méfiance à l’égard des magazines « féminins » est tout autant valable que le désir de souligner un anniversaire.
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Caroline R.
Ça yest!
Cette semaine: Julie Payette!
C’est intéressant de voir son point de vue! 😀
Bonne écoute.
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