Le Journal de Québec : le sensationnalisme déplacé ou la misogynie ordinaire

En faisant ma revue de presse journalière, un titre accrocheur, misogyne et dégradant a attiré mon attention: Radio-Canada: LA MAL BIAISÉE. Il a fallu que je relise deux ou trois fois le titre avant de réaliser que c’était bien biaisée et non baisée qui était écrit. De plus, l’article était accompagné de la photo de Ginette Lamarche.

C’est en cliquant sur le lien que j’ai compris que cet article était tiré du blogue de Éric Duhaime du Journal de Québec. Il rapporte le jugement de l’Ombudsman de Radio-Canada sur des plaintes portées contre les reportages de Ginette Lamarche sur la situation en Israël. On y fait état de possible partialité et de parti-pris. Il va sans dire que la nouvelle est d’ordre public et qu’il est important de rapporter ces faits. Or, on peut se questionner sur les motivations à peine voilées du chroniqueur de rapporter une telle nouvelle. D’autant plus lorsqu’on connait les affrontements entre la société d’État et l’empire Québécor sur les questions de publicité et de parts de marché, ainsi que les positions de droite du blogueur qui prône un désinvestissement de l’État et une privatisation des compagnies d’État.

Néanmoins, je voudrais centrer notre réflexion sur un autre point: la misogynie généralisée déguisée en blagues anodines. Ma première réaction de surprise quant au titre fut rapidement remplacée par une certaine frustration. Est-ce que le Journal de Québec manque de lectorat au point de faire dans les jeux de mots douteux? Ou éprouve-t-il un complexe d’infériorité au point de frapper non seulement sur la messagère, mais également sur le contenu et le contenant, sans égards au politiquement correct? Poser la question, c’est y répondre…

D’aucunEs me diront que le but d’attirer le lectorat est atteint, j’ai cliqué sur le lien et lu l’article. Certes, mais ne trouvez-vous pas qu’il soit déplacé qu’on trouve normal (sic) d’utiliser des jeux de mots misogynes, sexistes et dégradants pour relayer une nouvelle?