J’ai vécu un des moments les plus valorisant et gratifiant de ma carrière de militante universitaire

J’explique.

Dans un cours d’analyse sociologique des rapports de sexe, nous avions un débat sur un texte paru dans Québécoises Deboutte! il y a plusieurs années. Ce débat a inévitablement dérivé sur des propos sur le patriarcat et la dominance féminine et autres féministes frustrées. J’étais désemparée. Je crois que j’avais nettement surévalué le féminisme universitaire. Je croyais vraiment que dans un cours universitaire, nous allions surpasser le discours masculiniste qui ne cesse d’être répété par les médias. Dans ma tête, j’avais cette citation de « je ne sais plus qui » qui défilait sans cesse dans ma tête : « À force de répéter un mensonge, il devient une vérité », quelque chose du genre.

Je me considère comme étant privilégiée. Ma mère m’a appris à parler plus fort que tout le monde et à argumenter. Dans ma famille, il y a toujours place à l’argumentation sans que ce soit nécessairement pris comme une attaque personnelle. Pour n’importe qui d’autre, on a l’air d’une bande d’enragés qui passent leurs temps à s’engueuler. À table, on parle de politique, autant québécoise qu’internationale, du capitalisme, de hockey, de féminisme, de patriarcat, de législation, name it! C’est comme ça que j’ai appris à ne jamais laisser quelqu’un me rabaisser ou essayer de me faire taire lors de débats et que de débattre, ça permet d’évoluer.

Dans la classe, nous sommes tombés sur le sujet des féministes qui sont : « trop dans l’idéologie du patriarcat et qui voient le mal partout », de « celles qui remarquent que les discours ne sont pas féminisés alors que toutes les autres ne l’ont pas remarqué » etc. Quand j’ai raconté ça à mes amies elles ont toutes suite dit : « Maudit gars, toujours là pour faire taire les femmes ou les traiter de folles ». Malheureusement, c’est des femmes qui ont dit ça. Je ne peux m’empêcher de lever la main et de répliquer que c’est impossible d’être « trop féministe » ou trop « dans l’idéologie du patriarcat ». Que, même quand on est féministes, on est tout aussi aliénées que les autres, mais que plusieurs ont une conscience différente ou plus élaboré de leur aliénation que d’autres. Elles ou ils se rendent donc plus facilement compte de certaines injustices.

J’ai aussi demandé aux gars présents dans la classe d’arrêter de se prendre pour le patriarcat. Le féminisme, ce n’est pas contre les hommes, contre chacun d’eux individuellement mais bien contre un système d’oppression qui n’est pas nécessairement un avantage pour eux puisqu’il les force à entrer dans le moule du père pourvoyeur qui ne montre pas ses sentiments. J’ai dit ce que je connaissais, ce qui me faisait mal d’entendre, ce que j’avais appris grâce à mon ancienne coloc de 51 ans qui vivait du féminisme. Du haut de mes 5 pieds 3 et de mes 21 ans, parfois je me sens vraiment petite dans ces débats. J’avais vraiment l’impression d’être comme les 300 spartiates devant l’armée perse. Au bout d’une heure, je continue d’argumenter, avec l’aide de quelques personnes, contre les propos antiféministes et masculinistes quand soudain, au fond de la classe, je vois un gars agiter les mains pour manifester son approbation. Wow. Enfin!

Les prochains arguments sont aussi déplaisants. « J’ai l’impression que parfois on oublie tous les gains que les femmes ont fait durant le temps. Il en reste à faire mais il faudrait pas oublier le passer! ». Comment l’oublier? Si nous l’avions oublié, nous ne serions pas autant de femmes dans cette classe en ce moment, nous n’aspirerions pas à devenir sociologue et nous ne demanderions pas non plus l’égalité et le respect. À chaque fois qu’on me dit ça, je me sens un peu comme si on me disait « Tu trouves pas que t’en a eu suffisamment là? Slack un peu sur les revendications là! ». Et non, ce n’est pas un homme qui a dit ça, encore. Nous continuons d’argumenter, et je continue à défendre mon point de vue. Non, je ne crois pas qu’il faut arrêter, je crois plutôt que chaque fois que nous vivons un moment d’inconfort, que nous nous demandons quelle est la place des femmes dans n’importe quel sujet, que nous avons l’impression que nous ne sommes pas respectés, il faut poser la question haut et fort, pour en avoir le cœur net, dire ce que nous en pensons, même si les autres sont tannés d’en entendre parler et limite, se faire répondre qu’on en a rien à foutre des femmes. Ça nous donne juste une autre raison pour continuer à se battre. Peu de gens semblent d’accords avec moi, mais je suis quand même convaincue de ce que je dis, mais je commence à être vraiment fatiguée de recevoir les flèches.

La pause arrive, mon amie Julie me remercie d’avoir pris la parole quand des arguments antiféministes ou blessants sont dit parce que elle, elle n’a pas le courage de prendre la parole. Déjà là, ça me fait un petit baume, ça me donne un peu d’énergie, comme mon expresso du matin. Puis, une autre femme que je connais peu  part du fond de la classe et vient me voir. Elle me remercie elle aussi, elle trouvait ça difficile d’entendre tout ce que les autres disaient et comme moi, elle avait été un peu utopique quant au féminisme dans l’université. Elle me dit aussi qu’elle est profondément reconnaissante que j’aie pris la parole car elle aurait été trop émotive pour le faire et elle n’aurait fait que sacrer parce qu’elle était personnellement touchée par les idées véhiculées lors du débat. Je ne savais pas quoi lui dire vraiment, j’étais bouche bée. Parfois je me fatigue, mais je suis une femme confiante, je n’ai pas peur de dire mon point de vue, je suis capable de recevoir les idées des autres, même quand elles sont contre moi, même quand elles vont à l’inverse de mes convictions et de mes valeurs. Je suis capable d’être à contre-courant. Mais là, j’ai des gens avec moi, dans mon bateau, qui m’aident à ramer. Je l’ai remerciée, en contemplant toute la sincérité dans ses yeux.

C’est là, que, ce qu’on pourrait croire un petit geste, prend toute son importance. Cette femme, qui dit ne pas prendre souvent la parole, est venue me voir pour me remercier et surtout, me montre son appui. Mes arguments et pourquoi je continuais à argumenter ont pris leur sens. J’ai sentis la solidarité féminine et féministe. Je l’ai dit, je suis privilégiée.

J’ai vécu un grand moment du féminisme dans une classe de sociologie à l’UQÀM.

Par Marie-Eve Coderre, Étudiante au certificat en Études Féministes.

22 Comments

  • Marie-Noelle
    23 février 2012

    J’ai des frissons à t’entendre…

    Toutes les fois où j’ai sentie que me « débattait » toute seule en classe… moi aussi j’ai pris la « débarque » face à le peu d’emprise qu’à le féminisme dans le milieu universitaire. Et moi aussi, des fois je n’ai rien dit en espérant que quelqu’un d’autre le fasse parce que j’avais l’impression que je me mettrai qu’à dire des insultes ou tout simplement que je n’avais pas le goût d’expliquer -encore une fois- des arguments de base, à défaire des phrases déjà entendues… tannée de défendre une cause qui me semble devrait déjà être acceptée par touTEs…

    Ouep. Moi, des fois je fais la courageuse, des fois je ferme ma gueule et j’attends qu’unE autre se lève.

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  • Marie-Élaine
    23 février 2012

    Je me rappellerai toujours d’une phrase que m’avait lancée une amie féministe, un jour que je lui avais dit que j’étais tannée de défendre le féminisme. « Oh boy… si t’es tannée de défendre le féminisme, t’as pas fini! »

    On se ramasse souvent à réexpliquer le féminisme dans nos milieux non militants (et même au sein de nos espaces d’activistes). Ça peut être gossant, enrageant, décourageant… et je crois que nous n’avons pas à nous sentir toujours obligéEs d’intervenir (pour des raisons de sécurité ou de santé mentale, notamment). Mais lorsqu’on se sent d’attaque, ça peut être très gratifiant de prendre la parole pour défendre nos politiques. C’est pourquoi je trouve important qu’on s’outille entre nous afin de développer nos aptitudes pour le débat et la communication.

    Les filles qui sont venues te remercier vont certainement être inspirée longtemps par ton geste. Qui sait, peut-être ne se tairont-elles pas la prochaine fois?

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  • Mel
    23 février 2012

    Je comprends que lorsque l’on est né dans des droits acquis, que l’on voit les féministes commes des enragées qui mangent de l’homme au déjeuner et qui en veulent plus.

    Mais il suffit d’un simple calcul pour se souvenir commment le pourcentage de temps dans l’histoire humaine où les femmes ont eût les mêmes acquis que les hommes est miniuscule.

    Il faut accepter que la nécessité d’une premièere ligne d’intervention, pour comprendre comment les acquis sont récents et peuvent disparaître d’un claquement de doigt. Au Canada, on a qu’à regarder le manque d’équité salariale, les proportions des responsabilités des femmes chef de familles monoparentales et c’est sans parler des conditions de vies et de sécurité chez les femmes des Premières Nations… C’est ça l’égalité féministe?! Le combat est loin d’être gagné!

    Le patriarcat peut être parfois plus défendu par les femmes que les hommes, ce n’est pas de la folie : C’est l’être humain. Mais le plus grand danger de toute cause ou idéal est le cynisme. Alors je t’encourage à continuer à argumenter, je connais bien les familles qui aiment débattre.

    C’est mon père qui a fait de moi une féministe : Il n’a JAMAIS cru que je ne pouvais pas être tout ce que je voulais être et il m’a toujours dit d’aller plus loin dans ma réflexion.

    Le féminisme c’est pas un terme masculin?

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  • Guillaume
    23 février 2012

    Les gens les plus imbécile(e)s que jai rencontré dans ma vie ont tous fréquanté(e)s l’université. Le jugement ne s’appent pas a l’école…

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  • Marie-Eve
    23 février 2012

    Merci beaucoup pour vos commentaires à tous et à toutes. Après réflexion, je me suis rendue compte lorsqu’on est tombé dans les arguments faciles genre « Il ne faut pas oublier les avancés qu’on a fait », les quelques féministes de la classe et moi avions gagné une partie du combat.
    Ça fait du bien d’avoir du soutien quand on subit le syndrome de la militante (la fatigue). C’est le premier article que je publie et je suis vraiment contente d’avoir autant de bons commentaires, je vous remercie énormément 🙂

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  • marie-pier
    23 février 2012

    Je te remercie d’avoir prit la parole! Tu l’as fais d’une manière efficace et calme, la façon que je n’arrive jamais à faire…. J’aimerais tellement m’entourer de femmes comme toi, de mon âge, qui pensent ainsi. Je suis tellement dépitée et découragée de voir la réaction des gens avec tant de haine devant les personnes qui osent dire « injustice » dans cette culture masculine. Des comportements et des idéologies lourdes se renferment dans des habitudes/coutumes sans même qu’on réfléchisse sur leur origine. « Les droits de l’homme… l’Homme… » quand entendons-nous son égal, le mot femme?! Il est employé pour désigner une propriété.. « ma femme ». Donc..nous avons « ma femme » VS « l’Homme(humanité) ». N’est-ce pas merveilleux? Cela en dit long, si en 2012 on continue de parler ainsi ‘parce que c’était comme
    ça’. À ce que je sache, même si on répetait que la terre était plate, un moment donné… on a compris…

    « Le féminisme n’a jamais tué personne, le machisme tue tous les jours » – Benoite Groult.

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  • martin dufresne
    23 février 2012

    D’accord avec le commentaire de Marie-Pier: merci d’avoir partagé avec nous ta réaction.
    La version française du texte de Rebecca Mott – sur la mauvaise foi commune à ceux qui interpellent les féministes – est maintenant en ligne au http://sisyphe.org/spip.php?article4120

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  • Marie-Josée Michaud
    24 février 2012

    Wow, je t’admire d’avoir réagi de la sorte. Je l’avoue, j’ai été plus d’une fois dans une telle situation et je bouillais en dedans, mais la peur me clouait le bec. Peur de finir humiliée, bouche bée jusqu’à ce que la discussion soit morte depuis plusieurs minutes. Il est alors toujours trop tard et l’autre est encore plus convaincu de la justesse de ses argumenta simplistes. Je crois que plusieurs de celles qui adoptent ces mêmes arguments le font par peur aussi: peur d’être rejetées si elles osent affirmer l’inverse. Les femmes ont toujours été élevées dans une optique de séduction : pour arriver à quelquechose, il faut plaire. Sinon à tous, au moins aux plus influents. Et mon anxiété me démontre que même si j’en suis consciente, je n’y ai pas été soustraite. C’est dans mes os, dans ma chair. Le désir de plaire, d’être aimée à tout prix. Mais il arrive que l’horreur de certains propos me fasse m’armer de courage. Et ton témoignage m’encourage à le faire plus souvent. Merci.

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  • Caroline Caron
    24 février 2012

    Wow, quel beau texte!

    C’est un texte important, Marie-Ève. La conquête de la prise de parole publique est un chemin truffé d’obstacles pour les filles et les femmes. Ton récit le met bien en lumière. Ce cheminement est fortement influencé, comme tu le décris, par la culture DEDANS et EN DEHORS de la famille. Dans cet apprentissage, le féminisme est, OUI, une puissante ressource pour nous apprendre à OSER. Oser penser par soi-même, avoir l’audace de questionner ce qui paraît aller de soi; oser prononcer non prises de conscience à voix haute, avec tous les risques que cela comporte dans nos relations interpersonnelles. Il nous faut du courage et nous en avons!

    L’apprentissage de la parole publique, chacune le fait à son rythme, à sa mesure, selon ses désirs, besoins et capacités. Que tu prennes la parole comme tu le fais dans ce texte, cela va inspirer beaucoup d’autres femmes, jeunes et moins jeunes. Ton texte m’inspire. Je pense aussi qu’il est une sorte de témoignage sur ce que les études féministes, et le féminisme en général, nous apporte DANS NOS VIES, nos vies de femmes… et de femmes pour qui les valeurs de justice et d’égalité sont fondamentales.

    En filigrane, je perçois dans ton texte -j’espère ne pas me tromper!- un hommage à la pédagogie féministes (et celles qui la pratiquent, évidemment!). Ça m’a fait chaud au coeur de te lire. Merci.

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  • Myriam
    24 février 2012

    Je t’aime tite soeur! Xxx

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  • Marie-Eve Coderre
    24 février 2012

    Je ne croyais vraiment pas avoir autant de beaux commentaires. Merci beaucoup beaucoup.

    Marie-Pierre: Merci, ton commentaire est vraiment gentil et me fait du bien. Je ne croyais vraiment pas que j’aurais cette portée avec cet article. Merci encore!

    Martin: Merci beaucoup, l’article traduit est très intéressant!

    Marie-Josée: Moi aussi, parfois je décide de me taire, mais j’essaie d’avoir suffisamment de force pour le faire le moins possible. C’est vrai, on est aliénéEs. On veut toujours plaire, parce que d’une certaine manière, ça a été la seule façon d’accéder à une certaine forme de pouvoir (et souvent, encore aujourd’hui).

    Caroline: Tu ne te trompe pas du tout. En études féministes, les profs sont vraiment fantastiques. On a eu la chance d’avoir des profs qui nous ont laissé l’espace pour débattre sur des sujets qui nous tiennent à coeur. Merci beaucoup, énormément pour ton beau commentaire. Vraiment, il me fait du bien à lire.

    Myriam: Je t’aime ma grande soeur d’amour! XXX 🙂

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  • La Digresse
    3 mars 2012

    Merci pour ce texte!

    Personnellement, je ne suis plus capable de me taire, et lorsque j’entends des propos sexistes, je réagis au quart de tour. Ça me vaut parfois des commentaires désobligeants. Entre autre, je me suis fait dire par un gars qui trouvait que c’était aux femmes de faire le café pour que les hommes relaxent, que j’avais un problème dans la tête si je n’avais pas encore compris que la place de la femme était à la maison avec les enfants, et si possible à la cuisine! Évidemment, je l’ai confronté, et je ne me suis pas faite d’amis ce jour-là.

    Bon, on est loin d’un débat universitaire…

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  • Virginie T. Robert
    3 mars 2012

    Je viens de tomber sur l’article et je me souviens relativement bien de ce cours, qui à été pour moi le plus dure émotionnellement. Je n’ai jamais autant rager sur ma chaise sans pouvoir réagir comme plusieurs l’on faite pour défendre le féministe.

    Je fais mon bout de chemin en tant que féministe et je me sentais pas prête a attaqué, mais je sentais que quelque chose était troublant, dérangeant dans le discours que tenait certaines et certains à l’intérieur de ce cours.

    Je te remercie, moi aussi, d’avoir défendu tes convictions…nos convictions. Je remercie aussi, celle qui était à côté de moi dans ce cours et qui elle aussi, ce battait contre les arguments anti-féministe, masculiniste, déterministe et généralisant que certaines et certains pouvait tenir.

    Ps : « Un mensonge mainte fois répété devient une vérité. » – Joseph Goebbels, un ami de Adolf Hitler.

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  • Marie-Eve Coderre
    6 mars 2012

    Merci beaucoup à toutes les deux pour vos commentaires.
    Je suis contente que quelqu’une qui a assisté au cours tombe sur l’article. Tu as raison, c’était troublant, c’était dérangeant, vraiment. J’ai été étonnée de voir que dans un cours qui parle de féminisme et de rapports de sexes, il y ait autant de gens qui véhiculaient les idées du patriarcat avec une certitude presque aveugle.
    Merci de m’avoir lu, merci de me remercier. J’espère sincèrement qu’un jour tu prendra la parole aussi. C’est important.

    La digresse: Même quand c’est pas un débat universitaire, c’est important, en fait, c’est tout autant important. Tout ne peut pas simplement se passer dans les universités, y’en a une gigantesque partie qui se passe dans les pubs, cafés, rues ou autour de la table. Quand un argument du débat universitaire c’est que c’est très gratifiant d’être secrétaire pour une femme, c’est pas un débat plus intellectuel que celui auquel tu as participé. Merci beaucoup de prendre la parole 🙂

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  • VivianeP
    6 mars 2012

    C’est très gratifiant pour une femme de tenir son foyer et d’élever ses enfants. Et pour un père, être le pourvoyeur est très gratifiant aussi, et ne l’empêche absolument pas de montrer ses sentiments. Moi aussi je viens d’une famille de grandes gueules qui passait son temps à débattre à table.

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  • VivianeP
    6 mars 2012

    Vous pouvez retirer mon message si vous voulez. Si je pouvais, je le ferais! Pas que je ne le pense pas, mais bon, je suis pas sûre de son utilité.

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  • martin dufresne
    6 mars 2012

    Personne ne le nie – d’ailleurs, les statistiques indiquent qu’aujourd’hui, les femmes sont pourvoyeuses aussi souvent sinon plus que les hommes – mais encore faut-il avoir le choix… Quand on rend inaccessibles à de plus en plus de gens les études essentielles à un emploi décent, avec une hausse de frais de scolarité de 75% en 5 ans, cela exclut celles qui veulent avoir des enfants et un foyer mais ne peuvent le faire avec des emplois sous-payés et/ou à temps partiel dans les ghettos d’emploi traditionnels. Quant aux pères, s’il est gratifiant d’être « le pourvoyeur », il faudrait l’apprendre à beaucoup plus d’entre nous, parce que beaucoup d’hommes trouvent apparemment plus gratifiant de garder 100% de leur fric – tiré d’emplois mieux payés à cause du sexisme – pour eux-mêmes et pour les clubs de l’industrie du sexe.

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  • VivianeP
    6 mars 2012

    Vous avez une médiocre opinion des hommes, Martin Dufresne. Je ne la partage pas. Je crois que les hommes qui ont soutenu leur famille pendant des centaines d’années méritent beaucoup plus que ça. Et les mères aussi.

    Et il y a beaucoup d’emplois décents qiu ne nécessitent pas du tout d’études supérieures.

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  • martin dufresne
    6 mars 2012

    Je regrette que vous le pensiez, mais c’ets vous qui faites une généralisation abusive, alors que j’ai écrit « beaucoup d’hommes » et non tous. Les homme squi ont « soutenu leur famille pendant des centaines d’années » ne sont pas nécessairement représentatifs de tous ceux d’aujourd’hui – parlez-en à des travailleurs et travailleuses sociales -, d’où l’importance de l’accès aux études, à la justice et à des emplois payés de façon équitable pour les femmes qui ne veulent pas dépendre de la bonne volonté de quelqu’un d’autre. Cela me semble évident et n’entrave aucunement d’autres choix, quand c’en sont.

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  • Marie-Eve Coderre
    8 mars 2012

    C’est de forcer les rôles sexuels qui est dangereux. Demandez-vous ce qui vous permettrait de vous épanouir pleinement autant intellectuellement que sentimentalement. CertainEs vont dire que c’est d’être homme ou femme au foyer, d’autres ce sera de faire de longues études, pour d’autre ce sera d’avoir une grande carrière et j’en passe. Les choix sont multiples, c’est quand on endoctrine les gens à une seule possibilité à cause de leur sexe et que c’est ÇA le bonheur qu’on voit que non, ce n’est pas nécessairement valorisant et que ça n’a aucun lien avec le sexe.
    Pour ne pas généraliser, je n’ai pas l’impression d’être une femme au foyer. Ça ne me convient vraiment pas. J’ai envie de faire de longues études et d’éventuellement faire des recherches et d’avoir une carrière enrichissante. Je trouve injustifié quand on me dit comment je devrait me sentir et comment je devrais agir parce que j’ai un utérus.
    Pour généraliser, la deuxième vague a entre autre eu lien parce qu’une grande partie des femmes se sont rendus compte qu’elles étaient malheureuses comme femmes à la maison, que ce n’était pas gratifiant du tout de devoir passer le balai, préparer le souper et écouter son mari parler de sa journée. Elle ont fait cette prise de conscience entre autre grâce au Deuxième Sexe et à La Femme Mystifiée parce que c’est là qu’elles ont pu avoir le vocabulaire pour exprimer ce sentiment de vide qui les habitait.
    À un moment, est-ce qu’on pourrait se retirer du discours de généralisation ou d’individualisation qui nous éloigne continuellement du réel objet de débat? Quand on généralise c’est toujours trop, quand on individualise, ce n’est pas applicable au reste de la population. C’est une des chose qui est épuisante lors des débats, on a beau dire des arguments, ils ne sont jamais nécessairement correct et demandent perpétuellement une argumentation.
    Quand on a juste envie d’agir comme notre coeur et notre tête nous dit de le faire, est-ce qu’on peut vraiment le faire sans que les gens nous critiquent?

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  • VivianeP
    8 mars 2012

    Marie-Eve, je crois que de toute façon, il y a beaucoup trop d’êtres humains sur la terre. Alors les femmes qui souffrent vraiment à l’idée d’être au foyer pour élever leurs enfants devraient peut-être envisager de ne pas en avoir.

    Mais quand elles choisissent d’en avoir et ne s’en occupent pas, alors là, moi, elles n’ont ni mon admiration, ni ma sympathie, ni mon vote.

    Et depuis le temps que je suis sur internet à participer à des discussions et à des débats, je ne compte plus le nombre de femmes tout à fait modernes qui m’ont dit que si elles avaient le choix, elles resteraient à la maison! Alors le droit au choix pour lequel les femmes se sont battues s’est retourné contre elles.

    De mon expérience, le message qui nous a été entré en tête de gré ou de force depuis des décennies selon lequel être au foyer était aliénant, a rendu le bonheur difficile aux jeunes mères. Moi, j’ai eu à me battre contre une envie de sacrer le camp de chez moi, tellement j’étais en conflit avec ce message. Mais du même coup, j’étais tellement consciente de l’importance de mon rôle et de mes responsabilités envers mon bébé, que je me suis profondément questionnée. J’ai décidé d’apprivoiser mon rôle, de me faire violence (la violence faite aux femmes, je me la suis faite moi-même!). J’ai apprivoisé avec humilité les tâches domestiques que je détestais tant, j’ai appris à me désintoxiquer de mon besoin de reconnaissance de mes patrons, de mes collègues, car quand on abandonne tout cela, c’est bien rare qu’on vienne nous applaudir pour un changement de couches réussis, ou une purée parfaite… Bref, j’ai mené un combat CONTRE le lavage de cerveau féministe, et j’en ai tiré beaucoup de fierté, de bonheur. Jamais je ne pourrai regretter d’avoir élevé mes enfants, de les avoir vraiment élevés. Pas les CPE, pas l’état: moi.

    Ce que je crois, c’est que de nombreuses femmes sont passées à côté de l’expérience la plus riche qui soit dans la vie d’une femme, et tout cela parce qu’elles n’ont pas été capables de prendre du recul face à ce discours féministe envahissant.

    Agir comme notre coeur et notre tête nous dit? Moi je crois qu’il faut agir selon nos responsabilités envers nos enfants, avant tout. Avant la cause. Et parfois, ça nous demande justement d’aller contre notre coeur et notre tête, de se faire violence. Je suis tellement fière de ça.

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  • Marie-Anne
    9 mars 2012

    Encore une fois, on vous rappelle de ne pas déraper du sujet du présent billet, sinon nous modérerons.

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