Éva Circé-Côté, l’audacieuse
J’ai eu le plaisir d’assister à une soirée lecture organisée par les Éditions du Remue-Ménage sur la journaliste et bibliothécaire Éva Circé-Côté. La soirée, a réuni des lectrices et un lecteur, soit Myriame El-Yamani, Bernard Vallée, Monique Simard, Dominique Payette et Danaé Michaud-Mastoras. Le lyrisme et la fougue de l’écriture d’Éva Circé-Côté, si bien servis par ces interprètes, nous secouait par son actualité (fortuite) et par sa beauté d’un autre temps.
Grâce au travail passionné de l’historienne Andrée Lévesque, nous avons pu découvrir certains extraits des chroniques de cette femme de lettre du siècle dernier. Sous divers pseudonymes, afin de garder son emploi de bibliothécaire, Éva Circé-Côté a écrit maints article pour dénoncer les inégalités entre les sexes, l’impérialisme, l’antisémitisme, l’ingérence de l’Église catholique dans la sphère politique, et j’en passe. Amie d’Émile Nelligan, elle écrit un texte poignant intitulé «L’Asile de Saint-Jean-de-Dieu, Longue Pointe» où elle décrit l’absurdité et le contraste du printemps ensoleillé et les gouffres de la folie de l’asile où résidait Nelligan. Un texte émouvant.
De plus, Éva Circé-Côté milite pour l’éducation des filles (et l’éducation gratuite) et fonde même un lycée pour filles. Ses idées d’avant-garde sont toujours d’actualité : elle dénonce l’inaccessibilité aux études pour les «Canadiens»*, les inégalités entre le salaire des hommes et des femmes, mais elle invective vertement les politiciens corrompus et leur gestion quasi totalitaire des fonds publics…
«Le savoir, comme l’eau, devrait être à la portée de tous.»
«Qui donc a dit que le rêve valait moins que la réalité ?»
L’historienne Andrée Lévesque a écrit deux livres sur ce personnage fascinant de l’histoire féministe du Québec.
À découvrir définitivement !
Quelques lectures supplémentaires :
«Le feu méconnu d’Éva Circé-Côté»
«Éva Circé-Côté : une vie à contre-courant»
Dossier Histoire sur Cybersolidaires.org où on trouve des textes originaux de Éva Circé-Côté, le tout originaire de l’anthologie La pensée féministe au Québec 1900-1985
* «Canadiens» dans le temps référait aux citoyens d’ascendance francophone.
marie-dominique lahaise
J’y étais également, c’est un fort beau et efficace résumé de cette divertissante soirée. Merci !
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Sara
Référence pour la phrase « Qui donc a dit que le rêve valait moins que la réalité ? » : Le Pays (Montréal), samedi 1er janvier 1916, Visions du Jour de l’An : À propos de jouets – tout nous ramène à la guerre, signé Fantasio (un des pseudonymes d’Éva Circé-Côté)
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3separately
3firewood
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