Dans 6 jours, il y a 8 ans que j’ai été violée
C’était un gars que je connaissais, plus vieux que moi. Vraiment plus vieux. J’avais 14 ans et il avait 19 ans. Au début, malgré notre différence d’âge, tout allait bien. Je pensais avoir trouvé l’homme de ma vie. Je me sentais cool d’avoir un chum aussi vieux du haut de mes quatorze années. J’en parlais à mes amies du secondaire. On avait des dates, on s’embrassait, on vivait au rythme de ce que je voulais avoir. Il me respectait.
Et puis est arrivé un soir où il m’a invité chez lui alors que ses parents n’étaient pas là. Je trouvais ça trippant. Aller chez un gars, seule, et que lui est seul. On avait l’appartement pour nous. On pouvait tripper, écouter de la musique fort, regarder tous les films qu’on voulait ; j’étais enchantée.
J’ai sonné à sa porte le 26 novembre au soir. Il m’a fait entré. On a mangé et écouté un film. Par la suite, tout a dégingolé.
On s’est couché, comme d’habitude, mais il a essayé plus que les autres fois. Je réalisais alors qu’il voulait qu’on ait une relation sexuelle. Mais moi, je ne voulais pas. Je lui ai dit et je lui ai fait sentir, mais il continuait. Il a enlevé mon pyjama en me regardant directement dans les yeux. Je lui ai dit, encore une fois, que je ne voulais pas. Il a continué.
Cette soirée-là, j’ai tout fait. J’étais vierge avant d’entrer dans l’appartement et je me suis ramassée à subir plusieurs actes sexuels. Pénétration vaginale, anale, buccale, de force. J’ai été violée et violentée.
À un moment j’ai réussi à me réfugier à la salle de bains. Je n’avais pas mon téléphone sur moi donc je pouvais juste attendre que ça passe. Il est finalement venu cogner à la porte en disant que tout irait bien, que je pouvais sortir. Naïve que j’étais, je suis sortie. Rien ne m’est arrivé de plus et j’ai réussi à retourner chez moi.
Depuis ce jour, à chaque 26 novembre je me rappelle de cet évènement. Je me rappelle de la douleur, de la honte, de la souffrance. Cette situation a modelé toute ma vie sexuelle et me ratrappe encore.
J’espère un jour vivre un 26 novembre sans me rappeler de mon agresseur.
Ana
Bravo pour ton article et pour avoir eu le courage de raconter cette histoire. Je te souhaite de tout coeur que très bientôt tu puisses vivre un 26 novembre sans l’ombre de cet ignoble agresseur…
Bon courage!
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