Rétrospective 2016 : top 5 des articles les plus lus
Avec moins de 24h avant l’arrivée de 2017, l’équipe de JSF est allée fouiller dans les statistiques du blog afin de retrouver les 5 articles les plus lus de 2016 sur le blog. Voici sans plus attendre notre petite rétrospective de 2016!
Numéro 5 : Je ne veux pas d’enfants : pourquoi est-ce si dur de me croire?
Et d’ailleurs, si j’avais été un homme, mon entourage aurait-il remis en question mon choix de vie avec autant de véhémence?
Car tel est de toute évidence la question sous-jacente.
Une femme, même au 21ème siècle et dans un pays occidental qui se targue d’être moderne et égalitaire, peut-elle exister si elle n’est pas une mère (en devenir)?
Peut-elle exister socialement, ou sera-t-elle éternellement considérée comme une « vieille fille » égoïste, aigrie et solitaire?
Mes parents insisteraient-ils autant sur la possibilité que je change d’avis plus tard par peur… que je devienne une femme « anormale » et « inutile »?
Numéro 4 : Êtes-vous sexiste?
Ce que je veux dire c’est qu’on est tellement exposé à ce sexisme ordinaire, ce sexisme ambiant qu’on ne s’en rend même pas compte; on se dit que c’est pas grave, que c’est même drôle parfois, alors on ne le dénonce pas. Dans ce que j’ai énoncé depuis le début de ce texte, combien parmi vous avez vécu ce type de chose, dit ce genre de choses ou été témoins de ce genre de choses? Moi je ne peux pas les compter, c’est tous les jours, c’est constant, d’autant plus avec les réseaux sociaux. Ce sexisme ambiant est moins frappant que le sexisme hostile[2] – où on exprime ouvertement à la femme qu’elle vaut moins que l’homme -, c’est certain, mais reste qu’il continue à marteler aux femmes qu’elles sont inférieures. Vous pourriez vous dire « ben là les femmes, vous avez des batailles plus importantes que de vous battre contre le sexisme ordinaire ». Pourquoi choisir une bataille? Pourquoi prioriser?
Moi je vous invite à vous demander, êtes-vous sexiste? Vous ne vous en rendez peut-être pas compte, mais ce serait peut-être le bon moment pour vous questionner, dénoncer et changer, pourquoi pas?
Numéro 3 : Le 8 mars n’est pas une deuxième St-Valentin
Pour moi le 8 mars est signe de bilan. C’est un temps pour s’arrêter, réfléchir, voir ce qui reste à faire et continuer le lendemain. Les femmes ne sont pas moins battues, tuées, violées, harcelées ou mieux traitées le 7 et le 9 mars. Le 8 mars n’est pas une célébration de la féminité, ce n’est pas une deuxième st-valentin ou un avant fête des mères. Les femmes sont plus que des amoureuses, amantes, mères, soeurs ou amies. Nous sommes des êtres humains, avec une réalité commune. Ce n’est pas notre vagin qui nous unit, mais notre réalité bien distincte de femme ou identifiée comme femme.
Le 8 mars, je revendique le droit d’être en colère, de crier et m’époumoner sur ce qu’il reste à faire pour que nous vivions dans un monde réellement égalitaire. Si quelqu’un.e pense que se dire égalitaire ou humaniste revient à se dire féministe, il/elle se trompe. Parce qu’englober les réalités des femmes dans un discours humaniste c’est éliminer et nier leurs problématiques au profit d’un discours confortant et rassurant. Je m’excuse (ou pas), mais la situation des femmes tout comme la situation des personnes trans ou non-binaires ou des femmes marginalisées est loin d’être paisible . En fait elle est très différente des femmes cisgenre et/ou blanches et/ou hétérosexuelles et mérite aussi une attention particulière. Nous méritons d’avoir notre place et notre espace pour s’exprimer, qu’il soit mixte ou non. C’est notre décision.
Numéro 2 : Lettre ouverte suite à l’événement transphobe à l’UQAM vendredi dernier
Devant les protestations grandissantes, mais tout de même assez contenues engendrées par ses paroles, la conférencière décida rapidement d’abandonner sa conférence puisque, selon elle, aucune discussion n’était possible. Et pourtant, c’était bien la discussion que nous étions venu chercher. Les vieux profs poussiéreux, décidément outragés qu’on ose remettre en question le cadre de cette conférence se sont mis à vociférer sur la liberté d’expression, exprimant plus de violence et d’agressivité qu’aucun protestataire n’en avait montré. Devant l’absurdité de la situation, le public s’est mis à applaudir ironiquement ce débordement d’agressivité et le petit cocon formé par les organisateurs, la conférencière et les professeurs est rapidement sorti de la classe, dépité, sans aucun doute avec la ferme intention d’aller présenter la conférence dans une autre salle de façon incognito.
C’est ainsi que se termina la conférence « Sexes, genres et transidentités : réflexions critiques » avant même d’avoir commencé. Dans une tentative de dresser un portrait pathétique des femmes trans, de les peindre comme des hommes délirants n’ayant pas la légitimité de demander des droits, c’est sur elle-même que la conférencière a fait rejaillir le ridicule. La transphobie qu’elle a présentée n’était pas une transphobie triomphante, charismatique et dangereuse, mais plutôt une transphobie fragile, poussiéreuse et souffrante.
Numéro 1 : Quand la conciliation travail-famille est sexy chez monsieur et attendue chez madame
Pendant que PKP est mis sur un piédestal parce qu’il a osé montrer sa «faiblesse», qu’on a senti son émotion et qu’il a versé une larme, le fait que Julie Snyder ait été amère de tous les sacrifices personnels qu’elle a fait pour lui et sa carrière en entrevue à Tout le monde en parle fait d’elle une manipulatrice calculée. Il est franc, honnête, intègre et on ne peut douter de sa sincérité, bien qu’il soit un ex-magnat des médias conseillé par de grandes entreprises de relation de presse. Par contre, elle, elle n’est pas dépassée par ses émotions : elle choisit ses mots, son ton, son attitude afin de gagner le public, de faire pitié et de nuire à son ex. Loin de moi l’idée de dire qu’elle n’est pas tout aussi bien entourée en terme de relation de presse (au contraire), ou de dire qu’il n’a pas été sincère du tout, mais pourquoi est-elle perçue comme forcément fourbe et pas lui ? Cela ne vient-il pas un peu du stéréotype selon lequel, en cas de divorce, les femmes se transforment en mégères et font tout pour enlever les enfants du couple à ces messieurs ? N’y-a-t-il pas un petit fond de masculinisme à accorder la clémence à monsieur et la manipulation à madame dans le cas d’une garde partagée dont on soupçonne que la négociation ait menée monsieur à démissionner ? Je n’ai pas la réponse divine, mais je crois qu’il est important de se poser ces questions…
Avant de se quitter et de se retrouver en 2017, l’équipe vous a aussi prépare sa petite liste de souhaits :
- Que le Québec instaure une commission sur le racisme systémique
- Que la culture du viol soit prise au sérieux et qu’on mette en place la culture du consentement
- Que le blackface soit laissé en 2016 une fois pour toute
En espérant avoir autant d’articles diversifiés et intéressants l’an prochain!