Être une femme en 2017, c’est cool?

Au mois de mars on célèbre le jour de la femme. Ça m’a fait réfléchir. Y’a pas de doute, …je suis une femme. J’ai la chance d’être née au Québec. Je suis libre. Je peux parler sans avoir peur de me faire lapider. J’ai le choix d’être qui je veux. Je n’ai pas de limite. La femme québécoise d’aujourd’hui a le choix d’être mère, d’être belle, intelligente, drôle et même cochonne. Mais pas tout ça à la fois, ben non, il faut faire des choix.

Être belle c’est compliqué. À la base c’est pas un choix, c’est la nature. Malgré les bonnes intentions de certaines, la vie a été chienne. En général, c’est par les autres qu’on apprend notre valeur sur l’échelle de la beauté. Oui parce que si t’es une belle femme et que tu vis dans une grotte…t’es juste weird. Être belle ça vient avec beaucoup de pression. Être belle c’est un travail à plein temps. Il faut être belle en tout temps. Quand tu es fâchée, quand tu ris et même quand tu tousses…Et puis la belle femme ne pète pas. Non c’est défendu. Quand tu es belle, je ne suis même pas sûre que tu aies le droit d’avoir un anus. Être belle, c’est être de bon goût, il faut trouver le juste milieu entre charrue et pognée du cul. La belle femme est aimée pour son enveloppe, pas son contenu. L’autre jour on était dans un souper et on parlait politique avec des amis, lorsqu’une belle femme a donné son opinion. Y’a eu un malaise. On ne savait pas comment réagir. On a rit. La belle femme n’est pas une « party animal », c’est pas elle qui fait lever le party. Non.

Ça c’est la femme drôle. Ce qui est bien quand on est drôle c’est qu’on peut être plusieurs choses à la fois. Drôle et grosse, drôle et laide, drôle et célibataire. La fille drôle peut dire ce qu’elle veut, dénoncer, choquer, déstabiliser, de toute façon elle est mal baisée. C’est pour cela que la femme drôle n’a pas d’enfants.

Ça c’est réservé à la femme mère. Avec un grand M. La femme mère est au top de l’échelle femelle. Bien sûr, puisqu’elle a accompli sa destinée. La procréation. On la respecte, tellement qu’on ne peut plus l’imaginer baiser. Une fois l’accouchement passé la mère perd tout, sa fermeté et ses illusions. Ce n’est pas grave, c’est maintenant à travers ses enfants que la mère se réalise.

Parce que celle qui se réalise c’est la femme intelligente. La femme intelligente peut avoir une carrière. La femme intelligente est dangereuse, elle a des opinions, elle pense toute seule. Et parfois, la femme intelligente est aussi féministe. Ça il ne faut pas le dire trop fort, à moins qu’elle ne soit lesbienne, là ça ne dérange pas parce que de toute façon elle est déjà hors circuit. La femme intelligente n’a pas de « sex appeal » c’est bien connu, elle a du poil. La femme intelligente peut avoir des ambitions, du caractère, faire carrière mais pas des fellations.

Non ça c’est réservé à la cochonne. La cochonne c’est la femme libérée. On la désire, on la veut dans notre lit mais on la respecte moins. On ne l’écoute pas, on ne s’intéresse pas à ce qui sort de sa bouche mais à ce qui y entre.
Heureusement aujourd’hui en 2017, la femme a le choix. Mais attention il ne faut pas tout mélanger. Reste qu’on ne peut pas être cochonne et mère à la fois. On ne peut pas être belle et drôle, les gens seraient confus. Encore moins mère et lesbienne. Et certainement pas noire et intelligente, ça enverrait un double message. Je crois que le pire du pire serait d’être une femme, mère, noire, belle, intelligente et drôle…Quelle image farfelue. Heureusement qu’aujourd’hui en 2017 on n’a plus besoin d’être féministe.

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