Incompréhension

Je suis indignée, outrée je ne sais plus comment le dire. Je vous explique. J’ai lu avec attention le résumé publié par le Conseil du statut de la femme concernant le jugement rendu par la Cour du Québec en Colombie – Britannique sur l’affaire opposant Ken Wiebe et un groupe de chercheuses de l’Université Laval sous la supervision de Pierrette Bouchard.(http://www.csf.gouv.qc.ca/telechargement_publication/index.php?id=454)

Étant avocate de formation, je comprends que le droit applicable en Colombie-Britannique n’est pas le même que celui appliqué au Québec. Je comprends également que le groupe de cherseuses a été acquitté, mais sur une base totalement inacceptable à mes yeux. En effet, la défenderesse a écrit dans son rapport que B.C. Fathers était un organisme masculiniste et elle a inscrit le nom de Ken Wiebe dans l’annexe II du rapport où l’on énumère une série d’organismes masculinistes et c’est selon le juge, des propos jugés suffisant pour être diffamatoires. Malgré tout le respect que je lui dois, je cherche encore comment il a pu en arriver à cette conclusion, mais je ne trouve pas. Probablement, une jurisprudence obscure émanant de la Colombie-Britannique.

Cependant, j’ose croire qu’aucun juge au Québec n’aurait qualifié les propos contenus dans le rapport Bouchard de diffamatoires. J’ose espérer que l’esprit critique et juridique de nos juges québécois ne peut faire défaut à ce point. J’ose croire que la liberté d’expression est plus importante lorsque les propos dénoncent une situation misogyne que lorsque les propos évoquent une misogynie flagrante et incite à la haine. Heureusement, le juge a acquitté les défenderesses sur la base de leur défense basée, pour l’essentielle, d’arguments de droit. Heureusement aussi que le pourvoi en appel a été rejeté, il n’en demeure pas moins que le message est clair : « Tais-toi sinon on te poursuit. »

Je suis pour les droits des pères face à leurs enfants tout comme ceux des mères. J’ai moi-même défendu à plusieurs reprises des hommes devant les tribunaux pour qu’ils aient la garde de leurs enfants et souvent avec succès, mais jamais en traitant la partie adverse de « féminazie », mais plutôt dans le respect des droits et des devoirs de tout individu et surtout dans l’intérêt de l’enfant.

Aujourd’hui, à moins d’être enregistré comme membre, je n’ai pu consulter le site Web de B.C. Fathers, donc impossible de vérifié certaines données du jugement, mais une chose est sûre il faut demeurer prudente. Parce qu’avec ce simple texte démontrant ma consternation quant à l’analyse juridique faite dans ce dossier je pourrais, moi aussi, me retrouver au banc des accusées.

Publié par Manon

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