Il y a 20 ans, j’avais 7 ans
Mis à part mon 7e anniversaire, l’année 1989 est une année importante pour le monde et pour le féminisme.
Je suis tombée sur cet article de Chantal Locat, Responsable du Comité de la condition des femmes CSQ dans la parution d’automne 2009 de la revue syndicale « Nouvelles CSQ ». Je ne crois pas qu’il vaille vraiment la peine que je le reformule dans mes mots. Je vous le partage donc :
Au printemps 1989, Jean-Guy Tremblay obtient une injonction de la Cour supérieure interdisant à son ex-conjointe, Chantal Daigle, de se faire avorter. Elle est alors la seule femme au Canada qui ne peut pas se faire avorter, sous peine d’emprisonnement et d’une amende de 50 000 $. Elle est déboutée en Cour d’appel et décide de porter sa cause devant le plus haut tribunal du pays.
Rapidement, la Coalition québécoise pour le droit à l’avortement libre et gratuit, forte de l’appui d’une grande partie de la population, organise la plus grande manifestation jamais vue en faveur de la liberté de choix au Canada. Chantal Daigle n’est pas seule : plus de 10 000 personnes manifestent leur appui dans les rues de Montréal. Pour la Coalition, obliger une femme à avoir un enfant qu’elle ne désire pas, c’est un viol.
Jugement historique
Dans son jugement (Tremblay c. Daigle, [1989]), non contredit depuis, la Cour suprême affirme que seule la femme enceinte a le pouvoir de décider si une grossesse sera menée à terme et que le père n’a aucun « intérêt » sur le fœtus. Elle conclut en disant que « le fœtus n’est pas compris dans les termes [être humain] utilisés par la Charte québécoise et, par conséquent, ne jouit pas du droit à la vie conféré par con article premier ».
Aujourd’hui, par toutes sortes de projets, des adeptes pro-vie tentent de donner un statut au fœtus, ou à restreindre le contrôle des femmes sur leur corps lors d’une grossesse.
Le 1er octobre 2009, des groupes de femmes, en collaboration avec la Fédération du Québec pour le planning des naissances, ont organisé un événement visant à souligner le 20e anniversaire de ce jugement, l’un des plus importants en matière de droits à l’avortement. Pour l’occasion, des personnalités ont chanté et d’autres ont lu le manifeste écrit par la coalition en 1989. C’était un moment pour souligner la victoire et le courage de Chantal Daigle, et rendre hommage à toutes les femmes qui, encore aujourd’hui, se battent pour exercer et défendre leur droit de décider librement de leur maternité.
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Plusieurs d’entre nous se souviennent de la tuerie de l’École Polytechnique de Montréal, le 6 décembre 1989, au cours de laquelle 14 femmes ont été assassinées parce qu’elles étaient des femmes. Ce triste événement a laissé des traces profondes au Québec et partout dans le monde.
Le Colloque international La tuerie de L’École Polytechnique 20 ans plus tard : les violences masculines contre les femmes et les féministes nous convie, du 4 au 4 décembre, à souligner de façon particulière cette tragédie. Ce sera l’occasion, entre autre, de réfléchir sur les significations sociales, historiques, philosophiques et politiques de ce drame par le biais de quatre grands thèmes :
La mémoire collective de la tuerie de l’École Polytechnique;
Les impacts de l’événements sur le mouvement féministe;
Les violences contre les femmes et les féministes;
Le renouvellement des actions et des pratiques visant l’élimination des violences faites aux femmes.
Pour obtenir tous les détails de cet événement montréalais, organisé par l’Institut de recherche et d’études féministes de la Faculté des sciences humaines de l’UQAM, visitez iref.uqam.ca .
Source : NouvellesCSQ, Automne 2009, p. 46
En 1989, j’ai 7 ans, Jésus de Montréal est apparaît sur nos écran, on regarde le premier épisode de la série Les Simpsons, la bière est autorisée dans les bars islandais, Dalì s’éteint, le vidéoclip de Madonna Like a prayer est diffusé, la NASA tente de visiter Vénus, on joue au GameBoy, le commerce de l’ivoire est interdit et, à Berlin, le Mur tombe enfin. 20 ans se sont écoulés. Pas moins de 7300 jours.
Je ne sais pas pourquoi c’est en 1989 précisément que nous avons eu le droit indéniable de prendre les décisions en ce qui concerne notre corps. Je ne sais pas non plus pourquoi c’est cette même année que 14 jeunes femmes brillantes ont perdues la vie pour avoir eu l’ambition d’être des scientifiques. Je ne sais encore moins pourquoi le Mur a été démentelé cette année-là. Ce que je sais, c’est qu’aujourd’hui, des actions sont posées quotidiennement pour faire avancer la cause des femmes, des démunis, des prisonniers de guerre, des sans-abris, des décrocheurs… Aussi pour l’environnement, le commerce équitable, la justice, les enfants. Je ne suis pas dupe, je sais qu’il y a encore des gros joueurs qui s’amusent à crever nos pneus et à sciers nos jantes. Mais j’ai espoir.
J’ai espoir car si une jeune fille déterminée, de St-Jérôme, peut déposer une pétition et, quelques années plus tard en découle une Charte, c’est que le moindre petit geste peut encore avec l’impact d’un Tsunami.
Caroline R.
WOW!!!!
C’est fou, je n’avais pas prit conscience que tous ces événements avaient eu lieu la même année!…
C’est justement pour ça qu’il est important pour nous de demeurer vigilantes et vigilants, on ne sait jamais ce qui peut se produire, un pas en arrière est si vite fait!En ce qui concerne la Conférence de l’IREF sur la Polytechnique, ça promet d’être très intéressant. Cependant, réservez vos places, et notez que c’est la fin de semaine du 4 au 5 décembre, plusieurs activités auront lieu.
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