jesuisféministe.com, mon baptême

J’ai l’impression de sortir du placard. Un placard rose, vous me direz? Pas tout à fait. Avez-vous déjà assisté à un coming out de toutes sortes? Il engendre souvent quelques malaises, des sourires en coin, des airs de «Ah oui, vraiment?!», mais surtout une multitude de questionnements. Un coming out difficile à assumer en 2010, celui de s’identifier comme féministe.

C’est connu, au Québec, les femmes dominent les hommes! Pas besoin de discussions, de débats ou de journée internationale des femmes. Le Québec est-il ouvert aux différentes voix féministes? Nous devons démystifier certains enjeux et discuter tous afin d’informer, de débattre et de proposer. J’invite également fortement les hommes à prendre part au débat.

Participer au collectif jesuisfeministe.com, c’est aussi prendre le temps de nuancer différentes positions reliées aux problématiques touchant les femmes dépeintes, trop souvent, avec une certaine facilité par les médias de masse.

Effectivement, le Québlec et son malaise envers les Québécoises assumées ne date pas d’hier. Jacques Bouchard, le publiciste, définissait les 36 cordes sensibles des Québécois en 1978. Parmi ces 36 cordes sensibles, on retrouvait le terme «matriarcat». J’écoutais justement un débat lancé par Marie-France Bazzo à son émission sur le syndrome de Lyne-la-pas-fine, un débat particulier portant sur la question suivante: «Les Québécoises sont-elles castrantes?» En introduction: «le Québec a toujours été historiquement une société matriarcale. […] Les Québécoises reposent pleinement sur les acquis du féminisme.»

Que reste-il du féminisme laissé par les Ariane Émond, Hélène Pedneault et Pol Pelletier de ce monde? Quelle bonne idée d’avoir un collectif féministe qui soulève des débats politiques, sociaux et culturels tout en prenant le flambeau laissé par ces femmes qui ont marqué notre société.

Qu’à cela ne tienne, à notre tour de prendre position. Bravo à Marianne et Isabelle pour cette initiative.

31 Comments

  • Marie-Élaine
    23 février 2010

    Bienvenue sur le blogue, Léa !

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  • Léa
    24 février 2010

    Merci! J’ai hâte de commencer à écrire. J’aime bien ce que tu écris aussi. 🙂

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  • Marie-Anne
    24 février 2010

    Oui, bienvenue sur le blogue ! On a hâte de te lire encore !

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  • Edenne
    25 février 2010

    Merci Léa de continuer le combat visant à déconstruire le discours de « l’égalité déjà là » et du Québec matriarcal. 🙂

    En parallèle, le blogue constitue un excellent tremplin pour informer et débattre avec des gens de notre entourage.

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  • TERRY
    26 février 2010

    Bonjour,

    Ayant comprehension de votre problème, l’ACCD (Ass des citoyens chrétiens
    discriminés) aimerais vous aidez:
    L’oppression que vous ressentez viens justement des différences entre hommes et
    femmes, et a la rivalité qu’elle engendre. En effet il semble que la vie des
    hommes est sans contrainte car il n’a pas fondamentalement de rôle ou de
    prédisposition a être Homme, tandis que la femme doit tenir le rôle de mère pour
    être considérée dans la société, et dans le regard que porte les autres femmes
    sur vous.
    Le problème est que le monde fait des amalgames entre la liberté et les
    contraintes dûe a la morale. L’Homme chrétien en revanche lui est au service de
    cette morale, il a ce role prédéfini qui est complexe a tenir et la femme doit
    se laissée orienté par cette autorité, car c’est ainsi que Dieu le veut et c’est
    bien. En revanche l’homme Athé lui fait ce qu’il veut et les conséquences de ce
    qu’il fait lui est inconnu, puisqu’il n’est pas éclairé. Donc il fait souffrir
    la femme et n’en est pas conscient.
    Le problème avec ce genre de manifestation qui est la votre c’est que cela jette
    le discrédit sur les hommes de Dieu qui servent la cause du Bien, et par
    conséquent rend les femmes sexistes  »voyous » a la morale et a Dieu. Cela fait
    de vous des hors la loi. Hors ce n’est pas ce que vous souhaitez.
    Quand au patriarcat il est institué parce que selon les principes chrétiens
    l’Homme a un rôle a jouer, une prédisposition spirituel qui fait que les femmes
    aiment la vie plus que Dieu (Luc 9V23 -réf Biblique) alors que les Hommes
    doivent aimer Dieu plus que la vie. On voit là que la prédisposition de la femme
    est de protéger sa progéniture physiquement, tandis que l’éducation morale doit en dissoudre la sensibilité au salut de sa vie pour sauver son âme et ne pas resté égocentrique, individualiste ou égoïste! C’est ce qui fait que la femme deviens comme un homme dès lors qu’elles ont engendré une descendance puisqu’elles sont contrainte par le rôle de renoncez a elle même pour sauvé ses très cher protégé. C’est là ou le plan de Dieu est parfait car la femme rejoint
    l’homme par dans sa condition spirituelle par l’accomplissement de sa tache et le rôle qu’il lui été donner sa vie pour les autres!
    En revanche la Bible nous indique clairement a ce sujet, et c’est le problème de ce monde athé, que  »celui qui aime sa vie la perd », et celui qui croit changer ce monde est fou, aussi dans un esprit d’appel a la sagesse nous vous demandons de restez raisonnable vis a vis de ces problèmes qui vous dépasse.
    Car vous jetez le discrédit sur les chrétiens, et créez une Discrimination sociale a leurs égards, ce qui est condamné par les lois de la République Française (art 225-1 du CP) et les Droits de l’Homme intégré dans la constitution de 1958 (art7 et 10). »nul ne doit etre inquiété par ses opinions religieuses ».
    scincèrement
    L’ACCD

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  • Marie_S
    26 février 2010

    Terry, je ne sais pas de quel mouvement vous faites partie, mais je me permets de rappeler que vous parlez en votre nom, et que vous n’avez certainement aucune légitimité pour parler au nom des chrétiens ni de l’Eglise catholique. Tou(te)s les chrétien(ne)s ne pensent pas comme vous, et votre position est très discutable d’un point de vue religieux. Je vous renvoie à St Paul : « il n’y a plus ni homme ni femme, vous êtes tous égaux devant Dieu ».
    Par ailleurs, votre post ne concerne pas le sujet dont il est question. Ce blog est un blog féministe, et non de discussion sur la légitimité du féminisme en tant que tel. Il me semble que votre post est donc hors de propos.
    Cordialement

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  • Caroline R.
    26 février 2010

    @Léa:
    Bienvenue sur ce blog! Je te renvoie à mon propre post, je trouve qu’on a certains points communs:https://jesuisfeministe.com/?p=1528

    @Terry:
    Merci de nous apporter la Bonne Nouvelle, votre job est faite, maintenant laissez-nous choisir NOTRE voie!

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  • Marie-Anne
    26 février 2010

    Là ton baptême est fait pour vrai Léa, il y a eu un troll sur ton billet !

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  • Stéphanie
    26 février 2010

    @Terry

    « C’est ce qui fait que la femme deviens comme un homme dès lors qu’elles ont engendré une descendance »

    Si l’on suit votre raisonnement, tout les féministes avec enfant ont votre bénédiction pour être les égales des hommes! 😀

    Au fait, si les personnes qui veulent changer le monde sont fous, Jésus devait l’être aussi, ainsi que tout ceux qui ont participé à l’évangélisation de l’Europe…

    Vous devez également beaucoup mépriser toutes les religieuses et autres saintes qui n’ont pas eu de progéniture à protéger…

    Je sais les filles, « Don’t feed the troll! » 😀

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  • Fanie
    26 février 2010

    Très beau premier texte, Léa. 🙂 Je te souhaite la bienvenue et félicitations pour ton « coming out »! 😀

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  • Gen
    26 février 2010

    Je suis intéressée, Léa, par ton appel aux hommes à faire partie du débat. Je pense que c’est une caractéristique du féminisme auquel je m’identifie et que j’ai choisi, celui qui se réalise main dans la main avec les hommes.
    Bienvenue!

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  • Anonyme
    26 février 2010

    «Les Québécoises sont-elles castrantes?»

    Je ne pense pas, parce que:
    (1) Une fille est castratrice si et seulement si le garçon se laisse castrer.
    (2) Peu importe comment une fille se montre forte/indépendante/différente/tomboy/blabla, elle reste une fille: un bouquet de fleurs au bon moment peut accomplir des merveilles.

    Le véritable problème, c’est que depuis l’avènement de l’amour libre, il faut maintenant travailler habilement et surtout fréquemment pour conquérir le cœur de l’autre et pour garder une exclusivité. En plus, dans la séduction, l’homme occupe généralement un rôle beaucoup plus actif que la femme. Alors…c’est devenu beaucoup plus chiant d’obtenir et d’entretenir une relation (les hommes ne sont plus aidés par l’institution dans les deux aspects). Il faut être à l’affût, il faut battre la compétition et il faut être à la hauteur des attentes. Mais…un homme, peut importe comment il est génial, reste un humain. Même Don Juan a sûrement envi de prendre un break une fois de temps en temps et aller boire une ‘tite bière avec les chums (et noter comment James Bond est nul au niveau de la stabilité des relations).

    La solution (pour les gars)? Adapt and evolve.

    Et les filles, soyez un peu plus compréhensive. La vie d’un gars est dure. Le prince charmant et l’âme sœur sont des mythes. Si le gars ne vous téléphone pas aussi souvent que vous le souhaitiez, c’est soit parce qu’il a peur d’être trop collant ou parce qu’avant de sortir avez vous il utilise en moyenne une fois le téléphone par année. Finalement, le samedi soir, s’il a envi d’écouter le hockey avec ses chums au lieu d’aller voir Twilight (erk?), laissez le écouter son hockey.

    -Ceci est un message d’intérêt général de l’association des gros cons qui ont l’impression ce fameux TERRY n’est qu’un fake(e.g. qui fait semblant de).

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  • Marie-Anne
    26 février 2010

    Cher (Chère ?) Anonyme,
    Il y a beaucoup de propositions dans ton commentaires avec lesquelles je suis en désaccord total. Je ferais remarquer en premier lieu le champ lexical utilisé pour parler des relations hommes-femmes : travailler, conquérir, exclusivité, rôle actif, obtenir, entretenir, battre, compétition, séduction, attentes, bouquet de fleurs… Si le langage représente notre vision de la réalité/du monde, je trouve que ce vocabulaire pour parler des relations amoureuses laisse présager une assez pénible/peu reluisante conception de celles-ci !

    L’utilisation de généralités est flagrante, voire abusive, dans ce commentaire : Toutes les filles aiment les fleurs ! Tous les gars sont actifs dans la relation/séduction ! (Est-ce que cela implique que les femmes sont passives ?) Tous les gars aiment le hockey ! Toutes les filles aiment Twilight ! Toutes les filles trouvent que leurs copains ne leur téléphone pas assez souvent ! Toutes les relations hommes-femmes sont basées sur des processus de compétition/conquête ?

    Les implications de tout cela sont beaucoup trop généralistes et universalisantes qu’elles en sont choquantes ! Donner des leçons n’est pas non plus une bonne tactique pour argumenter rationnellement : «Soyez compréhensives !» « La vie d’un gars est dure, (alors soyez indulgentes)» c’est que votre commentaire nous enjoint de faire. Euh..Les commentaires sont là pour discuter, pas pour se donner des ordres ! Et dans quelle mesure la vie d’un homme est plus dure que celle d’une femme ? Comment on peut généraliser/justifier une telle proposition ? À moi cela me semble pas faisable pantoute !

    Est-ce que les relations amoureuses sont one-way ? Actif-Passif? C-à-d que c’est seulement le mec qui doit conquérir le coeur de la belle ? À mon avis, croire cela est très très réducteur pour les femmes, et aussi pour les hommes qui ne se sentent pas l’âme d’un «conquérant» à la Don Juan. Les relations humaines sont tellement plus riches et complexes que ça, non ? Que faire des nouvelles sexualités, multiples ? Qui sont tout sauf exclusives, compétitives, hétérosexuelles ? L’ hétérosexualité n’est pas non plus absolue : me semble que la solution traditionnelle du bouquet de fleurs ne s’applique plus !

    Les mythes : le mythe des Québécoises castrantes en est un. Le bouquet de fleurs en est un. Le mythe du matriarcat québécois aussi. Le mythe des relations amoureuses où la seule personne active est le gars conquérant. On pourrait avancer que l’amour libre est un mythe, ça reste à discuter.

    Et puis, il est certain qu’aujourd’hui les hommes autant que les femmes s’adaptent aux nouvelles réalités amoureuses de la modernité et évoluent avec elles. Et c’est tant mieux !

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  • Annie
    26 février 2010

    Wow! Je viens à l’instant de découvrir ce site… J’ai l’impression de rentrer à la maison! 😉 Vos commentaires me nourrissent… et me donnent des arguments pour répondre au troll de mon entourage! 😉

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  • Anonyme
    26 février 2010

    @Marie-Anne :
    C’est cher Anonyme. 😉

    Je vous prie de noter la signature de mon texte, qui en quelque sorte implique que je ne dois pas être pris au premier degré.

    Bon, maintenant que j’ai soulevé la controverse et que j’ai probablement frustré plus d’une personne ici, je vais devenir sérieux et discuter de ma propre controverse.
    Avant de commencer je vais juste donne une courte réponse :
    « Que faire des nouvelles sexualités, multiples ? »
    Je n’en ai aucune idée. Je m’y connais peu dans ce sujet, alors je vais faire mon old-school pas très cool et discuter seulement des relations hétérosexuelles (et d’un point de vue masculin).

    Ce que j’ai essayé de soulever, Marie-Anne, est qu’il existe une sorte de tabou dans la discussion des relations homme-femme et c’est l’aspect ennuyant et biologique de l’amour. Non, il n’y a rien de magique, de mystérieux ou d’extraordinaire à l’amour. Certes, comme tu l’as soulevé, c’est un phénomène humain extrêmement complexe, mais au final, on parle de réactions neurales et hormonales qui existent soit comme un mécanisme qui assure la reproduction, ou comme des conséquences d’un tel mécanisme.

    Bon, on va mettre de côté certains stéréotypes un peu cheap que j’ai sorti vers la fin de mon commentaire (désolé pour Twilight, mais c’était trop tentant) et se pencher plutôt sur le dynamisme de séduction que j’ai décrit. Peut-être c’est juste moi, mais même si ce portait semble sorti tout droit d’un show d’humour de goût discutable, il y a quelque qui dérange, qui trouble… Le truc qui cloche, je pense, c’est qu’il y a un écart entre ce que nous pensons être l’amour et ce qu’il se passe réellement lors d’une relation homme-femme. Il y a, entre d’autres termes, une différente entre le phénotype que l’on désire consciemment et le phénotype qui est véritablement sélectionné. Il y a ce portrait idéal, presque féerique de l’amour (la beauté, l’affinité spirituelle de deux personne, la fidélité, blabla) et il y a la sélection sexuelle qui est hautement compétitif et cruelle (winner takes all). Le premier se retrouve dans la littérature tandis que le deuxième s’observe dans tous les autres espèces animales. Il y a des bonnes raisons de croire que le côté sélectif des relations homme-femme est beaucoup plus proche de la réalité. Au final, avais-je vraiment tort de décrire la séduction comme une sorte de compétition?, d’utiliser le mot « conquête »? Peut-être que non.

    « L’utilisation de généralités est flagrante, voire abusive, dans ce commentaire »
    J’aimerais bien sortir une thèse aussi efficace que la deuxième loi de Newton, mais avec les humains c’est un peu trop difficile. J’imagine qu’avec tout ce que je viens de dire, on peut trouver des tonnes et des tonnes d’exceptions. Or, je ne pense pas que d’un point de vue plus global l’idée que les relations amoureuses soient beaucoup moins « cute » et beaucoup plus « animal » reste relativement proche de la vérité.

    Le problème, au fond, est cet écart entre ce qui est consciemment compris pour être l’amour et les vérités chiantes et biologiques de l’amour. Le comportement à adopter dans une perception est très différent du comportement à adopter dans l’autre et adopter le mauvais comportement peut conduire à l’échec. Or, comme consciemment la perception de l’amour adoptée est celle apparue au Moyen Âge (gothique si ma mémoire est bonne), c-à-d une perception idéal, légèrement naïve, certains hommes (pas tous) agissent en conséquence et échoue. Ce problème était inexistant il y a un siècle, car le contrôle des relations homme-femme par la société (parent, Église) diminue grandement la complexité des relations.

    Le rôle joué par les féministes dans l’histoire? Celui du bouc-émissaire.

    Bon, là je suis fatigué. Alors je vais laisse le tout comme ça, sans conclusion très concluante. Si tu trouves que ce que j’ai écrit n’est pas très clair, bah désolé, j’ai fait ce que je veux. Et si après ce que j’ai écrit tu as envie de m’étriper, bah je peux te rassurer que ce n’est pas à cause de toi.

    -Celui dont on ne peut pas prononcer le nom (ce n’est pas de ma faute, chui né avec un nom pas prononçable)

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  • Anonyme
    26 février 2010

    Oups

    J’ai écrit, à la fin du commentaire:
    « j’ai fait ce que je veux. »
    Alors que je veux écrire:
    « j’ai fait ce que je peux. »

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  • Marie-Anne
    26 février 2010

    Nenon, cher Anonyme, je n’ai pas envie de t’étriper puisque nous avons une conversation posée. J’apprécie beaucoup les nuances que tu apportes dans ton deuxième commentaire.

    Là, j’ai mal aux yeux d’être trop longtemps devant l’ordi. Je reviens continuer la discussion quand j’aurai plus mal aux yeux !

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  • Elyse
    27 février 2010

    @ Anonyme

    Frustrées? Envie de t’étriper? Pourquoi? Moi pas comprendre.
    Je souligne également le champ lexical de la «conquête amoureuse» qu’on retrouve aussi dans le monologue de Dom Juan, dans la pièce du même titre. Interesting. Pour poursuivre dans la même veine de l’«héritage littéraire», en parlant de la conception de l’amour issue du Moyen Âge, voulais-tu parler de l’amour courtois (chevalier preux et vaillant qui traverse des épreuves pour impressionner son amante (souvent déjà mariée), mais dont les efforts ne seront jamais « récompensés » parce que leur amour restera chaste et pur…)?

    Tu soulignes le tabou autour du caractère animal de la séduction (je lis donc biologique, mais effectivement, nous avons tendance à négliger le fait que nous sommes à la base des animaux). Je ne suis pas vraiment d’accord. Bon nombre de reportages, documents et topos sur le sujet se retrouvent dans les médias; pas plus tard que cette semaine, je regardais à TV5 un documentaire sur les réactions physiologiques de la rencontre amoureuse (joliment appelé l’«Odyssée de l’amour», pour ne pas le nommer, bon, le titre pourrait amener une discussion en soi, mais moi de me «retiendre»), qui abordait entre autres choses la question de l’odeur (nous aimons l’odeur de l’être aimé parce qu’elle serait le résultat d’une défense immunitaire différente de la nôtre, donc meilleures chances d’avoir une progéniture avec un double bagage génétique et meilleures chances de survie de l’espèce). Il y a certes une dimension biologique non négligeable à la rencontre amoureuse et au choix du partenaire (je préfère «choix» à «conquête»), mais je ne crois pas que cela soit la seule chose qui compte (viens ici que je te sniffe mon homme, hum… tu sens bon! Allons procréer). Il y a tout l’aspect social, les mythes qui perdurent (dont ceux du preux chevalier et de la féministe frutrée) l’influence de la famille, les valeurs que l’on adopte (on les choisit jusqu’à un certain point, ceci dit). Peut-on en faire complètement abstraction? Je ne pense pas.

    Ton point de vue est celui d’un homme, mais ton propos laisse sous-entendre, et corrige-moi si je me trompe, que seuls les hommes portent la responsabilité de s’accoupler (dans le sens de se mettre en couple), donc, de « conquérir ». Je suis allée vérifier cette idée.
    MOI : Chéri, quand on s’est rencontrés, avais-tu l’impression qu’il fallait que tu me « conquérisses » (c’est conquières, subjonctif présent, dixit le Bescherelle)?
    CHÉRI : Ben oui!
    MOI : … ah , et t’avais l’impression qu’il y avait de la compétition?
    CHÉRI : Ben oui!!!
    MOI : …. Et t’as fait ça comment, pour te démarquer?
    CHÉRI : Ben, dans les courriels, ce que je disais.
    MOI : (en aparté) On s’est rencontré sur le net.
    CHÉRI : J’ai mis cartes sur table, j’ai joué la carte de l’honnêteté. J’ai dit tous mes défauts. Je pense que ça s’est joué là.
    MOI : Euh… mais au fond, tu savais que tu avais de la valeur et tu voulais te montrer sous ton vrai jour.
    CHÉRI : ouais, c’est ça.

    C’est cute hein? Mais on est vachement loin de l’amour courtois; pourtant, on n’est pas si bizarroïdes que ça.

    Or, les filles aussi veulent «s’accoupler», choisir un partenaire qui leur conviennent, certes, mais doivent aussi composer avec une certaine «compétition». Plusieurs filles autour de moi sont célibataires et se demandent quelle carte jouer pour se démarquer, pour attirer l’attention des hommes (minimalement un) et s’accoupler, dans un but de ou non de procréation. Reléguer cette responsabilité (et, dans certains cas, un certain désarroi lorsque cela «échoue») aux hommes uniquement est à mon sens immensément réducteur.

    (et bon dieu que j’abuse des guillemets)

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  • Anonyme
    27 février 2010

    « Frustrées? Envie de t’étriper? Pourquoi? Moi pas comprendre. »
    Bon bah comme tu as sorti une petite mise en situation pour illustrer ton propos, je vais faire de même.

    – Alors, c’est à votre tour, Monsieur Anonyme.
    – Heu…ok. Bon bah salut tout le monde, mon nom est Anonyme… J’ai 19 ans et tous mes dents. Si je suis ici aujourd’hui bah…c’est parce que je souffre d’un problème très grave qui est d’en train de ruiner ma vie sociale.
    – Et pouvez-vous nous parler de votre problème monsieur Anonyme?
    – Je pense que…je pense que…je pense je suis un pince-sans-rire. *Éclate en sanglot*
    – Bienvenue à Pince-sans-rire Anonyme, monsieur Anonyme.

    (Ceci n’est pas inspiré d’une histoire réelle).

    « MOI : (en aparté) On s’est rencontré sur le net. »
    STOP.

    Je ne suis pas très connaisseur des rencontres par internet, mais quelque chose me dit que le dynamisme n’est pas comparable à une séduction « in real life ».

    Sinon pour le reste, pas grandes choses à dire pour l’instant. Je pense que tes propos en somme complètent plutôt bien mes idées. Je pense que tu serais beaucoup plus en accord avec moi (sans pour autant être totalement en accord avec moi) si j’avais pris le temps d’écrire quelque chose de plus complet. Mais…je suis maintenant beaucoup trop vieux pour un travail de ce genre.

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  • Elyse
    27 février 2010

    @ Anonyme
    La séduction par le net n’est certainement pas comme la séduction dans un bar ou dans une soirée entre amis pour ce qui est de l’étape d’aborder quelqu’un, c’est sûr, mais cela finit tout de même par mener à la séduction « in real life » i.e. la première rencontre en personne. Après ça, c’est pas mal pareil…

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  • Valérie
    1 mars 2010

    En fait, Anonyme, un des traits marquants de notre culture occidentale est en fait de toujours biologiser les phénomènes humains, particulièrement la sexualité. Regarde les cours de sexualité que l’on donne aux jeunes, on dirait un truc de mécanique…

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  • Anonyme
    1 mars 2010

    @Elyse: Et selon moi c’est justement cette petite différence qui rend ta mise en situation inapplicable au débat (surtout parce que ton amoureux mentionne que la partie critique s’est fait en ligne).

    @Valérie:
    (1) Et en quoi cela affecte la validité de ma ligne de réflexion?

    Certes, mon approche est réductionniste, mais il n’y rien de mal a priori au réductionnisme.

    (2) Je pense qu’il y a un écart entre les cours ridiculement simplifiés du secondaire, et une réflexion intellectuelle sur l’être humain.

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  • Valérie
    2 mars 2010

    Par définition, avoir une vision réductionniste de quelque chose, c’est nécessairement choisir de mettre de côté certains éléments. C’est comme si je choisissais de fonder une ‘théorie’ sur le Québec sans faire référence à ses liens avec le reste du Canada, par exemple. Ça ne pourrait pas être valide. Sinon, personnellement, je crois que d’aimer va à l’encontre total de la biologie. Aimer, a priori, c’est d’abord vouloir le bien de l’autre. Et ça, ça s’applique dans l’amour en général. Je veux le bien de ma mère, de mon frère et certainement celui de l’homme avec qui je partagerai ma vie. Et surtout, aimer est un verbe. Une action. Ça implique un dépassement de soi, dépassement qui ne devient possible que si l’on croit à quelque chose de plus grand (ça peut être des valeurs laïques, ou religieuses). Sinon, pourquoi faire tous ces sacrifices? J’en ai déjà parlé dans un autre sujet, mais j’ai vu ma mère pendant deux ans soigner mon père, juste avant qu’il ne décède. Et crois-moi, la maladie, ça n’a rien de séduisant. C’est assez merdeux, en fait. Et ça faisait plus de 25 ans qu’ils s’étaient séduits. Pourquoi est-elle restée? Pourquoi, comme la plupart des aidantes naturelles, y a-t-elle laissé sa santé? Comme tu réduis la sexualité à la biologie, tu réduis les relations amoureuses à la si courte période de séduction qui la précède. Et ensuite?! Dans notre cas, cette période n’aura duré que deux mois (ce qui d’ailleurs semble assez long en comparaison aux gens qui m’entourent). Et maintenant!? Il faut vivre! 🙂

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  • Anonyme
    2 mars 2010

    « Par définition, avoir une vision réductionniste de quelque chose, c’est nécessairement choisir de mettre de côté certains éléments.  »
    J’utilise le mot réductionnisme selon la suivante définition:

    réductionnisme

    * Tendance qui consiste à réduire les phénomènes complexes à leurs composants plus simples et à considérer ces derniers comme plus fondamentaux que les phénomènes observés.
    http://www.larousse.fr/dictionnaires/francais/r%C3%A9ductionnisme/67363

    « Je veux le bien de ma mère, de mon frère et certainement celui de l’homme avec qui je partagerai ma vie.  »
    Malheureusement le mot « amour » en français est un mot très flou: il est évident le sentiment qu’une mère éprouve envers son enfant n’est pas le même sentiment que tu éprouve envers ton amoureux. Il peut avoir des ressemblances entre ces notions, mais personnellement même si j’aime ma cousine je n’ai pas envi de coucher avec (un sentiment totalement normal dans un couple en amour).

    Et aussi:
    « Et surtout, aimer est un verbe. Une action. Ça implique un dépassement de soi, dépassement qui ne devient possible que si l’on croit à quelque chose de plus grand (ça peut être des valeurs laïques, ou religieuses).  »
    Contre-exemple à l’argument: « J’aime les pommes. »

    Ce n’est pas parce qu’un mot est utilisé pour plusieurs notions que tu peux argumenter au sujet d’une interprétation en faisant référence à une autre interprétation distinct du mot.

    Dans le contexte actuelle, j’utilise amour pour désigner le phénomène qui en gros concerne l’accouplement (au sens « devenir un couple) de deux êtres humains. Parler de l’amour (style « fraternité) entre membre d’une famille, c’est d’utiliser le mot hors du contexte de la discussion et ne contribue pas nécessairement au débat.

    Si tu veux maintenir ton argument, il faut d’abord montrer les parallèles entre les utilisations d’amour que tu a mentionnées et l’amour que je parle au-delà de la langue.

    « Comme tu réduis la sexualité à la biologie, tu réduis les relations amoureuses à la si courte période de séduction qui la précède. »
    Heu…est-ce que j’ai dit ça?

    Un de mes points est justement que la séduction est souvent négligée à long terme alors que le véritable dynamisme des relations homme-femme peut exiger un travail de séduction beaucoup plus constant au cours de la relation.

    Finalement, pour le cas de tes parents, l’exemple ne montre pas nécessairement que le réductionnisme biologique que je propose est incomplet, mais suggère plutôt que le dynamisme des relations peut être différent à très long terme.

    Et c’est justement l’interprétation que tu proposes de l’amour que je critique dans mes commentaires: elle est beaucoup trop idéale comparée à la réalité qui n’est pas sans son côté « animal » et si on veut mieux comprendre les phénomènes il faut aller avec une vision beaucoup moins belle de la réalité et prendre compte des paramètres que l’on trouve peu poétique.

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  • Elyse
    2 mars 2010

    Anonyme,
    Ma tranche de vie, admissible ou non, venait tout simplement illustrer qu’au moins UN autre homme partageait le sentiment de « conquête » (finalement, j’abondais dans le même sens que toi…) C’est tout (et c’est pas l’argument du siècle, ce n’est qu’un ours dans la moyenne des ours). Ceci dit, je pense que ce n’est pas vu exactement de la même façon par les filles (mais là, je parle peut-être à travers mon chapeau haute forme)

    Il y a de la compétition pour se démarquer, on s’entend là-dessus (vécue différemment mais présente quand même pour les deux genres). Il y a des processus biologiques impliqués (moi j’aime bien celui de l’odeur) pour le choix du partenaire, on s’entend là-dessus. L’amour est loin d’être rose nanane, c’est justement les réactions chimiques de notre cerveau qui nous font voir la vie en rose dans les premiers temps (c’est d’ailleurs pourquoi on ne doit pas signer de prêt hypothécaire conjoint avant que les effets de ces substances chimiques ne s’estompent).

    Alors, ces femmes, castrantes?

    Je suis d’accord avec toi, anonyme, l’amour « d’accouplement » n’est pas qu’une chose belle et pure, chaste et bienveillante. Ceci dit, après l’amour plus « animalier », il y a l’attachement (différent de l’amooouur) qui s’installe, qui fait que certains restent dans les bons et les moins bons moments (pas tous, ceci dit, soyons platement réalistes).

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  • Isabelle N.
    3 mars 2010

    @ Marie JM: je ne travaille pourtant pas très loin, de l’autre côté de la rivière des Outaouais, et je constate tous les jours un MONDE de différence.

    Des exemples?

    Mes collègues, des filles de trente ans comme moi, qui travaillent pour les femmes (sans nécessairement se dire féministes) sont sidérées que je sois mariée sans prendre le nom de famille de mon mari. Quand je leur ai dis qu’au Québec, ce n’était même pas possible, vous auriez dû leur voir l’air!

    Tout aussi sidérée que nous donnions à notre fille le double nom de famille (mais ça, en toute justice, beaucoup d’amis québécois sont aussi sidérés)

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  • Valérie
    3 mars 2010

    Cher Anonyme, vous assimilez amour et sexualié, voilà le problème.

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  • Anonyme
    3 mars 2010

    À Elyse: d’accord 🙂

    À Valérie:

    1: C’est facile de dire que j’assimile l’un à l’autre, mais faut aussi démontrer votre affirmation.

    2: Assumant que je le fais, faut ensuite montrer que c’est effectivement problématique.

    Pour l’instant, tout ce que j’ai besoin de répondre pour réfuter l’argument c’est: heu non lol.

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  • Valerie
    4 mars 2010

    Je dois bientôt quitter pour aller travailler, mais je pourrai sans aucun aucun doute expliquer la différence. C’est d’ailleurs mon ami philosophe qui m’a un jour démontré que cette confusion était à la base même de plusieurs problèmes dans les relations. Et le tout est très logique, strictement-logiquement parlant. Je reviendrai… En attendant, je ne considère pas que c’est lorsque je le désire que je l’aime. Ni quand j’ai des  »papillons ». Pour tout le monde, j’éprouve de l’amour-amitié et c’est la sexualité qui rend notre relation différente des autresé

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