40% des femmes auraient des relations sexuelles sans en avoir envie
Hier soir, pour une fois, j’ai écouté l’émission « Le verdict ». Les invités étaient l’auteure Jeannette Bertrand, l’humoriste Alex Perron et la sexologue Julie Pelletier. Dans cette émission, on fait part aux invités des résultat de sondages dont les questions les concernent.
Dans le cas de Julie Pelletier, cela concernait la vie sexuelle des québécois. À la question, uniquement adressée aux femmes, « Avez-vous des relations sexuelles même lorsque vous n’en avez pas envie? » 40% ont répondu oui! Même que Mme Pelletier était d’avis que les chiffres sont sans doute encore plus élevés (elle a parlé d’au moins 50%, même si c’était une opinion).
Si ces chiffres sont bien représentatifs, comment expliquer qu’ils soient aussi élevés? Nous ne sommes pourtant plus à l’époque du tristement nommé « devoir conjugal ». La sexualité n’a-t-elle pas plus évolué que ça? Pourquoi les femmes vivent-elle encore autant de culpabilité à l’ide de ne pas se conformer à ce qu’elles perçoivent comme la « normalité » sexuelle?
Est-ce parce que la culture encourage encore les femmes à faire passer les besoins sexuels de leur amant avant les leurs? Est-ce parce que, étant donné la forme de nos organes génitaux, c’est possible pour une femme de feindre le désir sexuel? Est-ce parce que le manque de désir sexuel féminin est considéré comme une sorte de maladie? Ont-elles peur d’être trompées ou quittées?
La libération sexuelle voulait donner aux femmes le droit au désir et au plaisir mais je crois que le droit au non-désir sexuel a été oublié en chemin. La culpabilité qu’on croyait partie avec la libération de l’emprise de la religion est revenue en force avec une culture qui nous dicte plus que jamais nos comportements sexuels, d’une manière simplement différente.
Sophie Sexologue
Hummm… excellente question… Je n’ai pas vu cette émission, mais j’irai la voir en rediffusion sur le web.
Mon hypothèse, c’est que nous vivons dans un monde de performance et, dans la sexualité comme ailleurs, il faut performer.
Les gens sont convaincus qu’une personne normale a 3 relations sexuelles par semaine et souhaite cadrer dans les statistiques.
La libération sexuelle a eu des côtés excessivement positifs! Mais je crois que l’accès des femmes au plaisir sexuel est venu avec la pression de « Je dois avoir du plaisir! Je dois avoir envie d’avoir des relations sexuelles souvent ».
Les personnes qui ont des relations sexuelles moins d’une fois par semaine sont excessivement jugées! Pour ne pas passer pour « looser », les gens, et plus particulièrement les femmes, se disent « je dois avoir des relations sexuelles ». Oui, il existe encore la pression du ou de la conjoint(e), mais je crois que plusieurs femmes se mettent elles-mêmes cette pression de « Si je suis heureuse et bien en couple, je dois avoir des relations sexuelles régulièrement ».
La vie sexuelle est réellement influencée par la désirabilité sociale. Tant et aussi longtemps que le mythe des trois relations sexuelles par semaine sera véhiculé, nous aurons ce genre de statistique.
Dans ce monde de consommation, plusieurs personnes choisissent la quantité au lieu de la qualité, car elles croient que c’est cette quantité qui les satisfera.
Triste, mais peut-on réellement juger ces personnes? Ce n’est pas facile d’aller à contre-courant du discours ambiant!
La libération sexuelle a eu lieu il y a moins de 50 ans, mais on doit attendre au minimum 3 générations pour voir de réels changements de mentalité selon moi…
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Eva
La jeune femme de 20 ans que je suis, ne comprends pas comment de tels chiffres peuvent exister. Pourtant, je ne doute pas qu’ils soient vrais. C’est affolant. A mon sens, cette sorte d’obligation sexuelle, est issue d’une peur. Puisque depuis plusieurs siècle, il faut « satisfaire son homme » pour qui avoir des rapports sexuels serait un besoin vital, afin que ce dernier reste à nos côtés. Comment faire comprendre à ces hommes que les tentations sont les mêmes pour nous, et que c’est par respect pour eux que nous n’y succombons pas, pas parce que nous n’en avons pas envie ? Les progrès restent nombreux pour espérer faire chuter ces chiffres. Autant dans l’éducation des femmes, qui doivent absolument déculpabilisées, que dans le comportement des hommes qui doivent apprendre à s’éduquer.
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Jamed Lavy
La raison est là, je pense, en résumant, la plupart des femmes sont encore psychologiquement et / ou socialement dépendantes des hommes au quotidien, ce qui peut s’expliquer aisément vu la vie qu’on fait mener souvent à celles qui ont l’outrecuidance de vouloir vivre réellement sans eux. A cela s’ajoutent certains conditionnements dont le fait d’avoir été dressées à « prendre sur soi » / à ne pas décevoir, et comme dit plus haut le peur de la tromperie, de la vengeance, de l’abandon. :o{
Comment vivre et aimer sereinement suite à de tels constats ?
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Joiedevivre66
Petite correction: À la question qui était: « Vous arrive-t-il d’avoir des relations sexuelles sans en avoir envie. »
http://www.radio-canada.ca/emissions/le_verdict_c_est_votre_opinion/2010/ (suite 3e vidéo).
…. 69% ont répondu NON. Donc 31% OUI, et non 40%. Véronique a donné le chiffre de 40% après la visualisation des réponses (ne sait pas compter).
Pour le 31%, je pense qu’il peut y avoir certains jours où, même si la vie de couple va très bien sexuellement, la femme, ou même l’homme, un peu plus fatigué (travail, enfants…), peut dire non je n’ai pas envie, mais quelquefois peut faire l’amour quand même. Il faudrait alors aussi leur demander: « Puis après étiez-vous satisfaits ? ». Et souvent, les résultats sont biens et détendent. 😉
Je suis presqu’assurée que cela est arrivé quelquefois à bien des hommes ou femmes au cours de leur vie, de faire l’amour avec leur conjoint sans en avoir envie autant qu’habituellement.
Je ne crois pas du tout qu’il y ait encore de nos jours 40%, (31% selon le sondage) de femmes soumises de cette façon sexuellement.
De toute façon, les sondages, avec des questions qu’on peut interpréter souvent…
« Il y a trois sortes de mensonges : les mensonges, les sacrés mensonges et les statistiques. » citation [Mark Twain] ツ
Et pour madame Pelletier qui a lancé un 50% en l’air comme cela, c’est certain, les gens qu’elles voient à tous les jours sont à 100% des clients qui ont des problèmes sexuels…
Même cette dame est dans le champs lorsqu’elle dit que les femmes trompent autant que les hommes le font, parce que sinon, avec qui ces hommes ont des relations extra-conjugales sinon avec des femmes infidèles ???? Il y a beaucoup de femmes célibataires, ainsi que des hommes qui vont aussi voir d’autres hommes.
Et cela m’a fait largement sourire lorsque j’ai lu sur Twitter: « 40% des femmes font l’amour sans en avoir envie », et ce, par des gens qui n’ont même pas écouté l’émission. Le jeu du téléphone.
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Stéphanie
@Joiedevivre66
Merci pour les précisions mais pour ma part j’avais écouté l’émission (quoi que j’écoutais de façon trop distraite pour avoir noté la divergeance entre les chiffres…)
De toute façon, peu importe le pourcentage réel, il y a lieu pour les femmes de s’interroger sur la difficulté à situer leurs besoins sexuels en dehors des pressions des « normes » sociales et des statistiques, puisqu’on en parle, sur le nombre X de relations sexuel qu’il faut « absolument » avoir pour être considérée comme épanouie sexuellement.
L’exemple de faire l’amour sans en avoir eu envie initialement et d’avoir tout de même eu du plaisir peut finir par amener certaines femmes à se raisonner en se disant « Je peux quand même faire un effort », « Au moins c’est agréable », « C’est important d’entretenir la flamme », « Y’en a des plus mal loties que moi », etc. Je suis d’accord qu’il y a aussi des hommes qui se « forcent » mais disons que c’est un peu plus difficile pour eux 🙂
D’accord aussi avec le fait que les hommes infidèles ne s’envoient pas obligatoirement en l’air avec des femmes en couple!
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Joiedevivre66
Stéphanie,
Je suis en parfait accord avec votre commentaire. Et en effet, je trouve qu’il y a tellement de pressions et de “normes” sociales + statistiques de nos jours, concernant la sexualité des femmes, mais aussi celle des hommes, que cela peut être dangereux au point d’empêcher les échanges concernant nos vrais besoins, et ainsi nuire à l’épanouissement sexuel. On devrait se foutre des statistiques. Par exemple celles qui disent que la majorité font l’amour x fois par semaine, si notre couple est en dessous de cette moyenne et que les 2 conjoints sont satisfaits.
Il y a aussi une différence entre les femmes soumises qui vont dire oui à chaque fois, et que cela se produit régulièrement qu’elles n’ont pas envie souvent de faire l’amour. Elles n’osent pas l’exprimer et c’est dommage. Il y a aussi celles qui sont épanouies sexuellement mais qui occasionnellement peuvent dire oui pour faire plaisir à leur conjoint, et ce peut-être correcte selon le contexte. Et dans ces deux exemples, les deux répondront oui à cette question.
Dans mon premier commentaire, je voulais aussi ajuster l’appareil, lorsque ces statistiques se transforment en phrase affirmative, dans certains échanges sur les réseaux sociaux, interprétée de cette façon: « 40% des femmes font l’amour sans en avoir envie ».
Pour les chiffres ce n’est pas si important, je suis d’accord. J’ai cependant joint le lien pour les personnes qui voulaient voir l’émission.
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SophieSexologue
Je suis d’accord que Julie Pelletier a pris un raccourci en ce qui concerne l’infidélité égale des hommes et des femmes; son exemple n’était pas bon.
Par contre, je suis aussi assez convaincue qu’il y a autant de femmes qui trompent la personne avec qui elles sont que d’hommes qui le font.
Je n’ai pas de chiffres et de statistiques à ce sujet (il en existe sûrement, mais avec le facteur de désirabilité sociale, il peut être difficile de s’y fier). Par contre, je peux vous dire que dans les bureaux de plusieurs sexologues, il y plus d’hommes que de femmes qui, lors de consultations pour de multiples problématiques, racontent des histoires où ils ont été trompés.
Ça ne veut pas dire que les femmes sont davantage infidèles dans un contexte hétérosexuel, mais je ne crois pas qu’on puisse croire qu’elles sont moins infidèles.
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Joëlle
Parce que être « la super femme » au lit donne une impression de pouvoir? Tsé quand on ne se voit qu’à travers l’autre…
Merci Stéphanie de dénoncer ça.
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Martin B.
Il y a aussi bien des hommes qui ont des relations alors qu’ils n’ont pas envie, j’ai entendu bien des amies se plaindre que c,etait tout une fort que de se preparer a avoir des relations avec leurs copains (ou maris, etc)…car ces gars-la ca ne les tentent pas souvent. Elles ne comprennent absolument pas pourquoi et sont memes tres fachees, parfois meme meprisantes.
j’ai un ami qui m’a meme avoué avoir feint l’orgasme (avec un condom) pour que ca se termine plus vite.
peut-on alors dire que ces homme ont ete violes? qu’on les a brimé dans leur intimité?
Non, je crois plutot que souvent on veut aussi faire des efforts pour plaire a notre partenaire. Certains aiment ca tous les jours, d’autres une fois par mois, d’autres jamais…la vie de couple est un compromis….et si le compromis ne se fait plus, le couple eclate, voila tout. Alors si l’homme ou la femme sans libido veut quand meme accorder a son ou sa partenaire une relation sexuelle »consentante », doit-on la ou le culpabiliser?
Il y a des femmes et hommes qui pourraient vivre en couple sans aucune sexualite, je suis sur que sophie pourrait nous dire que ca existe…mais pas toujours leurs partenaires. Alors devraient-ils quitter le partenaires qu’ils aiment parce que la libido n’est pas au meme niveau?
Si on rapporte le couple a la simple vie sexuelle, peut-etre, mais la plupart des gens qui ont une libido tres faible ou nul voit le couple comme etant autre chose: une vie de famille, une entraide, un plaisir intellectuelle, une grande complicite, etc…
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Martin B.
Aussi je ne crois pas que la pression sur les performances sexuelles soient masculines uniquement, comme le donne l’impresssion de votre analyse du sondage, du moins a sa lecture.
Je connais des amies qui n’accepteraient pas du tout d’avoir moins de 3 ou 4 relations par semaines, et d’autres qui veulent que ca dure des heures, d’autres recherchent une certaine anatomie specifique (je vous passe les details), etc…les femmes ont aussi une libido et des desirs sepcifiques et en lisant l’article et les commentaires j’ai l’impression que vous trouvez ahurissant que certaines personnes veuillent une sexualite plus reguliere et »intense » que d’autres…et vous semblez penser que seuls les hommes veulent cela et l’imposent.
je ne pense pas qu’on devrait culpabiliser les gens selon leur libido (si elle est saine evidemment…). C’est une question de compromis quand il y a des divergences et ce sont a ces deux personnes de voir s’ils peuvent la vivre ou non…rever d,une complementarité parfaite, cest tres utopiste et souvent ca renvoie plutot a une grande decption au final. Rien n,est parfait, encore moins un couple.
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Stéphanie
@Martin B.
« peut-on alors dire que ces homme ont ete violes? qu’on les a brimé dans leur intimité? »
« …je ne pense pas qu’on devrait culpabiliser les gens selon leur libido (si elle est saine evidemment…) »
Personne n’a parlé de viol ni de culpabiliser les personnes ayant une forte libido ni celles qui se forcent à avoir des rapports sexuels. Les visiteurs de ce blogue sont invités à commenter les propos ayant été réellement écrits.
Pour ce qui est de faire des compromis pour le bien du couple, il est difficile pour ma part de voir une relation sexuelle de la même façon que je verrais une tâche ménagère ou encore le fait d’écouter un film qui n’est pas dans mes goûts. Les efforts devraient peut-être davantage viser l’intimité en général, de façon à ce que la sexualité, qui dépasse le cadre de la simple génitalité, suive.
La relation sexuelle est tout de même un acte très intime qui comprend un aspect physique et émotionnel. Les femmes qui exercent des pressions sur leur partenaire devraient, tout autant que les hommes dans la même situation, se demander les raisons du manque d’enthousiasme de leur partenaire. C’est souvent un cercle vicieux, la pression engendrant un désir de fuite.
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Ululo
Je ne veux pas nier que des hommes puissent aussi ressentir une pression à avoir des relations sexuelles alors qu’ils n’en ont pas envie, mais je crois que, techniquement, cela réfère à des contextes différents.
Dans les médias (les films, les téléromans), on valorise un double modèle: des hommes performants et toujours en rut, et des femmes disponibles sexuellement qui se soumettent au désir des hommes toujours en rut.
La pression sociale qui en résulte s’exerce certes sur les deux groupes sociaux. Par contre, chez les hommes, le modèle sexuel est un modèle d’activité: initiative, contrôle, décision du où et quand. Chez les femmes, le modèle proposé en est un d’acquiescement et de disponibilité.
C’est cela qui se répercute sur nous. Dans nos cours d’éducation sexuelle, on apprenait à dire non. Maintenant que ces cours sont retirés des écoles secondaires, que reste-t-il comme instance socialisante pour dire aux filles qu’elles ont le droit de refuser une relation sexuelle à n’importe quel moment? Et pour apprendre aux hommes à respecter les filles qui refusent, sans offrir de sanctions comme les traiter d’agaces?
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Zeeve
Martin B, s’il te plaît ne compare pas ta situation, qui plus est dans une société bâtie sur la toute puissance de ton sexe, à celle des femmes, tu ne sais pas ce qu’est de posséder un vagin, pas plus que je sais ce qu’est d’avoir un pénis mais ici il est question des femmes alors cesse de crier à l’injustice et de vouloir que l’on pleure sur ton triste sort et sur celui de tes copains. Si tu veux une image, ce serait un peu comme si tu coupais les mains de ton voisin et que tu venais pleurer et crier à l’injustice de ta condamnation en déclarant pour ta défense qu’il a arraché une pomme sur ton joli pommier.
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