Le système de santé n’est pas sympathique aux hommes?
Un terrible drame a eu lieu lundi dans le Centre-Du-Québec: un homme déprimé par une rupture amoureuse (selon ses proches) s’est donné la mort en voiture, entraînant avec lui non seulement son fils de 4 ans mais deux automobilistes qui ont eu le malheur de croiser sa route. Dans son éditorial d’aujourd’hui, Mario Roy pointe du doigt le système de santé qui, « on le sait, n’est pas sympathique aux hommes ».
M. Roy affirme que les gouvernements ne financent pas les services pour les hommes parce que ceux-ci ne sont pas « vendeurs ». Il affirme aussi que les hommes eux-mêmes ne demandent pas d’aide. Pourquoi financer des services si on sait qu’ils ne serviront pas? Si les femmes ont autant de services, c’est qu’elles les ont mis sur pied, et le financement a suivi quand le besoin a été prouvé et reconnu, après des années de lobbying et d’acharnement. Qu’attendent les hommes pour faire de même?
Le problème ne vient-il pas plutôt les mentalités qui changent à pas de tortue? Ces hommes qui refusent de demander de l’aide mais se croient légitimes de semer la destruction et la mort sur leur passage? Ces proches qui banalisent les signes avant-coureurs jusqu’à ce que la tragédie survienne? Je ne blâme personne, j’ai déjà moi aussi refusé de croire « que c’est si grave que ça ». Moi aussi, j’ai détourné le regard, et j’ai perdu un ami.
Que perd-t-on à téléphoner à la ligne 24h de l’Association québécoise de prévention du suicide? Ne serait-ce que pour demander à un professionnel comment dire à la personne qu’on s’inquiète pour elle?
1-866-APPELLE (277-3553)
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Sophie Sexologue
Ish………. Je vous trouve tellement dure et radicale dans ce billet… Si seulement c’était si simple….
Si vous croyez que les services pour hommes ne sont pas utilisés, vous vous trompez! Je coordonne une table de concertation en violence conjugale et agression sexuelle qui regroupe les organismes qui donnent des services aussi aux personnes qui ont des comportements violents ou des gestes d’agressions sexuelles (principalement consultés par des hommes) et ces organismes fonctionnent à plein régime!
Vous faites une généralisation hallucinante en prétendant que les hommes considèrent légitime de semer la destruction et la mort sur leur passage. Oui il est vrai que c’est la « solution choisie » par certains hommes et il faudrait travailler à mettre en place des moyens adaptés à la réalité des hommes pour enrayer cette problématique(comme nous avons mis en place des ressources adaptées aux besoins des femmes), mais il faudrait amener certaines nuances.
Je trouve aussi un peu cheap de culpabiliser les proches d’une personne qui pose des gestes d’une violence extrême. Il est possible que ces proches aient tenté de venir en aide, aient donné des numéros de téléphone, etc., mais que cette personne était déterminée ou tellement dévastée qu’à ses yeux, la mort était LA solution.
Bien sûr il y a la place à d’avantage de sensibilisation, mais culpabiliser les gens en nommant ce qu’il auraient pu faire ou aurait pu dire, aurais du faire ou dire, ce n’est absolument pas constructif.
Des événements comme ceux-là nous secouent et remettent sur la table le sujet de la violence conjugale et de la détresse à la suite d’une rupture amoureuse.
Je vous rejoins sur la nécessité de rappeler les ressources d’aide à consulter en cas de doute.
Je rajouterais aussi une chose: si une personne que vous aimez semble ne pas bien aller, n’hésitez pas à lui dire que vous l’aimez et à être présent(e)s! Les personnes qui ne vont pas bien demandent rarement que vous veniez les épauler sans rien dire en silence. N’hésitez pas à vous inviter chez cette personne avec un bon film et de la bouffe réconfortante! 🙂 Pas pour la surveiller, mais pour lui montrer qu’elle n’est pas seule. On a parfois peur de déranger ou de s’imposer, mais c’est parfois nécessaire et terriblement réconfortant de voir que notre entourage nous aime! 🙂
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Isabelle N.
Voyons, Sophie, m’avez-vous lue? C’est Mario Roy qui affirme que les hommes n’utilisent pas les services, il affirme même que les études le prouvent. Je dis que si c’est le cas, le financement gouvernemental viendrait trop tôt.
je dis « ces hommes qui sèment la destruction », je n’ai pas parlé DES hommes, voyons donc! et je ne veux pas culpabiliser les proches, je dis justement que j’ai déjà été dans cette situation! Je regrette simplement de nous voir souvent détouner le regard.
Et finalement, vous et moi concluons de la même façon: dire aux gens qu’on les aime et qu’on s’inquiète pour eux, n’est-ce pas la même chose?
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Sophie Sexologue
Je suis désolée; votre prise de position n’était pas claire pour moi et j’ai senti un ton un peu culpabilisant dans certains passages. C’est mon interprétation, mais vous semblez dire que ce n’était pas votre objectif. Voici un malentendu élucidé! 😉
J’ai aussi réagi au texte de monsieur Roy, car je ne suis pas en accord avec certains des éléments qu’il avance…
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Edenne
Isabelle, j’ai besoin d’éclaircissements concernant le passage suivant: « Le problème ne vient-il pas plutôt les mentalités qui changent à pas de tortue? » Qu’entendez-vous par là? Quel est le lien avec « Ces proches qui banalisent les signes avant-coureurs jusqu’à ce que la tragédie survienne? »
Sans être une experte de la problématique du suicide, je crois que chaque cas mérite d’être analysé séparément et non pas dans un ensemble généralisateur ou moralisateur.
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Isabelle N.
J’avoue, mesdames, que ce n’est pas aussi clair que je le croyais.
Par mentalités, je veux dire celles de la société qui évolue à pas de tortue face au suicide (puisqu’il semble que ce soit toujours un tabou) et aussi celles des hommes en détresse qui hésitent (selon Mario Roy) à demander de l’aide.
Par rapport aux proches, je ne veux pas culpabiliser, mais comme il semble que les personnes suicidaires donnent souvent des indices de ce qu’ils s’apprètent à faire, je me dis qu’en effet, il y a de la banalisation des signes avant-coureurs. Je répète cependant que je m’inclus totalement dans ce reproche.
Finalement, le suicide est clairement un problème social au Québec (les femmes se suicident aussi, malgré le fait qu’on en parle peu) et il me semble qu’il faudrait qu’on en parle plus ouvertement, et pas seulement quand une tragédie survient…
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Sophie Sexologue
Et d’ailleurs, il y a davantage de femmes qui font des tentatives de suicide au Québec. Mais il y a davantage d’hommes qui complètent (vous remarquerez que je ne dis pas « réussissent ») leur suicide.
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Marie-Élaine
Je vais passer pour une insensible, mais j’ai beaucoup de difficulté à ressentir de la compassion pour cet individu qui a entraîné dans la mort son propre fils et deux autres personnes innocentes. La violence de ces trois meurtres (car c’est bien de meurtres qu’il s’agit) m’insurge au plus haut point.
Je comprends les arguments avancés dans les commentaires précédents. Non, on ne peut faire de l’universalisme ou des généralisations à outrance. Reste que statistiquement, beaucoup d’hommes « prennent leur revanche » suite à une rupture, causant ainsi plus d’une victime (eux-mêmes, conjointes, enfants, etc.).
Un fait divers comme celui-ci me rappelle cruellement comment la construction sociale de la masculinité incite à la violence.
Mais du même coup, je trouve que Mario Roy est complètement dans le champ avec son analyse. Encore cette excuse que « le système n’est pas fait pour les gars »? Sérieux? Cette même excuse qu’on nous rabâche sans cesse à propos des garçons qui décrochent de l’école? Assez simpliste. Mais bon, ce n’est pas la première fois que cet éditorialiste de La Presse tente de faire passer des propos masculinistes en douce.
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Martin Dufresne
D’accord avec Marie-Hélène. Je trouve aberrant que dès qu’un homme tue des proches, certains journalistes – comme Roy – se limitent habituellement à le plaindre, et à réclamer par la bande plus de droits pour les hommes aigris!
Se fermer les yeux sur la dimension haineuse et terroriste au sens propre de ces actes – une dimension que perçoivent très bien les femmes menacées et qu’articulent explicitement les conjoints agresseurs (« Si jamais tu me quittais, je ne sais pas ce que je ferais… »), c’est garantir que d’autres hommes se sentiront plaints, justifiés et accompagnés dans leur ressentiment, sans se faire dire au contraire que rien ne justifie la violence intime et qu’être adulte c’est apprendre à accepter de souffrir parfois, à faire l’effort de traverser cette souffrance, sans s’en prendre aux autres – et particulièrement aux femmes et aux enfants – sous prétexte qu’on serait incapable ou malheureux de se passer du contrôle de ces personnes dans sa vie.
Un autre père a tué ce matin une juge de 61 ans et son greffier dans un tribunal de Bruxelles ; on a écrit que c’était par ressentiment pour une décision qu’elle avait rendue quelques jours plus tôt dans son dossier. S’il s’était suicidé au lieu de s’enfuir, on plaindrait sans doute déjà cet homme chez les masculinistes. Il y a là un pattern, celui d’yune lutte pour le rétablissement d’un « droit divin » traditionnel, patriarcal, qui a toujours placé les pères au-dessus de la loi pour ce qui était des « leurs ». (Des masculinistes australiens y travaillent d’ailleurs: http://tinyurl.com/2ewvcwt). Dans nos sociétés, on passe par une psychologie simpliste, larmoyante pour faire la même chose en prenant en pitié les assassins, dont la colère haineuse n’a rien à faire avec le système de santé.
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Martin B.
Je ne suis pas d’accord.
Il y a effectivement un probleme pour les hommes adultes souffrants de troubles mentaux au Quebec a avoir de l’aide. Il est tres difficile et meme quasi impossible d’obtenir par exemple de l’aide gratuite (psychiatres, groupes de soutiens, maisons d’hebergements, etc…) et pas seulement pour les cas de violences, mais de simples depressions, troubles d ela personnalité, etc.
L’idee est surtout que certains groupes sont mieux organisés (les gays, les groupes de femmes, etc…) et ont su faire de la pression pour obtenir les ressources demandées ou les offres eux-memes. Bravo.
Il est clair que les hommes ont tendances a moins se regrouper de cette facon pour de l’aide psychologique.
Aussi, il faut faire attention, ce cas de suicide/homicide que vous utilisez pour dire que ca ne changerait rien d,aider plus les hommes en difficultes a ete fait dans une periode de psychose assez evidente et est assez rare, et cela arrive meme bien souvent a des femmes (une quebecoise a tué son fils aux USA en le noyant dans un lac il y a quelques années) et memes des professionnels de la santé (le cas du cardioloques de saint-jerome), etc. Il ya des millions d’hommes au Quebec et c’est une infime partie qui sauteront leurs coches d’une facon aussi radicales. La plupart des gens qui souffrent de troubles mentaux ne sont pas violents pour autrui, souffrent seuls, hommes comme femmes.
le probleme de l’absence de ressources pour les hommes, surtout les jeunes hommes, c’est plutot le simple suicide (taux record au Quebec), decrochage scolaire, drogues, troubles de la personnalité, de jeux (etrangement ici le Quebec s’en mele car il est a la fois le diable et le bon dieu avec loto quebec) etc…
Une amie a tenté en vain de trouver de l’aide pour son fils borderline de 22 ans…resultat: impossible, les hopitaux se renvoyaient la balle, disaient qu’il n’y avait pas vraiment de place, l’enfer…Il faut consulter un psychologue, et ce ne sont pas tous les psychologues qui sont a l’aise avec les troubles de la personnalité, sans oublier que c’est cher si le jeune homme n’est pas assuré. Et oubliez l’idee de telephoner a tel aide a chaque semaine, le jeune homme a simplement besoin d’une therapie de groupe, de conseil, d’appuis, d’ecoute. Par chance il a sa mere et un certain reseau social…mais qu’en est-il des autres jeunes hommes?
Aussi, je peux donner mon avis personnel sur un autre aspect de la santé…obtenir un medecin de famille lorsque vous etes un jeune homme en santé est presque quasi impossible….demandez simplement a ma copine infirmiere ou a mon amie medecin.
Le probleme ce n’est pas le feminisme, le probleme c’est l’explosion des familles et de la vie familiale traditionnelle qui offrait un reseau social (sans oublier le reseau religieux). Maintenant nous sommes des individus et dans la societe les hommes adultes sont encore vu comme des hommes forts, et les femmes comme des etres necessitant un constant soutien…au lieu d’offrir de l’aide a tout le monde indifferemment, on aide selon le »groupe social » et souvent des groupes sociaux s’interesseront tres peu au sort des autres groupes…ils sont memes parfois en competition. Par exemple, chaque fois que quelqu’un reclame de l’aide pour les hommes en difficulté, certains groupes feministes viennent se meler du debat.
Malheureusement, la communaute d’antan a ete remplacé par des tas de petites communautes qui souvent se detestent les unes et les autres…
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Martin B.
Martin Dufresne fait un commentaire que je trouve navrant. Il prend une situation exceptionnelle pour dire: voila, ces gens ne meritent de toutes facons pas d’aide.
premierement, le cas de ce suicide/homicide est pour le moins rarissime.
La plupart des jeunes qui ont besoin de soutiens ne sont pas des monstres. Et je trouve que cest utiliser un inquietant sophisme que de prendre exemple sur un cas monstrueux et tres rare pour generaliser le cas de milliers d’hommes en difficultes qui n’ont pas acces a aucune aide.
Je donne un autre exemple: si ce pere s’etait pendu dans son sous-sol, seul, personne n’en aurait parlé dans les journaux…des suicides quotidiens de jeunes personnes au Quebec, dont personne ne parle. je suis persuadé que la plupart des quebecois ne save meme pas que le taux de suicide des hommes est superieur au Quebec a celui des hommes japonais…qui sont pourtant dans notre inconscient collectif l’image meme des »suicidaires ».
Finalement, ce qui est dommage en generalisant, cest que tu tombes encore dans l’idée que l’homme est fort, tyrannique, et violent de nature et qu’on ne doit pas l’aider, cest une perte de temps…en gros tu utilises sans le savoir la pire image machiste possible.
A quoi condamerais-tu cette femme qui a noyé son fils de 8 ans dans un lac, par depression….n’est-elle pas un monstre aussi? Quelle peine lui donnerais-tu? une enfant innocent en santé…
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Yves Capadoc
Ca va mal dans le systeme de santé?? Vous etes vous déja demandé a qui ca profite ??
Si j’tais dans les assurances et que je voudrais augmenter mes profits, qu’est ce que je ferais ??
1)Je commencerais par me lier avec les politiciens afin de faire contingenté la profession des médecins afin qu’il en manque. Quelques dollars par ci par la ca devrait faire l’affaire.
2)Je me lierais aussi avec les directeurs d’hopitaux afin de mettre la zizanie dans les hopitaux (relations avec les employes au pire, manque de machines, mauvaise gérence afin d’augmenter les couts(surtemps) ect..
Imaginer tout ce qu’on peut fair pour que ca aille mal.
3)Se lier avec certains médecins pour commencer, afin d’offrir au gouvernement , la possibilité du privé qui aiderait a desengorger le systeme public…blabla ect.
4) Enfin ca comence a rapporter $$$$$$$$$
Former des coops de médecins et commencer a facturer le gouvernement et en plus les clients afin de ramaser du cash qui a déja été payé pour les étapes 1 a 3.
5) A moyen ou a long terme le systeme public
sera aboli et enfin j’aurai mon beau systeme privé
6) Gros lot
Je commencerai enfin a vendre des assrances pour le systeme de santé privé qui coute une
beurré et c’est la que j’encaisserai le CASH.
C’est qui le cave…??
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