Comment reconnaître les astuces anti-choix du parti Conservateur dans le débat sur l’avortement?

“Toute mère doit être mère par choix, tout enfant doit être un enfant désiré,” affirmait le docteur Morgentaler en 1988.  Il y a 25 ans, les femmes canadiennes obtenaient le 28 janvier 1988 le droit à l’avortement dans l’affaire Morgentaler de la Cour suprême.

Depuis l’arrivée du parti Conservateur au pouvoir, le droit à l’avortement n’a jamais été autant menacé. Malgré la promesse électorale du Premier ministre Harper de ne pas rouvrir le débat sur l’avortement, il continue à faire indirectement ce qu’il n’ose faire directement. Voici six stratégies et discours anti-choix concoctés par le parti Conservateur pour continuer à jouer dans les ovaires des femmes:

1) Utiliser incorrectement les mots « enfant » et « mère »

En mars 2008, le député conservateur albertain Ken Epp présentait le troublant projet de loi C-484 qui visait à créer une nouvelle catégorie de victimes dans le Code criminel : le meurtrier d’une femme enceinte serait accusé d’avoir tué  «la mère» et d’avoir «causé la mort d’un enfant non encore né». Le choix des termes suggérait que la femme enceinte était déjà « mère », et accordait aussi une personnalité juridique au foetus en lui attribuant les qualités d’un « enfant ». La sélection de ces mots n’était pas le fruit du hasard. L’impact de cette manoeuvre anti-choix aurait été de donner le statut d’être humain au foetus et de recriminaliser à terme l’avortement. Rappelons qu’en vertu de l’article 223 du Code criminel, le foetus n’est pas une encore « personne » au sens de la loi.  Il le deviendra uniquement lorsqu’il sera « complètement sorti, vivant du sein de sa mère. »

2) Assimiler l’avortement au terrorisme

En 2004, la députée conservatrice Cheryl Gallant déclarait, lors d’une manifestation contre l’avortement sur la colline parlementaire, qu’il n’y avait pas de différence entre l’avortement et la décapitation de l’Américain Nicholas Berg en Irak. Plutôt que de se dissocier des paroles de sa députée, le parti Conservateur a préféré informer la population que Cheryl Gallant souffrait d’une laryngite et qu’elle serait absente de la Chambre pour quelques temps.

3) Déposer des motions à tout vent

En septembre 2012, le député conservateur Stephen Woodworth déposait la motion M-312 pour mettre sur pied un comité parlementaire qui étudierait le moment où un foetus devient un être humain. Le jour même où cette motion a été battue en Chambre, le député conservateur Mark Warawa fit la promotion d’une nouvelle motion (M-408) qui elle, contrerait l’avortement sélectif des filles, tel que pratiqué en Inde par exemple. Au moment du dépôt de sa motion, le député Warawa ignorait si cette pratique discriminatoire était vraiment répandue au Canada. La volonté d’enrayer les inégalités sexuelles était-elle  réellement au cœur de ses motivations?

4) Nommer une femme anti-choix au poste de ministre de la Condition féminine

Même si les motions M-312 et M-408 furent battues en Chambre, il est inquiétant de constater que la majorité des ministres conservateurs ont voté en faveur de cette motion, y compris la ministre de la Condition féminine, Rona Ambrose.

5)  Rendre difficile l’accès à l’avortement 

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, environ 70 000 femmes meurent annuellement des suites d’avortements non sécuritaires dans les pays où l’avortement est illégal. Au Canada, sans avoir à légiférer sur le droit à l’avortement, il est possible d’en rendre l’accès plus difficile en multipliant les obstacles. C’est ce que souhaitait Rob Merrifield, député conservateur de l’Alberta, lorsqu’il a déclaré en 2004, qu’il considérait nécessaire d’obliger les femmes à consulter une tierce personne avant de pouvoir se faire avorter.

Rappelons, par ailleurs, que seulement un centre hospitalier canadien sur cinq offre des services d’avortement accessibles et que ces services sont inégalement répartis sur le territoire. Ainsi, les femmes de moins de 18 ans en Saskatchewan (14 ans au Québec) doivent encore obtenir une permission de leurs parents pour obtenir un avortement. Quant à celles du Nouveau-Brunswick, elles doivent obtenir l’approbation de deux médecins, et ne bénéficient d’aucun financement public.

6) Remettre des prix à des militants anti-choix

En octobre dernier, le Gouverneur général du Canada David Johnston ne s’est pas opposé à la proposition du député conservateur Maurice Wellacott de remettre des médailles du jubilé de diamant de la reine à deux criminelles récidivistes notoires. Linda Gibbons et Mary Wagner étaient alors derrière les barreaux pour ne pas avoir respecté une injonction les enjoignant de cesser tout harcèlement et toute violence à l’encontre des patients et du personnel d’une clinique d’avortement. Une semaine après avoir reçu sa médaille, l’une des récipiendaires commettait une nouvelle infraction.

L’usage du droit à l’avortement ne constitue jamais un choix facile pour les femmes et représente souvent un moyen de dernier recours pour elles. Ainsi, pour diminuer la fréquence du recours à l’avortement, il est essentiel d’assurer une éducation à la contraception destinée aux jeunes et des campagnes annuelles de sensibilisation auprès des hommes et des femmes Par ailleurs, les libertés de choisir et de s’autodéterminer constituent les bases du progrès pour les femmes dans une société : le nier mènerait à la déshumanisation des femmes qui ne peuvent être réduites à leur seule capacité reproductive.  Le 28 janvier prochain, soyons nombreuses et nombreux à réaffirmer l’acquis historique de 1988 à l’encontre des astuces anti-choix du parti Conservateur.

Cathy Wong

9 Comments

  • Madeleine
    30 janvier 2013

    La rhétorique de l’enfant désiré me rend très mal à l’aise. On pourrait appliquer cet argument à un tas de catégories sociales, pourquoi pas aux femmes : « toute femme doit être une femme désirée ». Et qu’est-ce qu’on fait lorsqu’on est pas désiré? Tant pis? Nous ne sommes pas dans une société qui favorise l’accueil de l’autre, et ça se voit dans toutes les sphères de la vie.

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    • Marie-Élaine
      2 février 2013

      La citation de Morgentaler en intro semble vous faire fortement réagir, Madeleine! Rien sur le reste de l’article par contre. Dommage, j’aurais aimé lire ce que vous pensez de la montée du mouvement antichoix au Canada. Ça ne vous inquiète pas? La rhétorique de l’enfant désiré… et la rhétorique de l’enfant-punition, c’est pas encore plus malaisant?

      Aussi… je dois avoir mal compris… vous avez vraiment comparé le désir de devenir parent au désir sexuel envers une femme? Juste… WTF?

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    • Natalie G
      4 février 2013

      Ici, « enfant désiré » est dit dans le sens du désir de mettre un enfant au monde et assumer un rôle de parent. De toute façon, de quelle façon devrions-nous favoriser l’accueil de l’autre? Est-ce qu’en plus de forcer toute femme à poursuivre une grossesse non désirée nous devrions la forcer à la désirer?

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  • Madeleine
    9 février 2013

    Étant plus proche des mouvements progressistes, et étant plus exigeante envers les gens que j’aime qu’envers les autres (tough love 😉 ), j’ai davantage tendance à critiquer les propos qui émergent de la gauche à ce sujet.

    Pour tout dire, je ne pense pas que les Conservateurs soient «  » »pro-vie » » ». Quand on est « pro-vie », on en va pas attaquer d’autres pays pour du pétrole. Quand on est « pro-vie », on ne coupe pas dans les services communautaires. Je pense que les conservateurs s’affichent « pro-vie » pour 1) séduire un électorat, je connais des « chrétiens de droite » (un « vrai » Chrétien ne pense pas de gauche à droite, mais de haut en bas…) qui votent effectivement Harper, pour cette raison. Je pense aussi 2) qu’ils tentent secrètement de faire du foetus une personne légale pour s’approprier la reproduction. En ce sens, je partage la thèse d’Andrea Dworkin émise dans les années 1980. Force est de constater que dans les grandes organisations internationales (Women Provider) et même dans les cercles féministes, on ne parle plus de santé maternelle mais de santé reproductive.

    Le vocable « santé reproductive » renvoie à des processus, pas à des personnes.

    La rhétorique de l’enfant désiré constitue l’autre côté de la médaille de la rhétorique de l’enfant punition. Dans ce cadre, tout enfant non désiré apparait comme une punition.

    Je pense de plus en plus que l’avortement constitue le coût social d’un style de vie qu’on nous présente comme la panacée. Au risque de paraitre vieux-jeu, l’acte sexuel est beaucoup plus engageant que ce que nous laissent croire les industries pharmaceutiques. On nous fait croire que la contraception nous «  »protège » » de «  »l »enfant-cancer » » » qui pourrait s’incruster en nous. C’est faux. Aucun traitement médical ne peut être pris correctement pendant une longue période de temps. C’est normal que des femmes tombent enceintes si elles ont une vie sexuelle active. J’en connais même une qui se faisait « shooter aux hormones » » (dépo-provera) et qui est tombée enceinte de jumeaux. Elle les a avortés croyant s’attirer les faveurs de son «  »chum » » ». Évidemment, la grossesse a mis en lumière les fondements chambranlants de leur relation et celle-ci s’est terminée. La fille doit assumer seule cet avortement tout en faisant le deuil d’une relation qui, bien que malsaine, était importante pour elle. Des histoires comme ça, j’en ai plusieurs!

    J’ose mettre en parallèle le désir d’enfant au désir sexuel. Dans la société hypersexualisée au sein de laquelle nous vivons, la valeur d’une femme est relativisée au désir que les hommes ont envers elle. Cette logique du désir structure les rapports que nous entretenons les uns par rapport aux autres.

    La dignité n’est plus intrinsèque à toutes vies humaines. Dans notre société axée sur la performance, les plus faibles sont rejetés à la marge. On considère que la dépendance est une tare qui salit l’être humain. On peut le voir en début et en fin de vie, et aussi chez les personnes handicapées et/ou en perte d’autonomie. C’est le paradigme du contrôle qui traverse notre rapport au monde. La femme qui fait face à une grossesse imprévue se sent « animalisée », réduite dans sa dignité.

    Nous ne sommes pas des chattes, écrivait cette dame.
    sisyphe.org/article.php3?id_article=3614

    Oui, je m’inquiète finalement des mouvements pro-vie, mais vraiment pas pour les mêmes raisons que vous. J’ai horreur du discours légaliste qui traite ces questions importantes en termes de « droit ».

    Par ailleurs, je pense que par le discours que vous adoptez, vous alimentez les revendications de ces groupes. En n’étant pas à l’écoute de toutes ces femmes qui n’avortent pas par choix, mais par MANQUE DE CHOIX, vous renforcez le pouvoir des groupes pro-vie qui eux, offrent des ressources aux femmes qui souhaitent poursuivre leur grossesse.

    En portant un regard négatif sur la maternité, en faisant comme si cette réalité propre aux femmes les abaisse (simone de beauvoir, elizabeth badinter-style), vous contribuez à faire que les femmes soutiennent les groupes pro-vie, où elles ont l’impression qu’elles sont davantage respectées dans leur globalité!

    «  »D’une telle analyse découle forcément une perception de la mise au monde des enfants comme un problème dont les femmes doivent être libérées. Il ne s’agit plus alors de les aider à choisir de vivre ou à de ne pas vivre la maternité, ou à choisir le nombre d’enfants qu’elles souhaitent avoir, mais plutôt d’éviter la maternité, son contingent de pro- blèmes et les limites sociales qu’elle impose. Ultimement, ce glissement dans l’interprétation conduit à la perception négative des femmes, lieu principal de la reproduction. Qui plus est, cette vision étant associée aux revendications des femmes et plus spécifiquement des féministes, celles-ci se voient accuser de déni de la féminité. » » »
    Maria De Koninck, l’autonomie reproctive des femmes, réflexions-bilan sur un objectif

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    • Marie-Élaine
      9 février 2013

      OK, wow. Madeleine, j’étais avec vous jusqu’à ce que vous vous mettiez à dire que ce blogue était antimaternité. À partir de là, vous m’avez perdue. Parce que je sais que c’est absolument faux! Vous nous accusez d’être antifamille, antienfant, antimères, simplement parce que l’équipe de Je suis féministe défend le droit et l’accès au service de santé essentiel qu’est l’IVG. Vous mélangez des pommes et marteaux.

      On peut débattre « philosophiquement » de la question de l’avortement. Que nous soyons dans une société « qui ne valorise pas la vie » (pffft whatever that means), ok ouain peut-être. Mais ultimement – et c’est là où vous et moi ne serons jamais d’accord – IL N’Y A PAS DE MAUVAISE RAISON D’AVORTER. C’est un choix qui appartient à la personne qui porte le foetus, choix qu’elle exerce dans un contexte spécifique, comme tous les autres choix qu’elle fait dans sa vie.

      Pis oui, si vous vous demandiez, j’ai supprimé votre autre commentaire. À m’ment d’nné les niaiseries…

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  • Skulander
    14 février 2013

    Que l’enfant soit désiré ou non, un point demeure primordial: ce sont les femmes qui contrôlent leur corps. Et non les hommes.

    Et d’ailleurs, ici, il faut souligner un point important: une femme peut décider d’avoir un avortement au cours d’une grossesse initialement désirée. Beaucoup de choses peuvent mal tourner lors d’une grossesse, et je crois qu’il est important de faire prendre conscience aux gens de toutes les raisons qui peuvent pousser une femme, à un moment ou à un autre, à avoir un avortement.

    Et Madeleine, si vous croyez que ce blogue porte un regard négatif sur la maternité, eh bien vous n’avez rien compris à ce débat. Personne ici n’est contre (ou pour) la maternité. Nous revendiquons le libre choix d’avoir, ou pas, des enfants. Il ne faut pas tout mélanger!!!

    Il est important également de souligner le sexisme des positions soi-disant « pro-vie. » Et au fait, non, Madeleine. Les antichoix n’offrent rien aux femmes. Parce qu’au fond, qu’est-ce qu’on se fait offrir par ces groupes? Du sexisme? De la misogynie? On accepte de les laisser contrôler nos corps? Mais que nous offrent-ils donc de si fabuleux pour qu’on ait tant envie de renoncer à nos droits? Et d’ailleurs, qu’est-ce qui vous fait dire, à prime abord, que les groupes pro-choix n’offrent rien aux femmes? Il faut réellement être bien peu au courant des milieux pro-choix pour dire de telles choses…

    Certes. Certaines femmes avortent par manque de soutien financier. Faut-il réellement croire que ces soi-disant « pro-vie » ont à coeur de rétablir une justice économique et sociale, afin que davantage de ces femmes puissent faire le choix de poursuivre une grossesse? La réponse est sans équivoque: NON. Militons pour la justice sociale, apportons les changements qui s’imposent aux systèmes économiques afin de rendre ces derniers plus juste, mais je suis désolée, le corps de la femme n’appartient qu’à elle. Pas aux groupes antichoix.

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  • Madeleine
    14 février 2013

    Marie-Hélène, vous dites qu’il n’y a pas de mauvais choix. Je dis qu’il n’y a pas de choix tout-court et que l’avortement est une pratique qui s’inscrit dans l’ordre des choses dans le monde contemporain. Réduire la lutte des femmes à une expansion illimitée des services d’accès à l’avortement ne les aide pas, fondamentalement, à être plus lbires. Quelques exemples tirés de la sociologie de la santé :

    Marie-Thérèse Lacourse a documenté le phénomène de l’avortement répété. Elle conclut que cette pratique s’inscrit au coeur des valeurs de la société postmoderne de contrôle, de relativisme et d’individualisme.

    « Cette attitude morale est tout à fait cohérente avec leur conception et leur expérience de la contraceptions, ainsi que leurs aspirations professionnelles et affectives. La prise en compte du long terme, la notion de qualité de vie, le sens qu’elles ont de leur responsabilité à l’égard de leur partenaire et de leurs enfants, nés ou à venir, montrent des valeurs qui sont dominantes dans la société. (1991 : 385)»

    Maria de Koninck s’est intéressée aux rapports femmes-experts dans le système de santé. L’émergence d’une logique sécuritaire, de cette croyance que le corps est une entité devant être « contrôlée », renforce la main-mise du technicisme sur l’expérience reproductive des femmes.

    « « La technique, par sa nature même, renforce l’autorité des experts. Les caractères qui lui sont inhérents consacrent l’inégalité du rapport femmes-experts parce qu’elle apporte aux experts les moyens de modifier l’essence de l’expérience féminine. Les techniques portent un rapport d’autorité, non sous une forme coercitive, mais sous les formes de médiatisation et du découpage du corps et de ses fonctions. Au delà de la lecture de l’univers qu’elle incarne, la technique atteint la globalité de l’expérience féminine et, par là, son exclusivité » (1990 : 38). »

    Maria de Koninck dénonce les propos de féministes comme de Beauvoir et Badinter qui identifient la maternité comme source de l’aliénation des femmes. Elles ont contribué à véhiculer une conception négative de ce processus qui s’inscrit pourtant dans la suite des choses lorsqu’on a une vie sexuelle active!

    Céline Lafontaine, quant à elle, s’intéresse au refus des limites inhérent au fantasme transhumaniste de la société postmortelle.

    « … c’est désormais des barrières imposées par les limites de la vie en elle-même qu’il faut s’émanciper. (2008:332)»

    « Dépourvu d’intériorité, le sujet cybernétique est un être totalement engagé dans un échange communicationnel avec son environnement. Réduit à une somme d’informations complexes, il devient, selon l’expression de Philippe Breton, un simple réacteur du système de communication, duquel il n’est ni l’origine ni la finalité (Breton, 1995)» (2003:206)

    Ce que je dis, c’est que vos propos n’alimentent pas la lutte contre le système, ils le renforcent!

    Skulander

    J’aurais pu faire carrière dans le féminisme. J’ai présidé des associations, j’ai participé à des congrès, j’ai été, pendant un temps, de tous les combats. Sérieusement. Ma quête intellectuelle et mes expériences personnelles m’ont malheureusement démontré les limites de ce mouvement qui porte une vision très cadrée de la réalité. Depuis que je m’intéresse au sujet de l’avortement dans le cadre de mes recherches, les témoignages fusent. Peu de femmes ont trouvé dans le féminisme quelque chose pour les aider.

    Pourquoi?

    Parce que vous arrimez la notion de justice sociale à l’expansion de l’accès à l’avortement.

    Vous avez raison quand vous dites que le corps de la femme n’appartient pas aux hommes. Vous avez tort quand vous sous-entendez qu’il appartient aux femmes.

    Le corps n’est pas un objet, point.
    Il constitue une dimension des personnes qui, comme elles, est soumis à des processus qui le dépassent.
    Ce n’est pas en véhiculant une idéologie du contrôle que l’on arrivera à lui rendre sa dignité.

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  • Skulander
    14 février 2013

    Chère Madeleine,

    Vous dites: « Vous avez raison quand vous dites que le corps de la femme n’appartient pas aux hommes. Vous avez tort quand vous sous-entendez qu’il appartient aux femmes. »
    Euh? Pardon? Votre commentaire ici ne fait absolument aucun sens.
    Mais BIEN ENTENDU que je sous-entend que le corps des femmes appartient aux femmes! À qui d’autre voudriez-vous qu’il appartienne? À l’église? À son mari? À la société? Au gouvernement? À la terre entière?
    Le corps de la femme appartient à celle à qui il appartient. Point final.

    Vous avez raison lorsque vous dites que le corps n’est pas un objet. Mais on s’éloigne fichtrement du débat sur l’avortement! En quoi cette question est-elle pertinente? En qui cela vous donne-t-il le droit de contrôler le corps d’une femme. quelle qu’elle soit?

    Ici c’est plutôt vous qui véhiculez une stratégie de contrôle. Parce qu’au fond, le mouvement pro-choix est TOUT SAUF le contrôle. Il est basé sur la prémisse fondamentale que chaque femme est doté d’intelligence et de sens critique suffisant pour prendre ses propres décisions.

    C’est ça, le libre-choix. C’est clairement reconnaitre que ni vous, ni moi avez la légitimité pour imposer ses vues sur une autre personne. C’est le contraire du contrôle, contrôle que prônent tant les anti-choix.

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  • Pascale
    15 février 2013

    Les conservateurs et les pro-vie tentent de faire croire qu’ils se soucient des femmes, de la vie, de la dignité humaine; mais les masques tombent dès qu’ils ont le haut du pavé – en Idaho, une femme enceinte qui a tenté de se suicider a été accusée de tentative de meurtre en vertu des lois de cet état…
    Alors, elle est où la dignité humaine dans ce cas-là?
    Comme le dit si bien Skylander, c’est seulement une question de contrôle sur la vie des femmes – to keep women barefoot and pregnant- pour forcer les femmes à rester à la maison et avoir de nombreux enfants.
    Une femme qui ne veut pas d’enfant (pour un temps ou pour la vie) va se faire avorter par tous les moyens. La criminalisation de l’avortement rend seulement la procédure dangereuse et potentiellement mortelle.
    Ce n’est pas parce qu’on a un utérus qu’on souhaite forcément s’en servir.

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