Le Musée de la Femme ou l’Histoire occultée du Canada français

Le musée de la FemmeDernièrement, je suis allée au Musée de La Femme à Longueil. Cela faisait quelques temps que je voulais aller visiter ce musée créé et dirigé par Lydie Olga Ntap, une québécoise d’origine sénégalaise. Cette femme venue d’ailleurs a décidé de fonder le premier Musée de la Femme au Canada en 2008, alors que 7 pays avaient connus la création de musées célébrant l’apport de la moitié de l’humanité à leurs fondation et évolution durant les belles années des révolutions féministes.

Ce (tout petit) musée, situé au 4e étage d’un édifice datant des années mille-neuf-cent-tranquilles, est rempli de souvenirs des siècles ayant marqué l’arrivée des premiers colons français en Amérique. Je trouve dommage que le musée n’ait pas de moyens suffisants pour être dans un édifice à lui seul. Toutefois, le fait que ce musée ne soit pas subventionné par les gouvernements québécois et canadiens témoigne du peu d’importance que l’on accorde à l’Histoire des femmes en général.

Parlons un peu du Musée.

D’abord, il y a l’exposition permanente (la visite guidée vaut vraiment la peine!) où les époques sont divisées en salles. Dans la première salle, des artéfacts, costumes et mobiliers de 1600 à 1900 sont présents et on nous explique comment les canadiennes françaises ont fait pour fonder leurs familles en Amérique. Ma seule critique serait que l’on accorde bien peu de temps et d’espace à celles qui se trouvaient déjà en Amérique, les Autochtones, et à celles qui sont venues après la Conquête. Toutefois, le but du Musée est clair et précis: démontrer l’apport des femmes canadiennes françaises.

Puis, une autre salle aborde les années d’avant-deuxième Guerre mondiale (1900 à 1945). On y voit des robes et quelques objets qui facilitaient la vie des ménagères. L’autre salle aborde les années 1945 à 1970, avec la révolution tranquille, la révolution sexuelle, la révolution féministe. Et une dernière, les années 1970-1980. J’ai trouvé cela très intéressant de voir ces époques avec les yeux du Musée. Il y a également le P’tit musée de la poupée, où sont exposées des poupées nous faisant voyager à travers les siècles et les époques.

blancheneige MFMais, ce dont je voulais témoigner ici est l’exposition temporaire du Musée de la Femme Contes défaits, qui est présentée jusqu’au 29 septembre 2013. Cette exposition vise à démont(r)er les morales sexistes des contes et tente une remise en question du destin des femmes. Grâce aux photos de la série Fallen Princesses, gracieusement prêtées par l’artiste vancouveroise Dina Goldstein, on est d’abord submergé par la cruauté de l’illusion de la vie de princesse en ce 21e siècle.

Le Musée décrit ensuite les morales des contes illustrés par la photographe, critique le sexisme présent et remet en question l’immuabilité de ces morales. Puis, l’artiste multidisciplinaire frencine aborde la notion de maitrise du destin.

Cette exposition temporaire est idéale pour provoquer des discussions, remettre en question nos préjugés et réaliser qu’il n’y a pas si longtemps, les femmes du Québec et du Canada n’étaient pas considérées comme les égales de leurs collègues masculins, et que beaucoup de chemin a été parcouru, même s’il en reste encore à parcourir.

Je recommande une visite à ce Musée de la Femme à toute personne s’intéressant à (ou ne connaissant pas) l’Histoire des femmes. J’espère que des visites scolaires seront prévues pour éveiller nos enfants à la réalité oubliée des femmes.

Bonne visite!

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