Appelle-moi Féministe radicale si ça t’aide à mieux dormir
Je me suis toujours considérée comme une féministe. Mais t’sais, une féministe «sensée» là, pas les folles furieuses enragées qui brûlent des brassières.
Je me disais : faut quand même pas capoter pour rien. Le féminisme a été super utile pour les femmes quand leurs droits étaient brimés et il doit continuer d’exister parce que les droits des femmes sont encore brimés à certains endroits dans le monde. Mais t’sais, au Québec, on est bien. Les féministes d’ici cherchent vraiment des poux.
Évidemment, je ne connaissais aucune de ces têtes d’affiche féministe, je n’avais écouté aucun de leurs discours ni lu aucun de leurs textes. Mais j’y allais avec le discours normatif : c’est bien d’avoir des idéaux et de les défendre, mais il ne faut pas non plus chercher à tout chambouler. On fait chacun notre part et on laisse un peu les autres tranquilles. La liberté des uns s’arrête là où celles des autres commencent. Etc.
Je suis une tête forte et je me suis toujours considérée comme une femme forte, me disant que si j’en étais capable, c’était parce que j’avais de la volonté et donc que les autres femmes qui se laissaient marcher sur les pieds avaient juste à se mettre debout et à ne pas laisser les autres leur marcher sur les pieds. Que c’était pas plus compliqué que ça. Je me suis confortée comme ça pendant très longtemps. 25 ans exactement.
Et puis, j’ai rencontré mon ex. Le premier gars dans ma vie qui en imposait plus que moi. Le premier à être capable de me faire douter de mes convictions profondes parce qu’il parlait plus fort, qu’il semblait encore plus sûr de lui que je l’étais de moi-même.
Mon ex a commencé à me faire réaliser que mon comportement social n’était pas approprié, et qu’en ce sens, il était un manque de respect autant pour mon conjoint que pour moi-même. J’agissais comme une guidoune. Comme une célibataire qui se câlisse des sentiments de son amoureux et qui entretient le feu de tous les hommes autour parce qu’elle n’a pas assez confiance en elle et que ça la rassure de savoir qu’elle a un line up au cas où ça chierait avec son chum.
Il n’a pas eu besoin de travailler très fort pour arriver à me convaincre de tout ça. Je me suis sentie comme une merde et j’ai accepté de changer. J’ai fait le ménage dans mes amis Facebook, j’ai supprimé mes albums photos, je me suis retenue d’être aussi chaleureuse et tactile avec les hommes, j’ai arrêté de faire des jokes de cul ou de parler de ma sexualité ouvertement pour ne pas exciter les gars ou leur faire croire qu’ils avaient une chance avec moi ou que j’étais une fille facile, j’ai fait semblant que j’avais de la pudeur face à ma nudité, j’ai accepté de me changer seulement dans une pièce dont les rideaux étaient tirés, de fermer la porte quand j’allais aux toilettes, j’ai accepté l’idée que je ne pourrais plus partir avec camping avec mon ami d’enfance parce que ça se fait pas de dormir dans la même tente qu’un gars quand t’es en couple, j’ai même accepté d’arrêter de me masturber et de préserver mes envies sexuelles pour mon chum exclusivement.
Mais c’était pas assez. Pour être une bonne blonde, fallait aussi que je rende des comptes, parce que c’est ça qu’on fait dans un couple normal. Mais il fallait surtout que je dise AVANT de faire quelque chose que j’avais l’intention de le faire, sinon, ça revient à se câlisser de l’autre et à le mettre devant le fait accompli. Au final, fallait que je lui demande la permission pour voir mes amis, pour faire des activités. Il ne me disait jamais vraiment non. Mais il me faisait sentir tellement cheap que je m’empêchais de faire ce que je voulais par moi-même quand il n’avait pas envie de le faire avec moi.
Mon ex me répétait toujours que j’étais pas normale, que personne ne pensait comme moi, que je n’avais pas de valeur. Ça me fâchait, quand il me disait ça. Je me disais : la normalité, ça existe pas. On est deux dans notre couple. Que le reste de la planète pense comme toi ou moi, on s’en fiche ; l’important c’est qu’on soit bien tous les deux. Mais ça me tournait dans la tête. Je me disais, c’est vrai que je suis différente. Faudra bien un jour que je finisse par m’adapter.
Quand il m’a traitée de pute en public, parce que j’avais laissé son ami me donner un bec sur la bouche, ses meilleurs amis ont trouvé ça justifié parce que j’avais été «choquante». Quand j’ai fini par raconter toute mon histoire en cour, une fois que la violence psychologique que mon ex me faisait subir se soit transformée en violence physique, ils étaient là, ses meilleurs amis, assis auprès de lui, à le soutenir, le pauvre.
Parce qu’évidement, c’était moi la folle. La fille malsaine qui ne sait pas être en couple. La fille à qui mon ex avait donné une chance et envers laquelle il avait été patient jusqu’à ce qu’il n’en puisse plus, qu’il me laisse, et que je me venge de lui en inventant toute cette histoire de violence physique.
Et même si j’ai passé des mois à me tenir debout contre lui, à lui faire part de mon malaise face à ses comportements agressifs, à son mépris, à lui intimer de me traiter avec respect, n’en demeure pas moins que pendant les huit mois où il a fait partie de ma vie, il a réussi à faire entrer dans ma tête une voix culpabilisatrice qui ne s’est pas évanouie d’elle-même lorsque je l’ai quitté et qui a continué de faire écho encore longtemps et jusqu’à tout récemment. Et j’ai peut-être su pour la première fois, pendant ces longs mois pénibles, c’était quoi être une femme au Québec aujourd’hui.
Parce que le discours que me tenait mon ex et qu’il m’a entré dans la tête de force pendant des mois, c’est le même discours que celui qui ne sera jamais prononcé de vive voix publiquement, mais qui est cautionné par presque tout le monde et qu’on prend en référence dans nos sphères privées. La femme est responsable du mal qu’on lui fait. Ce mal est justifié, parce qu’elle est foncièrement provocatrice. La femme a besoin de l’homme pour comprendre la vie, parce qu’elle est folle, trop émotive et n’est pas consciente de la réalité.
Si mon ex a eu autant de facilité à me faire changer, à me faire douter de moi et à me faire sentir coupable, c’était parce que son discours, j’en entendais les échos depuis ma naissance. Il avait raison, lorsqu’il disait que je n’étais pas « normale ». Il avait raison, lorsqu’il disait que les gens ne pensaient pas comme moi. Et s’il n’avait jamais levé la main sur moi, j’aurais probablement continué de le laisser prendre de l’emprise sur moi et de contrôler mes faits et gestes, pour au final le laisser même contrôler mon esprit.
Et c’est ça qui se produit, au Québec. La société ne lève pas la main sur la Femme. On ne lui fait pas de mal, on ne brime pas ses droits. Pas directement. Ça se fait insidieusement. Ça se fait dans les non-dits, dans les conventions, dans les normes (elle peut faire ce qu’elle veut, mais il y aura des conséquences), dans les jokes poches d’humoristes grossiers, dans les textes subtils de chroniqueurs ferrés. Et quand on décide de voir enfin tous ces mécanismes insidieux, souvent après en avoir été victime à plus grande échelle, c’est là qu’on réalise que le problème est beaucoup plus grave qu’il n’y parait.
Je trouve ça grave, moi, de savoir que mon ex, le jour de son jugement, était accompagné de sa nouvelle blonde de 15 ans sa cadette. Je trouve ça grave de me dire que malgré tous les signaux d’alarme pourtant évidents, que moi non plus je n’avais pas vus lorsque j’étais à sa place, elle demeure persuadée que la mal qu’il lui fait est justifié et que c’est elle qui a tort, mais qu’elle pourra comprendre, mieux que moi, qui me suis bornée et suis demeurée folle.
Je trouve ça grave, moi, de savoir que l’ex qu’il a eu avant moi, qu’il a déjà trainée par la jambe dans un bed and breakfast pour la forcer à prendre un bain avec lui alors qu’elle n’en avait pas envie, se souvienne plus facilement de ses preuves d’amour, de sa supposée patience et de sa générosité calculée, que des horreurs qu’elle a subies, ce qui envenime son sentiment de culpabilité, toujours présent malgré les années qui se sont écoulées, qui lui fait dire qu’elle aussi, elle lui a fait beaucoup de mal.
Je trouve ça grave, moi, qu’une de mes amies qui s’est fait violée me dise que c’était de sa faute parce qu’elle n’avait pas compris que dans le pays où elle était en voyage, accompagner un gars à faire une promenade sur la plage, c’est consentir à coucher avec lui.
Je trouve ça grave, moi, que ces gars-là s’en sortent avec l’appui de la société, même quand y’en a une qui se fâche et fini par les dénoncer. Parce qu’au final, mon ex a été acquitté des trois chefs d’accusation qui pesaient contre lui, et c’est lui que nos connaissances communes ont décidé de soutenir.
Mon histoire m’a fait m’ouvrir les yeux sur tout le chemin qu’on n’a pas encore fait pour le respect de la femme et que, contrairement à ce que j’ai déjà pensé, les femmes ne peuvent pas faire seules avec un peu de volonté.
Dans la poursuite criminelle qu’a subi mon ex, la procureure était une femme, l’avocate de la défense était une femme, la juge était une femme. Elles avaient devant les yeux un homme violent qui s’est rendu coupable aux yeux de la loi de plusieurs crimes à de nombreuses reprises. Et ces trois femmes en avaient conscience. L’avocate de la défense et de la couronne ont lu le rapport de l’enquêteur mentionnant qu’il avait été arrêté trois fois en tout pour voies de fait à l’encontre de trois différentes personnes, deux conjointes et un beau-frère. La juge, elle, a admis avoir cru mon témoignage.
Mais ces trois femmes avaient poings et mains liés à leur devoir respectif : l’avocate de la couronne ne pouvait pas causer préjudice à mon ex en mentionnant ses arrestations précédentes, ni en relevant son caractère violent qui n’est en soi pas criminel. L’avocate de la défense devait prétendre croire la version de son client et tout faire pour lui éviter une condamnation, quitte à saboter la justice sociale. Et la juge, elle, devait s’assurer hors de tout doute raisonnable qu’il était coupable. Et le témoignage assuré d’un accusé manipulateur, même s’il contredit des preuves circonstancielles et le témoignage crédible de sa victime, constitue un doute plus que raisonnable aux yeux de notre système de justice.
Je suis certaine que ces trois femmes avaient la conviction intime que mon ex était coupable, mais elles n’ont pas eu le droit de l’affirmer. Moi non plus, qui n’en suis pas seulement convaincue, mais qui le sais, je n’ai pas le droit de l’affirmer. Je n’ai pas le droit d’écrire ici que [insérer le nom de mon ex] est un homme violent, qu’il m’a malmenée psychologiquement et physiquement. Parce que c’est moi qui serais alors accusée de diffamation. Et c’est lui qui gagnerait. C’est comme ça qu’elle fonctionne, notre société. Un homme peut frapper ou violer une femme en étant à peu près certain qu’il s’en sortira. Mais une femme ne peut pas dénoncer publiquement un homme qui lui a fait du mal, parce qu’elle ne s’en sortira pas.
L’homme frappe la femme en privé ; la femme doit dénoncer l’homme en privé. Faut pas que ça se passe sous le regard des autres. Faut surtout pas que ça se sache. Faut surtout pas que les gens se rendent compte que la violence conjugale est un phénomène non pas rarissime et qui n’arrive qu’aux autres, mais qu’il est répandu. Faut surtout pas que les gens prennent conscience qu’une femme sur trois sera victime d’agression sexuelle au cours de sa vie.
Ce sont trois femmes qui ont échoué à me rendre justice. Ce sont trois femmes qui ont laissé s’en sortir sans même une tape sur les doigts un criminel récidiviste. Ce sont trois femmes qui, sans doute de bonne foi, ont été dans l’impossibilité de faire leur devoir moral – me rendre justice et assurer la protection des autres femmes qui auront le malheur de croiser sa route – à cause du devoir civil qu’on leur impose.
Ce n’est pas après les femmes ou les hommes, que j’en ai. Pour moi, on n’a pas affaire à un combat de sexes. Mais à un combat de genres, oui. C’est après le patriarcat que j’en ai, lui qui régit notre société, qui empêche par son existence l’émancipation des femmes et dont tous, hommes comme femmes, en acceptant de se plier à ses règles, en sommes complices.
Alors si de ne pas vouloir en être complice, de réaliser que son fonctionnement est malsain et que de l’accepter servilement est un manque de respect envers les principes moraux de justice et les valeurs d’égalité, si de considérer que d’autres voies que les voies officielles sont légitimes pour se faire justice, puisque les voies officielles échouent à le faire, si l’envie de crier sa colère et son ras-le-bol de se faire dire quoi, quand et comment bien faire les choses alors que la société qui impose cette dictature n’est pas foutue de les faire bien elle-même, si de dénoncer l’hypocrisie des uns et l’aveuglement des autres, de refuser de fermer les yeux sur ce qui est immonde mais considéré comme banal, si de vouloir changer la perception depuis trop longtemps erronée des hommes et des femmes face à leur statut et leur rôle social qu’on a défini pour eux, si tout ça fait de moi une féministe frustrée, enragée, ou radicale, eh bien j’en suis fièrement une.
Et si ça t’aide à mieux dormir de me coller cette étiquette, si ça te permet de tracer une ligne entre toi et moi, entre le «nous» et le «elles», si ça te rassure de penser que je suis en marge de la société et que tu es normal (comme mon ex), et que dans la vie, il faut respecter les normes parce qu’elles ne sont pas imposées sans raison, qu’elles le sont parce que c’est ce qui fonctionne le mieux (bien sûr, les normes ne sont pas faites pour être changées et ne l’ont jamais été, et de tels discours n’ont jamais été tenus auparavant dans une vision apocalyptique où le fait de chambouler des valeurs et des normes sociales viendraient détruire tout semblant de fonctionnement social), si ça te permet de fermer les yeux sur des problématiques et leurs conséquences et que ça te donne bonne conscience de surtout ne rien changer et ne rien remettre en question, eh bien tu peux me coller cette étiquette.
Si tu es une femme, tu comprendras peut-être le jour où, comme moi, tu vivras une injustice qui t’ouvrira les yeux. Si tu es un homme, peut-être que tu comprendras le jour où tu réaliseras à quel point il t’est facile de faire subir une injustice.
Je ne peux pas vraiment t’en vouloir. Il y a un an, j’étais à ta place.
-Lilium
Filipo
Je ne pourrais pas écrire un commentaire aussi éloquent que ce texte mais j’aimerais juste laisser un message de soutien.
Bravo pour avoir essayé de franchir ces étapes de la justice, même si le résultat n’a pas été celui que tu espérais, c’est très très courageux. Ma copine n’a pas eu le courage d’aller porter plainte après une agression, et plus je lis des histoires comme la tienne, plus je la comprends. La justice est un système très difficile à faire bouger. J’espère qu’à force, de témoignage dans ce genre et d’actions diverses, un jour les agresseurs craindront tout autant de poser la main sur une femme non-consentante que sur les forces de l’ordre (exemple au hasard).
Qu’on me colle aussi cette étiquette !
Merci Lilium
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John Smith
Un jour pas si lointain on comprendra que le modèle du couple est un modèle inique et dangereux. Car un couple, que l’on se place du point de vue de la mécanique ou des mathématiques ou du social, c’est toujours composés de deux éléments placés dans un ordre déterminé.
Ensuite, et je ne prêche pas, je pense que l’erreur est de voir le problème dans le patriarcat lui-même plutôt que dans sa composante fondamentale, le virilisme, à savoir la force, la « vertu » (aussi subjectif soit le concept), et qui n’est pas rattaché directement au corps humain, que l’on oppose à la sensibilité ou au sentimentalisme qui sont rattachés au corps humain directement.
On crée un dualisme très pernicieux entre la sphère de l’esprit et celle du corps et où le corps est inférieur à l’esprit. L’homme est l’esprit, la femme est le corps. Et ce n’est pas du patriarcat à proprement parler.
Patriarcat peut prendre plusieurs sens : « veiller sur » dans son sens premier, attitude plus paternaliste qu’autoritaire, mais ensuite très vite devient « commander, diriger ». Il existe d’assez nombreuses sociétés patriarcales où le « cheffage » n’a pour attribution que de veiller sur le « troupeau » et dont la société s’organise pour répondre aux contraintes qu’offre la nature. Dans ces sociétés, la femme comme l’enfant sont loin d’être brimés car le collectif reconnaît l’importance de chacun de ses membres (iroquois, certaines cultures celtes, des cultures chamaniques pour quelques exemples). Il n’y a qu’une spécialisation d’ordre économique et où le cheffage se fera quand même par des hommes. A une époque où une femme meurt facilement en couche et un chasseur ou un guerrier peut facilement mourir, cette fonction est donnée à un humain qui a un potentiel de vie plus long et une compréhension de la nature et des mécanismes sociaux. Ce patriarcat ne me semble pas hostile ni violent, mais je peux me tromper évidemment.
Je pense qu’il a fallu apporter au patriarcat une composante pour implémenter cette supériorité de l’homme sur la femme, il a fallu opérer cette distinction, cette dualité, cette confrontation et élaborer un système de domination.
Maintenant, ce n’était que des mots, je vous souhaite le meilleur rétablissement possible. Vous êtes plus forte que lui, vous avez enduré, vous en sortirez moins fragile. Lui, sans parler de karma, risque fort de se prendre un retour de bâton auquel il n’est pas préparé car la société change dans un sens qui est contraire au sien, il finira par être tout petit et bien faible.
Bien à vous,
Benjamin
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Murg
Je suis personnellement tout à fait d’accord concernant la distinction entre le patriarcat et le dualisme corps/esprit. Même si je pense qu’il est inexact de dire que l’homme représente l’esprit et la femme le corps (l’idée du « corps » implique facilement la force physique brute, la constitution plus imposante et ce genre de choses, qui sont plus rattachées à l’homme). Mais dans le référentiel que vous donnez, les choses se tiennent et me semblent criantes de vérité. Il existe beaucoup de formes de sexisme qui sont très pernicieuses, autant en dénigrant la femme que l’homme, même si ce sont pour des domaines très différents. L’homme sera par exemple vu comme étant bien moins compétent pour accorder son amour et une éducation à un enfant qu’une femme, puisque la femme est vue comme plus sentimentale, maternelle, attentionnée, etc… C’est aussi une forme de sexisme qu’il ne faut jamais oublier, puisque le féminisme doit s’attaquer aux deux côtés du sexisme, qui sont étroitement liés. On ne peut considérer les stéréotypes appliqués aux femmes sans considérer ceux appliqués aux hommes. C’est pour cela que j’apprécie votre commentaire : il permet de s’attaquer au fond du problème, là où l’idée simple du patriarcat a plus tendance à créer une illusion de sexisme à sens unique.
Attention : je ne dis pas ça pour minimiser ce que vivent les femmes, puisque je pense que malgré l’existence d’un sexisme allant à double-sens, il est plus ‘simple’ de naître homme dans nos sociétés. Mais pas sur tout. Un homme qui veut devenir danseur, puériculteur, sage-femme, secrétaire, homme au foyer, et j’en passe, va terriblement souffrir du manque d’ouverture d’esprit de la société. Parce qu’en tant qu’homme, on ne fait pas ce qu’on veut, sinon on est ‘une pédale, hohoho !’. L’homme doit avoir de l’ambition, être rationnel, exceller dans ce qu’il entreprend, …
Pour partager quelques-unes de mes expériences en tant qu’homme qui s’estime profondément féministe (malgré qu’il m’arrive de m’étonner devant certains de mes propos), je peux dire que ça n’est pas facile tous les jours, et qu’il m’arrive souvent de devoir la fermer devant des propos sexistes tenus par autant des hommes que des femmes. Parce qu’en tant qu’homme, on attend de moi automatiquement que je sois du côté dominant et que j’ai un discours réducteur des revendications féminines. Je me suis déjà fait souvent insulter pour avoir tenu des propos féministes. Il m’est déjà arrivé de me faire traiter de « soumis » pour avoir PRIS EN COMPTE l’avis d’une de mes petites amies (avec les rires de l’assemblée complète que ça engendre… Sympa la pression sociale). Pour vous dire le ridicule que ça frise : j’hésitais un jour à prendre un café ou une autre boisson après un restaurant puisqu’il commençait à se faire tard. Ma petite amie me glisse juste « Il est quand même tard, et n’oublie pas que tu as du mal à dormir en ce moment ». Je lui dis qu’elle a raison et j’ai pris autre chose. Un de mes amis a réagi immédiatement, hilare, en disant « Mais putain, t’es vraiment complètement soumis, prends-le ton café et envoie-la chier ! », ce qui a fait rire toute la table. Oui, oui toute une table autant masculine que féminine, a rigolé parce que j’ai pris en compte un avis pour une décision sans grande importance. Parce qu’être un homme soumis, c’est écouter une femme en public. Être un homme « normal », c’est dire « va te faire foutre ! » et prendre le contrepied du conseil, même si on est d’accord avec.
Un homme qui se fait offrir des fleurs par une femme ? Ridicule aussi. Pourquoi ? Parce que c’est comme ça, mais la simple idée fait rire les gens qui s’estiment eux-mêmes « ouverts d’esprits et hors des normes ».
Enfin, je pense que les violences conjugales psychologiques et physiques sont probablement comparables entre hommes et femmes. J’ai vécu une relation où j’ai moi-même subi ces violences. Les seules réactions auxquelles j’ai eu droit autour de moi étaient de l’hilarité, ou au mieux un manque de sérieux parce qu’après tout, je suis un homme. Donc, elle n’aurait pas pu me faire grand mal après tout. Oui, mais quand on n’a pas envie de répondre de peur de faire mal ? (et se retrouver soi-même au tribunal, puisque si l’homme réplique, sa parole sera probablement plus mise en doute si les deux ont des marques) Et si on n’a pas envie de porter plainte parce qu’on n’aurait absolument aucune crédibilité ? Que quand on en parle, on se fait balayer de la main ? L’homme, on lui accorde le soutien quand il montre la force qu’on lui estime être naturelle. S’il est dans une situation où il parait vulnérable, alors il suscite l’hilarité ou le dégoût.
Et pour réagir juste rapidement sur le lien vers « la présomptueuse innocence », je reprendrai ceci : « Je regrette d’avoir donné le bénéfice du doute à la mauvaise personne, comme on le fait souvent : soit l’agresseur, et non la victime. » Ce doit être le seul propos où je ne suis pas d’accord avec toi, Lilium.
Les gens parlent, jasent et adorer ragoter. Après avoir subi 4 ans de violences psychologiques et physiques dans un couple, j’avais une ‘arme’ : j’agrippais les poignets de ma petite amie pour l’empêcher de frapper. Ce qui, comme elle se débattait en hurlant et en se jetant de tous les côtés, lui provoquait des marques rouges aux poignets assez importantes… Un peu comme ce qu’on pourrait retrouver avec des cordes. Quand j’ai enfin pu me débarrasser de cette relation, elle a raconté à tous ceux que je connaissais que j’étais un homme violent, et que les marques qu’elle avait de temps en temps en attestaient. Elle a même raconté que je lui faisais renifler des mouchoirs de LSD (?) et que je l’emmenais quotidiennement dans des caves SM pour se faire violer par des amis à moi. Affirmation qui a été crue par un certain nombre de personnes, qui me voient maintenant comme le diable incarné.
Si on ne m’avait jamais accordé le bénéfice du doute à l’époque sous prétexte que les femmes sont celles à qui il faut accorder le bénéfice du doute, je n’aurais pas pu avoir de superbes relations par la suite. Et cette femme aurait continué à détruire ma vie même après que je m’en sois débarrassé.
Bref, il ne faut pas trop écouter les autres selon moi, mais réussir à rester très critique malgré tout, même si ce n’est pas facile en début de relation.
Et de plus, même si ça n’excuse en RIEN les comportements négatifs des hommes, ne jamais oublier que les hommes aussi vivent dans une société qui exerce sur eux une pression sexiste intense. Je pense même que certains agissent de façon sexiste uniquement par pression sociale. J’en suis sûr d’ailleurs, puisqu’il y a pas mal d’hommes très machistes en public qui viennent parfois me voir pour me dire qu’ils adhèrent à mes idées mais qu’ils préfèrent en parler en privé plutôt qu’en public… Sous peine de subir les mêmes réactions que moi devant mes pairs masculins et féminins. même certaines femmes s’estimant féministes se moquent ouvertement des hommes qui tentent de bousculer un peu les conventions, sans même s’en rendre compte. Pour éradiquer le problème du sexisme, il faut s’attaquer aux deux fronts.
Pour terminer, un petit extrait de quelques remarques que j’ai entendu dernièrement, qui m’ont fait bondir au plafond :
– Un universitaire ~25 ans : « je ne pourrais jamais sortir avec une fille qui a couché avec plus de 2 ou 3 mecs, au-delà c’est une salope et je pourrais pas passer par-dessus ça » (homme ayant bien sûr plus d’expérience que ça)
– Une femme de 19 ans, qui se proclame féministe : « Chez l’homme c’est normal, mais la masturbation féminine c’est dégueulasse et immoral » (donc, comme l’homme est un animal incapable de se retenir c’est bon, mais la femme est pure et innocente donc il faut pas ?)
– Femme, mère de deux enfants, de 54 ans : « Non non, bien sûr qu’un homme peut élever un enfant seul, mais ça ne remplacera jamais une femme, qui sera plus aimante et plus à l’écoute »
– Etudiant, la vingtaine : « Ah mais moi une fille comme ça (note : fille ayant une vie sexuelle active), je pourrais coucher avec mais jamais je pourrais l’envisager comme ma copine »
Bref, tout ça pour dire : Lilium, tu as tout mon soutien pour ce qu’il vaut, et j’espère que tu t’es bien remise de tout ça. N’écoute pas les gens étroits d’esprit qui disent que le féminisme est mauvais sous prétexte d’étymologie ou toute autre idée idiote destinée à les rassurer eux-mêmes sur leur condition. C’est un combat de tous les instants, où la moindre seconde de réflexion sur nos réactions nous montrent à quel point nous sommes conditionnés, et les autres également. Courage 🙂
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Izzie K
@John Smith
Les sociétés iroquoises et iroquoiennes font partie des rares sociétés clairement non seulement matrilinéaires, mais matriarcales.
Je suis Autochtone, diplomée en études autochtones et très tannée de lire de fausses informations ou de la désinformation de la sorte circuler sur le Web.
Ceci étant dit, toute mon admiration et respect à vous Lilium.
J’admire votre courage, votre lucidité et votre résilience.
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Lilium
John Smith, c’est pas justement le nom du dude dans Pocahontas?
Maudit que je l’ai ri!
Merci, vous avez fait ma journée!
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John Smith
De ce que j’ai pu lire, c’est loin d’être confirmé, chacune des nations iroquoises ayant, de par leur Constitution orale, le choix de choisir son mode d’organisation, patrilinéaire ou matrilinéaire, matrilocale ou patrilocale.
L’apparence matriarcale de ces sociétés est surtout confirmée au moment de l’arrivée des européens, et pas de manière totale. Ce qui n’implique pas que leur société ait toujours fonctionné ainsi.
Il est plus vraisemblable que matriarcat et patriarcat aient coexisté de manière plutôt pacifique qu’autre chose.
Les arguments d’autorité « Autochtone » et « diplômée » reviennent à dire que ceux qui ne le sont pas ont forcément tort, ce n’est pas vraiment une manière d’argumenter.
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Clément Doyer
Depuis très longtemps je me demande ce qui, dans notre société québécoise, cause les problèmes très généralisés d’estime de soi, le contrôle absolu des gens par leurs pairs, cette moralité anti-jouissance prévalente. J’ai une idée que, dans un passé pas si éloigné, nous vivions ici dans une théocratie, avec un accent très fort sur LE péché, appelé à l’époque « impureté ». Or, les curés et les soeurs ont disparu et se sont mariés entre eux, mais leurs idées, elles, nous sont restées dans la tête. Mais je me demande pendant encore combien de décennies nous imposerons-nous cette charia cachée. Ton ex parlait comme un curé, ses souteneurs n’en pensaient pas moins. S’il te plaît, retourne vite à ta liberté et ne te laisse plus remettre en question par ces antiquités : bien faire et laisser braire. Le respect, ça ne se discute pas, ça s’impose!
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Stéphanie Roy
Je pense que la femme québécoise est belle, intelligente, indépendante, entreprenante, vive d’esprit, débrouillarde et forte! Mais je pense aussi qu’elle est gentille, généreuse, compréhensive, patiente, raisonnable et résiliente. Je pense que la femme québécoise a appris depuis longtemps à faire la part des choses, à apprécier ce qu’elle a, car elle se considère très choyée. La femme québécoise voit clair, mais elle est en avance…alors elle a choisi de se taire et d’attendre.
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Caroline
Merci Lilium! Il y a 11 ans, pour moi. j’étais la plus instable des mères mises sur la terre. Je ne pouvais pas approcher, mes enfants. Pourtant, 1 an de cour m’a permis d’obtenir la garde complète de mes 3 enfants.
Pour éviter [ou fuir] la réalité de ma détresse (violence psychologique et physique), le combat sur lequel il s’était engagé qui était de démontrer la fausseté de mes propos; j’ai choisi une autre bataille; Celle de la liberté.
En effet, je me suis inscrite à une formation ailleurs dans le Québec (8 heures de route) tout en démontrant au juge que je voulais prendre ma vie en main, puisque j’étais sans formation autre que mon DES. J’ai tout donné dans ce combat ! C’est l’expertise psychosociale qui m’a permis de départager la garde. Car, j’ai su démontrer toute la détermination d’une femme qui voulait s’en sortir !
Et c’est en 2011, que j’ai obtenu mon BACC en administration des affaires. Avec 3 enfants. Ma plus grande fierté !
Merci encore Lilium !
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Jeanne
Donc si j’ai bien compris vous prétendez que vous l’avez toujours respecté, que vous ne l’avez jamais manipulé etc que vous n’avez absolument aucun tort dans cette relation dysfonctionnelle ?
Et d’autre part auriez vous trouvé ca correct si lui avait eu les mêmes comportements que vous, notamment en « entretenant le feu des femmes » autour de lui, en embrassant vos copines sur la bouche etc ?
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Le voyageur
Lol
Ou a l’âge de 25ans, dormire dans dans une tente, one on one, avec son amie d’enfance…
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Mac T
Quoi, prétendez-vous que les amis sont faits pour coucher? Que le couple constitue une prison et le célibat, la liberté? Bonjour la confiance!
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Mac T
Pourquoi parler de la différence d’âge entre votre ex et sa flamme du moment du procès? Qu’est-ce que ça nous enseigne? Est-ce que votre différence d’âge avec votre ex (ou la vôtre d’avec ladite flamme) est d’une importance quelconque?
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titak
Commentaire non réfléchi, juste une remarque:
Je suis lesbienne et étrangement, j’ai fréquenté une fille avec qui la manipulation était la même, sans la violence physique… je ne sais pas s’il y a un lien à faire avec les rôles prédéfinis de la société ou si elle étsit simplememt ultra jalouse, mais bon…
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Lilium
@Jeanne
@Le voyageur
@Mac T
Merci de démontrer par vos commentaires l’essentiel du point de mon texte : que la violence envers les femmes, que le contrôle de celles-ci, que de lui demander des comptes, des explications, des justifications, que de lui imposer des limites avec lesquelles elle n’est pas à l’aise, que de questionner son intégrité, son honnêteté, son équilibre mental, que de ridiculiser la souffrance qu’elle a pu vivre en lui faisant sentir qu’elle l’a sans douter chercher, que tout cela est tellement normal dans la société que l’on pose ces gestes immondes sans s’arrêter une seule seconde pour y réfléchir.
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Jeanne
Et bien moi je ne vous remercie pas car en plus de ne pas répondre aux questions qui vous sont posées tout à fait respectueusement malgré vos divagations et diffamations totalement délirantes dans ce dernier message, vous allez en plus vous cacher derrière « les femmes » pour éviter de répondre a de simples questions. Lorsqu’on commet un texte aussi diffamant et obscène que le votre, il est somme toute logique qu’on puisse être questionné-e sur son honnêteté c’est la moindre des choses !! Autrement n’importe qui peut raconter n’importe quoi sur n’importe qui et cela est une forme de totalitarisme. Vous ne seriez certainement pas la première ou le premier a se poser en victime quand vous ne l’êtes pas et a simuler le chagrin, la souffrance, à des fins manipulatoires. Une personne qui met ce type de choses sur la place publique et qui fait comme si elle était une sainte-martyre a ne même pas supporter le moindre questionnement, relève le plus souvent d’un comportement pervers et dictateur, je ne dis pas que c’est le cas pour vous mais votre réaction est des plus obscènes malgré tout.
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Damien
En quoi son texte est diffamant ou obscène ?
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Jules
Je me pose la même question: elle ne donne le nom de personne, et donc ne porte atteinte à la réputation de son ex.
Il n’a rien d’obscène non plus – pas d’insultes, juste des faits.
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Mac T
Ah, donc votre cri du cœur exprimé ici se suffit à lui-même et il n’y a que les messages de sympathie ou d’identification à travers votre texte qui peuvent être conçus comme …souhaitables, le reste des réactions ou questionnements tombant dans la moralisation ou la preuve par neuf que nous sommes culturellement conditionnés à vous dire ce qu’on a dit. J’étais curieux quant à la question d’âge, ai sorti un pic pour, oui, vous interroger, comme si… un être humain ne pouvait pas poser de questions à un autre, comme si ce que vous assimilez à une quête de justifications et d’explications ne pouvait pas juste relever… d’un grand nez senteux qui se mêle pas de ses affaires, tout simplement. Zèle d’analyse?
Bien à vous, ma’me L. Sans rancune 🙂
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Lilium
Je faisais référence à votre premier commentaire :
« Quoi, prétendez-vous que les amis sont faits pour coucher? Que le couple constitue une prison et le célibat, la liberté? Bonjour la confiance! »
Je me rends compte qu’il peut être interprété comme se référant à mon texte ou aux propos de Jeanne et Jules. Peut-être ai-je mal saisi votre message.
Pour ce qui est de l’écart d’âge, je l’ai mentionné puisque le jeune âge et le manque d’expérience est un facteur aggravant quand l’on veut faire douter une personne sur ses droits, ses attentes, sa valeur, ses principes, etc.
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Lilium
Euh, le voyageur, pas Jules.
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Mac T
En effet, je répondais au Voyageur 😉 Pas de faute, j’aurais pu mettre un @ avec son pseudo pour mieux me faire comprendre et effacer l’ambiguïté.
Merci de m’éclairer pour ma question.
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Maria
Je pense que vous avez eu raison de l’emmener en justice pour sa violence physique et/ou morale.
Par contre, vous avez tort de croire qu’aller au camping avec votre ami d’enfance alors que vous etiez en couple est normal. Question de respect envers votre (ex ) copain ! Vous trouveriez ca normal qu’il parte avec sa meilleure amie? Si oui, il y a du souci à se faire… Et le fait d’être chaleureuse et tactile avec des autres hommes et de flirter avec eux ca ne se fait pas ! À mon avis vous n’avez jamais vraiment aimé votre ex et ne savez même pas ce qu’est l’amour , le respect et les valeurs! On dirait que vous étiez satisfaite d’être avec lui même s’il vous battait et humiliait, mais vous aviez encore besoin de vous sentir séduisante auprès d’autres hommes. Quel niveau ! C’est à cause de femmes comme vous que les hommes trouvent aussi normal de partir en vacances avec leur meilleure amie ou de flirter derrière le dos de la copine. Les féministes se comportent comme des hommes! C’est à cause de vous que les hommes perdent leurs valeurs et principes qu’une femme doit être respectable, parce que vous vous comportez comme des hommes! Je ne pense pas qu’il vous aurait traité de « pute » si vous n’aviez pas embrassé son ami. Petite gamine ! Une vraie femme de valeur n’aurait JAMAIS fait ca.
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justine
@Maria,
Votre commentaire est dégoûtant.
Former un couple ne signifie pas d’abandonner sa vie, ses amis, ses envies, surtout si elles sont parfaitement saines.
Un bec sur la bouche peut être fait de manière totalement désexualisée. On le voit chez les parents avec leurs petits enfants, on le voit chez les amis proches aussi.
Avoir envie de faire des activités avec nos amis n’est pas une promesse d’adultère, c’est une preuve d’amitié…
Si une femme (ou un homme) doit tout le temps se retenir d’agir comme il lui plait parce que son amoureux-euse est jaloux et possessif, ce n’est pas elle qui aime mal. Et c’est dangereux de véhiculer un tel message, qui contribue justement à conserver ces stéréotypes sociaux qui nous briment et nous culpabilisent.
En même temps, j’écris tout ça et ça a tellement l’air d’un troll.
Dans tous les cas, un immense merci Lilium pour cette lettre ouverte, pour ton courage et ta détermination!
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Damien
allez au camping avec quelqu’un d’autre que son petit copain est irrespectueux ? et pour quelle raison ???
« les féministes se comportent comme les hommes » : vous voulez dire que les hommes se comportent comme de la merde et que les féministes le leur rendent bien ?
« Femme de valeur » : pouvez vous décrire ce concept ? Celle qui se couche quand on lui de se coucher ? Celle qui obéit à son maitre ? Qui prépare des bons petits plats à son époux ? Qui ne lui fait pas d’ombre professionnellement en étant moins bien payée ?
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Lilium
@Maria
Je veux saluer l’honnêteté que vous avez de cautionner aussi vigoureusement les messages incidieux que le patriarcat vous a fait concevoir comme des valeurs. Cela dit, l’amour n’est pas synonyme de possession. Lorsqu’on aime vraiment quelqu’un, on veut son bonheur plus que son asservissement.
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abricot
Merci de partager les fruits de votre (mauvaise) expérience. Ce texte exprime mieux que je ne pourrai jamais le faire mes inconforts face à notre système de justice, ses lois inadéquates (je pense, entre autres, aux agressions sexuelles) et le foutu principe de l’innocence jusqu’à un verdict de culpabilité (ou trois). Et bien sûr, les attitudes sociales qui supportent le tout.
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Damien
Grand soutien de ma part à tous tes soucis.
La place de la femme dans notre société (civilisée ?) est à revoir…
Patriarcat et capitalisme, ces deux fléaux…
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Marie
Votre témoignage courageux me conforte dans ma conviction : tant que cette société patriarcale sera en place( et ça risque de durer), pas question de vivre en couple avec un mec. Chacun chez soi ! C’est la seule façon de pouvoir vivre libre pour une femme. Dieu merci, ça au moins, nous avons le droit de le faire, sans être montré du doigt : nous avons au moins gagné ça : le droit d’exister sans être la femme de, la fille de, la soeur de.
Le seul mec qui te foutra la paix, c’est celui qui n’aura pas l’accès de ta maison.
Et ça n’empêche pas d’avoir des enfants (j’en ai trois) et une vie de famille. En fait, c’est vraiment mieux de ne pas avoir le mec à la maison : parce que, une fois que t’as des enfants, c’est juste un boulet, qui ne glande pas grand chose.
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