Elles vous sauveront peut-être la vie
« Si tout t’était possible, qu’est-ce que tu aimerais réaliser qui favoriserait un monde meilleur? »
Si on me posait cette question, je répondrais sans doute : « Faire une découverte majeure qui sauverait des milliers – voire des millions – de vies ».
Et si on me demandait : « De quoi as-tu peur? Quelle nouvelle pourrait anéantir ta vie, ou du moins la perception que tu as de celle-ci? »
Je crois que le diagnostic d’un cancer, ou d’une tumeur cancéreuse, pour moi ou mes proches, serait placé dans les premières positions du palmarès.
Eh bien pour contrer ces peurs et accomplir ces grands rêves, il faudra que l’Histoire retienne les noms de Alison McGuigan et Jody Mou!
Mais ne soyons pas passéistes : ces femmes sont encore très actives dans notre actualité, surtout que Jody Mou n’est âgée que de… 17 ans!
À l’Université de Toronto en Ontario, une adolescente approchant le terme de ses études secondaires et rêvant de devenir architecte a décidé d’essayer, bénévolement, et sous la supervision de la professeure Alison McGuigan, l’ingénierie biomédicale.
Concrètement, elle a réussi, après quelques prototypes, à bricoler une imprimante 3D capable d’imprimer… des tumeurs.
Certes, artificielles, mais identiques aux originales qui, elles, mettent abruptement fin à de nombreuses vies chaque année.
Déjà : WOW.
Mais ensuite : qu’est-ce ça donne?
Eh bien l’idée de reproduire artificiellement des cellules, lesquelles seraient plus homogènes qu’avant, pourrait permettre d’effectuer de nombreux tests médicaux qui étaient difficilement réalisables jusqu’ici. Il s’agit d’une technique nouvelle de culture des tumeurs.
J’en entends protester : l’imprimante 3D pour imprimer des cellules humaines, ça existait déjà!
Oui, c’est vrai. Mais Jody Mou a reprogrammé cette imprimante avec un nouveau code informatique et a conçu une nouvelle boîte de culture des tumeurs. En effet, plutôt que de seulement évoluer sur deux axes comme dans le format précédent, les tumeurs grandiront dans toutes les directions, et de ce fait, seront même mieux oxygénées qu’elles ne l’étaient auparavant. Leur étude devrait en être plus réaliste et complète.
Pas mal!
Et que voit Jody Mou pour son avenir?
Eh bien après avoir participé à la finale du concours Sanofi Biogenius Canada, la détentrice d’une bourse ira étudier l’ingénierie biomédicale à Université Johns-Hopkins, à Baltimore, en septembre.
On me reproche souvent d’être négative, pessimiste, cynique.
… Eh bien oui, je l’avoue, le monde ne m’inspire pas que de la joie.
Or, il m’arrive aussi de relever des merveilles dans notre petit monde, comme l’histoire de Jody Mou… et de rager en réalisant que je suis la seule ou presque à me pâmer dessus.
La recherche. La science. La grande découverte de l’heure. Elle ne fait pratiquement jamais la Une comme les grandes vedettes de nos petits et grands écrans ; vous avez souvent vu une trouvaille paléontologique, chimique ou médicale en page couverture des grands journaux?
Soit, c’est un choix de parler de certaines choses plutôt que de certaines autres, mais ces informations, qui pourraient avoir un impact réel sur notre quotidien, ou sur ce qu’il en adviendra, passent souvent sous silence…Et qu’en est-il lorsque nous devons ces innovations à des femmes?
Je ne suis pas une grande scientifique, mais j’aime la science. Je crois que nous avons, en ces temps de fake news, désespérément besoin d’elle.
Or, hormis la brillantissime et double récipiendaire d’un Nobel (dans deux disciplines différentes!) Marie Curie, on ne sait pas toujours qui sont ni pourquoi nous devrions nous souvenir des Irma Levasseur et Wangari Muta Maathai de ce monde.
Eh bien avant de tomber sur cet article de Radio-Canada en mai dernier, j’ignorais jusqu’à l’existence de Alison McGuigan et Jody Mou; heureusement, elles n’ont pas (encore, on ne sait jamais) gagné le Prix Nobel, il n’est donc pas trop tard pour en apprendre un peu plus sur elles!
Et si j’admire autant Jody Mou, c’est aussi parce que je me revois quand j’avais son âge – je ne sais pas pour vous, mais à 17 ans, mon esprit naviguait plus souvent qu’autrement en eaux troubles. Le « Ce que je vais faire plus tard » m’apparaissait comme un port inatteignable, vers lequel je devais nager sans bras ni jambes, les yeux bandés et cela, dans une mer infestée de requins. Oui, j’avais des passions. Et des idées. Quelques talents aussi. Mais sans plus. Et pour être honnête, je n’avais pas envie de creuser plus avant la question.
En concluant, donc, je laisserai la parole à la principale intéressée qui, pour les personnes évoluant parfois dans des zones obscures, dit le plus simplement du monde ceci: « Choisissez quelque chose, faites-le bien. Mais en même temps, si vous n’aimez pas cela, n’ayez pas peur d’essayer quelque chose de nouveau. »
Élisabeth
«« Les anomalies du microbiote vaginal sont aussi graves, si ce n’est plus, que celles du microbiote intestinal. Mais comme beaucoup d’affections qui ne concernent que les femmes, la vaginose a reçu moins d’attention en recherche », déplore Janneke van de Wijgert, épidémiologiste au Institute of Infection and Global Health de l’université de Liverpool, au Royaume-Uni. Elle est l’une des spécialistes mondiales de la vaginose bactérienne et, plus largement, de la « dysbiose » (le déséquilibre du microbiote), qu’elle étudie sans relâche chez des femmes d’Europe et d’Afrique.
« Heureusement, depuis cinq ans, les choses changent. On dispose de techniques d’analyse performantes et on a une meilleure compréhension de ce milieu, grâce à des études faites à grande échelle », précise-t-elle. »
http://www.quebecscience.qc.ca/reportage_qs/Le-vagin-livre-ses-secrets
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