Romans féministes? Dix livres pour les vacances!

Tu es peut-être comme moi: tu rêves aux vacances, ce moment idéal pour entamer des lectures qui marqueront ton été. En tant que littéraire, je reçois souvent des demandes d’amis qui veulent que je leur recommande des lectures et c’est quelque chose que j’adore faire. J’adore chercher le meilleur livre pour chaque personne et j’aime encore plus quand la personne me revient avec des commentaires positifs ou négatifs sur sa lecture ! J’ai décidé ici de proposer des livres à ceux et celles qui sont à la recherche du roman de l’été et qui surtout ne cherchent pas à tomber dans l’attrappe-marketing du « coup de cœur » Renaud-Bray !

Je vous offre une liste de livres influencée par mon petit coeur féministe.

Bonne lecture !

 

Alice Walker, La couleur Pourpre

Un des meilleurs romans que j’ai lus. Une histoire troublante, un humour subtil et pourtant, un drame sans nom. On parle dans ce roman de racisme, de voyage, de l’Autre… d’amour. Roman publié en 1982, il a obtenu les deux principaux prix littéraires américains, le Pulitzer et l’American Book Award. Je n’en dévoile pas trop… Il faut le lire!

 

J.M. Coetzee, Disgrâce

Gagnant du prestigieux prix Booker Prize, Disgrâce est un roman qui pose des questions graves sur l’humain. L’histoire se situe en Afrique du Sud, dans la période postapartheid. Ce roman a été qualifié de chef-d’œuvre par la critique internationale et fait partie de l’œuvre étonnante de Coetzee, auteur qui d’ailleurs a remporté un prix Nobel de littérature. Son style est vibrant et très habile. Je crois que ce roman est un coup sûr pour tous !

 

Virginie Despentes, Baise moi

Si tu n’as pas encore eu la chance de tomber dans l’univers de Virginie Despentes, je crois que Baise moi est un bon roman pour faire le saut. Teintée de ses convictions féministes, l’écriture de Despentes est trash, acerbe et vive. Un roman sombre qui éclaire l’amitié improbable de deux femmes qui agissent en hommes. Vous risquez de dévorer ce roman, comme je l’ai fait !!

 

Margaret Atwood, La servante écarlate

C’est probablement le roman de l’année et non pas seulement de l’été. Ce roman, écrit en à la fin des années 1980 met en scène un avenir dystopique dans lequel la femme est devenue esclave d’un système oppressif. Margaret Atwood met la lumière sur des thèmes comme le contrôle des grossesses, le libre-arbitre, l’égalité et l’amour… Je vous recommande fortement de lire le livre et ensuite d’écouter la série télévisée diffusée par la chaine Hulu (disponible sur iTunes).

 

Toni Morrison, L’œil le plus bleu

Oui, Toni Morrison est une auteure incroyable. L’œil le plus bleu nous transporte dans l’Ohio des années 40, à Lorain, et nous raconte l’histoire de deux fillettes qui sont traversées par les complexes d’être de jeunes femmes noires aux États-Unis. Un roman qui dévoile des filles gardiennes d’une identité malmenée et qui étale une série de thèmes qui sont présents dans l’œuvre entière de Morrison : oppression sexuelle, rapports mère-fille, amour impossible et terre aride.

 

Marguerite Duras, L’amant

Je ne peux pas dire à quel point ce livre a été une révélation pour moi. La plume de Marguerite Duras est douce et enivrante et ce récit autofictionnel nous transporte dans une boucle, un bras du Mékong, tout près de la Rivière de Saigon. Cette histoire d’amour impossible est d’une douceur troublante. Ce roman se lit lentement, un mot à la fois.

 

Chimamanda Ngozi Adichie, Americanah

Je recommande de plus en plus cette auteure qui a, selon moi, une plume rafraichissante et qui traite de la question de l’identité de façon audacieuse. Je l’ai découvert à travers le petit essai (que je recommande également et qui existe sous forme de podcast) We should all be feminist. Americanah raconte l’histoire d’une jeune femme qui retourne vivre au Nigéria, après avoir passée plusieurs années aux États-Unis. Un roman qui pose des questions quant à la couleur de la peau, à l’identité et à l’appartenance, mais aussi à l’Occident.

 

Annick Cojean, Les Proies : dans le harem de Kadhafi

J’ai été complètement bousculée par la lecture de cet essai. Annick Cojean mène une enquête sur « le dernier secret de Kadhafi », qui est sans aucun doute le plus scandaleux. Elle publiait d’ailleurs un article révélateur en 2011, dans Le Monde, qui racontait le récit terrifiant de Soraya, une jeune libyenne kidnappée par Kadhafi et transformée en esclave sexuelle. Je crois que ce livre devrait se retrouver dans les mains des gens qui pensent encore aujourd’hui que la violence faite aux femmes n’existe presque plus. Ce roman, qui date de 2011, je le rappelle, nous indique quels genres de souffrances peuvent vivre les femmes dans les coulisses d’une dictature.

 

Olivia Rosenthal, On n’est pas là pour disparaître

Ce roman primé (prix Weber-Fondation La poste 2007) s’est mis sur ma route, juste après avoir lu Toutes les femmes sont des aliens (que je recommande à 100%). Ce roman très stylé raconte l’histoire d’un homme qui a tué sa femme, sans en connaître la raison. J’aime proposer Olivia Rosenthal parce sa plume est très inventive et très dynamique. Un livre au format intéressant qui risque de vous sortir de votre zone de confort.

 

Leïla Slimani, Chanson Douce

Une autre découverte pour moi cette année. Le roman de Slimani a remporté le prix Goncourt à l’automne et c’est à juste titre selon moi. Myriam envisage un retour au travail, après des années de maternité passées à la maison. Elle et son mari croient choisir la nounou parfaite pour les enfants… vous comprendrez un peu que ça ne s’en va pas tout à fait dans cette direction. Un livre qui en dévoile long sur notre époque, sur les rapports que l’on entretient avec l’argent, avec l’amour et l’éducation.

 

 J’espère sincèrement que vous trouverez votre roman de l’été grâce à cette liste. Ça me ferait bien plaisir en tout cas !

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