Facebook et la vraie vie

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J’ai un aveu à vous faire : je ne possède pas de compte Instagram ni de compte Twitter. Je ne suis pas sur Pinterest ni sur l’application Ask. Quant à Snapchat, j’ignore comment bien m’en servir sans me rendre complètement ridicule. Le seul réseau social où je daigne me présenter est Facebook, et, même là, j’y vais avec un peu plus de parcimonie qu’autrefois. Eh oui, il est terminé le temps où je changeais ma photo de profil chaque mois et où je consultais fébrilement mon fil d’actualité afin de savoir qui faisait quoi, qui disait quoi, qui pensait quoi, etc. C’est que Facebook, ce n’est PAS la vraie vie (si, si, vraiment!). Comment cela pourrait-il être le cas, lorsque l’on regarde toutes ces photos de corps parfaits, de repas parfaits, de décorations parfaites, bref de vies parfaites? Faut-il s’étonner si une étude de l’université de Pittsburgh conclut que les gens qui passent le plus de temps sur les réseaux sociaux ont davantage de chance de faire une dépression[1]? Faut-il s’étonner que, d’après d’autres études, Facebook puisse avoir un effet sur l’alimentation des jeunes femmes?

 

Les études en question

Facebook est sans conteste LE site le plus populaire chez les jeunes. Qui n’a jamais consulté son cellulaire en cachette lors des réunions ou de la classe? Qui n’a jamais perdu une heure de temps à épier le compte de ses anciens camarades de classe, de ses ex, des ex de ses ex, etc.? Réponse : chacun d’entre nous. Le hic, c’est que cela déprimerait les plus grands utilisateurs. En effet, selon le magazine Forbes, ces derniers auraient 2.7 fois plus de chance de faire une dépression que ceux qui s’y baladent le moins. L’étude touchait 1787 participants, âgés entre 19 et 32 ans[2].

Une autre étude indique cette fois que le réseau social le plus populaire (comprendre : Facebook) pourrait être lié aux troubles alimentaires chez les jeunes femmes. Lors d’une expérience menée sur un groupe de femmes de 18 ans d’âge moyen, une partie du groupe surfait sur Facebook, alors que l’autre visionnait des vidéos de chats – afin de ne pas voir de corps humain – ou lisait une page Wikipédia. Interviewer ensuite sur leur anxiété et leurs habitudes alimentaires, les femmes qui avaient passé du temps sur leur page Facebook avaient des scores plus élevés que les autres, c’est-à-dire, plus de stress et une envie plus grande de faire de l’exercice physique afin de perdre du poids[3].

 

Le cas Essena O’neill

En 2015, la jeune femme est une star sur les réseaux sociaux et partage sa vie de rêve avec ses 200 000 abonnés Youtube et 700 000 abonnés Instagram. Ses photos, toujours resplendissantes, la montrent vêtue de vêtements griffés dans des décors paradisiaques. Puis, en octobre 2015, changement de ton : la jeune femme supprime ses comptes pour dénoncer la fausseté des réseaux sociaux. Dans l’une de ses vidéos Youtube, Essena raconte sa course aux likes, et comment elle a passé « des heures à observer des filles parfaites sur Internet, en rêvant d’être l’une d’entre elles. Puis je suis enfin devenue l’une d’entre elles et j’ai réalisé que je n’étais toujours pas heureuse ni en paix avec moi-même[4]. »

Que nous apprennent ces études ? Que les réseaux sociaux sont néfastes ? Faudrait-il alors se dissocier  de ceux-ci ? Malgré tout, je ne pense pas. Facebook est un merveilleux outil pour rester en contact avec ses amis, faire de nouvelles connaissances ou encore, suivre l’actualité féministe. N’empêche, il serait de bon ton de se rappeler que la vie parfaite n’existe pas – et, ainsi, cesser de se mettre de la pression.

 

[1] Lausson, Julien, « Les membres actifs de Facebook seraient plus sensibles à la dépression », Numerama, 2016, <http://www.numerama.com/sciences/155095-les-membres-actifs-de-facebook-seraient-plus-sensibles-a-la-depression.html > [Consulté le 30 septembre 2017].

[2] Idem.

[3] Lisle, Hélène, « Quand Facebook augmente les riques de troubles alimentaires », Journal des femmes, 2014, < http://sante.journaldesfemmes.com/magazine/quand-facebook-augmente-les-risques-de-troubles-alimentaires-0314.shtml > [consulté le 30 setembre 2017].

[4] Dovergne, Constance, « Essena O’neill, reigne d’Instagram, raconte l’enfer derrière ses photos parfaites », Vanity Fair France, 2016  < http://www.vanityfair.fr/actualites/international/ articles/essenaoneill-essena-oneill-reine-dinstagram-raconte-lenvers-du-dcor/29499 > [consulté le 30 septembre 2017].

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