Comment déposséder les femmes par les mots

Un court commentaire pour partager l’horreur que j’ai ressentie en lisant un courrier du lecteur dans La Presse il y a quelques jours. L’auteur parle d’avortement et d’euthanasie, deux sujets brûlants, en faisant abstraction totalement que lorsqu’on parle d’avortement, on parle des femmes. «Menacée au début et à la fin», sa thèse est que le choix individuel prime aujourd’hui sur le don de la vie que l’on faisait autrefois lorsqu’il est question de famille. Mais pas une fois il ne dit le mot femme : «Chaque année, depuis 1980, environ 30 000 enfants ne naissent pas à cause du choix que quelqu’un fait à leur place.» Du choix que quelqu’un fait à leur place, bonyenne !!!

Bienvenu en 2009, môsieur ! Sans se contenter de déposséder totalement les femmes de leur pouvoir reproductif, il les accuse (en plus !) de causer le déséquilibre démographique si dangereux pour un «petit peuple» comme le nôtre. Il est détestable de culpabiliser, d’accuser les femmes (avec des arguments nationalistes douteux), après les avoir aussi grossièrement dépossédé de leur identité biologique spécifique tout au long de l’article…

Avec de grands mots, il y va par là : «Jadis, la vie était un don. Maintenant, la vie est un choix. Un choix pris par d’autres, alors que l’intéressé, lié à ce droit des autres, n’a aucune possibilité de dire s’il est d’accord ou pas avec le choix pris en son absence. »

Bien entendu, cette lettre d’un lecteur de La Presse exprime son opinion personnelle (une belle rhétorique anti-choix comme on en entend mille fois), mais je souligne parce qu’il reste important de se rendre compte comment on utilise les mots à des fins très précises pour passer un message. Certains discours méritent qu’on les scrutent attentivement, à la loupe, pour ne pas se faire berner… Car cet article était écrit correctement, mais les mots choisis par l’auteur étaient très…heum…évocateurs. Qu’en pensez-vous ?

79 Comments

  • Rouge
    3 septembre 2009

    J’ai lu des études et des théories très sérieuses selon lesquelles la criminalité viendrait en réalité… de la consommation du lait.

    Philippe, ton argumentation est 100% masculiniste (et au passage, ton tableau de chasse m’indiffère, il confirme seulement ta misogynie : on sait ce que les « collectionneurs » pensent des femmes.) Nos points de vue sont absolument irréconciliables et je ne suis pas assez militante pour m’intéresser aux causes perdues comme le masculinisme. Ce mouvement fondé sur une vision rétrograde des femmes s’effondrera sur lui-même dans le contexte occidental où la tendance est à l’égalité.

    Imace, je suis française aussi. Quand je parle d’IVG tardive, c’est lorsque les délais légaux français sont dépassé et que les femmes vont dans des pays où les délais sont plus longs ou inexistants.

    Les pensions alimentaires, c’est justement ce que des gens comme Philippe ne veulent pas payer s’ils estiment qu’ils ne voulaient pas l’enfant. Qu’ils se mettent à la contraception et ils n’auront pas d’enfants. C’est stupide et puéril de dire : « Ah non, tu veux tout gérer, bah t’as qu’à tout gérer, nanère. » Un spermatozoïde balancé dans un vagin, c’est un risque d’enfant. Qu’ils empêchent le spermatozoïde d’entrer ou qu’ils assument. Et qu’ils se mettent à prendre un peu toutes les saloperies trop dosées que les femmes prennent depuis des dizaines d’années, histoire de se rendre compte que la vie contraceptive n’est pas un long fleuve tranquille.

    Marie-Anne, quelquefois l’entente égalitaire est impossible à trouver, par exemple dans le cas où les deux parents ne vivent plus dans la même ville. Imace dit vrai sur les attributions de garde : elles sont attribuées à la mère le plus souvent, parce que le plus souvent c’est ce que souhaitent les deux parents. Lorsque le père demande une garde alternée, en général il l’obtient. Les cas de fausses accusations existent, mais sont rares et les chiffres sont gonflés par les masculinistes, de la même manière qu’ils prétendent que les violences conjugales sont autant le fait des femmes que des hommes (en jouant sur la nuance « violence verbale »). Cela fait partie de l’argumentaire malhonnête dont ils inondent le web dans le but de rétablir la grande suprématie masculine qu’ils estiment avoir perdue, puisque chacun sait que les femmes ont depuis des lustres bien plus de droits que les hommes.

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  • La Digresse
    3 septembre 2009

    J’écris rarement dans les forums, ou les blogues partagés comme ici… Mais là je dois avouer que je ne peux m’empêcher d’ajouter mon grain de sel! J’ai lu toutes les interventions et je reste pantoise…

    Concernant les hommes qui voudraient les enfants que leurs blondes ne veulent pas… Si le désir de paternité est si fort qu’ils le disent, ils peuvent adopter en monoparentalité. Ben oui. Ça se fait. Mais ils devront aussi changer les couches alors…

    Concernant les hommes qui ne veulent pas des enfants que leur blondes veulent… dans les années 70, quand mon père a décidé qu’il ne voulait plus d’enfant, il a pris ses responsabilités et il s’est simplement fait VASECTOMISER. C’est simple, efficace, et même réversible si vous changez d’idée par la suite. Et ainsi, aucune femme ne pourra vous faire un enfant dans le dos…

    Concernant le manque d’éducation sexuelle dans les écoles secondaires, je ne peux malheureusement que le confirmer… Je suis enseignante et de ce fait tenue d’appliquer la « magnifique » réforme scolaire, qui a évacué tout enseignement structuré de la sexualité des matières scolaires. Officiellement , tous les enseignants de toutes les matières peuvent parler de sexe… dans les faits, peu sont ceux qui le font, et généralement ce sont les anciens profs de morale, reconvertis (sans jeu de mots! lol) en Éthique et Culture Religieuse, qui le font à temps perdu, avec les moyens du bord, et surtout avec l’aide des infirmières scolaires qui se retrouvent en première ligne pour aider les ados désemparés. Et distribuer des condoms, aussi. Et enseigner le respect mutuel. Et conseiller le jeune de 15 ans qui reste après le cours pour vous parler de sa blonde qui est peut-être enceinte… ou du chum qui fait des demandes pressantes… ou vous poser des questions qu’is n’osent pas poser à leurs parents… etc.

    Bref, je crois que pour éviter les situations désagréables énumérées abondamment par les autres blogueurs, ça passe inévitablement par l’éducation, la sensibilisation, l’accès à la contraception, la responsabilisation et le respect de soi et des autres.

    Ah oui! et à ma connaissance, la limite de 12 semaines s’applique aussi au Québec, en matière d’avortement sans complication de santé particulière. Mais il est toujours possible d’aller avorter tardivement aux États-Unis, moyennant finances.

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  • louis
    4 septembre 2009

    Je trouve étrange que pas une seule intervenante n’ait commenté mon idée de « avortement moral » qui pemettrait aux hommes de se déclarer officiellement contre la poursuite de la grossesse de leur compagne lorsqu’il ne souhaite pas l’enfant et de se défaire de toute obligation à l’égard de cet enfant qui va naître.

    J’ai bien vu ici ou là quelques allusions à l’irresponsabilité des hommes qui n’utilisent pas le condom mais la question de l’avortement se pose justement la contraception n’a pas eu lieu.

    donc revenons à l’avortement.

    il me semble que ce serait là une occasion en or de mettre sur un même pied d’égalité hommes et femmes face à la décision de ne pas accueillir un enfant non désiré.

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  • louis
    4 septembre 2009

    Imace, vous connaissez mal le fonctionnement des institutions françaises mais je crois savoir que vous êtes canadienne.

    quand vous dites  » Pour le fait d’imposer une paternité” à un homme, sauf erreur, en France, une recherche de paternité est de droit… Mais uniquement si elle est demandé par l’enfant ce qui suppose sa majorité  » vous vous trompez lourdement.

    Pas plus tard que cette semaine, une afafire est ressortie dans les médias concernant l’octroi d’une pension alimentaire due par un ancien joueur de football David Ginola à une de ses compagnes qui a eu de lui une enfant ayant aujorud’hui 17 ans. cette relation n’avait duré que 8 mois et visiblement il ne voulait pas de l’enfant.

    son ex compagne a quand même gardé l’enfant et a demandé quelques années plus tard une pension alimentaire que la justice lui a d’ailleurs accordée (!!!).

    devant le peu de régularité du paiement de la pension, son ex compagne l’attaque aujourd’hui devant les tribunaux pour « abandon d’enfant » bien qu’il n’ait jamais voulu faire le test ADN en reconnaissance de paternité.

    Alors oui, on peut parler de  » paternité imposée « .

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  • louis
    4 septembre 2009

    il s’agit d’un exemple parmi tant d’autres

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  • louis
    4 septembre 2009

    je pourrais aussi citer l’exemple de l’acteur Yves Montand qu’on est allé exhumé, contre la volonté de sa famille, afin d’effectuer un test de paternité sur son cadavre (hé oui) suite à une décision de justice initiée à la demande d’une femme qui prétendait que son enfant était la fille d’Yves Montand.

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  • Rouge
    4 septembre 2009

    Ton idée a été commentée, Louis : mettez-vous à la contraception, ou assumez le devenir de vos spermatozoïdes.

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  • louis
    4 septembre 2009

    Mais non Rouge, tu n’as visblement rien compris, ta réponse le montre bien

    On parle d’avortement et plus de contraception.

    Si je comprends ton raisonnement simpliste, une femme a le droit d’avorter au nom de son droit à disposer de son corps mais un homme n’en a pas le droit au motif qu’il doit assumer ses actes.

    ça a au moins le mérite d’être clair de ta part.

    je crois surtout qu’il est propbablement insupportable pour une femme d’accepter qu’un homme puisse lui dire qu’il ne souhaite pas l’enfant qu’elle attend de lui peut-être parce qu’il est convenu qu’un homme ne doit pas refuser le « plus beau cadeau » que puisse lui faire une femme.

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  • louis
    4 septembre 2009

    Petite précision, quand je dis  » un homme n’en a pas le droit  » je parle bien évidemment de mon idée d’un droit à l’avortement moral … of course !

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  • Imace
    4 septembre 2009

    @ Marie-Anne : pouvez-vous préciser si vous êtes québecoise ou française ? (parce que je ne risque pas de vous corriger sur la situation au Québec, je ne la connais pas^^).

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  • Imace
    4 septembre 2009

    @ Marie-Anne et Rouge : merci pour vos réponses.

    @ Rouge : pour les « accusations mensongères », je partage votre analyse. Le mensonge masculiniste n’est pas de dire qu’elles existent. Mais de :

    1/ leur donner un statut particulier (un nom, et même un Syndrôme tant qu’on y est !). Les parties mentent. Ce n’est pas un scoop. C’est même pour cela qu’il y a un-e juge^^.
    Ce-tte magistrat-e a un Bac+8 (en France). Il/elle a l’expérience des tribunaux. C’est son rôle de séparer le faux du vrai, quelle que soit la matière. Et il est idiot de vouloir créer un nom pour qualifier les mensonges des parties dans TOUTES les matières des codes civil et pénal (on est pas rendues…).

    2/ Leur donner un aspect unilatéral. Le mensonge est le fait de toutes parties, indifféremment de leur sexe. Certains pères ne se privent pas pour persifler au sujet de leur ex-épouses. Dans les procès pour viol, salir la victime est presque devenu la règle, la sobriété faisant figure d’exception.

    3/ Leur attribuer une fréquence particulière. Rétablissons la vérité : les fausses accusations en matière sexuelle sont extrêmement rares. Vous voulez des matières où les parties mentent ?
    – les litiges portant sur l’assurance (le nombre de sinistres fictifs, du style : « ouais, ouais, ma grange a spontanément pris feu, mon achat d’un gros jerrican d’essence la veille est une pure coïncidence »).
    – les conflits de voisinnage (là, c’est une vraie mine d’or^^).
    Les délits sexuels se prêtent en fait très mal à la fausse accusation, dans la mesure où… Voir 4/

    4/ Prétendre qu’une telle accusation est facile et sans risque.
    – « sans risque » ? En France, les délits d’accusation mensongère (L434-26 du code pénal) et le délit de diffamation (L226-10§1 du même code) punissent les abus. La seconde infraction ‘coûte’ jusqu’à 5 mois d’emprisonnement et 75 000 € d’amende, une bagatelle. Le pire étant que ces délits peuvent être constitués suite à une relaxe motivée par un simple défaut de preuve.
    – « Facile » ? Il faut cesser de croire que la justice, c’est comme à la TV. Pour porter plainte, vous allez devoir passer 3 barrages successifs : la police ; le procureur ; le juge. En fait, très peu de plaintes font l’objet de poursuites pénales et aboutissent à un procès. Certes, il y a des erreurs, mais croyez-moi, le droit de la preuve et le « risque » de la preuve sont ainsi fait qu’on relâche 100 fois plus de coupables qu’on n’enferme d’innocents.
    (J’ignore le type de système judiciaire canadien : accusatoire ou inquisitoire ? y a-t-il un ‘droit à la preuve’ ? Donc mes commentaires ne sont pertinents qu’au regard du droit français).

    @ Rouge (encore !) : Louis peut considérer que vous n’avez rien compris, il est bien le seul à le penser. J’économise ma salive mais je n’en pense pas moins 😉

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  • Rouge
    4 septembre 2009

    Louis, c’est toi qui n’a rien compris. La grossesse se passe dans le corps des femmes. En cela, il n’y a pas d’égalité biologique. C’est la raison fondamentale de ce droit indispensable que doit avoir la femme de choisir seule. Les hommes pourvus de neurones (car il n’y a pas que des masculinistes sur terre) savent rétablir l’équité de ce droit par la CONTRACEPTION, en ne FAISANT PAS d’enfants quand ils n’en veulent pas.
    Je te fais par ailleurs remarquer que c’est pour les gens comme toi, que la situation actuelle est insupportable. Pas pour les femmes qui disposent du droit de faire ou non des enfants, et aussi du droit d’obliger le géniteur à assumer même quand il essaye de courageusement se carapater après avoir semé ses petites graines. Toujours ce vieux réflexe d’essayer d’inverser les choses, hein ?

    Imace, nous sommes sur la même longueur d’onde ! Merci pour cette analyse de l’aspect juridique qui remet bien les choses dans leur contexte. La comparaison avec la situation générale est un argument de poids pour montrer à quel point le discours masculiniste peut être biaisé.

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  • Imace
    4 septembre 2009

    @ Marie-Anne :
    Je ne sais pas ce que cet article vaut, mais il traite de la situation au Québec et peut amener des débuts de réponse. Ne connaissant pas le journal qui l’a publié, je ne me porte pas garante de la sincérité de l’information.

    http://www.ledevoir.com/2005/09/26/91184.html

    Il en ressort des tas de choses, dans un soucis de lisibilité je ne donnerai que les grandes lignes :
    – l’article nuance la préférence accordée par les tribunaux aux mères (ce qui, si c’était avéré, alignerait la situation sur celle de la France).
    – il distingue, comme moi, entre homologation de l’accord des parents et arbitrage par le/la juge (le père obtient presque 2 fois plus souvent la garde exclusive quand c’est le juge qui arbitre !)
    – il souligne le développement de la garde alternée (à noter à ce sujet une controverse sur la pertinence de ce mode de garde en cas de conflits ou de déplacements fréquents de l’enfant).

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  • Imace
    4 septembre 2009

    Je n’avais pas donné de source pour la controverse au sujet de la garde alternée, je m’en excuse. En voici une : http://sisyphe.org/spip.php?article1775

    Attention, quelques confusions fréquentes :
    – garde alternée / autorité parentale partagée (la garde ne préjuge pas du partage de l’AP, i.e. des capacités décisionnelles) ;
    – garde exclusive / exclusion d’un parent (ce parent peut avoir des droits de visite importants, style 1 WE/2 + une partie des vacances).

    Pour ma part voici mon opinion :

    – si il y a un accord entre les parents, on homologue, après quelques vérifications minimales. Même si l’accord n’est pas ‘top’, il serait trop bête d’introduire du conflit dans un divorce qui se passe bien.

    – s’il y a conflit sur la garde, le critère devrait être celui du « principal pourvoyeur de soins ». En d’autres termes, répondre à une série de questions : qui amène l’enfant chez le médecin ? Qui l’aide dans son travail scolaire ? Qui a changé ses couches ? Qui lui donne ses biberons (si pas d’allaitement) ? En gros, qui s’occupe du mioche ? (sorry, les enfants et moi… :p)

    * si le partage est très inéquitable, 20%/80%, il faut attribuer la garde exclusive au parent le plus attentif. Ce sera souvent la mère, mais imaginons un couple où Mr s’investit énormément avec ses enfants et Mme les néglige , aucun problème pour ma part à ce que Mr obtienne la garde exclusive s’il la souhaite.
    Attention toutefois à bien appliquer le même standard aux deux parents ! L’implication d’un père s’apprécie avec exactement les mêmes critères que l’implication d’une mère, pas des critères plus laxistes sous prétexte que c’est déjà bien pour un homme !

    * si le partage des tâches est plus équilibré (jusqu’à 40%/60% dans un sens ou dans l’autre), sauf difficulté majeure, préférer la garde alternée. Attention toutefois à ne pas assigner à résidence dans une petite ville des conjoints qui risquent de se retrouver au chômage et ne pas pouvoir retrouver d’emploi ! Attention également à ne pas obliger l’enfant à faire la navette entre deux écoles tous les 15 jours !

    – Le seul cas qui me pose problème, en fait, est celui d’une alternance temporelle de l’identité du parent pourvoyeur de soins. Je m’explique : quid juris quand l’un des parents s’est occupé presque exclusivement de l’enfant, puis a abandonné le domicile conjugal ? Perd-il tous ses droits ?
    Là, je pense qu’il faut éviter une réponse péremptoire au profit d’un examen au cas par cas, qui pourrait dépendre de trois facteurs : la durée de la séparation ; la manière dont le parent restant a pris la relève ; l’opinion exprimée par l’enfant.

    Il serait cruel d’imposer une seconde séparation à un-e enfant après un abandon ; c’est pourquoi dans le cas d’école d’un abandon qui a duré 3 ans, avec un conjoint restant qui s’est admirablement débrouillé pour apporter l’amour nécessaire à l’enfant, même s’il n’était pas du tout impliqué à l’origine, et si l’enfant s’est attaché à ce 2nd parent et a oublié le 1er, c’est au 2nd que revient la garde exclusive.

    A contrario, si la séparation a été de courte durée, que l’enfant est négligé et qu’il continue d’appeler après son 1er parent pourvoyeur de soins, la solution inverse paraît préférable.

    Dans tous les cas, la logique du raisonnement est la même : privilégier l’accord, et à défaut l’intérêt de l’enfant. C’est cela qui compte, pas les desiderata et les idéologies des parents. L’intérêt de l’enfant, c’est souvent la continuité : ce sont les parents qui divorcent, c’est déjà assez traumatisant, il faut éviter de perturber les habitudes du rejeton.

    Et si un des parents n’a jamais rien fait d’autre que d’apporter du pognon, bah je suis désolée mais une pension suffit à maintenir cet apport à l’enfant. Par contre, l’argent ne pourra jamais compenser les soins quotidiens.

    Imace qui se fait l’effet d’un mascu parlant de l’avortement, dans la mesure où la question de la garde ne la concernera jamais (ze veux pas d’marmots !:p)

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  • Louis
    5 septembre 2009

    @Marie-Anne.

    Mon idée s’inscrit dans l’optique de l’avortment et non pas dans celle de la contraception car la discussion initiale porte bien sur ce thème qu’est l’avortement.

    Il ne s’agit plus (comme essaient d’esquiver certaines intervenantes) de savoir qui de la femme ou de l’homme est fautif de n’avoir pris les mesures contraceptives adéquates.

    Nous sommes dans le cas où l’enfant est déjà conçu mais par encore né.

    Mon idée est donc la suivante. Tout comme il est légitime que les femmes puissent interrompre leur grossesse sans en demander l’autorisation à leur conjoint, il me semblerait assez équitable d’accorder un droit similaire aux homems. Il ne s’agit bien évidemment pas de forcer les femmes à avorter contre leur gré mais plutôt de donner l’opportunité aux hommes de faire valoir un droit moral à ne pas reconnaître l’enfant à naître par une déclaration officielle enregistrée auprès de l’administration.

    Aujourd’hui (en France en tout cas), un homme n’a pas la possibilité d’exprimer de manière officiellemnt son refus de reconnaître l’enfant.

    Ce que j’appelle  » l’avortement moral  » ne serait rien d’autre que ce droit pour un homme à déclarer officiellement qu’il ne désire pas l’enfant qui va naître et se désengager ainsi des charges légales et morales inhérentes à la paternité.

    C’est d’ailleurs pour cela que je précisais également que bien sûr ce droit devrait être exprimé suffisamment tôt par les hommes (en début de grossesse de leurs compagnes) afin que les femmes puissent prendre leurs dispositions par rapport à un éventuel avortement, si elles le souhaitent, dans les délais prévus par la loi en vigueur.

    j’avoue être étonnée que les rares réponses qui m’aient été données renvoient toujours à la responsabilité des hommes, à leur devoir d’assumer leurs actes ou à leur légèreté face à la contraception alors que dans le même temps on conçoit qu’une femme, par l’avortement, se désengage de ses responsabilités elle aussi.

    Mon idée ne me semble pas être si grotesque au regard de la liberté de chacune et chacun à ne pas être parent contre son gré.

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  • Pwel
    5 septembre 2009

    Au Québec les pères, biologiques ou non, peuvent décider ne pas reconnaitre l’enfant même après avoir signé l’acte de naissance. Il ont deux ans pour des conjoints de faits, et un an pour un couple marié. Mais étant marié à la naissance de l’enfant, le père est automatiquement reconnu sans avoir besoin de signer l’acte de naissance.

    Vous vous rappellez cette histoire horrible ou les deux morons de parents ont joué avec la vie de l’enfant?

    http://www.cyberpresse.ca/actualites/quebec-canada/justice-et-faits-divers/200906/26/01-878966-pere-malgre-lui.php

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  • gabrielle ladouceur
    5 septembre 2009

    Il y a une différence Louis. L’avortement laisse des cicatrices physiques, psychologiques (et souvent encore aujourd’hui sociales, mais personne n’en parle) très importante chez une femme.

    Ce n’est pas l’équivalent de « écoute ma grande, si tu n’avortes pas, je sacre mon camp et tu t’arranges avec tes troubles, pis vient pas m’écœurer avec ce p’tit-là, parce que moé, j’en veux pas de kids! » (phrase entendue, déjà aujourd’hui, et qui résume un peu crument ta proposition), qui n’amènerait aucune conséquence pour l’homme…

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  • La Digresse
    5 septembre 2009

    @ Pwel: morons, pis pas à peu près! C’est bien beau de parler de père biologique, mais celui qui est important là-dedans, c’est le père psychologique de l’enfant. Comment peut-on vouloir cesser tout contact avec un enfant qu’on a aimé pendant 5 ans?

    À l’inverse, j’ai connu un homme qui a assisté à la naissance de la fille de sa conjointe, rencontrée alors qu’elle était enceinte d’un autre. Il en a pris soin, et quand elle l’a quitté quelques années plus tard, il a tout fait pour faire reconnaître sa paternité psychologique. Je ne saurais dire s’il y est arrivé… mais je l’espère.

    Ça existe aussi, des bons pères.

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  • Imace
    6 septembre 2009

    Je suis d’accord avec l’opposition parentalité biologique (liens du sang) / parentalité effective (liens du coeur) ainsi qu’avec l’idée que la seconde devrait prévaloir, voire être reconnue judiciairement.

    Par contre, il faudrait plancher sur la question « comment, dans quelle mesure ? » 😉

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  • Louis
    6 septembre 2009

    Si je comprends bien, la primauté de la paternité affective décidée par l’arrêté de la cour de justice instaure de fait un droit à tricher sans risques et sans conséquences pour celle qui impute abusivement une filiation à son mari.

    Le sacro-saint principe du respect de l’équilibre de l’enfant condamne des (centaines de ?) milliers d’hommes à endosser des responsabilités qui ne sont pas les leurs.

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  • Imace
    6 septembre 2009

    La même jurisprudence permet à « des centaines de milliers d’hommes » de ne pas « endosser des responsabilités qui sont [pourtant] les leurs » puisque le mari trompé endosse une responsabilité qui n’est pas la sienne… En effet, puisqu’il s’agit de celle de l’amant, qui en est de ce fait déchargée.

    Où comment les mathématiques vous couvrent de ridicule. Puisque dans les deux cas la responsabilité du gosse ira à un homme (la seule question est : lequel ?).

    Ce qui est plus drôle, c’est que votre dégoût du « sacro-saint principe du respect de l’équilibre de l’enfant » en dit long sur votre amour pour lesdits petiots. Ce qui décridibilise complètement la demie douzaine de posts dont vous nous avez gratifiées sur les pauvres hommes opprimés dans leur désir de paternité par ces ******* de femmes qui se permettent d’avorter contre leur avis.

    Je réitère mon intime conviction : vous vous moquez des grands principes (justice, égalité…) autant que vous vous moquez des enfants. La seule chose qui vous intéresse, c’est votre nombril – et vous prenez n’importe quel prétexte, fût-il aberrant et illogique, pour venir vous plaindre.

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  • Louis
    7 septembre 2009

    *

    Il n’y a rien de mathématique dans votre pseudo explication mais je peux comprendre que vos minces connaissances en la matière vous fasse passer des déductions personnelles pour des intégrales triples ou mêmes des produits de convolution.

    En revanche je note bien dans vos interventions l’empreinte de la mauvaise foi partisane qui vous nous dire que finalement l’important c’est de faire endosser la paternité à un homme quel qu’il soit. car c’est bien de cela qu’il s’agit, n’est-ce pas Imace ???

    Le « jeu » consisterait donc à faire passer en priorité l’intérêt de la mère plutôt et non pas celui de l’enfant en trouver un repsonsable légal à qui on pourrait demander des comptes mais pas seulement.

    Pour le coup, votre brillante intervention en matière d’éthique s’évère être une misérable prise de position lobbyiste et relativise lé légitimité de vos agressions.

    Vous défendez votr propre petitesse au nom du respect de l’enfance : c’est tout sauf moral. ce n’est pas très courageux non plus de se cacher derrière un idéal pour en tirer avantage.

    heureusement le ridicule ne tue pas et vous pourrez donc être ridicule votre vie durant.

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  • Marie J.M.
    7 septembre 2009

    Je ne comprends pas la virulence de vos propos, Louis.

    Vous ne voyez pas que « l’opposition parentalité biologique (liens du sang) / parentalité effective (liens du coeur) ainsi qu’avec l’idée que la seconde devrait prévaloir, voire être reconnue judiciairement  » pourrait surtout permettre aux hommes qui s’occupent d’enfants dont ils ne sont pas les pères bio d’avoir les droits que toute l’énergie et l’amour qu’ils investissent auprès des enfants devrait leur donner droit? Actuellement, à moins d’un jugement d’aliénation parental, le père biologique conserve tous ses droits, même s’il ne s’implique pas dans l’éducation des enfants. Le papa affectif, lui, en cas de décès de la maman ou en cas de séparation n’a aucun droit relativement aux enfants dont il s’est occupé.

    Est-il si fréquent, à votre avis, qu’une femme fasse un enfant avec un autre homme que son conjoint et qu’elle mente à ce dernier à propos de sa paternité?

    Personnellement, je pense que la première situation à laquelle je fais référence (beau-papa qui s’investi et se sent le papa d’enfants qu’il sait ne pas être les siens) est beaucoup plus fréquente…

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  • Louis
    7 septembre 2009

    En outre, j’ajoute que la digression sur  » l’opposition parentalité biologique (liens du sang) / parentalité effective (liens du coeur)  » tombe à point mais qu’elle nous éloigne largement du dujet de l’avortement qui, je le rappelle, ést le thème initial de la présente discussion.

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  • Marie J.M.
    7 septembre 2009

    En fait, si on s’en tient strictement au thème original, il sagit de discuter de la façon de parler d’un thème qui touche intimement la femme sans jamais la nommer, mais plutôt en choisissant le terme « quelqu’un ». Comment le choix des mots peut souvent affecter davantage que les propos généraux, comment une certaine agressivité peut transparaître dans un texte bien écrit.

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  • La Digresse
    7 septembre 2009

    @ Louis
    Parfois, à vous lire, j’ai l’impression que vous avez mangé de la vache enragée. Sans jeu de mots!

    Pour ce qui est de tous les arguments possibles et imaginables concernant l’avortement, le choix de la mère, l’opinion du père, etc., allez voir le billet sur Chantal Daigle: 20 ans plus tard, dans la catégorie féminisme de ce blogue. Vous vous y reconnaitrez très certainement dans les nombreuses interventions d’hommes assez loin du féminisme en question. By the way, c’est moi qui suis dans le champs ou ceci EST un blogue féministe?

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  • Imace
    7 septembre 2009

    @ Marie J.M. : je vous suis sur le principe du primat de la parentalité de coeur sur celle de sang, mais j’aimerais soulever un risque qui devrait être pris en considération quand on légifère.

    D’abord, je voudrais revenir sur le fait qu’il s’agit d’une jurisprudence. Donc :
    – dans un système où la règle du précédent n’existe pas (comme en France), la solution n’a aucune chance de s’appliquer à d’autres affaires. C’est le principe de la relativité de la chose jugée = ça ne vaut que dans UN cas.
    – dans un système où la règle du précédent prévaut, il faudrait déterminer si le jugement rendu le 25 juin 2009 à valeur d’arrêt d’espèce ou de principe. Dans le cas d’un arrêt d’espèce, la portée normative de l’arrêt est tout simplement nulle. Dans ce cas d’un arrêt de principe, la solution s’appliquera aux seules espèces ayant des faits similaires.

    Donc il ne faut jamais s’emporter suite à une décision rendue par les tribunaux (du moins dans un système légaliste, comme en France). C’est le législateur qui fait le droit, et non le prétoire.

    Cette parenthèse fermée, le risque d’ouvrir des droits automatiques au ‘parent de coeur’ est le suivant : si une personne (quelle que soit son sexe) a pendant les 18 années de la minorité de son enfant, 3, 4, 5 conjoints… Comment leur donner des droits sans porter une atteinte excessive à ceux du véritable parent ? Ex : droit de visite. Chaque conjoint s’étant investi-e dans l’éducation de l’enfant aurait droit à un WE/mois ? Et s’ils sont 5 ?^^

    La même question se pose à l’égard des devoirs qu’on leur attribuerait : les droits sont toujours la contrepartie d’un devoir. Les 4 épouses ou conjointes de fait successives d’un père devraient ainsi être tenues d’une obligation matérielle d’entretien à l’égard de l’enfant ?

    Vous voyiez qu’il faut déterminer des critères : le simple investissement, même durable, d’un conjoint auprès d’un enfant ne peut justifier des droits/devoirs extensifs dans son chef.

    En outre, donner des droits à un conjoint de fait en raison de son investissement affectif auprès de l’enfant risque de lui donner un moyen de pression après la rupture sur son ex-conjoint, le parent effectif. Autrement dit, on exporte des conflits traditionnellement propres au divorce dans des espèces qui devraient en être préservées.

    D’un autre côté, dans les Etats où l’adoption homosexuelle n’est pas reconnue au contraire de l’adoption par une personne célibataire, la reconnaissance de la parentalité de fait permettrait de donner des droits équivalents au parent homosexuel dont le nom n’a pas été prononcé lors de l’adoption (voir à ce propos un très bon Law & Order d’une saison entre la 11 et la 14, je ne sais plus). C’est un autre cas qui va dans le même sens (c’est-à-dire en faveur de la reconnaissance de principe de la parentalité de fait) que le cas de l’enfant né d’une relation adultère à l’insu du parent trompé).

    Ceci dit, dans la jurisprudence de 2009, l’homme a cru qu’il était père et s’est comporté comme tel pendant 5 ans ; en outre, la définition légale de la paternité lui confère ce statut en dépit de l’absence de liens génétiques ; les exemples que je prends des conjoints s’investissant dans l’éducation de l’enfant sans avoir le titre de parent sont donc extensifs, ils ne coulent pas de source.

    Pour conclure, je maintiens mon accord avec vous sur le principe, mais j’ajoute qu’il faut juger avec nuance. L’arrêt de la Cour Suprême de 2009 me semble à cet égard tout-à-fait justifié. Mais donner un cadre légal à la solution (i.e. une intervention du législateur en faveur de la parentalité de coeur) ne me semble pas forcément opportun ; ou du moins il devrait être procédé avec une infinie précaution.

    @ Louis : no comment.

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