Le désordre de la nature

Depuis quelques décennies, les femmes ont investi massivement le monde du travail et les hommes s’impliquent de plus en plus dans leur vie de famille.  On assiste cependant, depuis quelques années, à un retour en force d’un discours naturaliste tendant à limiter les femmes à un rôle reproductif et domestique (moi qui croyait que les mères ne laissaient pas assez de place aux pères, faudrait se brancher…)

On ne peut nier que la nature a prévu des femmes qu’elle aient des enfants (dans la plupart des cas) et forcément qu’elle s’en occupent, même si on ignore souvent les changements hormonaux qui surviennent même chez le nouveau père (comme l’augmentation de la prolactine, l’hormone de la lactation).

Dans un monde idéal, il y aurait toujours sans doute un parent à la maison pour s’occuper des jeunes enfants, dans les premières années de vie qui sont les plus importantes mais au moins les garderies sont-elles tout de même plus que de simples enclos à enfants elles procurent socialisation et  stimulation mentale (dans le cas de certains enfants, c’est même la seule stimulation dont ils bénéficient!) 

Les tâches domestiques que certains se plaisent à associer aux femmes, en particulier celles qu’ils n’aiment pas faire, ne sont rien d’autre que des inventions humaines: les couches, les vêtements et leur entretient, la cuisson des aliments et la cuisine « élaborée », les tâches ménagères et les outils pour les accomplir. La notion même de propreté est une invention humaine, les autres animaux ne se lavant généralement pas et se foutant bien du désordre de la nature.

Enlevons-nous de la tête l’image de Délima Cailloux (Welma Flinstone) en train de balayer sa maison de pierre, repasser la peau de chèvre de Fred ou de faire la vaisselle avec la trompe d’un mammouth en guise de robinet! La nature n’a rien prévu de tout cela et si elle pouvait parler, elle nous dirait probablement de cesser de tout lui mettre sur le dos! Personne n’oserait dire que pour être «naturel» il faut cesser de se laver, de se vêtir, de soigner les malades ou d’utiliser la technologie et la contraception.

Naturelles pour une femme les taches ménagères? Que font les femmes, dès qu’elles en ont les moyens? Elles engagent une femme de ménage! Est-ce qu’une femme en paierait une autre pour se maquiller, s’épiler ou se coiffer à sa place? Pour magasiner? Pour satisfaire son conjoint sexuellement? Jamais en 100 ans! Ce sont pourtant toutes des activités considérées comme « naturellement » féminines (si on trouve naturel le maquillage et la teinture…)

S’il était si naturel pour une femme d’être toujours au service des autres en s’oubliant elle-même et de limiter son univers au monde de la maternité et de la domesticité, il n’y aurait pas tant de femmes à avoir le sentiment d’étouffer dans ce modèle. Les filles protesteraient pour ne pas étudier, ne pas travailler, ne pas avoir de vie en dehors d’une vie d’épouse et de mère. Il est clair qu’on a tendance à trouver une chose naturelle ou pas selon qu’on veut la refiler à l’autre sexe ou se la réserver pour soi!

Qu’il émane d’un homme ou d’une femme, le discours naturaliste sur les rôles sexuels est extrèmement infantilisant pour les deux sexes puisqu’il dépeint les hommes et les femmes comme des personnes qui ne sont suffisamment intelligentes ou renseignées pour se rendre compte de ce qui est naturel ou pas pour l’un ou pour l’autre. On connaît la chanson: une personne qui n’est pas d’accord est manipulée, malhonnête, ou bien elle a un problème sexuel et n’est pas un «vrai» homme ou une «vraie» femme. Tout le monde serait tellement plus heureux et épanoui d’embrasser enfin sa véritable nature!

La nature c’est le monde biologique mais ça ne se limite pas qu’à ce que l’on voit. La nature c’est ce que notre instinct nous pousse à faire même lorsque tout notre conditionnement nous dit de faire le contraire. C’est une pulsion qui nous pousse à être authentique, en dépit des préjugés que nous pourrions rencontrer. C’est le désir de transcender les définition et les dogmes. C’est le sentiment très fort de ne pas être, dans son fort intérieur, tel(le) que les autres voudraient que l’on soit. C’est une vérité nue.

De nombreuses femmes divorcent après avoir tenté en vain d’être heureuses dans un mariage traditionnel. Ce ne sont pas les seules à s’être rendu compte que leur nature n’était pas respectée. Même dans les pays ou l’on réprime l’amour et le sexe avant le mariage il y a des gens qui osent tout de même s’aimer et faire l’amour sans être mariés. Des personnes assument une orientation ou une identité sexuelle différente après avoir passé des années à tenter de se conformer à un monde hétéro normatif où les genres nous sont imposés d’office selon nos organes génitaux.

Des gens quittent une communauté religieuse ou une secte, même après y avoir grandi et en sachant qu’elles seront peut-être reniées par leur proches. Des personnes prennent le risque de s’élever contre des régimes dictatoriaux pour défendre la liberté, même si elles savent qu’elles y risquent leur vie. Des enfants élevés par des parents racistes ou homophobes deviennent parfois complètement différents d’eux en grandissant, parfois au point de couper les ponts avec eux.

Une «nature » qui nécessite un conditionnement constant et des tapes sur les doigts n’est pas plus naturelle que la teinture à cheveux ou les faux ongles On doit se méfier de tout les gourous autoproclamés qui se sont donné la mission divine de vous montrer comment être vous-mêmes!  Ça, personne ne peut le faire à notre place!

38 Comments

  • Abd Salam
    2 juillet 2010

    Bonjour,

    Je tiens à préciser que les femmes ont toujours travaillé… d’une part, parceque sans les machines, la productivité est misérables… et les hommes ne peuvent pas tout faire !
    Et sans oublier que les salaires furent pendant très longtemps insuffisant pour qu’un homme puisse se prendre en charge lui-même seulement… pour survivre une famille devait faire travailler les enfants, maman et papa !

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  • Joëlle
    2 juillet 2010

    Il reste de rarissimes femmes qui résistent aux changements. Certaines font parties de groupes religieux, pour n’en nommer qu’un qui me vient en tête, le groupe des chrétiens évangélistes.

    Les femmes ont toujours travaillé, excepté qu’elles le faisaient davantage de la maison. Je travaille à temps complet à la maison, je déteste dire je suis mère au foyer ou mère à la maison, c’est comme si on dissocie celles qui travaillent et celles qui… euh…ne travaillent pas??? Je ne vous dis pas comment à 17hrs, je suis aussi fatigué qu’une personne qui travaille « pour vrai ». Alors, oui, je travaille moi aussi!!!

    C’est depuis que je me suis engagé à travailler à la maison que j’ai commencé à m’intéresser davantage au mouvement féministe. J’ai remarqué (et subi) beaucoup de jugements sexistes, de la part d’hommes et de femmes, il y a beaucoup à faire de ce côté-ci pour changer les mentalités.

    Mes amies me disent qu’elles n’ont pas le choix de travailler, besoin d’argent (je sais qu’il existe d’autres raisons, mais là ce sont les réponses que j’ai reçu, inutile de vous dire que ça n’a rien de scientifique). Lorsque je leur démontre la preuve que ça pourrait leur être avantageux monétairement de travailler comme mère à la maison, si elles en avaient envie, elles avouent finalement qu’elles aiment aller travailler, ce n’est pas juste l’argent et qu’elles ne seraient pas capable de rester à la maison. C’est ce dernier argument qui me laisse perplexe et je me questionne profondément ces temps-ci: pourquoi des mères pensent ou disent qu’elles ne sont pas capables de rester à la maison? Est-ce un manque de confiance en nos qualités de mères? Est-ce parce que nous avons été une génération brainwashée à faire une carrière? Est-ce parce qu’on ne veut pas être la boniche qui fait rire d’elle comme on l’entends dans le film « Le déclin de l’Empire Américain »? Est-ce parce qu’à travers nos valeurs individualistes on a un besoin de se faire reconnaître socialement? Est-ce parce qu’il y a tant à faire sur la Terre qu’on désire suivre les traces de Mère Thérésa? …

    Je ne désire pas convaincre les mères de revenir à la maison, seulement que j’ai espoir que les mères qui travaillent le font pour les bonnes raisons, et surtout pas pour fuir ce travail malheureusement non-valorisé.

    Personnellement, je n’aurais pas pu revenir à un travail de mère à la maison si je n’aurais pas réussi à réaliser mes rêves professionnels avant, ça aurait été une question d’estime de moi. En ce qui me concerne, moi, c’est parce que j’ai été brainwashée que la « réussite » par la résussite professionnelle.

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  • Abd Salam
    2 juillet 2010

    re,
    petite précision :

    Non, avant les femmes ne travaillaient pas plus de la maison… sauf bien évidemment à l’époque où la société était exclusivement agraire, et à cette époque là, les hommes aussi n’allaient pas bien loin de la maison.

    Les femmes travaillaient hors de la maison, et ce sont les filles aînées qui s’occupaient de l’élevage des frères et soeurs et du ménage…

    Dans le monde arabe, oui, les femmes en plus du travail domestique, avaient en charge un travail dont le produit était vendu par les hommes sur le marché…

    Et j’allais oublié un gros détail : les mères ne s’occupaient pas beaucoup des enfants… (choc !) et pour cause, les enfants, surtout en bas âge, n’étaient pas perçus commes des êtres humains à éveiller… mais comme des tubes digestifs à remplir d’un côté et qui se vidaient de l’autre, d’où le fameux terme de  »nourrisson » pour nommer les bébés !
    Et cela dans un contexte de femmes très occupées par le travail (des champs, ou domestique, etc)…

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  • Joëllita
    2 juillet 2010

    Joëlle,

    Peut-être qu’un aspect qui joue dans le choix du travail est que certaines femmes se sentent coincées, étouffées à la maison, avec ou sans enfants. Je n’en ai pas moi-même, mais je termine un doctorat, et depuis plusieurs mois je « travaille à la maison » moi aussi. Ce n’est pas le même genre de travail, j’en conviens, mais c’est aussi un travail non-rémunéré et « invisible ». J’ai beau adorer ce que je fais, j’envie souvent mon chum qui part de la maison, parle à des gens (!), sors des quatre murs, même si c’est juste pour aller prendre le métro et s’enfermer plus loin en quatre autres murs…

    Ce que je veux dire c’est que la maison elle-même peut facilement devenir un lieu aliénant pour la personne qui y vit ET y travaille.

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  • Nat
    2 juillet 2010

    Ce que je trouve dommage c’est que les mères aient à se justifier d’avoir une profession. C’est comme si elles devraient se sentir coupable de travailler à l’extérieur si ce n’est pas pour une question de survie.
    J’imagine que ça doit être la même chose aussi pour les mères à la maison lorsqu’elles ont une activité qui n’est pas directement reliée au bien de la famille.

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  • Nat
    2 juillet 2010

    Je trouve intéressant ce que Abd Salam a écrit au sujet de comment étaient vus les enfants en bas âge dans le monde Arabe. Ça confirme que la façon de percevoir et de prendre soin des enfants change énormément selon les époques, les classes sociales et la géographie. Y a-t-il une façon « naturelle » de s’occuper des enfants?

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  • Abd Salam
    3 juillet 2010

    @ Nat,
    Je précise que ce que je dis sur les enfants étaient avant tout valable dans l’Europe médiéval jusqu’à l’arrivée de psychologues comme Françoise Dolto…
    Mais cette vision de l’enfant qui n’apporte rien en terme d’échanges interpersonnels, et qui n’est qu’une bouche à nourrir existait/existe encore ailleurs.

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  • Joëlle
    3 juillet 2010

    @Joëllita: Pratiquement chaque jour nous sortons à l’extérieur pour voir du monde car les enfants aussi se sentent coïncés et deviennent agressifs. Quand on a été habitué d’être dans un cadre de routine école/travail, lorsqu’on en sort on se sent perdu, sans repère, il nous faut s’inventer un nouveau cadre de vie, peut-être que c’est l’autonomie qui fait peur?!

    @Nat: « Ce que je trouve dommage c’est que les mères aient à se justifier d’avoir une profession… »

    Peut-être à cause du Dr Chicoine? C’est le seul que je vois… Dans la vie de tous les jours, ça doit être assez rare, parce que la majorité des mères travaillent à l’extérieur et que c’est devenue la norme. Pour les très rares mères qui travaillent à la maison, les gens qu’on rencontre s’attendent subtilement à des justifications, par exemple moi j’ai 4 enfants, alors on me réponds régulièrement « Ha, là, c’est correct! ». Comme si le fait que j’avais beaucoup d’enfants justifiait d’être à la maison… là je travaille fort! Lorsque que j’étais à 2 enfants, je voyais le regard des gens s’éteindre lorsque je leur répondais que non, je n’avais pas d’emploi à l’extérieur, et quand c’était trop dur je rajoutais « pour le moment », question d’essayer de racheter un peu de mon estime, sinon je me mettais à leur raconter mon passé professionnel. Par chance j’en avais eu un… sinon j’aurais passé pour la looser qui a manqué sa carrière!

    Comme j’ai fait les deux, je peux te dire que lorsque je travaillais à l’extérieur et que je racontais mon travail, je voyais le regard admiratif et intéressé des gens, le sourire et les yeux qui s’allumaient dans leur visage. Ce qui n’est plus du tout le cas maintenant! Je crois que les mères qui travaillent à la maison sentent autant de culpabilité que celles qui travaillent… Dans un cas comme dans l’autre, les femmes se sentent jugées et coupables… Dommage hein?! Il y a du travail à faire!!!

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  • Imace
    4 juillet 2010

    @ Joëlle : « il nous faut s’inventer un nouveau cadre de vie, peut-être que c’est l’autonomie qui fait peur?! »
    … Et l’autonomie consiste pour vous à dépendre financièrement de quelqu’un ? Eh beh^^

    @ l’auteure du texte : si je comprends globalement votre discours, je n’aime pas l’expression « la nature l’a prévu ainsi » qui y est récurrente.
    « la nature », ça n’existe pas. L’évolution n’est pas une entité pensante, ou une logique désincarnée, c’est un mécanisme d’adaptation continue ; ce qui signifie que les changements sont circonstantiels, ils ne tendent vers aucune finalité.
    Autrement dit, non seulement « la nature » n’existe pas comme entité et ne peut être le sujet d’une phrase active, mais encore aucun phénomène naturel n’est « prévu ».

    La vie telle qu’on la connaît résulte juste d’un enchaînement de causes et d’effets. Il se trouve que les conditions ont favorisé les mammifères (donc reproduction sexuée, méiose et allaitement des petits) sur d’autres types de reproduction.
    C’est un hasard, les dinosaures ont dominé longtemps la planète, c’était des reptiles, ils n’allaitaient pas et ne s’occupaient pas nécessairement de leurs oeufs, une fois pondus.
    Et aujourd’hui, si les mammifères sont un des groupes les plus répandus, d’autres types de reproduction coexistent ; les bactéries qui se divisent (mère –> deux filles) ou les virus qui infectent une cellule d’un hôte de leur ADN pour se multiplier. Et ces espèces ne sont pas en voie d’extinction !
    Donc la reproduction sexuée, allaitement, femelle qui s’occupe des petits et tout, ça n’a rien de « naturel ». C’est juste une spécificité du groupe d’animaux auquel on appartient. Quant à l’humain, ce qui le distingue de l’animal, c’est justement de ne plus être « naturel ». L’humain, c’est un animal « culturel », c’est-à-dire un animal dont les comportements sont davantage influés par les règles des sociétés qu’il a édifiées que par ses instincts.

    Pour moi, il n’y a même pas à discuter, dès lors, de la « nature » humaine, encore moins de la « nature » féminine et surtout pas au sujet de la procréation. Ca frôle la superstition, c’est un discours aberrant scientifiquement et tellement connoté idéologiquement qu’il ne peut mener qu’à des positions absurdes.

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  • Imace
    4 juillet 2010

    @ Joëlle : possible malentendu, oubliez ma remarque précédente. J’ai du mal à saisir si vous parlez de télétravail ou de la charge de travail énorme qui consiste à assumer 100% des tâches ménagères + élever plusieurs gamins.

    Si c’est du télétravail, a priori vous êtes autonome financièrement, donc ma remarque n’a plus de sens.

    Ceci dit je rejoins Joëllita : travailler à l’extérieur crée « naturellement » :p des contacts avec des gens qu’on ne choisit pas, d’ailleurs, mais qui élargissent l’horizon. J’ai eu un an d’inactivité au cours de mes études et des passages de révisions intensives où je sortais peu, et la différence est patente. Le travail n’est pas simplement une source de revenus, c’est aussi un puissant générateur de liens sociaux, qui remplit le même rôle qu’auparavant l’école.

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  • Stéphanie
    4 juillet 2010

    @Imace

    L’évolution n’est pas une entité pensante, ou une logique désincarnée, c’est un mécanisme d’adaptation continue ; ce qui signifie que les changements sont circonstantiels, ils ne tendent vers aucune finalité.

    Vous avez raison! J’aurai du mieux formuler mon introduction. Je ne voulais certes pas donné l’impression que la nature est une sorte d’entité toute puissante qui régit toute chose.

    J’aimerais beaucoup écrire un article sur l’humain, en tant qu’animal culturel. C’est fou le nombre de comportements résultant de la culture et qu’on s’obstine à considérer comme naturels, même alors qu’un nombre croissant d’hommes et de femmes refusent de s’y conformer.

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  • Nat
    4 juillet 2010

    @Joëlle
    Oui, effectivement, travailler à l’extérieur est devenu la norme même si dans certaines foyer un des parents, la mère dans la grande majorité des cas, n’a pas de travail rémunéré. Mais il reste que ce sont surtout les mères qui se sentent tiraillées entre les obligations familiales et professionnelles. Et j’ai entendu très souvent que « c’était dommage que les mères doivent travailler maintenant ». Alors, selon moi, il n’est pas surprenant que même si il serait avantageux pour certaines femmes d’arrêter de travailler, elles disent qu’elles n’ont pas le choix. Elles ont peur de passer pour des égoistes. J’ai connu une mère de deux enfants qui devait partir deux jours en voyage d’affaire, seulement deux jours, et elle s’est fait demander comment elle faisait pour laisser son mari et ses enfants pour partir comme ça… Mais ce que je remarque parfois chez celles qui n’ont pas de travail rémunéré (pas toutes, mais plusieurs) c’est qu’elles se sentent souvent coupables lorsqu’elles font une dépense ou ont une activité qui n’est pas directement relié à la famille. Les hommes se permettent, en moyenne, beaucoup plus de temps et de dépenses pour eux sans que les gens ne portent de jugement.

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  • Joëllita
    4 juillet 2010

    Nat,

    Encore une fois, je suis tout à fait d’accord avec toi.
    La question de la « liberté » de dépenser l’argent « commun » mais gagné par une seule personne est tout à fait pertinente.

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  • jean-michel
    7 juillet 2010

    D’une certaine façon, la « femme au foyer » qui s’occupe des affaires domestiques et des enfants est une invention moderne, celle de la bourgeoisie ( moyenne et petite)du 19 siècle; auparavant, presque toutes les femmes travaillaient,dans les fermes, le commerce etc..avec leurs maris ou parfois,veuves, seules; la petite minorité privilégiée qui ne travaillait pas vivait avec des hommes qui souvent ne travaillaient pas non plus (aristocratie dont les seules activités professionnelles « admises » étaient de « servir » dans l’armée, la diplomatie. Les femmes de cette minorité sous-traitaient l’éducation des enfants à des gouvernantes ou des précepteurs de même que l’organisation des tâches pratiques de la maison. En résumé, dans ces cultures d’autrefois le travail n’était pas une valeur mais une obligation quand on ne pouvait faire autrement.Si on considère les anciennes civilisations (gréco-romaine parexemple)c’est encore plus net puisqu’une grande partie du travail était effectué par des esclaves et que l’homme civilisé devait se consacrer aux arts et parfois aussi servir dans la politique ou l’armée. L’aspect patriarcal de ces sociétés s’incarnait moins dans l’accès différencié au travail « ordinaire » que par l’impossibilité pour les femmes de servir aussi dans les fonctions symboliquement nobles de l’armée, de la politique …(encore que des femmes pouvaient être monarques dans de grands pays). On peut donc se demander si dans nos sociétés modernes on peut considérer que le travail des femmes signifie vraiment la fin du patriarcat; où se trouvent aujourd’hui les fonctions symboliques qui fondent le prestige social ? Quelles sont les valeurs sous-jacentes? Une femme prix nobel ou soldate d’élite héroique serait elle un modèle dans des pays où règent les stars (masculines) du foot, du show-biz etc..? Il est intéressant de noter la très faible présence médiatique du sport féminin par exemple: c’est le signe que les bras du sexisme trouvent de puissants relais dans les nouveaux symboles du prestige dans nos sociétés ultra médiatisées; le féminisme a fait progresser beaucoup les femmes mais le monde change vite et il se doit de s’adapter aux nouveaux clivages qui se profilent.

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  • Marie-Noëlle
    8 juillet 2010

    pffffffff… quel sujet.

    En effet, il est mal vu de faire quoi que ce soit lorsque l’on est une femme et que l’on ait des enfants: travailler à la maison est mal vu, et travailler à l’extérieur, c’est valoriser… mais il faut se sentir coupable..

    En bref, l’important est de se culpabiliser!

    J’aime étudier, j’aime travailler… ben y’a ben des jours où je préfèrais rester à la maison avec les enfants mais pour l’avoir fait un an et demi, je ne pense pas que ce soit la solution pour moi.

    À mon avis, une partie du problème est que le système fonctionne pour que ce soit l’un ou l’autre: soit tu travaille à l’extérieur soit que tu restes à la maison. Les garderies fonctionnent comme ça, le monde du travail fonctionne comme cela, etc. Moi dans le monde idéal, je travaillerais et étudierais 25h/semaine et mon chum aussi. Mais pour avoirun bon emploi qui te fait tripper, on dirait qui faut payer le prix du plaisir de la maison…

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  • Valérie
    8 juillet 2010

    «À mon avis, une partie du problème est que le système fonctionne pour que ce soit l’un ou l’autre: soit tu travaille à l’extérieur soit que tu restes à la maison. Les garderies fonctionnent comme ça, le monde du travail fonctionne comme cela, etc. Moi dans le monde idéal, je travaillerais et étudierais 25h/semaine et mon chum aussi.»

    Marie Noëlle!!!

    C’est EXACTEMENT ce que j’ai écrit dans un autre sujet. Et je sens que ce serait aussi le souhait de plusieurs autres personnes.

    Quand est-ce qu’on construit le monde dans lequel on souhaite vivre?

    🙁

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  • Marie-Noëlle
    13 juillet 2010

    @Valérie:

    Moi, je suis prête!

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  • Hélène
    14 juillet 2010

    En effet, je pense aussi qu’il existe une contradiction entre le travail domestique et parental et le marché du travail salarié. Même si les femmes sont plus nombreuses sur le marché du travail salarié, celui-ci ne s’est pas adapté structurellement à cette nouveauté et fonctionne encore sur « l’ancien modèle » (mais peut-être pas si ancien pour plusieurs) de division du travail privé-public correspondant à l’assignation prioritaire des femmes dans l’espace domestique et des hommes dans l’espace public. Encore aujourd’hui, ce sont essentiellement les femmes qui se sentent concernées par le temps partiel et les congés de parentalité. Les choses changeront uniquement lorsque les hommes seront massivement obligés de s’y investir (matériellement et psychologiquement) autant que les femmes. Et cela ne sera possible que lorsqu’il y aura moins de différenciation entre les sexes dès la prime enfance. Cette différenciation, encore actuellement, éloigne les garçons du « domestique » et en rapproche les filles. Qu’on ne pense encore qu’aux jouets, aux revues pour jeunes, aux préoccupations des adolescents, etc.
    Et comment est justifiée cette différenciation, grâce à des discours naturalisant qui pullulent encore aujourd’hui partout: concernant les hormones masculines et féminines, la reproduction, les dispositions féminines aux soins des enfants, à l’attachement plus important des femmes aux nourrissons (dixit Chinoine et les autres médecins), etc.
    C’est à cela qu’il faut s’attaquer, ainsi qu’à la différenciation de genre, si on veut que le monde change et qu’il soit possible de travailler à l’extérieur de l’espace domestique tout en pouvant y consacrer du temps sans être pénalisé économiquement et symboliquement.
    Ajoutons aussi finalement que la nature recouvre aussi une autre réalité non biologique. L’idée de nature est encore aujourd’hui utilisée comme ce qui est dans « l’ordre des choses » imposé par un Dieu, un ordre social ou culturel particulier. Cet argument sert toujours à justifier des divisions sociales inégalitaires, ne l’oublions pas.

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  • Valerie
    14 juillet 2010

    Un cas interessant, mais qui touche un autre domaine : le phenomene . Dans la litterature psycho pop, on trouve maintenant des explications au fait que les femmes se soient mises elles aussi a courailler la jeunesse. On dit que c est a cause des hormones, l instinct de reproduction, blablabla. Et moi qui croyais que c etait les hommes que cela touchait? Hahaha. Comme quoi on peut toujours trouver une legitimation a tout, il ne suffit que de chercher. (Donc, maintenant, hommes et femmes serions definitivement faits pour ne pas etre ensemble… maintenant, c est chacun pour soi, a la chasse!)

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  • Stéphanie
    15 juillet 2010

    @Valérie

    On ramène souvent les femmes à leurs hormones pour expliquer tel ou tel « comportement », comme le fait de sortir avec un homme plus jeune. Il arrive que le même comportement soit expliqué chez l’homme par l’instinct mais je dirait qu’on le fait de façon plus positive, en valorisant le côté « chasseur » et le désir de reproduction.

    C’est puissant les préjugés. Prenez juste l’exemple des plaisanteries sur le SPM ou les règles chaque fois qu’une femme manifeste de la colère ou de l’impatience. Même si certaines femmes sont effectivement plus sensibles aux variations dans le taux d’œstrogène, on ne peut tout de même pas occulter l’influence de la testostérone dans les comportements agressifs!

    Beaucoup d’hommes sont d’ailleurs tout à fait à l’aise avec le fait de justifier une attitude ou un comportement socialement valorisé chez les hommes (se défendre, s’affirmer, être endurant, etc.) par leur testostérone.

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  • La fée Minisse
    25 juillet 2010

    Je dois intervenir; ça me titille depuis 2 jours. Ce qui m’énerve, c’est la dichotomie entre les deux choix: on s’occupe de l’enfant OU on travaille…

    Ce n’est pas si clair dans ma tête ( et âme, et coeur, et corps et alouette!!!!).

    Je suis en symbiose avec ma fille de 21 mois, et ce depuis le début, malgré un allaitement de dix mois très difficile, un retour au travail (et aux études) après cinq mois à peine (je tirais mon lait durant mes pauses…jamais je ne recommencerai cela: le deuxième n’aura pas ce privilège débile pour sûr…). Papa a bénéficié de 8 mois de congés parentaux: je n’y avais pas droit: j’allais à l’école…

    Mais je travaille, j’étudie, je réfléchie, je rédige mon mémoire de maîtrise…et je trippe! Ma fille me manque souvent cependant.

    Mais force est d’admettre que je lui manque moins à elle: elle est vraiment heureuse à la garderie…Pourquoi le Dr Chicoine ne parle-t-il pas de ces enfants qui se plaisent en service de garde???? Il y’en a pourtant!)

    Il me semble qu’il soit possible de se réaliser à fond comme mère ET comme personne individuelle en même temps. Je ne dis pas que c’est facile, je ne dis surtout pas que ce soit donné à tout le monde…mais moi j’y arrive…je coupe ici, je dors moins là…Parfois c’est difficle, parfois, je manque de contacts féminins, mais en bout de ligne, je me sens complète.

    Je serais absolument incapable de faire fit des besoins de mon enfant puisque ceux-ci participent à ma réalisation personnelle et surtout affective.Mais je serais tout aussi incapable de faire fit de mes besoin de réalisations intellectuelles, professionnelles (dans mon cas, ces besoins sont liés: quelle chance!). Ce que je veux dire, c’est que un n’exclut pas l’autre. La seule façon de vivre les deux en même temps, c’est que les pères trouvent autant d’enrichissement personnel à assumer les tâches de « caring » que les mères. Mais pour cela, il faut se défaire des carcans du patriarcat. Pas du carcan des hommes sur les femmes…non. Le carcan d’une idéologie qui dépasse les sexes.
    Merci!

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  • Joëlle
    2 août 2010

    Oh my God!!!! Ici même on peut constater les préjugés qui règnent! Détrompez-vous, je ne porte pas le tablier, la boniche et le balai en main!!! Les tâches domestiques n’ont rien à faire dans le sujet, le travail de mère consiste d’abord à éduquer ses enfants, tout comme le fait les éducatrices à qui on peut aussi relayer la tâche. Est-ce que les éducatrices passent la majeure partie de leur temps aux tâches ménagères?! Est-ce ça qu’on leur enseigne? Il y a du ménage à faire, oui, comme il y a du ménage qui se fait sur et dans un bureau. Je ne plie pas plus de linge que la mère qui travaille à l’extérieur, c’est égal… et qu’est-ce que c’est?! La tâche n’a pas à me revenir à moi?!!! Elle est divisée entre tous les membres qui habitent la maison.

    Pour la culpabilité des dépenses, à regarder la quantité de pots de crèmes qui se vendent, je n’y crois pas. Il y a des personnes dépensières, d’autres économes, aucun des deux n’appartient plus au domaine de l’homme ou de la femme. C’est vieux jeu que de penser que l’économie est le règne des femmes.

    Et pourquoi serais-je dépendante financièrement? Le papa aussi est dépendant de moi. Pour cette raison, nous avons pris des assurances en cas de décès. Nous sommes une famille unie parce que nous nous nous complétons bien, y’a pas que les finances. Puis il y a qu’en 2010, les femmes ont accès au marché du travail et les emplois ne manquent pas, demain matin, je pourrais décider d’assumer seule les responsabilités financières de ma famille. Par exemple, il fut un temps où c’était moi qui avait cette responsabilité et le papa qui avait la charge du bébé, le lien d’attachement s’est fait davantage avec le papa et c’est bien correct. Malheureusement, ce qui a gagné sur moi, comme pour beaucoup d’autres femmes, c’est le problème de l’équité salariale, les emplois occupés par les hommes sont encore les plus payants… 🙁

    @Fée Minisse: j’ose tellement espérer le jour où égal d’hommes que de femmes assument les tâches du « caring »! 🙂 Peut-être avec une réelle équité salariale? Mais pour ça, il faut que les femmes demeurent présentes sur le marché du travail. Lâchez pas, dans 4 ans je vous y rejoint moi aussi, promis!

    @Imace: « … Et l’autonomie consiste pour vous à dépendre financièrement de quelqu’un ? Eh beh^^ »
    Vous pouvez bien me tirer la langue, pour tout vous dire, je reçois en allocations, des 2 palliers de gouvernement, un montant de 700$ par mois. Si le papa gagnerait un salaire moins élevé, je recevrais davantage, même si ça n’a rien d’énorme. Ces montants sont donnés jusqu’à ce que chaque enfant est atteint l’âge de 6 ans (âge d’aller à l’école). Mon retrait du marché du travail n’aura été que d’une courte période dans ma vie, disons que je suis allée chercher une autre expérience, comme d’autres font des voyages, tu comprends?

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  • Joëlle
    2 août 2010

    @Fée Minisse: quand je dis: « Mais pour ça, il faut que les femmes demeurent présentes sur le marché du travail. »
    Je dis ça dans le sens que si toutes les mères feraient comme moi, se retirer du marché du travail, rien n’obligerait le changement.

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  • Joëlle
    2 août 2010

    Mais avant de penser que le caring pourrait se faire par des papas, il faudrait d’abord faire tomber les préjugés envers les gens qui exercent ce « métier »!

    Si pour une femme c’est déjà dur, imaginez les préjugés qui se rajoutent si vous êtes un homme à la maison!

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  • Joëlle
    2 août 2010

    Quand Stéphanie dit dans le texte principal:
    « S’il était si naturel pour une femme d’être toujours au service des autres en s’oubliant elle-même et de limiter son univers au monde de la maternité et de la domesticité, il n’y aurait pas tant de femmes à avoir le sentiment d’étouffer dans ce modèle. »

    Ça a bien du bon sens… donc serait-ce pour fuir cette image collée à nous que les mères d’aujourd’hui se disent incapable de rester à la maison?

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  • Joëlle
    2 août 2010

    Enfin, mon souhait serait que soit le père, soit la mère, puissent être présent auprès de leur enfant jusqu’à ce qu’il atteigne une autonomie de base. Pour moi, c’est ça la nature des choses.

    Le désordre de la nature, c’est d’entendre une mère ou un père qui dit aller travailler à l’extérieur parce qu’incapable de rester à la maison… essaient-ils de nous dire que s’ils seraient capable, ils le feraient?!
    Travailler pour gagner son pain, c’est la nature des choses, mais sous prétexte de fuir, c’est tristement le désordre…

    Il est trop tôt pour dire si les CPE sont l’idéal pour les enfants, les mères et les pères. Les années le diront… la génération CPE est encore à l’état de cobaye.

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  • Stéphanie
    2 août 2010

    @Joelle

    Ce que j’entendais par « désordre de la nature » c’est que la « nature », contrairement à ce que l’on croit, n’est pas si ordonnée que ça en ce sens qu’elle évolue sans cesse et n’obéi pas nécessairement à des règles figées dans le temps.

    J’aime bien trouver mes titres dans mes textes, quoique j’y donnais au désordre une définition très terre à terre, du genre « ne regardez pas le désordre! » en écrivant que les animaux se foutent bien du désordre de la nature.

    Quand la mère d’un jeune enfant travaille ce n’est pas nécessairement une fuite parce que la tâche parentale lui semble trop lourde. Il y a des gens qui ne peuvent tout simplement pas être bien en demeurant chaque jour à la maison, enfant ou pas, et qui se sentiraient enfermés si on les y contraignait. Losrqu’ils s’agit des femmes, elles passent pour des égoïstes mais pour qu’un même mode de vie rende tout le monde heureux, il faudrait que nous soyons tous pareils.

    Toutes les nouvelles mères ne tiennent pas à retourner au travail quelques jours à peine après la naissance d’un enfant. Ce qui est triste c’est lorsqu’elles sont jugées tant que l’enfant n’est pas en âge d’être scolarisé, quand ce n’est pas au-delà, alors qu’un père peut encore passer sa vie au travail et ne voir que très peu ses enfants sans risquer la désaprobation sociale.

    On dira de lui que d’être le pourvoyeur c’est sa façon d’aimer ses enfants. Je ne dis pas que c’est faux mais il travaillerait sans doute même s’il n’avait pas eu d’enfant et je doute qu’une femme s’en tire aussi bien avec le même argument (les paris sont ouverts! :D)

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  • Joëlle
    2 août 2010

    « Quand la mère d’un jeune enfant travaille ce n’est pas nécessairement une fuite parce que la tâche parentale lui semble trop lourde. »
    Vrai, et fiou! Il y a des gens en harmomie avec leurs choix.

    « Il y a des gens qui ne peuvent tout simplement pas être bien en demeurant chaque jour à la maison, enfant ou pas, et qui se sentiraient enfermés si on les y contraignait. »
    N’a qu’à sortir bon sang! La socialisation n’est pas arrivé avec l’industrialisation et les garderies!

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  • Joëlle
    2 août 2010

    @Stéphanie: votre précision sur votre pensée de la nature des choses, à propos qu’elle évolue sans cesse etc, ça m’a fait réfléchir.

    L’humain s’adapte certes, reste que notre base reste sensiblement la même, que voulez-vous, nous sommes des mammifères et le temps d’atteindre l’autonomie s’échelonne sur une assez longue période de temps. J’en suis finalement venue à me demander pourquoi chez les animaux, c’est l’instinct qui guide les mères avec leurs petits, alors que nous nous sommes là à nous poser 56 millions de questions, ça ne semble pas aussi instictif? Coup donc…serions-nous devenus déconnectés?!

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  • Joëlle
    3 août 2010

    Ok, je viens de trouver la réponse d’Imace:

     » L’humain, c’est un animal « culturel », c’est-à-dire un animal dont les comportements sont davantage influés par les règles des sociétés qu’il a édifiées que par ses instincts.  »

    Et qui spécialement a le loisir d’édifier ces règles?! Lol, Pauline Marois, Dr Nadia ou Nanny911?!!! 🙂

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  • Joëlle
    29 août 2010

    Tiens! La preuve qu’on ne peut se passer d’associer encore le travail des mères/pères à la maison à ménagères! Ce texte a été publié sur le site Yoopa.ca, un site connu des parents:
    http://www.yoopa.ca/famille/article/152-727-pour-rester-au-foyer

    Pour expliquer ce que vaudrait, en argent, le travail d’une mère à la maison, l’auteure nous ramène aux tâches ménagères accomplies par les femmes au 19e siècle. Je n’ai aucune idée à quoi sert le parallèle dans ce calcul, à part peut-être de vouloir laisser sous-entendre que ce travail a (encore) moins de valeur que jadis…

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  • Jenny
    13 septembre 2010

    J’ai deux enfants et je suis demeurée 3 ans à la maison à temps complet avec eux, je les ai allaité 1 an chaque et j’ai profité du temps avec eux, mais peut être que Joelle est très à l’aise à être « éducatrice » avec ses enfants mais moi non. Je m’occupe bien d’eux, fait de bons repas et leur donne beaucoup d’affection mais je crois que ce n’est pas donné à tous et à toutes d’être compétent dans leur apprentissage. Je ne suis pas patiente pour faire tout pleins de jeux avec eux à journée longue comme dans uen garderie et je m’assume. J’ai fais un retour au travail à 3 jours semaine pour justement sortir un peu. Mes enfants vont à la garderie 3 jours par sem et adorent ça car ils apprennent à socilaiser et vivre en société avec d’autres enfants de LEURS ÂGES. Parce que qu’on le veule ou non, ils sont vite moulés dans le système avec des standard de performances en maternelle et donc même si je leur apprenais tout, ils auraient de la difficulté à gérer la vie de groupe plus tard. Je sais, ma mère m’a gardé àa la maison 5 ans avec elle. Et en maternelle, j’ai été sous le choc pendant une année complète. Et pour ma part, je comprends tout à fait les femmes qui désirent voir autre chose, travailler à l’extérieur pour voir d’autres gens. J’ai l’impression qu’en sortant ainsi et en ayant du temps pour moi, je suis une meilleure mère les autres journées avec mes enfants. C’est une question d’équilibre. ET personnellement, aller au parc avec d’autres mamans et les enfants pour « socialiser », ça ne comble pas mon besoin de sortir pour me changer d’airs puisque lorsque on se retrouve entre mères, on parle de couches, de petits pots, de purée et de crises. Tout pour se changer les idées!

    Je crois avant tout que, avant d’être mère, on est femme, amie, blonde, épouse, soeur, fille. Le rôle de mère prends une énorme place dans nos vies mais selon moi ne doit pas prendre toute la place. Et d’après moi, une mère équilibrée et beaucoup plus appréciée de son entourage et remplit son rôle de mère beaucoup mieux.

    Mais encore là, chaque personne est différente. J’ai des amies qui restent à la maison avec leurs enfants, qui vont au parc avec leurs enfants comme « sortie sociale », qui ne font que parler d’enfants, qui ne font plus rien en couple, parce quils ont des enfants et qui ne veulent pas les faire garder…je crois qu’un extrême à l’autre, ce n’est pas mieux.

    En tout cas, moi je ne suis pas capable de rester à la maison, pas juste à cause du côté financier, ni parce que peut-être ce n’est pas « valorisant » d’être à la maison. POur avoir vécu les deux, c’est tout simplement que je respecte mes limites en tant que personne, et je sais que d’être à la maison avec les enfants à temps plein, je me sens étouffée. J’ai besoin de rencontrer des gens et de faire des tâches différentes qu’essuyer des nez qui morvent ou faire des casse-têtes.

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  • Joëlle
    13 septembre 2010

    @Jenny: Les psy nous envoient une image de mère-modèle à suivre, qui fait que pour suivre ce modèle, on s’oblige parfois à faire avec nos enfants des choses qui ne nous tentent pas. Donc, on ne se respecte pas, on ne respecte plus nos propres limites. Et ça fait qu’il y a des parents qui font des casse-têtes quand ça ne leur tentent pas 😉

    « …puisque lorsque on se retrouve entre mères, on parle de couches, de petits pots, de purée et de crises. »
    Ha les femmes! Ça fait juste parler de maquillage pis de magasinage… 😛

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  • Stéphanie
    13 septembre 2010

    Le plus ironique c’est que les mères d’autrefois tant portées aux nues par les traditionnalistes n’étaient pas du tout comme on les imaginent.

    Pensez-vous vraiment que nos ailleules qui avaient 10-15 enfants passaient leurs journées à faire des casse-têtes et du coloriage ou à jaser confiture avec les autres mères? Elles passaient leur journées à suer aux fourneaux ou aux champs alors la communication avec les enfants se bornaient bien souvent à ces trois phrases:

    -Va jouer dehors!

    -Vient souper!

    -Attends que ton père arrive!

    😀

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  • Jenny
    17 septembre 2010

    Effectivement, ce qui me chicote dans tout ça, c’est que j’ai l’impression que quand on dit aux autres que ce n’est pas pour nous être à la maison à temps plein avec nos enfants, on passe pour des mères indignes ou on aime moins nos enfants. J’ai fait le choix selon mes propres limites et je suis contente de ce choix puisque lorsque je retrouve mes enfants le soir ou les deux autres jours de travail, je suis beaucoup plus heureuse.

    Et non je ne parle pas de mquillage et magasinage, mais je suis d’avis que des sorties sans enfant, c’est nécessaire pour garder un équilibre, en tout cas, dans mon cas, c’est certain.

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  • Joëlle
    17 septembre 2010

    Jenny: pourquoi mon dernier commentaire… Il y a des années, les femmes disaient désirer prendre leur place sur le marché du travail pour obtenir leur indépendance financière et se réaliser. Pourtant, ce n’est pas les raisons évoquées qu’on entends finalement, on dit le faire plutôt parce que c’est plate à la maison ou que la job d’éducation est plate à faire?

    Les femmes autrefois étaient créatives, fortes et sociales. Comment se fait-il qu’aujourd’hui, on ne soit plus « capable »?

    Moi ce que je désire, c’est que les femmes se sentent tout à fait à l’aise dans les deux choix également, pas juste dans le travail.

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  • rholia toog
    26 août 2011

    Le role de la mere et du pere vis a vis du lien qui les tient semble {fantomatique}

    Et ouvre sur le mystere de la fonction parentale,on ne mediatise pas,on ne valorise pas suffisament celle ci,pourquoi ?

    Comme si on souhaitait volontairement que cette part de nous meme,parent demeure dans l ombre,cet autre etre qui grandit,qui a besoin d une place,d un espace public,social,collectif.
    Mais familial avant tout,et la beaucoup ont du mal a assumer cette part parentale,familiale et humaine les recettes du bon parent ne regorge pas dans les magazines,comme si elles etaient inutiles. Il serait peut bon de revaloriser ce statut…ne serait ce que pour conserver le choix de donner naissance a un autre etre que nous meme..ou sont donc caches nos bons parents ? Notre memoire collective sociale semble defaillir.
    Et bien sur les conventions legales du travail doivent obligatoirement en tenir compte.
    Ce n est pas parce que l industrie du sexe rapporte pour les partisans du moindre effort (le fait de se faire assister,faire par les autres ce qu on pourrait faire soi meme, rien avoir avec l autonomie de vivre ) que l on doit forcer le passage et imposer la chose comme une valeur populaire.

    On sature un peu de ces images inhumaines de clones vides de leur substances vivantes mediatises a outrance.
    Une piste pour quitter cet univers fantomatique parental,reconnaissance au sein du monde professionnel dans cet espace avant tout,ce temps d etre parent enfin accordes sereinement.
    La vie conjugale n en serait que amelioree au lieu de prendre la fuite en permanence dans les bras des premiers venus ou achetes comme en temoigne notre miserable vie sexuelle, bien triste vie affective, cest bien connu si il y a des choses que l on achete pas c est bien l amour.
    Tous les corps de metiers se responsabiliseraient pour se sentir concernes
    par cette realite bien humaine.
    On peut pas dire que ce soit bien humain mais plus de l ordre de la tyrannie que de pousser les gens a se suicider au travail,meme si l industrie pharmaceutique se porte bien.

    Dans le monde du travail on pourrait le voir comme une progression ou le monde porterait aurait un regard moins devalorisant aupres des adultes qui choisissent cette vie parentale aupres des enfants et non.comme un handicap .Quand dans le monde du travail on distribue,les jours de repos et les conges,des hommes comme des femmes horipiles par ce benefice.
    je ne vois pas en quoi, et pourquoi une femme ou un homme
    rayonnerait plus de bonheur a se pavaner socialement au bras de la maitresse ou de l amant objet pour tester la desirabilite de la chose par les autres(meme si beaucoup donnent l apparence d y trouver du confort..) ,une once de ridicule dont l egerie Marylin Monroe temoigne,tellement
    on est fascine par l image de ce qu elle represente,l icone de l adulte comme James Dean ,de la fuite ,du refus de la parentalite,du dedain de notre humble monde de l existence!

    Alors que pour chacun reconnait le plaisir et le bonheur d avoir une mere ,un pere car cela entraine un mecanisme tenace de construction de l individualisation.

    Le monde du travail doit s adapter a la vie de famille pas le contraire.
    Sans les individus pas de monde du travail.
    Une planete juste deserte de vie humaine.

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