Le droit de vote des femmes, 70 ans déjà ! Qu’est-ce qu’on en fait ?

« Peut-on parler de suffrage universel quand toute une moitié de la société est privée de son droit de vote? » – Idola St-Jean

Le 24 septembre prochain, je participerai à une table ronde sur le droit de vote des Québécoises (détails plus bas). Au début, je m’interrogeais sur la pertinence de ma présence à cette discussion. Non seulement je ne connais pas grand chose à la politique, j’ai appris cette année que nous avions obtenu le droit de vote en 1940. Et je l’ai appris parce qu’on l’a souligné au printemps avec quelques célébrations… Ouch.

Petite parenthèse: Je me rends compte que je connais très mal les féministes de la première heure. Suis-je une jeune femme ingrate? Ou est-ce qu’il y a une lacune dans la transmission de l’histoire des femmes?

Puis j’ai pensé: en tant que jeune féministe, mon point de vue est recherché et important parce qu’on l’entend peu dans les tribunes habituelles. J’ai donc accepté l’invitation avec beaucoup d’humilité et j’en profiterai pour poser des questions aux autres invitées! Et quelles invitées! Cette discussion intergénérationnelle risque d’être fort intéressante et je vous invite donc à y assister. En plus, c’est gratuit!

Table ronde: Le droit de vote des femmes, 70 ans déjà ! Qu’est-ce qu’on en fait ?
Dans le cadre du FESTIV’ELLES 2010

24 septembre 2010 – 13h30 à 15h
Centre Saint-Pierre / Salle Monet-Chartrand
1212, rue Panet, Montréal  – 514-524-3561
Entrée libre

Discussion avec des femmes provenant de divers milieux du parcours difficile et le dur combat de l’obtention du droit de vote pour les femmes. Différents axes seront abordés : la situation politique des femmes, les grandes lignes sur le parcours historique des féministes d’ici et un survol de celles d’ailleurs dans le monde et qu’en pense la nouvelle génération. Animé par Geneviève Rioux avec Andrée Yanacopoulo, éditrice et écrivaine; Christiane Pelchat, Présidente du Conseil du statut de la femme; Almas Jiwani, Présidente, Comité national canadien, Le Fonds de développement des Nations unies pour la femme (Unifem Canada); Micheline Dumont, historienne et écrivaine et Marianne Prairie (co-fondatrice Les Moquettes Coquettes). Nous avons aussi le grand privilège d’avoir dans notre programme une lettre commémorative de la part de L’Honorable juge Claire L’Heureux-Dubé.

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13 Comments

  • Noisette Sociale
    13 septembre 2010

    Oh, merci pour l’info!

    J’y serai avec beaucoup de plaisir!

    Et puis ça cadre très bien avec le début de mon certificat en études féministes! 🙂

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  • Karine
    13 septembre 2010

    On parle rarement des pionnières québécoises et c’est bien dommage. S’il n’avait pas eu le parc Idola-St-Jean à côté de mon école secondaire, je ne suis pas sûre que je saurais qui elle est.

    Bravo à Noisette sociale pour le début du certificat, c’est tellement l’fun étudier les féminismes!

    Tu en reparleras Marianne, c’est dommage que ce soit dans le jour…

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  • Joëlle
    13 septembre 2010

    Je suis très fière que ce soit toi, Marianne, qui représentera le regard des jeunes féministes et j’ai hâte d’écouter tes idées.

    J’ai commencé à m’intéresser au féminisme il y a environ 6 ans. Je me demandais comment faire pour « m’impliquer », je ne connais aucune personne qui est féministe, qui aurait pu m’indiquer comment on peut joindre un groupe de femmes. D’ailleurs, je ne sais toujours pas comment m’impliquer pour aider! Je trouve ce site l’idéal pour faire connaître le féminisme aux jeunes, en ce qui me concerne, ce fut ma première porte d’entrée. Mon niveau de connaissance reste assez élémentaire… vous me motivez pour un certificat!!
    http://www.programmes.uqam.ca/4014

    Merci! Et bravo pour le site, j’espère qu’il pourra rassembler encore beaucoup d’autres femmes.

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  • Caroline R.
    14 septembre 2010

    Salut!

    Le certificat en Études féministes de l’UQAM est certes très intéressant, je suis l’une des fières diplomées uqamiennes. Il regorge de cours de plus en plus intéressant. Je ne saurais trop vous recommander de vous impliquer dans le comité de programme, afin d’avoir une voix dans les décisions administratives (appel d’offre de cours, choix de cours obligatoires, création de nouveaux cours…).

    Pour ce qui est du sujet de la discussion, je trouve absolument regrettable que ces notions ne soient pas inclues automatiquement dans les cours d’histoire au secondaire. Personnellement, c’est là que j’ai fait mes premières armes en me redant compte que le droit de vote avait tout d’abord été RETIRÉ aux femmes par les patriotes de Louis-Joseph Papineau qui voulaient ainsi empêcher les femmes (riches et plus concervatrices) anglophones de voter (le droit de vote était alors basé sur la possession d’une terre et les anglophones pouvaient hériter…) lors des différends politiques qui précédèrent les guerres de 1837 et 1838.

    Et ce n’est qu’en 1940 que l’on accorda de nouveau aux femmes, indépendamment de leur droit de propriété, le droit de vote.

    Saviez-vous qu’au fédéral, nous avons eu le droit de vote en 1918? Mais, ce n’est pas parce que le gouvernement fédéral était plus ouvert d’esprit. Au contraire! C’était pour s’assurer que les soldats partis au front lors de la Première Guerre mondiale auraient mandaté leur femme afin qu’elle vote selon leurs exigences pendant leur absence. En effet, corrigez-moi si je me trompe, mais je crois que seules ces femmes avaient le droit de vote…

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  • Isabelle N.
    14 septembre 2010

    Je suis parfaitement d’accord, Caroline, quant à inclure plus de notions de l’histoire des femmes dans les cours réguliers, au secondaire par exemple. Et dans nos villes en expansion, pourquoi ne pas donner plus souvent des noms de femmes aux rues et au parcs? J’ai entendu à la radio que seulement 10% des noms de rues québécoises sont des noms des femmes qui ont fait notre Histoire. Ça ne peut pas être pire que les noms stupides qu’on donne dans les banlieues…

    Et les historiennes peuvent me corriger si je me trompe, mais je pense qu’au Fédéral, les femmes ont brièvement eu le droit de vote à la fin des années 1800, à cause d’un trou dans la loi: les propriétaires terriens avaient le droit de vote, et les veuves se retrouvaient propriétaires! Ne vous en faites pas, le bon gouvernement canadien a rapidement corrigé cette aberration. 🙂

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  • Karine
    14 septembre 2010

    Isabelle, avec l’acte de Québec de 1791 tous les propriétaires terriens avaient effectivement le droit de vote jusqu’à ce que quelqu’un réalise que les femmes pouvaient voter.

    J’ai fait le certification en Women’s Studies de Concordia et j’ai adoré, il suffit de regarder les cours qui nous intéressent pour choisir entre les deux universités, je suis super contente de mon choix!

    Joëlle, je tente depuis plusieurs années de m’impliquer et j’avoue qu’il y a parfois des obstacles structurels, mais il faut persévérer avec des sites comme celui-ci ou des groupes comme Toujours RebELLEs qui a des collectifs un peu partout au pays.

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  • Maxime
    16 septembre 2010

     »Le certificat en Études féministes de l’UQAM est certes très intéressant, je suis l’une des fières diplomées uqamiennes. Il regorge de cours de plus en plus intéressant. »
    Bonjour,
    Oui, effectivement, le programme est très intéressant de ce que j’en voit jusqu’à présent.
    Le cours ‘Féminismes et antiféminismes’ donné par Francis Dupuis-Déri à l’Hiver 2011 est semble-t-il un must….
    Également, je mentionne le fait qu’à mon ravissement, il y a *plein* d’activités pour en Études Féministes, dont le comité femmes et la revue FéminÉtudes, dont le lancement de la nouvelle parution se fait ce mardi 21 septembre à l’UQAM.
    Pour ce qui est des connaissances historiques vis à vis les avancées des femmes, et bien comme probablement plusieurs personnes, j’ai appris ça sur le tas, par curiosité, par goût d’en savoir plus sur ces femmes qui se sont battues et se battent (entre autres) pour qu’elles soient considérées comme citoyennes à part entière.

    En passant, j’ai découvert ce site récemment et bon, ça m’emballe énormément et j’y reviens (très) fréquemment.
    Bravo à celles qui y participent !

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  • Caroline R.
    16 septembre 2010

    @Maxime:
    Bienvenue parmi nous!
    En effet, toutes les activités de l’UQAM organisées soit par le Comité Femmes, l’IREF ou la Revue FeminÉtudes sont très pertinentes.

    En ce qui concerne le cours de FDD sur l’antiféminisme: il est EXCELLENT!!!! Ce professeur réussit à expliquer les mouvements féministes et antiféministes avec juste assez de dérision afin de ne pas soulever les foudres. J’ai ADORÉ!
    Outre ce cours, le cours d’intro était merveilleux. Or, je ne peux me prononcer sur son contenu actuel, puisque c’est une nouvelle prof qui le donne.

    Soit, nous ne sommes pas ici pour faire de la pub aux différents programmes des deux universités montréalaises ayant des départements en Études Féministes.

    Le sujet était: le droit de vote des femmes!
    Quelles activités sont organisées pour célébrer ce droit de vote chèrement acquis par nos aïlleules? Y a-t-il des célébrations dans la vieille capitale? Le gouvernement Charest a-t-il l’intention de le souligner?

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  • Stéphanie
    16 septembre 2010

    Si au moins le fait de souligner cet anniversaire pouvait convaincre celles qui ne votent plus de recommencer à le faire!

    Les mouvements de découragement sont inévitables lorsqu’on milite pour une cause ou une autre mais on ne peut pas juste se dire qu’il n’y a rien à faire et ignorer nos responsabilités de citoyennes.

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  • Noix
    16 septembre 2010

    Quand les femmes ont gagné le droit de vote, elles ont aussi gagné le droit de choisir de ne pas aller voter. Je respecte l’abstention quand c’est un choix politique. La démocratie représentative a ses limites, et on est pas mal en train de les atteindre.

    Il est vrai qu’il existe plusieurs arguments que l’on peut donner pour encourager à aller faire son X le jour du scrutin, mais la lutte des femmes n’en fait pas partie.

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  • Caroline R.
    16 septembre 2010

    @Noix:

    Je ne sais pas si la lutte des femmes ne fait pas partie des motivations pour aller voter. Je m’interroge à savoir si on s’abstient de voter à qui nuit-on vraiment? Inévitablement, la réponse qui me vient à l’esprit est : à NOUS-même! Puisque si je m’abstient, sans annuler mon vote (qui est une autre stratégie politique à mon avis), ma voix n’est pas entendue.

    Par contre, il est vrai que de voter uniquement par conviction féministe est triste, puiqu’il s’agit d’exercer un pouvoir en tant que citoyenne. Il me semble que le fait que des femmes ont dû se battre pour que j’aie ce droit me force (personnellement) à m’intéresser à la politique, me faire une tête et sortir de chez moi lorsque le pouvoir m’interpèle.

    Et d’ailleurs, voter est encore le seul moyen de m’arranger pour que les gouvernements me représentent et ne me retirent pas ce droit si durement acquis. Pour toutes ces raisons, je continuerai d’exercer mon droit de vote.

    Or, dans le cas des élections partielles qui ont eu lieu dernièrement dans Saint-Laurent (http://www.monvote.qc.ca/partielles/fr/resultatsOfficiels.asp) seul 20% des électrices et électeurs se sont prévalus de leur droit… ce qui est plus que criant comme position, je vous l’accorde.

    C’est une position à méditer je crois…

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  • Joëlle
    17 septembre 2010

    Merci pour vos réponses CarolineR et Karine 🙂

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