Je mène une vie lesbienne.

amour lesbien

Crédit photo: Sean Molin https://www.flickr.com/photos/seanmolin/

Je suis follement amoureuse d’une femme et je suis en couple avec elle depuis trois ans, un couple lesbien.

Je possède une maison avec ma blonde. Une maison lesbienne.

Nous avons le plus beau gazon lesbien du voisinage et ma blonde en est fière. Moi, je me félicite de l’aménagement paysager lesbien que j’ai créé. C’est unique, un astilbe lesbien.

J’ai deux enfants d’une union précédente et ils ont une mère lesbienne. Lorsque leurs amis leur demandent qui est ma blonde, ils répondent leur meilleure amie ou même leur belle-mère, tout dépendant s’ils se sentent en confiance. À 8 et 10 ans, ils ont déjà une amie lesbienne.

J’ai même deux chats lesbiens.

Quand ma blonde m’embrasse dans la cour avant que j’aille travailler, nous nous témoignons notre amour lesbien.

Un silence s’installe dans ma famille lorsque ma blonde et moi abordons le projet d’avoir un enfant. Un futur enfant lesbien.

Nos frères parlent de se marier avec leurs conjointes, on s’écrie « wow », alors que lorsque nous le faisons, on entend « aaahhh… ». Peut-on se réjouir d’un mariage lesbien?

Au service de garde de l’école, on me respecte et on respecte aussi ma blonde lorsqu’elle va chercher les enfants. Nous sommes par contre lesbiennes.

Mon ex-conjoint croit que je suis devenue lesbienne, voire tombée lesbienne. Il se déresponsabilise ainsi de ce qui lui appartient en ce qui a trait à notre séparation.

Nous avons un sacré humour lesbien! Ce qu’on nous trouve drôle, quand on raconte que nous avons une méga armoire à Tampax, qu’il n’y a pas mieux que deux filles pour comprendre que c’est chiant de se raser les jambes aux deux jours… Même une témoin de Jéhovah, voyant ma blonde changer les pneus de sa voiture dans la cour, s’est exclamée : « Parfait ça, on peut pas être deux bonnes dans’ popotte! ». Je vous jure, ça pogne, de l’humour lesbien.

J’adore ma vie. Avec son lot de tempêtes et de défis. Choisir d’assumer mon amour pour ma blonde demeure l’un des meilleurs choix que j’ai faits. Les gens qui m’entourent ont tous bien réagi à la nouvelle, à l’exception de mon ex-conjoint. Nous sommes tellement complices, ma blonde et moi, que nous avons des fans : nous sommes si belles ensemble et notre amour rayonne.

Demeure cependant, pratiquement en permanence, cet adjectif silencieux qui qualifie tout ce que je suis, tout ce que je fais.

Maude

4 Comments

  • Stéphanie
    14 septembre 2015
  • Francis
    2 décembre 2015

    Salut !

    Je suis tombé sur ton texte il y a quelques jours, ce qui m’a fait réfléchir. Puis, j’en ai discuté avec ma copine qui travaille en milieu communautaire (elle est la fille la plus ouverte d’esprit que je connaisse !!) pour savoir ce qu’elle en pense.

    Après la lecture de ton texte, je me suis dit : « Woin, c’est vrai qu’on définit souvent les gays et lesbiennes seulement par leur orientation sexuelle, c’est un peu insultant de ne voir que ça de leur personne. »

    Puis j’ai donné l’exemple suivant à ma copine : « Si je devais te parler d’une connaissance commune, mais que je ne connais pas son nom, ça serait un peu insultant d’utiliser son orientation sexuelle pour décrire cette personne…Comme si ce n’était que son orientation qui la définisse comme personne (puis, je lui ai résumé ton texte). »

    Alors, ma copine m’a expliqué sa vision des choses…

    Pour elle ce n’était pas insultant de dire :

    « Hey, aujourd’hui j’ai rencontré la fille, tu sais celle qui travaille avec toi, celle qui est lesbienne »

    Pour ma blonde, il est tout simplement normal de décrire quelqu’un par sa caractéristique la plus apparente. Si cette lesbienne avait eu un anneau dans le nez, avait eu les cheveux bleus ou était la blonde d’une amie commune, nous aurions pu dire : « tu sais la fille, celle qui a un anneau dans le nez »

    C’est juste que ça adonne qu’elle est lesbienne et que pour cette personne en particulier, c’est la principale caractéristique que nous connaissions d’elle.

    Il n’y a rien d’insultant là-dedans…

    Au travail de ma copine il y a deux Murielles, une blanche et « vieille » tandis que l’autre est noire et « jeune »… Quand ma copine me parle de Murielle, je lui demande alors tout bonnement si elle me parle de la Murielle qui est blanche ou noire, ou de celle qui est vieille ou jeune.

    Il n’y a rien d’insultant là-dedans…

    En même temps, c’est sûr que si je parle d’une de mes amies (qui est lesbienne) à une autre personne et que je nomme son orientation sexuelle sans que cela soit nécessaire ou pertinent, alors là c’est discutable.

    Si je n’invite pas quelqu’un à dîner avec nous parce que cette personne est homosexuelle, si je ne parle pas à quelqu’un parce que cette personne est gay, alors là y’a un problème.

    En terminant, je dirais que certain(e) homosexuel mettent beaucoup de l’avant leur orientation sexuelle en adoptant des comportements stéréotypé à leur orientation. Il est donc normal, dans leur cas, que les gens voient leur orientation comme leur première caractéristique.

    Francis

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  • Elsa
    16 avril 2017

    J’aime beaucoup cet article! Un peu d’humour fait du bien! Moi qui me suis si souvent gargarisée d’avoir des amies lesbiennes et un mari noir, je ne peux qu’approuver cet article.

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  • Cindy la Bi
    21 mai 2017

    Excellent article plein d’humour et de joie de vivre ! Si seulement les homophobes pouvaient comprendre que nous sommes tous pareils…
    Bonne continuation pour ton blog !

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